IV° Forum des Assurances d`Alger Réformes dans les assurances

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IV° Forum des Assurances d`Alger Réformes dans les assurances
IV° Forum des Assurances d’Alger
Réformes dans les assurances :
Plus de rigueur au service de la société
Les accidents climatiques: importance / Indicateurs
d’évaluation
Par : Semiani M., Belkhiri F. et Oukil S.,
Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie
I. Introduction:
1. Principaux risques climatiques:
Sécheresse, grêle, inondations, gelées et vent (sirocco, vent de
tempête);
2. Conséquences sur l’activité Agricole:
a) à l’échelle de l’exploitation agricole:
Baisse des rendements, destruction des cultures et des biens; baisse
des revenus engendrant des difficultés pour démarrer les futures
campagnes agricole;
b) à l’échelle Nationale:
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Pénurie d’eau: cas de la sécheresse 1999
augmentation des importations des denrées alimentaires,
Augmentation des prix des produits agricoles;
Perte d’emplois saisonniers engendrant un exode vers les villes pour
compléter le budget familiale;
3.
Stratégie de lutte:
ƒMise en œuvre, par le MADR, d’un programme
d'actions de lutte contre les effets des accidents
climatiques;
Exemple: programme d’actions de lutte durant la sécheresse 99/2000:
a) Eau:
- Financement de la réhabilitation et la réalisation de points d’eau en
zones de parcours; pour l’abreuvement du cheptel;
b) Alimentation Animale:
- Ouverture exceptionnelle des zones de mise en défens;
- Ouverture du domaine forestier;
- Financement et mise en place d’un dispositif pour le soutien à
l’alimentation animale;
c) Couverture sanitaire:
- Intensification des opérations de couverture sanitaire des cheptels :
Vaccination contre la clavelée et la fièvre aphteuse et traitements
antiparasitaires;
d) Accès au Crédit:
- La protection des revenus des céréaliculteurs;
- Aides pour l’approvisionnements en intrants;
ƒ Système d’assurance aux agriculteurs
4.
Les outils d’aide à la décision:
Le mise en œuvre d’un programme national de lutte contre les accidents
climatiques et/ ou d’un système d’assurances doit reposer sur des outils d’aide
à la décision. Ces derniers nécessitent:
ƒ un système d'information;
ƒ Une structure d’agro météorologie;
5. Etat actuel du dispositif de suivi des accidents
climatiques:
- BDD météorologiques:peu représentatif des zones à potentialité agricoles;
- suivi de cultures;
- Une cellule d’Agrométéorologie Nationale;
- Un laboratoire de Recherche en Agrométéorologie et Bioclimatologie
III- Les caractéristiques des différentes zones de production agricole: Cas des céréales
(Baldy 1974)
Zones agricoles
Cultures
dominantes
Risques climatiques
Zones côtiè
côtière et
sublittoral
(0 à 300 m d’
d’altitude)
Ouest (Ain Temmouchent
et plaine de la Mleta)
-Grandes cultures
-Viticulture
-Elevage
-Maraî
Maraîchage
-Gelé
Gelées trè
très limité
limitées : aucun risque aprè
après le 15 Mars
-Risques de sé
sécheresse élevé
levé aggravé
aggravée par des T°
T° élevé
levées (intervenant à
partir du mois d’
d’Avril)
- Pluies insignifiantes d’
d’Avril à Octobre
Zone tellienne sous
l’influence maritime
(300 à 750 m d’
d’altitude)
Est (constantinois)
(constantinois)
-Grandes cultures
-Elevage
-Risque élevé
levé de sirocco et T°
T° élevé
levé (intervenant à partir du mois
d’Avril);
- Gelé
Gelées hivernale et printaniè
printanière élevé
levées allant jusqu’à
jusqu’à de Mai;,
Zone tellienne proté
protégées
de l’
l’influence maritime
(300 à 750 m d’
d’altitude)
Centre (Bouira)
- Grandes cultures
Ouest (Maghnia,
Nedroma, Remchi,
Tlemcen, Hafir, Ain
guendoufa, Sebbou, Sidi
Bel Abbè
Abbès, Ghris,
Mascara, Oued Sliss)
-Grandes cultures
-Viticulture
-Elevage
-Maraî
Maraîchage
-Gelé
Gelées hivernales et printaniè
printanières trè
très élevé
levées allant jusqu’à
jusqu’à début mai
suivi de fortes T°
T° d’Avril à Octobre;
-Sirocco trè
très fré
fréquent (12 à 16 jours en moyenne par an) d’
d’avril à Aoû
Août;
-Risques élevé
levé de sé
sécheresse (1an sur 2) à l’Ouest, peu élevé
levé à la ré
région
centre.
