des pistes de progrès - Union des Aéroports Français
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Les aéroports français, le défi de la compétitivité DES PISTES DE PROGRÈS Aéroports membres de l’UAF Le réseau La Réunion Martinique Guadeloupe Saint-Martin Guyane Nouvelle Calédonie Polynésie 2 Aéroports français Les chiffres-clé Part du trafic domestique 2011 : 30,5% Trafic passagers 2011 : 163,6 millions (1993 : 50,3 %) Croissance du trafic passagers 2011/2010 : +6,3% Part du trafic international 2011 : 69,5% (1993 : 49,7 %) Emplois directs dans le secteur aérien : 331 400 Emplois directs dans le transport aérien (hors industrie) : 132 700 Emplois indirects dans le secteur aérien : 600 000 3 Les aéroports français, un atout pour le pays 1 - Le développement des aéroports, moteur de croissance économique La première porte d’entrée de la France. Telle est la nature intrinsèque d’un aéroport, qui l’inscrit naturellement comme une vitrine de notre pays. Maillons essentiels de notre économie, les aéroports favorisent la mobilité et le dynamisme économique de la France, en offrant une ouverture sur le monde et les marchés extérieurs. Maillons essentiels de la chaîne du transport aérien, ils relient les villes et les pays, affichant par là même une dimension sociale qui s’inscrit dans la construction européenne et la mondialisation des flux. Dans un contexte très concurrentiel, les aéroports jouent également un rôle majeur dans la fréquentation touristique de notre pays. Développer les points d’entrée en France, en particulier sur les moyens/longs courriers, et attirer de nouveaux visiteurs est un enjeu national dans lequel les aéroports ont un rôle majeur à jouer. Premier d’entre eux, l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle est la porte d’accès privilégiée des échanges entre la France et les grandes régions économiques et touristiques mondiales. Il est également le point de connexion entre les réseaux intercontinentaux et les réseaux intra-européens et domestiques. Paris-CDG est aujourd’hui le deuxième aéroport européen pour le trafic passager et le premier aéroport pour le trafic fret et courrier. Aux côtés de CDG, d’autres plateformes traitent des flux conséquents : en 2011, 20 aéroports (Outre-Mer compris) ont accueilli plus d’un million de passagers. Le trafic des aéroports français se caractérise ainsi par son importance et par le poids des aéroports franciliens (55% du trafic). La France possède un réseau aéroportuaire très dense. Plus de 300 aéroports sont ouverts à la circulation aérienne publique (sur un total d’environ 475 aérodromes) et quelque 150 aéroports reçoivent du trafic commercial. Les grands aéroports régionaux se développent dans les régions qui comptent la population la plus importante, confirmant ainsi leur rôle majeur pour le développement des territoires. Ce réseau aéroportuaire est un outil structurant de la politique d’aménagement du territoire. Il contribue de façon déterminante au développement économique et social des régions pour lesquelles les liaisons aériennes sont autant de leviers de désenclavement. Quelle que soit sa taille, un aéroport favorise la continuité de service public pour les collectivités et la continuité territoriale (sécurité civile, transferts médicaux, transports d’organes, etc.) Quelle que soit l’importance de son trafic, l’exploitation des lignes aériennes domestiques présentes 1 sur un aéroport est un apport de richesses et de bien-être (évalué à 8,6 mds €/an pour l’ensemble du territoire national métropolitain). Cet impact socio-économique sur le territoire qu’il dessert est fort. Ainsi, à titre d’exemple : - 1 le système aéroportuaire parisien (Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget) géré par la société Aéroports de Paris représente, en 2010, 5,8% du PIB de l’Ile-de-France et 8,3% de la part de l’emploi de la région ; Etude Maporama – Air France 2011. 