Viêt Nam, Ho Chi Minh City - BUCCHIANERI, Xavier

Transcription

Viêt Nam, Ho Chi Minh City - BUCCHIANERI, Xavier
Xavier BUCCHIANERI
Rapport de fin de séjour
1) Vie pratique
-
Logement
Ho Chi Minh city a un tissu urbain hétéroclite composé de maisons mitoyennes étroites, de villas
françaises et de gratte-ciels. J’ai pour ma part vécu dans une maison, en collocations avec d’autres
expatriés. On peut se loger à Ho Chi Minh assez facilement, moyennant un loyer de l’ordre de 200 à
300 dollars pour se loger à proximité du centre-ville. Les clauses contractuelles – s’il y a contrat varient selon les propriétaires, et je n’ai personnellement pas eu à payer de caution.
-
Argent
La devise locale est le Dong. Celle-ci se compose d’une large gamme de billet allant de 200 à
500 000 dongs. La monnaie étant largement dévaluée, on se retrouve quotidiennement avec des
liasses de billet conséquentes en poche. Pour se faire une idée du coût de la vie, il faut considérer
qu’un café coûte 7000 dongs (environ 0.25€), qu’un repas coûte entre 30 000 (environ 1€) et 50 000
dongs, qu’un plein de scooter reviens à 80 000 dongs (2,70€). Malgré l’inflation parfois forte, les
vietnamiens gardent confiance dans leur devise qui reste omniprésente dans la vie quotidienne. La
négociation fait largement parti des mœurs, bien que celle-ci se limite dans la plupart des cas aux
activités du commerce de rue et des services (taxis, guides, ..)
-
Santé
Les systèmes de couvertures sociales en tant qu’étudiant ne sont pas ou peu évidents à saisir. La
première chose à faire avant d’entreprendre le voyage est de se tourner vers l’agence responsable la
plus proche et de la prévenir de votre départ à l’étranger. Selon les cas, il est possible que celle-ci
prenne en compte une partie des frais de santé. Cette démarche pourra souffrir de la saturation des
agences de sécurité sociale étudiante. Il faut ensuite se tourner vers son assureur responsabilité
civile pour assurer les autres démarches nécessaires. J’ai pour ma part également contracté une
assurance rapatriement.
La vaccination préalable contre les hépatites est fortement recommandée, et il faut rester
vigilant en cas de blessures superficielles pour éviter des complications parfois importantes. A titre
d’exemple, la brûlure par le pot d’échappement d’une camarade a rapidement dégénéré en
staphylocoque doré suite à une infection. En cas de problème, il convient alors de se diriger vers
l’hôpital le plus proche. Il n’est pas forcement évident de trouver des interlocuteurs parlant anglais,
mieux vaut dans ses conditions chercher l’accompagnement d’une connaissance qui puisse assurer la
traduction.
-
Télécommunication
Le Vietnam dispose d’un très bon réseau de télécommunication, en ville comme en campagne. La
couverture réseau des opérateurs varie, mais il est conseillé de se tourner vers les opérateurs
principaux (par exemple Mobiphone) qui possèdent globalement le meilleur niveau de service. Les
tarifs sont largement plus attractifs qu’en France pour les communications à l’intérieur du pays. Pour
ce qui est des communications vers l’étranger, les tarifs pratiqués ne sont pas excessifs. Le logiciel
Skype est aussi un excellent moyen de joindre l’étranger si l’on dispose d’une connexion internet.
-
Vie universitaire
Je n’ai, dans le cadre de mon séjour au Vietnam, pas été amené à fréquenté quotidiennement
une université Vietnamienne en tant qu’étudiant, je ne peux donc apporter d’information sur leur
fonctionnement internes. J’ai pour autant été amené à échanger avec des professeurs et des élèves
d’université. Les équipes pédagogiques que j’ai pu rencontrer repose sur quelques professeurs
expérimenté, qui s’entoure des intervenants (en général de jeunes diplômés de l’université) pour
dispenser les cours. L’enseignement se veut magistral et formel. Une attention particulière est
portée à la maitrise de l’anglais, considérant la difficulté de son apprentissage pour les étudiants
vietnamiens.
-
Stage
J’ai pour ma part trouvé un stage via les réseaux professionnels de mon école. Pour obtenir des
opportunités de stage, je conseillerai aux étudiants de se tourner vers les organismes tels
qu’Ubifrance, qui disposent d’un réseau de contact très important parmi les entreprises françaises
installées au Vietnam. J’ai travaillé au PADDI, une antenne de la région Rhône-Alpes installé à Ho Chi
Minh qui travaille à l’aide et à la coopération entre les deux villes sur les questions de la gouvernance
urbaine et du développement urbain. La structure est réduite, trois à quatre membres permanent
(une direction et des employés embauché via des VIE), auxquels s’ajoutent les stagiaires. En raison de
l’échelle de cette organisation, la communication était aisée au sein du PADDI. La plupart de mes
collègues de travail étant français, la culture professionnelle de l’organisation ne m’a pas dépaysé. Je
n’ai disposé d’aucune rémunération.
