Invent. math. 95, 615-628 (1989)
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Invent. math. 95, 615-628 (1989)
I~ventio~es Invent. math. 95, 615-628 (1989) mathematicae 9 Springer-Verlag 1989 Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari~t~s affines Yves Carri&e Institut Fourier, B.P. 74, F-38402 Saint Martin d'H&es, France Summary. F o r any subgroup G of GL(IR"), we introduce some integer disc G < n called the discompacity of G. This number measures to what extent the closure of G is not compact. The Markus' conjecture says that a compact affinely flat unimodular manifold is complete. Our main result (called the <<discompact theorem>0 is that this conjecture is true under the assumption that the linear holonomy i.e. the parallel transport has discompacity < 1. Because disc S O ( n - 1, 1)= 1, this ensures that a compact flat Lorentz manifold M is geodesically complete. Hence, by a previous result of W. G o l d m a n and Y. Kamishima [ G K ] , such a M is, up to finite covering, a solvmanifold. This achieves the proof of a Bieberbach's theorem for compact Lorentz flat manifolds. Introduction Une vari6t6 affine M de dimension n est une vari6t6 mode16e localement sur des ouverts de l'espace affine ~ " avec des changements de coordonn6es qui sont des 616ments du groupe Aft(R") des transformations affines de R". Ayant fait le choix d'un point base dans M, une telle structure donne lieu fi une repr6sentation: h: Tc, (M) ~ h(~, ( M))= F ~ Aft(lR"). Si on change de point base, la nouvelle repr6sentation est conjugu6e de la pr6c6dente. O n supposera que l'on a fix6 un point base une lois pour toutes et on appellera h la representation d'holonomie de la vari6t6 affine M e t F son groupe d'holonomie. Le rev~tement galoisien p: /~--*M associ6 au noyau de h est le rev~tement d'holonomie. 11 a la particularit6 d'etre le plus petit rev~tement de M fi avoir pour structure affine relev6e de M une structure qui provienne directement de celle de l'espace affine IR" via un diff6omorphisme local: D:~ ~ R ~. 616 Y. Carri6re Ce diff6omorphisme local est appel6 le ddveloppement ou l'application ddveloppante de la vari6t6 affine M. I1 est 6quivariant par rapport fi la repr6sentation d'holonomie: VTe~h(m), VxeSI: D(y.x)=h(y)(D(x)). La donn6e d'un rev~tement galoisien p: )f/--* M, d'une repr6sentation d'holonomie h et d'un d6veloppement D v6rifiant la condition pr6c6dente est 6quivalente fi la donn6e d'une structure affine sur M. I1 est fi remarquer que la structure affine du rev~tement universel M vient de 1t" par le d6veloppement induit: /3:~--,~ o ,IR" qui est souvent appel6 lui aussi le d6veloppement de la structure affine de M. On dit que M est complete (il y a 6videmment une autre d6finition 6quivalente que nous verrons apparMtre dans la suite) si M est affinement diffOomorphe fi 1t", c'est-~-dire si le d6veloppement D est un diff6omorphisme. I1 y a beaucoup de vari6t6s affines compactes incompl6tes (cf. [Be], [G 1-2], [ST] et IT] pour des exemples). En dimension 3, celles qui sont compl6tes ont 6t6 classifi6es dans EFG]. La representation d 'holonomie lindaire est le morphisme: 2: ~z,(M) h , Aff(~") L , GL(~") off L e s t le morphisme naturel qui fi une transformation affine de IR" associe sa pattie lin6aire. Le groupe 2(rq(M))=L(F) est appel6 le groupe d'holonomie lin~aire. C'est au sens de la connexion affine plate associ6e/l la structure affine donn6e sur M le groupe d'holonomie habituel de cette connexion. Depuis l'origine de la notion de vari6t6 affine (ou de connexion plate sur une vari&6) s'est pos6e la question de savoir quelles propri6t6s de L(F) autorisaient une relation 6troite ente la compacit6 et la compl6tude de la vari6t6. Bien entendu, lorsque L(F)cSO(n), la vari&6 affine M est alors une varidtO riemannienne plate et elle est compl&e d6s qu'elle est compacte (Hopf-Rinow). Et m~me, d'apr6s Bieberbach, M est /t rev&ement fini pr6s un tore plat. Une classification