4 - l’impact économique direct de l’aéroport Toulouse-Blagnac est estimé à plus de 360 millions d’euros, son impact social direct est estimé à plus de 4 000 emplois ; - l’impact économique direct de l’aéroport Biarritz-Anglet-Bayonne est estimé à 47 millions d’euros, son impact social direct est estimé à 400 emplois. 2 - Une évolution bénéfique des régimes de gestion Avec la loi de décentralisation de 2004 et la loi de 2005 relatives aux aéroports, le paysage aéroportuaire français a considérablement changé. Aujourd’hui, les aéroports régionaux français sont de véritables entreprises, avec un haut niveau de performance et de services, et nécessitent des investissements importants. Par ailleurs, la croissance prévue du transport aérien européen permet d’envisager un avenir prometteur pour les aéroports français et en particulier les aéroports régionaux, dont les flux de trafic devraient doubler au cours des 20 prochaines années. Des systèmes de gestion adaptés à la taille des aéroports Famille 1 : Aéroports de Paris, société anonyme cotée propriétaire de ses actifs Famille 2 : sociétés aéroportuaires à capitaux publics (depuis la loi de 2005) gérant les grands aéroports régionaux Famille 3 : aéroports de proximité propriétés des collectivités territoriales (depuis la loi de décentralisation de 2004), gérés soit par des établissements publics, soit des entreprises privées, soit des chambres de commerce et d’industrie Régimes de gestion des aéroports Aéroports gérés par le groupe Aéroports de Paris en France 14 Aéroports gérés par des Sociétés aéroportuaires (SA) 9 Aéroports gérés par des Sociétés privées 25 Aéroports gérés par des CCI 49 Aéroports gérés par d’autres établissements 56 Aéroports gérés en partenariat CCI/sociétés privées 2 5 L’aéroportuaire français : un secteur sensible Le trafic 2011 connaît une croissance globale de +6,3% et les perspectives de croissance à long terme sont prometteuses. Il n’en reste pas moins que le secteur aéroportuaire français doit faire face à un environnement difficile, particulièrement sensible à la conjoncture économique, aux crises sociales, aux événements naturels, etc. Par ailleurs, les exploitants d’aérodromes doivent appliquer des règles de plus en plus strictes, notamment en matière de sécurité et de sûreté, et font face à un transfert accru des missions de l’Etat, sans ressources supplémentaires. Autre facteur impactant : l’évolution de la réglementation européenne conduit à donner aux gestionnaires de plus en plus de responsabilités. Dans ce contexte particulier, les aéroports français - en concurrence avec les aéroports européens pour le développement de nouvelles lignes, en particulier low cost - doivent rester compétitifs pour attirer les compagnies aériennes. Leurs équilibres économiques sont contrastés et, pour certains, fragiles : 6 - Pour les familles 1 et 2 : la taille de ces aéroports et le modèle économique adopté leur permettent de faire face à leurs investissements sans concours extérieur ; leur mode gestion est celui de sociétés anonymes avec distribution de dividendes (50 % pour Aéroports de Paris, 40% pour les sociétés aéroportuaires). - Pour les aéroports de la famille 3 : un grand nombre de ces aéroports doivent recourir aux subventions d’investissement et d’exploitation. Ces aéroports subissent un désengagement progressif de l’Etat ; le service météo France est devenu payant pour les plates-formes à faible trafic tout comme le renouvellement des aides à la navigation des avions au sol. Dès lors que la mission comporte un caractère régalien non transférable à l’exploitant - par exemple : les services de Douane - l’Etat décide unilatéralement de conserver ou de supprimer le service. La charge croissante de sûreté/sécurité fait l’objet depuis 2009 d’une péréquation des aéroports famille 1 et 2 à la plupart de ceux de la famille 3. Pour résister aux crises, répondre au défi de la compétitivité face à une concurrence internationale toujours plus accrue, les aéroports français proposent 4 axes stratégiques forts 1. Préserver les capacités aéroportuaires et favoriser leurs connexions intermodales pour rendre l’offre aéroportuaire plus attractive ; développer les relations directes entre aéroports et centres urbains. 