les condamnations, à instituer un régime de libération antici
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les condamnations, à instituer un régime de libération antici
les condamnations, à instituer u n régime de libération anticipée, à supprimer l'indignité nationale pour faits de collaboration, délit visé par les ordonnances des 18 novembre, 28 nov e m b r e et 26 décembre 1914; 4° de M. Michelet et plusieurs de ses collègues portant amnistie en faveur de certaines catégories de personnes poursuivies ou condamnées pour faits visés par les ordonnances des 18 novembre, 28 novembre et 26 décembre 1944; 5° de M. Bernard Lafay, sénateur, tendant à accorder le .bénéfice de l'amnistie et de la revision à certaines catégories de personnes, à l'exception de celles qui auront, par leurs agissements, provoqué., l'arrestation, la torture, la déportation b u la mort de patriotes, ou apporté à l ' e n n e m i une collaboration économique spontanée (n o s 8807-6156-7734-8329-8416-775810292). Dans la suite de la discussion générale, la parole est à M. Tricart. (Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Jean Trïcart. Mesdames, messieurs, en octobre 1942, à u n grand banquet de la collaboration organisé à Paris par l'agence de trahison « Inter-France », le ministre nazi Rahn s'écria devant les directeurs des quotidiens r é g i o n a u x : « Qui dit collaboration dit politique européenne ». Dès lors, il n ' y a rien d'étonnant à ce que l'on nous propose le grand pardon envers tous les collaborateurs. Je voudrais vous donner connaissance d ' u n petit passage d ' u n livre dont personne ne contestera le sérieux. II s'agit du tragique récit du massacre d'Oradour-sur-Glane. Ce livre est l'ouvrage officiel du comité du souvenir et de l'association des familles des m a r t y r s d'Oradour-sur-Glane. Il a été écrit par le docteur Pierre Mâsfrand, conservateur des ruines, et par M. le sous-préfet de Rochechouart. Il contient u n avantpropos de M. Boursieot, directeur de la sûreté nationale. Au m o m e n t où ce livre f u t publié, le Gouvernement avait décidé de porter à la connaissance du grand public de France et de l'étranger la stricte vérité sur les atrocités dont Oradoursur-Glane a été le théâtre. Le Gouvernement avait r e t e n u cet ouvrage pour la composition de celui que préparait le service ùes crimes de guerre. En avant-propos de ce livre nous l i s o n s : « Le crime est signé, il est signé Hitler. C'est un crime prémédité, froidement préparé, systématiquement exécuté. Le b u t était, par un exemple d'épouvante, de faire se terrer les masses populaires de notre pays pour les empêcher de se libérer. Ce f u t en vain. Il ne reste "de l'invention des boches q u ' u n e honte ineffaçable. Mais cette honte rejaillit sur ceux qui portaient indignement le n o m de Français e! ont collaboré avec ces prétendus civilisateurs. » Avec le projet de loi qui nous est présenté, il ne s'agit pas d'accorder aux collaborateurs et aux traîtres u n e mesure de grâce : vous voulez effacer la trace m ê m e de leurs crimes. Vous voulez achever l'œuvre accomplie « dans le silence des délibérations », selon la célèbre formule de M. le Président de la République. Mais le pays n'oublie p a s ; il n ' a oublié ni les crimes ni les criminels.' Rien n e sera effacé par votre loi. Le grand pardon, vous l'avez déjà accordé à la plupart des coupables et, dans beaucoup de cas, ce n'est pas seulement des grâces, c'est souvent u n e revanche que vous avez essayé de donner aux criminels de la collaboration. Voici quelques exemples, pour montrer comment vous avez déjà utilisé des textes pour accorder la revanche aux traîtres. Le 23 juillet 1944, un certain vicomte de Romanet habitant la région d'Eymoutiers, dans le département de la Haute-Vienne, était fusillé après jugement par la Résistance. Qu'était ce de Romanet et que lui reprochait-on ? Des unités des forces françaises de l'intérieur étaient engagées dans u n dur combat contre les troupes du fameux bourr e a u nazi Ottenbascher qui, d'ailleurs, vient d'être acquitté alors qu'il a sur la conscience plus de 120 m e u r t r e s dans la région a u centre. Depuis le 16 juillet 1944, les troupes du maquis infligeaient à, l ' e n n e m i des pertes sévères. Le 19 juillet, le lieutenant de Romanet, qui avait réussi à se glisser dans les rangs des F.F.L, quitte son poste et se rend à Limoges où il est aperçu par deux