topologique pr6cise de ces vari6t6s n'est cependant pas achev6e except6 en dimensions petites (cf. [Bu], [W]). Motiv6 de mani6re 6vidente par la th6orie de la relativit6, L. Markus a conjectur6 dans [Mar] que cette propri6t6 (compacit6=>compl6tude) restait vraie pour les varidtds lorentziennes plates, c'est-~i-dire lorsque L(F)~ SO(n--1, 1) le groupe d'isom6tries de Lorentz. Nous montrerons en particulier cette conjecture (voir 6nonc6 ci-dessous). Dans le m~me article, L. Markus a &endu cette conjecture au cas off il existe seulement un volume parallkle: Conjecture (L. Markus [Mar] 1962). Une n-varidt~ affine unimodulaire (L( F) c S L(II ")) compacte est nOcessairement complete. Cette conjecture a 6t6 d6montr6e, entre autres, dans les cas particuliers suivants, tous d6pendant d'une hypoth6se <~alg6brique>> sur F (voir [ G H 2 ] pour une liste plus exhaustive): Th~or~me. La conjecture de Markus est vraie si 1) F est ab~lien (J. Smillie [Sm] 1977). Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari&6saffines 617 2) F est nilpotent (D. Fried, W. Goldman, M. Hirsch [ F G H ] 1981). 3) F est r~soluble de rang < n (W. Goldman, M. Hirsch [ G H 2 ] 1986). 4) L(F) est distal (i.e. orthopotent d'aprOs [CG]) (D. Fried I F 2 ] 1986). Lorsque M est compacte, l'6quivalence M compl6te,~-M unimodulaire a 6t6 d6montr6e dans les cas 1) 2) 3) par les mames auteurs (pour 4) c'est automatique) et dans d'autres cas particuliers. L'id6e naturelle que nous avons ici pour aborder cette conjecture est d'introduire ce que nous appelons la discompacitO d'un sous-groupe G de GL(N"). C'est un entier naturel disc G < n qui mesure le degr6 de non-compacit6 de G. On a par exemple disc S O ( n - 1 , i ) = 1 et disc SL(IR")=n--1. Notre r&ultat principal dit essentiellement que la conjecture est vraie sous l'hypoth&e disc L ( F ) < 1. Plus pr6cis6ment, nous montrons le Th6or~me discompact. Soit M une n-vari~t~ affine compacte et L(F)cGL(P,~") son groupe d'holonomie lin~aire. i) Si disc L(F) < 1, alors M est affinement diff~omorphe fi l'espace affine R " ou au demi-espace affine ~ + _-]0, + ~[- • ~-~"- 1 ii) Si de plus L(F) c SL(~,~"), alors seule la premiOre Oventualit~ peut se produire, c'est-fi-dire que M est complkte. C'est le cas par exemple si M est lorentzienne (L(r) ~ S O ( n - 1, 1)). On obtient comme corollaire principal de ii) le r6sultat suivant ~ la Bieberbach)) d6montr6 jusqu'ici sous l'hypoth+se que M 6tait compl&e. Corollaire A (W. G o l d m a n et Y. Kamishima [GK]). - Si M est une vari~t~ affine compacte, lorentzienne ( L ( F ) ~ S O ( n - 1 , 1)), alors M est fi rev&ement fini pros une solvariOt~. En particulier, n 1(M) est virtuellement polycyclique. On trouvera une d6monstration diffbrente et une classification pr6cise en dimension 4 dans IF 3]. A l'issue de la d6monstration du th6or6me discompact, nous en donnons une version (~feuillet6e)) (cf. 3.2.1) dont la cons6quence la plus parlante, ~ notre sens, est le corollaire suivant obtenu grace ~ un th6or6me de C. Palmeira [P]: Corollaire B. Soit M une variOtO affine compacte de dimension n dont l'holonomie lin~aire L ( F ) ~ GL(N") est constitute de matrices de la forme b ' A e G, b e N * , off G est un sous-groupe de G L ( ~ ~- 1) avec disc G_-<1. Alors le rev~tement universel 1~1 est diffOomorphe fi ~ " (sans y &re nOcessairement affinement diffOomorphe). Ceci est vrai par exemple s i n = 3 et G = SL(lR a) ou encore si G = S O ( n - 2 , 1). Ce type de r6sultat, entre autres, nous incite h conjecturer que la condition disc L(F)__< 2 et la compacit6 de M devraient suffire ~i assurer que M est contractile, voire diff6omorphe ~ IR~. Au w i, nous rappelons quelques notions simples de g6om6trie affine qui seront essentielles pour comprendre et dbmontrer nos r6sultats. Le w 2 est consacr6 ~t la notion de discompacit6. Nous notons au passage que cette notion est reli6e ~ un proc6d6 naturel de compactification d'actions lin6aires qui nous semble