2. Préserver les conditions d’exploitation, notamment les vols de nuit dans un cadre équilibré qui tient compte de la nécessaire réduction du bruit des avions et le maintien d’une activité économique essentielle pour la compétitivité nationale. 3. Poursuivre la modernisation de la gestion sociale des aéroports. 4. Tendre vers une fiscalité harmonisée avec celle des pays européens, qui permette d’améliorer la compétitivité des aérodromes français. 7 1. Préserver la capacité aéroportuaire globale existante, favoriser l’intermodalité et l’accessibilité aux aéroports Les aéroports français présentent un atout considérable en termes de maillage du territoire ; plus de 150 plateformes reçoivent du trafic commercial, dont une vingtaine d’aéroports avec un trafic supérieur à un million de passagers par an. Cet atout doit être analysé au regard du contexte européen de croissance du trafic aérien et de risque de congestion ; ainsi selon l’ACI Europe, à l’horizon 2030, 39 aéroports européens seront totalement 2 congestionnés, représentant un volume de trafic de l’ordre de 160 millions de passagers . De plus, selon les déclarations de Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports, « 70 % de tous les retards de vols sont causés par des problèmes au sol, et non dans les airs. Si les tendances actuelles se poursuivent, dix-neuf des principaux aéroports européens seront saturés en 2030. La congestion résultante pourrait provoquer des retards pour la moitié de tous les 3 vols dans l'ensemble du réseau. » La qualité de service et la diminution de la congestion autour des aéroports ne peuvent se dissocier 4 d’une desserte efficace ville-aéroport . Une connexion directe aéroport/centre-ville réduisant le temps de transport, les passagers et les salariés en bénéficient en priorité, dans une logique de développement durable. Cette connexion donne également une image positive de la France aux touristes et aux voyageurs d’affaires. Complétée par une accessibilité efficace aux zones aéroportuaires, elle encourage l’implantation des entreprises. En matière d’intermodalité, il convient d’encourager, dans la logique européenne de développement des réseaux de transports intégrés (politique RTE), tous les projets français notamment ceux reliant les réseaux actuels et futurs LGV. De même, il est nécessaire d’accélérer les projets d’amélioration 5 de l’accessibilité pour les aéroports parisiens et pour les aéroports régionaux . Dans ce contexte, il apparaît primordial : 2 - de ne pas brider le potentiel que représentent les capacités aéroportuaires françaises, dans chacune des 3 familles d’aéroports ; il importe que la France favorise les possibilités de développement de ses capacités aéroportuaires et n’impose pas des contraintes au développement des infrastructures ; - de permettre aux plates-formes de continuer à se développer pour accompagner la demande de transport en leur ouvrant, en particulier, des droits de trafic pour les compagnies étrangères hors Union Européenne ; - de favoriser tous les projets de transport en terme d’intermodalité et l’accessibilité aux aéroports ; l’Etat avait pris cet engagement dans le cadre de la convention Grenelle signée en janvier 2008, ces projets étant eux-mêmes vecteurs d’économie d’énergie, de réduction des émissions de CO². ACI Europe : An outlook for Europe’s Airports – source : Eurocontrol’s 2008 study : Challenges of Growth. « Le paquet pour de meilleurs aéroports est lancé », Commission européenne – Communiqué de presse, Bruxelles, 1er décembre 2011. Sur Paris-CDG par exemple, 70% des personnes se rendant à CDG et 90% des 86 000 salariés de l’aéroport le font par la route. Il s’agit donc prioritairement de déployer un projet du type « CDG Express » reliant le centre de Paris à l’aéroport CDG en une vingtaine de minutes. 5 Cf. Annexes – « L’accessibilité à Paris-Charles de Gaulle » et « Accessibilité/Intermodalité, principaux projets », p. 21. 