Le vietnamien est une langue complexe dont le fonctionnement grammatical est très différent de
la structure des langues européenne. Il est donc très optimiste d’espérer maitriser celle-ci sur une
durée de stage inférieur à 6 mois sans apprentissage en amont. Le niveau d’anglais de la plupart des
interlocuteurs vietnamiens est assez faible : les interprètes Franco-Vietnamiens sont alors un passage
obligé pour la plupart des relations professionnelles. La barrière de la langue peut entrainer des
difficultés au cours du travail lorsqu’elle s’ajoute à d’autre incompréhension d’ordre culturelle.
-
Vie quotidienne :
Ho chi Minh Ville dispose d’un rythme de vie bien à elle, qui semblera vite intense aux yeux d’un
européens. Entre l’intensité des flux routiers, le bruit ambiant et l’activité constante sur les trottoirs,
il est parfois difficile d’y trouver un semblant de calme.
Le climat Vietnamien est un climat tropical, qui connaît des périodes de moussons. Les
températures y varient donc en générale entre ce que l’on considérait comme agréable, et ce qui
serait perçu comme abominablement chaud. Lors de la saison des pluies, la sensation de chaleur est
alourdie par l’humidité ambiante. Le besoin en rafraichissement alimente une économie fleurissante
de climatiseur et de commerce de glaçon. Les chambres sont souvent individuellement équipées de
climatiseurs, et les verres arrivent tous accompagné de glaçon. Pour une raison qui m’échappe
encore, il est dans les habitudes des serveurs de changer les glaçons de leur client (enlever un glaçon
un peu fondu, pour le remplacer par un neuf). En raison des fortes chaleurs, les premiers jours
d’adaptation pourront être difficiles pour certains.
Les routes sont saturées de deux-roues, mode de transport dominant, à raison d’environ un
deux-roues par habitant à Ho Chi Minh Ville. Les déplacements se font pour la plupart en deux-roues
si l’on dispose des autorisations nécessaires, en taxi-moto si l’on fait confiance au conducteur, ou via
des compagnies de taxi. Les déplacements à pieds de quelques minutes ne semblent pas faire partie
des habitudes locales. Le flot des motos et des quelques voitures est quasi-ininterrompu au centreville, et déverse avec lui gaz d’échappement et cri de klaxon. Les habitudes de conduite sont
également très différente des habitudes européennes, et l’on recommande en général aux nouveauvenu de se familiariser avec la circulation avant de prétendre y conduire.
La nourriture Vietnamienne est en général assez simple mais efficacement délicieuse.
L’ingrédient principal des repas reste souvent le riz (sous toutes ses formes), et accompagné par des
viandes, des herbes ou des épices. Il est courant de manger dans les restaurants de rues pour la
plupart de la population, et la plupart des bouis-bouis, qui évoluent à l’opposé des standards
sanitaires européens, servent une nourriture délicieuse. La nourriture est bon marché, et les
quartiers grouillent de l’agitation des estomacs des riches comme des pauvres aux heures des repas.
Le Vietnam peut aussi se targuer d’avoir d’excellents fruits exotiques, que l’on trouvera très
facilement dans les rues à toute heure de la journée.
La vie à Ho Chi Minh est plutôt tendre à l’égard de l’expatrié. Elle le couvre de tous les atouts
exotiques du Vietnam, tout en lui offrant les atouts d’une mégalopole qui se veut internationale :
dynamisme, confort moderne et vie nocturne. A cela s’ajoute une certaine sympathie des
vietnamiens vis-à-vis des étrangers. Enfin, la différence de richesse entre la France et le Vietnam
offre un très (trop ?) large confort de vie. Les principales difficultés que pourra rencontrer l’expatrié
sont les différences culturelles, qui génère parfois frustration et incompréhension et dont les détails
aux quotidiens pourront se révéler agaçant à la longue.
2) Bilan et suggestion :
Quel bilan faites-vous de ce séjour à l’étranger ? Quelles ont été les principales difficultés
que vous avez rencontrées ? Vos projets personnels et professionnels ont-ils évolué au cours
de ce séjour ? En quoi ?