int6ressant, bien que nous ne l'utilisions pas ici directement. Nous pouvons alors darts le w 3 d6montrer le th6or6me discompact et sa version feuillet6e. 618 Y. Carri6re 1. Notions simples de g~om~trie affine Nous garderons tout au long de ce texte les notations de l'introduction; M d6signera toujours une vari6t6 affine de dimension n. Le terme de vari6t6 supposera toujours variOt4 connexe; une sous-vari6t6 sera toujours connexe mais a priori seulement immerg~e, en particulier une telle sous-vari6t6 n'est pas n6cessairement propre (cf. [Mill ou [ G P ] pour toutes ces subtilit6s). I.I. Droites et d-plans Dans la vari6t6 affine M, la notion de droite a un sens. Une droite est une courbe (i.e. une sous-vari6t6 de dimension un) A c M qui en coordonn6es affines locales est un segment de droite. C'est encore une courbe qui est une g6od6sique pour la connexion affine plate d6finissant la structure affine de M. La droite A est compldte si la structure affine de A induite par celle de M l'est. Une droite compl6te est forc6ment maximale. Ceci vaudrait aussi pour une g6od6sique d'une connexion affine sans torsion ayant de la courbure. On peut aussi, grace/t la platitude de la connexion affine de M, consid6rer les sous-vari6t6s totalement g6od6siques de dimension d. I1 y e n a localement dans toutes les directions des d-espaces tangents ~ M. Nous les appellerons des d-plans. Cette d6finition vaudrait aussi pour une connexion affine sans torsion, mais en g6n6ral, si d > 1 il n'y en a pas (m~me localement) sans hypoth6se forte sur la courbure du type courbure parallkle. Un d-plan est complet si toute droite (i.e. 1-plan) qu'il contient est compl6te. Dans M, un d - p l a n / 7 n'a aucune raison d'etre plong6 ni propre (et si M est compacte et I7 maximal, ~ moins que H soit ferm6, ce qui est rare, il n'est jamais propre). Les choses s'am61iorent grandement dans le rev~tement d'holonomie 33: 1,1. Proposition. Dans 33 un d-plan H est toujours gt la fois plongO et propre. Si H est maximal, il est ferm& DOmonstration. L'image D(II) est un ouvert connexe d'un d-plan dans IR"; si / / a v a i t des points multiples, D(11) en aurait aussi et si H s'accumulait localement le long d'une transversale, il en irait de m~me pour D(//), ce qui est impossible. Si/-/est maximal, il ne peut avoir localement de point fronti6re. [] Attention! Je ne dis pas que la restriction de D ~ / - / e s t injective ... 1.2. Exponentielle d'un point U n sous-ensemble point6 (E, x), x ~ E c M, est 4toil~ en x si tout point y e E est joint dans E ~ x par un segment de droite (non n6cessairement unique). Un tel segment est appel6 rayon issu de x. Une application dans une autre vari6t6 affine N: f : ( E , x ) ~ N est 4toil~e si la restriction de f a chaque rayon issu de x est affine. En particulier, le sous-ensemble point6 (f(E), f ( x ) ) c N e s t 6toi16 en f ( x ) dans N. Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari6t6s affines 619 Soit f u n difJ~omorphisme local 6toi16 d'un ouvert 6toi16 (U, 0 ) = n t " dans M tel que f ( 0 ) = x. On dit que f est une exponentielle en x ~ M . Une exponentielle maximale n'est pas uniquement d6finie, contrairement/l ce qui se passe en g6om+trie riemannienne, et m6me si M est compacte, l'ouvert Um~ n'est pas n6cessairemerit 6gal /l IR". S'il l'6tait, M serait compl6te ce qui donne l'autre d6finition 6quivalente de la compl6tude annonc6e dans l'introduction. Par contre, l'image d'une exponentielle maximale est uniquement d6finie et on la notera Ex = Exp (x), c'est l'exponentielle du point x. On peut donner une d6finition 6quivalente de E~ qui <~oublie>> le choix d'une exponentielle maximale: Ex est le plus grand sous-ensemble (nOcessairement ouvert) ktoil~ en x. Une exponentielle f : (U, 0) ~ IR" --, M n'a aucune raison d'etre injective (m~me ph6nom6ne qu'en g6om6trie riemannienne, mais il n'y a pas de notion de rayon d'injectivit6). Une fois de plus, les choses s'arrangent dans le rev~tement d'holonomie/~: 1.2. Proposition. Une exponentielle en x ~ M est toujours injective. La restriction de D gt E ~ , x 6 M est injective; en particulier, le segment joignant deux points de IPl, s'il existe, est unique. DOmonstration. Soit une exponentielle en x e ~ r, la compos6e D o f est une exponentielle en D(x)~D(IV4)=IR" qui ne peut ~tre qu'injective. [] Ceci nous permettra par la suite de voir sans ambigu'ft6 possible E~, x e 3 d c o m m e 6tant D(E~)~ ~,". Attention! Je n'ai jamais dit que D(E~)= ED(x). 