3 4 8 2. Préserver les conditions d’exploitation, notamment les vols de nuit Le secteur aérien, bien que ne représentant que 2-3% des pollutions gazeuses, s’est d’ores et déjà fortement engagé dans une démarche vertueuse en agissant concrètement sur la réduction de ses émissions polluantes. En ce qui concerne les nuisances sonores, il mène depuis longtemps, avec l’aide des services de l’Etat, des compagnies aériennes et des collectivités, une politique très active de réduction dans le temps et dans l’espace de ces nuisances (plans d’exposition au bruit, plans de gêne sonore, arrêtés d’exploitation, procédures de moindre bruit, etc.) Conscients que l’avenir des aéroports et leur développement dépendent étroitement de leur environnement physique et social, les aéroports français se sont engagés sur la mise en œuvre d’actions concrètes, anticipant et déclinant les grandes orientations du Grenelle de l’Environnement. Ainsi que l’UAF s’y était engagée en 2008, elle a édité, dès 2009, un Guide des bonnes pratiques environnementales destiné à promouvoir auprès de ses membres des actions emblématiques en termes de développement durable. Fin 2011, l’UAF en a mesuré la mise en œuvre au sein de la communauté aéroportuaire par une enquête qui révèle que les exploitants d’aérodromes sont fortement engagés dans des pratiques respectueuses de l’environnement. Ils ont sensiblement réduit leurs émissions de CO2 en modernisant leurs flottes automobiles, mis en place pour les principaux d’entre eux des plans de déplacement entreprise (PDE) et des systèmes de management environnemental (SME), réalisé des bilans carbone et des campagnes de mesure de la qualité de 6 l’air, et déployé des stratégies d’entreprise en matière de préservation de la biodiversité . Les résultats enregistrés au terme des 4 années de la Convention Grenelle montrent que le secteur aéroportuaire a tenu ses engagements. Intégrant les contraintes qui leur sont propres, les aéroports français entendent poursuivre cette politique ambitieuse. Pour autant, il reste primordial de préserver les conditions d’exploitation des aéroports, et tout particulièrement, préserver la capacité des aéroports français à opérer des vols durant la nuit, car la programmation des vols nocturnes, notamment pour les opérateurs de l’industrie express, ne résulte pas d’un choix mais d’une nécessité. Ainsi, l’offre de service « juste à temps » (J+1), est demandée et plébiscitée par les entreprises pour limiter les stocks et les actifs immobilisés. 73% des entreprises françaises verraient leur activité pâtir substantiellement d’une suppression des 7 services de livraison express en 24 heures . La planification urbaine à proximité des aéroports, des mesures de limitation pour les avions les plus bruyants, le renouvellement et la modernisation des flottes d’avions, la mise en place progressive de nouvelles procédures de décollages et d’atterrissages permettent une réduction graduelle et régulière du bruit autour des aéroports. Des moyens importants (+ de 400 millions d’euros sur les 10 dernières années) sont consacrés à l’insonorisation des riverains les plus touchés par le bruit, pour atteindre à l’intérieur des logements le seuil recommandé par les normes de l’OMS. Ne pas contraindre davantage l’exploitation des vols de nuit 6 7 Cf. Annexes – « Enquête 2011 sur le développement durable dans les aéroports français : mise en œuvre du guide de bonnes pratiques », p. 22. Etudes Oxford Economics sur l’impact économique de l’industrie de l’express en Europe de novembre 2011. 9 Le nombre de personnes touchées par le bruit des avions est très inférieur à celui des 8 personnes touchées par le bruit urbain, routier ou ferroviaire . Interdire les vols de nuit aurait pour conséquence d’augmenter le fret express routier, sans atteindre la même efficacité. Une suppression des vols de nuit aurait un impact très fort sur le développement économique global des entreprises utilisatrices, sur l’emploi des personnels travaillant sur les aéroports et dans les compagnies aériennes, ainsi que sur la compétitivité économique des compagnies basées. Toutes les mesures visant à réduire l’impact sonore des vols de nuit doivent être coordonnées au niveau européen, conformément au projet de règlement européen en cours d’élaboration. 