Est (Guelma et Haute
Medjerda)
-Grandes cultures
-Elevage
-Gelé
Gelées hivernales et printaniè
printanière allant jusqu’à
jusqu’à fin Mai ;
-Coups de chaleur (TX>30) dè
dès le mois d’
d’avril;
-Risque notable de sirocco en toute saison pouvant aller jusqu’à
jusqu’à 6 jours
par mois ;
-Faible risque de sé
sécheresse. Les pluies sont normales 3ans sur4;
Ouest (Saida, Frenda,
Tlemcen, Tiaret et
Serssou)
-Grandes cultures
-Elevage
-Gelé
Gelées pouvant se produire de dé
décembre jusqu’à
jusqu’à Mai;
-Amplitude thermique extrêmement forte;
-Coups de siroco à partir du mois de Mars Jusqu’à
Jusqu’à Aoû
Août;
-Risque élevé
levé de sé
sécheresse consé
conséquente à une grande variabilité
variabilité des
pré
précipitations à l’échelle
’échelle mensuelle et inter annuelle. Les pluies
annuelles sont normales 3ans sur 4;
- Caractè
rosion hydrique;
Caractère violent des pluies induisant l’é
l’érosion
Hautes plaines (750 à
1100 m d’
d’altitude et plus)
proté
protégées des influences
sahariennes
-Grandes
Est (Sétif,
Sud et Sud cultures
Est du Sétif, - Elevage
Bordj Bou
Arreridj,
Nord du
Sétifois
succession de périodes sèches
mensuellement (sauf décembre) 1
fois tous les 4 ans;
- pluies favorables d'octobre à Mai
(sauf Mars) surviennent 1 fois tous
les 4 ans;
- Pluies normales durant la période
hivernale surviennent 1 fois sur 2;
- La sécheresse automnale 1 an sur
2);
- Sécheresse printanière (1 an sur 2),
- Risques de gelées tardives moyens,
assez élevés et élevés
respectivement pour les zones Nord,
Centre et Sud.
- Gelées hivernale et printanière allant
jusqu’à début mai (1 cas sur 5);
- Risques de Sirocco moyen à faible
pour la zone du Nord, moyen à élevé
pour le centre et élevé pour Sud;
-
Autres risques:
Grêle :
ƒ Phénomène très localisé, touche des étendues limitées de
décembre à Mars.
ƒ Le Nombre de jours est très accusé pour le littoral (Centre et
Est) à la différence du Nord Ouest
ƒ Pour les zones de l’intérieur, ce nombre est plus accusé à l’Est qu’à
l’Ouest mais plus tardif.
Commentaire :
L’ensemble de nos zones de production agricole est confronté, à des
degrés différents, à des risques climatiques élevés liés, essentiellement, à:
ƒUne sécheresse intermittente, aggravée par le sirocco et les fortes températures
à partir du mois d’Avril (déficit hydrique de l’ordre de 200 à 300 mm à des stades
critiques des plantes);
ƒ des gelées , hivernales et printanières coïncidant souvent avec les
phases sensibles des cultures;
ƒla grêle:
La sécheresse, le sirocco et les gelées s’accentuent en allant de l’Est vers
l’Ouest et du Nord au Sud. Ces risques sont associés, entre autre, à l’Altitude, la
continentalité des régions et le relief.
Quant aux risques de grêle, il sont plus accusés au centre et à l’Est et
atténués à l’Ouest. Ces risques sont plus tardifs au niveau des plaines de l’intérieur.
stratégie de gestion des risques:
ƒRecherche de variétés tolérantes aux stress abiotiques;
ƒRecherche de variétés à cycle court;
ƒDévelopper des techniques conservatrices de l’eau,
IV- Indicateurs d’évaluation: Cas de la sécheresse
La sécheresse est l’une des contraintes climatiques majeures affectant les
productions agricoles en Algérie.
Sécheresse 1989: 10 millions de q (céréales)
Année Pluvieuse1996: 46 millions de q (céréales)
A. Définition:
ƒ Disponibilité en eau du sol insuffisante pour compenser les
pertes par évapotranspiration
ƒ Hauteur des pluies, les réserves en eau du sol et les
pertes par évapotranspiration provoquent, en conjuguant
leurs effets, une baisse sensible du rendement des récoltes
La sécheresse s’exprime comme une réduction de biomasse:
• Une sécheresse modérée : lorsque la productivité chute au dessous de la
moyenne attendue.