1.3. Convexit~ Un sous-ensemble C d'une vari6t6 affine est convexe si deux points quelconques de C peuvent ~tre joints dans C par un segment de droite (non n6cessairement unique). Autrement dit un convexe est un ensemble ktoilO par rapport d I'un quelconque de ses points. Une application affine transforme convexes en convexes. La r6gularit6 recontr6e pour les ensembles 6toil6s de A~ se transmet aux convexes: 1.3.1. Proposition. Si C est un convexe de ~l, alors la restriction de D & C est injective. Plus g~n~ralement, si C1 et C2 sont deux convexes des 1Q, ators si C~ c~C24:0, on a: D 1(D(CO~D(C2))n(C1 ~ C 2 ) = C 1 n C 2 . Dkmonstration. Soit x e C ~ et y e C 2 tels que D(x)=D(y) et z e C t c ~ C 2 . Alors on a x = y car sinon le segment bris6 x z y se transformerait par D e n un unique segment, ce qui est impossible. [] Cette simple proposition <~ensembliste>> sera fondamentale lorsque nous identifierons l'exponentielle Ex d'un point x~/V~ avec D(Ex) (voir 3.1). 1.3.2. Proposition (Lemme 3 de [Kos]). - Si l'exponentielle Ex d'un point x~l(4 est convexe, alors Ex = 1VI et donc, en particulier, 1(4 s'identifie via D d u n ouvert convexe de IR". 620 Y. Carri6re Nous allons donner une br6ve d6monstration du r6sultat sous l'hypoth6se plus forte dont nous disposerons en 3.1 que pour tout point x~ M, Ex est convexe. Montrons que sous cette hypoth6se, l'application x~ M~--, E , est localement constante et donc constante 6gale fi ~ par connexit6. En effet, si y ~ E x , par la convexit6 de E~, on a E x = E y . On obtient l'6galit6 E~=Ey (et donc le r6sultat) en utilisant maintenant la convexit6 de Ey. Pour des d6tails sur les questions de convexit6 dans les vari6t6s affines nous renvoyons le lecteur fi [-Be], [-Kos] et plus r6cemment [-Kob]. 2. Discompacit6 et compactification Soit G un sous-groupe de GLOR"), nous voulons mesurer le degr6 de noncompacit6 de G. Dire que G est relativement compact revient/t dire que G ne d6forme les ellipso'ides de R " que dans un rapport born& I1 s'agit donc de r6pondre fi la question: Dans quelle mesure G d6forme-t-il les ellipso'ides ou encore comment G fait-il d6g6n6rer fi l'infini les formes quadriques > 0 ? En fait, nous sommes en train de chercher une <~bonne compactification, associ6e & l'action de G sur R " (voir 2.3), adapt6e ~t notre probl6me. Ceci semble 6troitement li6 fi un 6nonc6 de G. D ' A m b r a [ D ' A ] discutant la non-compacit6 du groupe d'isom& tries d'une vari6t6 lorentzienne (non n6cessairement plate) compacte. 2.1. La discompacitO d 'un sous-groupe de GL(F,.") Soit R " muni de sa m6trique euclidienne standard et F~c R " une suite de ferm6s. Nous dirons que Fi converge dans la boule standard B" si les compacts F~n B" convergent p o u r la distance de Hausdorff vers un compact K c B". Un ellipsoi'de (plein) est la boule unit6 (compacte) d'une certaine forme quadratique > 0 sur ~". Appelons g l'ensemble des ellipsoides de IR" : 2.1.1. Proposition-D6finition. Une suite ei~g si elle converge dans B" a pour limite un convexe compact C de B". Ce convexe C n'est autre que la trace sur B" d 'un ellipso~'de dkg~n~rk, c'est-~-dire du produit d'un ellipsoi'de plein dans un d'-plan avec un d"-plan. Ou encore la trace sur B" de la boule unitk (non compacte) d'une forme quadratique > 0 de rang d', d~finie dans le (d'+ d")-plan correspondant. La codimension de C sera appel~e la discompacit~ de la suite ei e t notre disc (el). On v&ifie que disc (ei) est aussi le nombre d'axes principaux dont les longueurs tendent vers 0. I1 d6coule de cette remarque la proposition suivante qui est une simple application du principe du maxmin. On pourra consulter ([A] pp. 116-117) p o u r une d+monstration. 