Avec la cale, les camions restent à quai

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Avec la cale, les camions restent à quai
entreprise logistique
Chargement-déchargement
Avec la cale, les camions restent à qua
Zone industrielle de Grézan, à Nîmes. Logidis
Comptoirs Modernes (LCM) a renforcé
la sécurisation des opérations de chargement
des camions grâce à un dispositif de cale-roue
mis en place par les chauffeurs. Couplé à deux
feux de signalisation à l’extérieur et à l’intérieur
de l’entrepôt et à un système d’alarme, il prévient
le risque de chute lié au départ intempestif
du camion pendant une opération de chargement.
O
kay pour chargement,
quai numéro 25. » À
réception de l’autorisation du chef de quai, le
poids lourd s’engage sur le
site nîmois, dans le Gard, de
Logidis Comptoirs Modernes
(LCM). En décembre 2009, cet
entrepôt logistique du groupe
Carrefour a mis en place, aux
services expédition et réception, un système de cale-roue
avec feux signalétiques extérieurs et intérieurs couplés à
une alarme et à un asservis­
sement des quais. Une fois
arrivé au point de chargement,
le chauffeur quitte la cabine
et installe la cale. Le feu extérieur passe alors au rouge, lui
signalant que le véhicule doit
rester à quai, moteur coupé.
Côté entrepôt, le voyant passe
quant à lui au vert, indiquant
aux opérateurs qu’ils peuvent
procéder au chargement des
palettes.
Depuis plusieurs années, il
existait chez LCM une procédure administrative de sécurisation des chargeurs pour
éviter les chutes de personnes
ou de marchandises, suite
à un départ intempestif du
camion : une feuille de chargement était remise au chef
de quai par le chargeur une
30
Travail & Sécurité ­­– Avril 2010 fois le chargement terminé.
« L’autorisation de départ
n’était donnée par le chef de
quai qu’après réception de
cette fiche, explique Claude
Nédellec, responsable des ressources humaines sur le site de
Nîmes. Mais, en 2008, Béatrice
Bézet, contrôleur de sécurité à
la CRAM Languedoc-Roussillon,
nous a demandé de réfléchir à
un système plus sécurisant. » La
procédure en vigueur ne mettait pas en effet l’entreprise à
l’abri d’une erreur humaine,
de la part du chef de quai ou
du chauffeur. LCM met alors
en place des panneaux de
Logidis Comptoirs Modernes,
entrepôt de Nîmes
• Activité : logistique intégrée du groupe Carrefour. À Nîmes,
l’entrepôt prépare les commandes pour trois types
de magasins : supermarchés, magasins de proximité,
magasins réservés aux professionnels de la restauration
et de l’alimentation. Les livraisons ont lieu en direct
ou sur plates-formes.
• Produits traités : épicerie, droguerie, vins, alcools,
parfumerie, beauté.
• Effectif : 186 salariés, dont 101 préparateurs.
95 % de personnel de manutention.
• Superficie : 23 411 m2 en exploitation.
• Flux : 1 330 palettes par jour en réception, 900 en
expédition. Un rempotage est réalisé en fonction du
magasin et des commandes. 1 614 points de vente desservis
dans 50 départements, 14 dans le Sud-Est, 21 dans le
Sud-Ouest et 15 en Rhône-Alpes. À l’année, 2 333 175 km
parcourus.
signalisation : « Chargement
en cours ». Par la suite, l’entre­
prise opte pour l’ajout de
cannes bloquant les volants
des camions. Mais là encore, la
solution n’est pas jugée totalement satisfaisante. « Nous
sommes allés à Marseille visiter
un entrepôt qui avait installé
des cales-roues de remorque
dont la liaison était assurée
par un câble électrique entre
la cale et les feux de signalisation, poursuit Claude Nédellec.
Mais la présence du câble, qui
peut être détérioré par la circulation des poids lourds, peut
engendrer d’autres risques. »
Feu vert
dans l’entrepôt :
chargement autorisé
Deux systèmes sont alors
testés à Nîmes pendant une
période de deux mois. Il s’agit
de deux types de cales, l’un uti-
i
© Gaël Kerbaol/INRS
Le signal lumineux vert (à gauche)
permet à l’opérateur qui s’occupe
du chargement de savoir
qu’il peut effectuer son travail
en toute sécurité.
lisant une liaison par câble et
l’autre une liaison radio. C’est
finalement le second qui remporte l’adhésion des équipes.
Une fois positionnée, la cale
déverrouille la mise en place
automatique du niveleur de
quai ou pont de chargement.
Elle est couplée avec des feux
bicolores à l’extérieur et à
l’intérieur de l’entrepôt. « Le
système est très sécurisant »,
témoigne Rafik Ziani, chargeur
chez LCM. Alors que le voyant
intérieur passe au vert, il commande l’ouverture du rideau
donnant sur les quais. « En
fonction de ma position pendant le chargement, je ne vois
pas forcément le feu, poursuitil, guidant avec son chariot
une première palette vers le
fond du véhicule. En cas de dysfonctionnement ou de retrait
intempestif de la cale, l’alarme
se déclenche. J’ai le temps de
descendre du chariot et de sortir à pied vérifier ce qui se passe.
Lors d’une situation anormale,
ce dispositif évite d’être pris de
court. »
Tous les quais de chargement
ont été équipés. La cale est
facile à installer pour le chauffeur, et les signaux compris
par tous. Parallèlement, la procédure administrative reste
en vigueur, faisant office de
double contrôle. Les quais de
réception des marchandises
ont été également équipés,
mais un problème technique
subsiste. « En cours de déchargement, l’essieu se relève et
libère la cale, ce qui déclenche
l’alarme de façon intempestive », explique Michel
Sacquepey, responsable des
moyens généraux sur le site.
Une solution technique doit
être trouvée. LCM a déjà mis
en route un travail de réflexion…
et ne compte pas caler.
Grégory Brasseur

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