8 Le service d’Ecologie Urbaine de la Ville de Paris a développé une cartographie du bruit routier. Son exploitation montre qu’un million de parisiens sont exposés à un bruit supérieur ou égal à 61 dBA considéré comme le seuil de gêne sonore, soit la moitié de la population. Moins de deux mille riverains de l’aéroport subissent une exposition équivalente. Le constat en est fait par Bruiparif (http://carto.bruitparif.fr/carte_grandpublic_allege/flash/) : à Paris, la population qui habite le long de l’ensemble des axes routiers est soumise à un niveau de bruit situé entre 70 et 75 dBA. Aucun riverain de CDG n’est exposé à un indice moyen aussi élevé ni de jour ni de nuit. 10 3. Poursuivre la modernisation de la gestion sociale des aéroports Afin d’impliquer davantage les personnels aux enjeux forts des aéroports et de leur faire bénéficier d’un revenu complémentaire - comme c’est le cas dans de nombreuses grandes entreprises - les sociétés aéroportuaires souhaitent favoriser la participation de leurs salariés. Aussi, ils demandent la 9 modification du Décret n°87-948 du 26 novembre 1987 , comme cela a été le cas pour Aéroports de Paris en 2005. Aujourd’hui, les salariés d’ADP sont actionnaires à hauteur de 1,6% du capital de la société. Lors de la cession des parts de l’Etat, envisager un mécanisme permettant de réserver une part du capital aux salariés des sociétés aéroportuaires. Le fonctionnement des aéroports est assuré par une chaîne de métiers et de compétences réunissant une multitude d’acteurs. La défaillance d’un seul maillon de la chaîne du service perturbe fortement l’activité aéroportuaire et pénalise, en premier lieu, le passager. Afin de répondre à leur mission de continuité de service et d’offrir au client-passager la qualité de service qu’il attend - surtout en situation dégradée - des mesures de continuité de services doivent être mises en place. Elles permettront aussi d’assurer l’exploitation dans les conditions de sécurité indispensables. Mettre en place des mesures pour favoriser la continuité de service. 9 Décret n°87-948 du 26 novembre 1987 modifié par le Décret 2005-1650 du 27 décembre 2005, avec l’introduction d’Aéroports de Paris. 11 4. Une fiscalité adaptée face à la concurrence européenne Les aéroports français sont de plus en plus concernés par un contexte de mise en concurrence. De nombreuses compagnies aériennes européennes mettent en avant le « coût de touchée » d’un aéroport pour ouvrir des lignes aériennes. Ce coût de touchée a été très fortement renchéri en France ces 10 dernières années, conséquence de l’introduction de nouvelles taxes telles que la taxe de solidarité sur les billets d'avion, aussi appelée « Taxe Chirac », et de la forte augmentation de la taxe d’aéroport ; celle-ci recouvre des coûts liés à la sûreté, à la sécurité des aéronefs et aux contrôles environnementaux ; elle est payée par le client aérien. Deux études d’un cabinet indépendant - Arthur D Little – 2007 et 2011 - menées sur des aéroports français de familles 2 et 3 en France et des plateformes européennes comparables ont démontré le poids beaucoup plus important de cette taxe en France que les mécanismes équivalents dans 10 plusieurs pays européens : le prix acquitté en France pour les aéroports de taille intermédiaire (0,5 à 8 millions de passagers) est en moyenne deux fois plus élevé que dans plusieurs pays européens. Ce constat résulte essentiellement du fait que la France répercute la totalité des coûts de sûreté et de sécurité sur le passager, contrairement à la plupart des autres pays européens. Il convient de souligner que le transport aérien est le seul mode en France à se voir imputer des coûts dont une partie significative relève d’actions de police et de sécurité civile publiques. Dans ce contexte, il est indispensable de réviser : 10 - les coûts de sûreté, pour mieux appréhender le binôme coût/efficacité des mesures, et se rapprocher fortement des bonnes pratiques européennes, - la prise en charge de ces coûts, en recommandant un plus large éventail de contributeurs. Cf. Annexes – « Benchmark européen des redevances et taxes aéroportuaires », Arthur D. Little, 2011, p. 23. 