• Une sécheresse prononcée : Lorsqu’il y a insuffisance ou absence de
production.
B. Caractéristiques
des sécheresses agricoles
ƒ succession de périodes sans pluies de durées et de fréquences variables
selon les différentes époques de l’année.
ƒ Période sèche:
- temps d’attente jusqu’au prochain jour humide, défini comme étant celui au
cours duquel la pluviométrie est supérieure à un taux
évapotranspiration potentiel (Morgan et Hills,1981);
- Période au cours de laquelle les précipitations ajoutées au stock d’eau
du sol sont inférieures à l’ETP (Thornwaite, 65).
ƒ Une meilleur compréhension de la distributions dans le temps et dans
l’espace des différentes périodes sèches peut constituer un Outil de base
solide pour mettre au point des stratégies à adopter face à la sécheresse
à court, moyen et long terme.
ƒ Existences de quelques études réalisées sur quelques zones céréalières;
A. Quelques indicateurs de la sécheresse
La sécheresse doit être considéré par rapport à certaines conditions moyennes
à long terme du bilan des précipitations et de l'évapotranspiration dans une région
particulière. Ses effets sur les cultures sont fonction de son intensité. De nombreux
indicateurs ont été mis au point pour décrire et prévoir une sécheresse:
1. Variation pluviométriques par rapport à la normale (Gibbs et Maher
(1967), Wetherell et al. (1979) et Nicholson (1980, 1981, 1983).
- Un écart de pluie de 30% par rapport à la normale au Sahel entraîne une
insuffisance alimentaire grave pour les populations et les animaux;
- La hauteur des précipitations annuelles a été montrée comme n’étant pas un
indicateur suffisamment fiable ( Absence de corrélation entre les
rendements et le total des pluies annuelles, mensuel, bimestriel, saisonnières);
2-Déficit pluviométrique par rapport aux besoins en eau minimum
des cultures:
(Utilisé en Inde, Argentine, au Brésil, au Mexique, au Maroc, à Taiwan et en
Indonésie dans le cadre d’un système « assurance sécheresse ».
- Cette méthode a donné des résultats non satisfaisants: considération du
déficit par rapport au besoin en eau total des cultures;
- système a été amélioré: considération des besoins en eau minimums par
phase de développement de la culture et de la notion de pluie efficace;
4- La réduction des rendements:
- Les rendements des cultures sont linéairement liés aux quantités d’eau
consommées jusqu’à un certain seuil;
- Dans les conditions des exploitations agricoles, on se réfère aux niveaux de
rendements atteints par les agriculteurs pour tenir compte du niveau maîtrise
du processus de production.
3- Les
durées et les fréquences des périodes sèches:
- D’évaluer les risques par phase phrénologiques des différentes cultures;
- De choisir la variété dont la phénologie est la mieux synchronisée avec les
périodes à risques limités);
- D’évaluer les risques par zone agroécologique et par groupes de
spéculations;
- De prédire les besoins en eau des cultures et donc les irrigations,
Conclusion
La mise en œuvre d’un système d’assurance « sécheresse » passe
par:
1. En matière de dispositif organisationnel:
ƒ La mise en place d’une structure d’Agro météorologie Nationale:
Le laboratoire de bioclimatologie de l’INRAA pourrait jouer
ce rôle. Néanmoins, Il nécessite d’être renforcée à la fois sur les plans
des équipements et de l’encadrement;
ƒ Assurer une couverture en mesures agro météorologiques de
l’ensemble des zones agricoles en exploitant les réseaux de stations
Agro météo. appartenant à différentes structure du secteur et hors
secteur et, dans le cas échéant, compléter ce réseau;
2. En matière d’outils d’aide à la décision:
ƒ Elaborer un zonage Agro écologique pour une gestion efficace des
risques;
ƒ Elaboration d’une base de données par zone agro écologique
regroupant des données sur l’état des cultures, le niveau des
rendements et les données météorologiques;
ƒ Développement d’indicateurs pour le suivi des effets des
risques climatiques et/ou des avis d’alerte et leur mise à la
disposition des utilisateurs potentiels, entre autre, la société
d’assurance.
ƒ Un indicateur doit être simple, fiable, vérifiable sur le terrain:
L’utilisation du déficit hydrique par rapport aux besoins en eau
minimum des cultures ainsi que la réduction des rendements
en conditions sèches pourraient être utilisés valablement
dans le cadre d’un système d’assurance.
Merci de
votre
attention