gendarmes résistants au siège de la gestapo. Le 23 juillet, il est arrêté par une patrouille des F.F.L On découvre sur lui u n ausweiss signé Ottenbascher, dont j ' a i ici la reproduction cliché e. Il y est indiqué que le traître peut demander aide et assistance aux troupes allemandes* , En outre, sous le siège de sa voiture, on découvre u n paquet de tracts allemands qui sont ainsi rédigés: « Les autorités allemandes communiquent Pappel suivant destiné aux populations de la région d ' E y m o u t i e r s : « Habitants de la région d'Eymoutiers, le chef de bande Guingouin qui, depuis plus de six mois, vous rançonnait sous prétexte d'organiser une armée de patriotes, a, ces derniers temps, dirigé plusieurs actions contre nos troupes ou contre les voies de communications. Nous avons décidé d'entreprendre une opération contre lui. « Des observations recueillies par avion, des rassemblements découverts, nous ont permis de conclure à une levée importante de troupes nouvelles et les premiers prisonniers capturés n o u s ont confirmé q u ' u n e mobilisation générale avait été décidée dans votre région. « En conséquence, nous avons pris nos dispositions pour augmenter considérablement la force des troupes primitivem e n t prévues et nous avons encerclé non seulement la région limitée servant de repaire à Guingouin, mais encore toute une région beaucoup plus vaste. » Voilà les tracts que de Romanet devait distribuer. H ne fait de doute pour personne que de Romanet avait bien trahi, et justice a été rendue. L'enquête révéla, en outre, q u ' e n n o v e m b r e 1943 il avait livré le maquis de Farsac, qui f u t encerclé et écrasé par u n détachement de S.S. Il y eut des tués, des blessés et des déportés qui ne sont pas revenus. Un complice, arrêté à la Libération, avoue et accuse son chef l e vicomte de Romanet. Voilà le criminel. Mais, direz-vous, ce n'est pas celui-là que nous voulons réhabiliter. Evidemment, ce n'est pas celui-là, car c'est déjà chose faite. Voici u n e lettre du ministre des anciens combattants et victimes de la guerre ordonnant à M. le maire d'Eymoutiers d'inscrire la mention « Mort pour la France » en marge de l'acte de décès du vicomte de R o m a n e t : « Ministère des anciens combattants et victimes de la guerre « Paris, 139, rue de Bercy (12e), le 5 août 1949. a A monsieur le maire d'Eymoutiers (H. V.). « Je vous, prie de bien vouloir inscrire la mention « Mort p o u r la France » dans l'acte de décès du lieutenant de Romanet de Beaune (François-Marie-Antoine), décédé à Eybouleuf le 23 juillet 1944, dans les conditions prévues par l'ordonnance n° 452717 du 2 novembre 1945. » M. Mare ûupuy. C'est une h o n t e ! M. Jeati Trfcart. Mais vous êtes allés plus loin car, au maire, le docteur Fraissex, qui refusait d'obéir à vos injonctions, votre préfet a infligé u n mois de suspension. Voilà bien la revanche que vous voulez donner aux traîtres: la mention « Mort pour la France » à l'officier félon et un mois de suspension au docteur Fraissex, qui fut pourchassé durant * cinq ans et dont la maison fut saccagée par les amis de de Romanet ! Mais ce n'est pas le seul exemple. En voici un a u t r e : en 1944, le général Noël f u t éxécuté au Dorât par ordre de la Résistance. En 1949* vous lui accordez la mention « Mort pour la France ». Qui est ce général ? Ecoutez la lecture de ce d o c u m e n t : « N° 470 du jugement, articles 96 et 120 du code de justice militaire. « République française. Jugement ipar contumace rendu par le tribunal militaire p e r m a n e n t de la 13e région séant à ClermontFerraïuL « Au nom du peuple français, le tribunal militaire p e r m a n e n t a r e n d u le jugement dont la teneur s u i t : « Cejourd'liuâ, 2 août, l ' a n 1940, « Le tribunal militaire permanent, composé, conformément à l'article 10 du code de justice militaire, de MM. Frère, général de corps d'armée, commandant la 12e r é g i o n ; Noël, général de corps d'armée, commandant la 7e région; de la Laurencie, général de corps d'armée, commandant de la'16 e région; de La Porte du Theil, général de division en mission à la 13e région; Langlois, général de division adjoint au général commandant la 13e région; Bérard, général de brigade, commandant le département de l'Allier, ... « Ayant tous prêté les serments (prescrits par la loi et ne se trouvant dans aucun des cas d'incompatibilité prévus par les articles 18, 11 et 20 du code précité,