12 Conclusion Le secteur aéroportuaire français a vécu une profonde mutation ces 10 dernières années, avec la loi de décentralisation de 2004 et la loi aéroportuaire de 2005. Il se caractérise par une large variété de plateformes, mêlant petites infrastructures – le plus souvent propriétés de collectivités locales et accueillant des trafics d’aviation générale – et aéroports de taille mondiale, à l’image ème d’Aéroports de Paris (88 millions de passagers en 2011, 2 trafic européen). Cette diversité est un atout. Elle traduit la très forte couverture du territoire métropolitain et ultramarin. Elle est également source de difficulté, du fait de l’hétérogénéité des statuts de leurs sociétés de gestion (sociétés anonymes, à capitaux publics, régies, sociétés privées de gestion, syndicats mixtes, Chambres de commerce…) Les collectivités locales, propriétaires de nombreuses plateformes, seront confrontées à des contraintes budgétaires croissantes, dans un contexte de transfert de charges sans ressources supplémentaires, ce qui peut remettre en question l’exploitation aéroportuaire de proximité. Les sociétés aéroportuaires, certes jeunes, ont montré leur dynamisme et leurs performances commerciales et financières ; la perspective de cession des parts de l’Etat ne doit pas occulter leur vocation essentielle, liée au développement économique et à l’aménagement du territoire. De même, il est primordial de permettre aux aéroports parisiens de conserver leur dynamisme et de maintenir leur rang au sein des principaux hubs des capitales européennes. Enfin, le cadre réglementaire actuel tend de plus en plus vers une homogénéisation européenne des règles régissant le transport aérien. Aujourd’hui, la concurrence est européenne. L’Etat français doit veiller à protéger la compétitivité de ses aéroports. Pour cela, il doit : 1. Préserver les capacités aéroportuaires et favoriser leurs connexions intermodales 2. Préserver les conditions d’exploitation, notamment de nuit 3. Poursuivre la modernisation de la gestion sociale des aéroports 4. Tendre vers une fiscalité harmonisée avec celle des pays européens 13 ANNEXES 14 Evolution du trafic aérien commercial sur les aéroports métropolitains Emport M 65 64 68 70 74 77 77 81 82 84 86 88 Trafic de passagers commerciaux TOTAL 2010 TOTAL 2011 % 2011/2010 Aéroports de Province 60 023 144 64 808 646 +8% Aéroports de Paris 83 371 031 88 109 627 + 5,7 % 143 394 175 152 918 273 + 6,6 % 10 472 719 10 677 378 +2% 153 866 894 163 595 651 + 6,3 % SOUS-TOTAL Aéroports d’Outre-Mer TOTAL 15 IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES AEROPORTS FRANCAIS SECTEUR AERIEN FRANÇAIS Nombre d’emplois directs dans le secteur aérien AEROPORTS DE PARIS (impact des aéroports Paris-Charles de Gaulle, ParisOrly et Paris-Le Bourget) Impact économique Impact social (en nombre d’emplois) 29,6 milliards d’euros 340 290 Part du PIB de l’Ile-de-France Part de l’emploi de l’Ile-de-France 5,8 % 8,3 % Nombre d’emplois indirects dans le secteur aérien Part du PIB de la France Part de l’emploi en France 600 000 1,7 % 2% 331 400 Nombre d’emplois directs dans le transport aérien (hors industrie) 132 700 Source : 10 propositions de le FNAM, chiffres 2009 (trafic 2009 : 150 millions de passagers et 1,85 million de mouvements commerciaux). Source : ADP étude d’impact économique 2010 (trafic 2010 : 83,4 millions de passagers et 66 000 mouvements commerciaux). Exemples d’impacts d’aéroports régionaux Les aéroports régionaux ont mis en application la méthode recommandée par l’ACI pour évaluer leurs impacts. L’impact global est la somme de l’impact direct, indirect et induit. L’impact direct provient de l’activité exercée par les acteurs économiques situés sur la plate-forme. L’impact indirect découle de l’activité produite hors site aéroportuaire par les