Je tire de cette expérience à l’étranger un bilan très positif. Elle m’a offert une expérience
humaine jusqu’alors sans précédent, et m’a permis de m’interroger sur les valeurs et les
comportements européens que je tenais comme acquis et plein de bon sens. Quitte à me répéter, les
différences culturelles entre la France et le Vietnam sont importantes et profondes : qu’il s’agisse de
la famille, de l’amour, de l’ambition ou de l’amitié, on se retrouvera forcement face à des
comportements dont la logique nous échappe. Le fait d’être étranger, ou tout du moins d’être seul
dans un pays où tout nous est étranger, est profondément enrichissant dans l’humilité et la curiosité
que cette position finit par nous imposer.
Au-delà de l’enrichissement d’ordre personnel, cette expérience au Vietnam est aussi
l’occasion de porter œil nouveau sur le monde professionnel. La connaissance, la gestion des
équipes, les stratégies des grandes firmes européennes dans un pays du tiers monde sont autant de
détail qui prêtent à attention. Cette expérience permet de souligner l’importance de beaucoup de
comportements professionnels paraissant anodin en France, mais font défaut au Vietnam, et de
questionner la validité de ces modèles en fonction de leur contexte.
Avez-vous eu besoin d’être encadré, préparé et orienté avant et pendant votre séjour ?
Comment cela s’est-il passé ? Quel rôle a joué votre établissement rhônalpin dans cette
préparation ? Avant votre départ, êtes-vous entré en contact avec des étudiants rhônalpins
ayant déjà effectué un séjour dans le même établissement d’accueil que vous ? Avec des
étudiants étrangers venant de votre établissement d’accueil ?
Avant mon départ, j’avais cherché à entrer en contact avec des étudiants étrangers faisant
leurs études à l’ENTPE. Néanmoins, ces échanges n’avaient porté que peu de fruit, la plupart des
informations qu’ils avaient à partager avec moi étant en Vietnamien. Nous étions les premiers de
notre établissement à partir au Vietnam, et n’avions donc pas de retour d’expérience à disposition.
L’ENTPE a joué un rôle très important au sein de mon stage, puisque c’est lui qui m’a mis en contact
avec les deux interlocuteurs principaux de mon stage (le SYTRAL et le PADDI), et m’a accompagner
dans la définition de mon travail avec eux.
L’encadrement au Vietnam par l’entreprise est à mon sens nécessaires pour quelqu’un
n’ayant jamais résidé au Vietnam. La majorité de la population ne parle ni français, ni anglais, et les
problèmes initiaux de logement et d’administration sont gérés beaucoup plus efficacement avec
l’aide de personne connaissant les us et coutumes. Dans le domaine professionnel, il va aussi de soi
qu’il est préférable d’être accompagné par quelqu’un pour limiter les risques d’incompréhension.
Si vous deviez repartir à l’étranger, quelles erreurs éviteriez-vous ? Comment vous y
prépareriez-vous
?
Que
suggéreriez-vous
à
ceux
qui
vont
partir
?
L’une de mes principales recommandations serait de ne pas partir avec des objectifs de
travail trop ambitieux. Non pas pour pousser à la paresse ou pour sous-entendre que le pays n’est
pas propice au travail, mais parce que le temps d’adaptation au Vietnam, à son fonctionnement, et à
ses coutumes est loin d’être négligeable. J’ai pour ma part fait cette erreur, et elle m’a coûté une
période de rush que j’aurais pu éviter en cernant un peu plus justement mes objectifs. La langue
vietnamienne est également un rempart important lors de l’arrivée : il peut être judicieux pour un
long séjour de prendre en amont des leçons de langues afin d’être moins perdu à son arrivé. Enfin,
s’assurer d’avoir un pied à terre ou un camarade vietnamiens pour aider dans les premiers jours me
semble judicieux.
Quelles améliorations estimez-vous intéressantes d’apporter aux échanges internationaux
ou à la bourse régionale ?
Les échanges d’étudiants souffrent souvent d’un cloisonnement important entre étudiants
accueillis et élèves locaux. Les étudiants ne s’étant jamais retrouvé dans la situation d’étudier ou de
vivre dans un pays qui leur est étranger ont souvent tendance à ne pas voir les difficultés que
rencontrent les nouveaux arrivant. Des dispositifs associatifs existent pour faciliter l’arrivée desdits
étudiants, mais la plupart des élèves accordent peu ou pas d’attention à leurs difficultés. Une
sensibilisation plus grande de la part du corps enseignant pourrait faire évoluer ces comportements.
La question de la langue mérite aussi d’être soulevée, puisque les arrivant ne disposent pas
forcement d’aménagement de cours en anglais et sont donc astreint à suivre la plupart de leurs cours
en français. L’absence de cours en anglais se retrouve aussi au niveau du niveau de maitrise de la
langue anglaise des étudiants français. La présence d’enseignement en anglais, ou de support de
cours en anglais, pourrait être encouragée.

Documents pareils