passagers non résidents ayant utilisé chaque aéroport pour se rendre dans la zone de chalandise. L’impact induit ou "effet multiplicateur" correspond aux dépenses successives des bénéficiaires de l'activité de l'aéroport dans son territoire. En fait, les flux directs et indirects générés par le système aéroportuaire dans son territoire deviennent à leur tour une source de revenus. Pour calculer cet impact, on estime un coefficient multiplicateur appliqué ensuite aux impacts directs et indirects. L'impact social découle des impacts sociaux directs et indirects. AEROPORT DE TOULOUSE-BLAGNAC AEROPORT DE BIARRITZ-ANGLET-BAYONNE Impact économique global Impact social global (en nombre d’emplois) Impact économique global Impact social global (en nombre d’emplois) 3 092 millions d’euros 40 400 515 millions d’euros 7 400 Impact économique direct Nombre d’emplois directs Impact économique direct Nombre d’emplois directs 366 millions d’euros 4 100 47 millions d’euros 400 Impact économique indirect Nombre d’emplois indirects Impact économique indirect Nombre d’emplois indirects 664 millions d’euros 9 400 75 millions d’euros 1 200 Impact économique induit Nombre d’emplois induits Impact économique induit Nombre d’emplois induits 2 062 millions d’euros 26 900 393 millions d’euros 5 800 Source : Impacts socio-économiques de l’aéroport de Toulouse-Blagnac de 2006 (trafic 2006 : 6,0 millions de passagers et 79 000 mouvements commerciaux). 16 Source : Impact Economique de l’Aéroport de Biarritz-Anglet-Bayonne de 2006 (trafic 2006 : 866 000 passagers et 10 000 mouvements commerciaux). L’accessibilité à Paris-Charles de Gaulle Aéroports de Paris considère que l’amélioration de l’accessibilité aux aéroports est un enjeu à la fois économique et social, impactant directement la qualité de service offerte aux passagers aériens, aux salariés et à tous les Franciliens, et intervenant pleinement dans l’attractivité et la compétitivité des plateformes parisiennes, « portes d’entrées » internationales de la France. Actuellement, l’accès à Paris-Charles de Gaulle est dominé par la route puisque l’accès se fait à 70% par la route (28% en véhicule particulier, 25% en taxi, 14% en navette ou bu, 3% divers) selon les enquêtes menées par Aéroports de Paris. Pour les 86 000 salariés de la plateforme aéroportuaire, l’accès se fait à 90% en véhicule personnel. Plus des ¾ des emplois étant en horaires décalés, l’offre de transports n’est pas toujours adaptée. Un rééquilibrage avec d’autres modes de transports apparaît donc fondamental, tant sur le plan de critères environnementaux que sur le plan de la qualité de service. Aéroports de Paris soutient donc fermement les projets en cours, notamment de transports collectifs, qui contribueront à améliorer la desserte des plateformes pour les passagers aériens et le employés : les projets ferrés du « Grand Paris », l’amélioration du RER B (projet RERB Nord +) prévue fin 2012, le projet CDG Express, le barreau de Gonesse et la Tangentielle Nord, le projet Roissy-Picardie et l’évolution de la gare TGV de Paris-Charles de Gaulle encourageant la complémentarité air-fer. ACCESSIBILITE/INTERMODALITE PRINCIPAUX PROJETS Aéroport de NICE : • 2016 : arrivée du tramway (ligne 2 port – aéroport) • 2023 : réalisation du pôle multimodal face au terminal 1 avec gare TGV, tramway, gare routière. Aéroport de TOULOUSE : • 2014 : - arrivée du tramway (financement par collectivités) 20 mn jusqu’au métro – 35/40 mn jusqu’à la gare - Mise en place d’une plate forme d’échanges de TC bus en liaison avec tramway • Etudes sur l’amélioration de la desserte routière de la zone aéroportuaire et sur accès par le nord de l’aéroport. Aéroport de BALE MULHOUSE : • Projet de « raccordement ferroviaire de l’EuroAirport » objectif 2017 La ligne Paris/Strasbourg/Mulhouse/Bâle/Zürich et Paris/Belfort/Mulhouse/Bâle/Zürich passe à 700m à vol d'oiseau de l'aérogare. Le projet vise à construire une déviation locale de cette ligne et à créer une nouvelle gare au contact direct de l'aérogare. Le trafic projeté est d'un train tous les 1/4 heure par heure et par sens en heure de pointe. Projet estimé à 200 M €, financement trinational envisagé. Aéroport de BORDEAUX : Contexte : LGV Sud Europe Atlantique (Paris-Bordeaux 2 h en 2017 – Bordeaux-Toulouse après 2020) • Etude Effia 2010 sur la création d’une liaison TC efficace entre la gare de Bordeaux et l’aéroport de Bordeaux Mérignac. • Etude de faisabilité lancée en 2011 sur l’aménagement d’une liaison Mérignac Aéroport – Bordeaux Maîtrise d’œuvre : Communauté Urbaine de Bordeaux. Aéroport de LYON : • Au-delà de 2020 : - Mise en service Lyon – Turin - Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (liaison Aéroport St-Exupéry / réseau ferroviaire conventionnel). 17 Enquête 2011 sur le développement durable dans les aéroports français : mise en œuvre du guide des bonnes pratiques L’UAF a édité un guide de bonnes pratiques dès 2009, destiné à promouvoir auprès de ses membres des actions emblématiques en termes de développement durable. Fin 2011, l’UAF en a mesuré la mise en œuvre par une enquête qui révèle un fort engagement des aéroports dans des pratiques respectueuses de l’environnement. Sur les 95 aéroports français ayant répondu (représentent 98% du trafic commercial français) se dégagent les résultats suivants : 11 - La flotte des exploitants contient 67% de véhicules « propres » . - Un Plan de déplacement entreprise (PDE) a été mis en place sur 38% des aéroports de plus de 400 000 passagers, représentant 79% du trafic de cette catégorie. - Le recours aux APU est proscrit, limité ou dissuadé par un équipement en 400Hz sur 36% des postes de stationnement des aéroports de plus de 400 000 passagers. - Un système de management environnemental est mis en place sur 31% des aéroports de plus de 400 000 passagers, représentant 79% du trafic de cette catégorie. - Un bilan carbone est mis en place sur 28% des aéroports de plus 400 000 passagers, représentant 75% du trafic de cette catégorie. - Une campagne de mesure de la qualité de l’air avec l’aide d’un organisme indépendant a été effectuée sur 48% des aéroports de plus de 400 000 passagers, représentant 92% du trafic de cette catégorie. - Une stratégie d’entreprise en matière de biodiversité est mise en place sur 31% des aéroports de plus de 400 000 passagers, représentant 72% du trafic de cette catégorie. 11 12 par véhicule propre, on entend tout véhicule ou engin de piste électrique, tout véhicule répondant aux normes Euro 3, 4 ou 5 et tout engin de piste répondant aux normes Com 2 ou 3. 12 Auxiliary Power Unit situé sur l’aéronef 18 Benchmark européen des redevances et taxes aéroportuaires Arthur D. Little, 2011 19 L’UNION DES AEROPORTS FRANÇAIS L’Union des Aéroports Français, syndicat professionnel, regroupe 137 membres qui exploitent 155 aéroports en France métropolitaine et outre mer, soit la totalité du trafic commercial français. L’Union des Aéroports Français agit dans deux domaines d’activité : L’exploitation aéroportuaire L’Union : - représente les intérêts de ses membres auprès des pouvoirs publics, des compagnies aériennes ou des fournisseurs (groupement d’achats), - négocie avec les partenaires sociaux des conventions nationales, - assiste les membres pour des conseils en matière juridique, économique et financière, - gère des services tels que le portail internet www.aeroport.fr (informations sur les aéroports, offres d’emploi, actualité, guide du passager aérien…), les systèmes d’assurance et la protection juridique, - assure la promotion et la valorisation des aéroports au niveau national (qualité, événements, éditions) Le développement du transport aérien L’Union : - assiste ses membres dans leurs relations avec les transporteurs aériens, - s’attache à promouvoir le développement et l’image de l’aviation d’affaires, - édite le Guide des Aéroports Français, véritable outil de travail pour le monde aéroportuaire et aérien (données techniques et commerciales des aéroports français). 20 28, rue Desaix -75015 Paris - Tel : 01 40 65 98 68 - Fax : 01 47 34 16 07 www.aeroport.fr - courriel : [email protected]