2.1.2. Proposition. Soit e'~= e~c~ F.~" la suite d'ellipso~'des traces dans un sous-espace vectoriel p.m ~ ~ , des el. On a alors l'in~galit~, disc (e'i)<=disc (el). Cette proposition sera utile dans la d6monstration du th6or6me discompact pour pouvoir affirmer que si l'on coupe une suite d'ellipsoides el de discompacit6 __<1 par un plan ( m = 2), la suite d'ellipses obtenue dans ce plan est/t son tour de discompacit6 < 1. Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari6t6s affines 621 2.1.3. D6finition. Soit d c ~ , la discompacit~ de ~r not6e disc d , est la plus grande discompacit6 des suites de d convergeant dans B". Revenons au sous-groupe G ~ GL(R"); G agit naturellement sur o~: 2.1.4. Proposition-D6finition. Soit e ~ et d ( e ) = G.e (l'orbite de e sous l'action de G). Le nombre d i s c , ( e ) est ind6pendant de e~g, on le notera disc G et on l'appellera la discompacit~ ou le degrk de non-compacit~ de G. Ce nombre pourrait encore &re appel6 ~ordre de discompacit6)) et s'il est 6gal ~i d, on dira que G est d-discompact. Cette d6finition est valable pour une action lin6aire en dimension finie. I1 semble naturel de l'6tendre/t une action non-lin6aire d'un groupe d'hom6omorphismes G de R " ayant 0 pour point fixe, il suffit de remplacer par exemple la dimension ordinaire par la dimension de Hausdorff. Maintenant, le nombre disc G est un r6el de [0, n] ! Une autre d6finition analogue serait concevable en dimension infinie: il s'agirait de mesurer quel point une telle action est 61oign6e d'une action unitaire. Ces notions seraient certainement int6ressantes ~t utiliser dans la th6orie des feuilletages, des pseudo-groupes de diff6omorphismes et plus g6n6ralement dans celle des syst6mes dynamiques .... Revenons sur terre, c'est-~i-dire dans le cadre des actions lin6aires en dimension finie. 2.2. Le cas d'un sous-groupe de Lie r~ductif connexe de GL(IR") On peut lire de mani6re 6quivalente la discompacit6 de G sur la nature des d6compositions de Cartan des matrices M(g),g~G repr6sentant (dans la base canonique de IR") les 616merits de G" M(g) = Ra D(g) R2, off R1, R z e O ( n ) et D(g) (d6finie A ordre des 616ments pr6s) est diagonale >0. Se donner D(g) revient ~ se donner les longueurs des axes principaux de l'ellipsoide g(B"). La discompacit6 de G se lit sur les suites D(g,), g,~ G convergeant vers une matrice diagonale > 0 ~ termes 6ventuellement + ~ (repr6sentant ~i ordre pr6s les longueurs des axes de l'ellipsoide d6g6n6r6 limite correspondant cf. 2.1.1). II suffit de trouver une suite dont la limite a l e m a x i m u m de z6ros. Le nombre obtenu est bien entendu 6gal ~ disc G. Si G est un sous-groupe r6ductif connexe de GLOR"), alors G admet une d6composition de Cartan interne: G=KTK, off K c G est un compact maximal et T e s t un tore r6el maximal (je remercie Michel Brion d'avoir 6clairci mes id6es sur cette question). I1 est clair que disc G = d i s c T. Ceci permet le calcul de l'ordre de discompacit6 de la plupart des groupes classiques int6ressants" 2.2. Proposition. On a l e s propri~t~s suivantes: O) disc G = O,*~G est relativement compact dans GL(~,3). i) disc G = n dos que G contient un sous-groupe fi un param~tre d'homoth~ties, c'est le cas si G = GL(F,~") ou si G est un groupe de similitudes euclidiennes, lorentziennes etc . . . . 622 Y. Carri6re 2) disc SL(IR") = n - 1 et disc S L ( ~ " ) = 2 (n - 1). 3) disc O(p, q) = n - p si O(p, q ) c GL(IR") dOsigne le groupe laissant invariante la f o r m e quadratique x 2 + ... + x v2 - xp2 + ~ ... - x v2 +~, p > q. En particulier, disc S O ( n - 1, 1)= 1. 4) disc Sp(~x 2n) = n, off Sp(~x 2") est le groupe symplectique. En somme, la notion de discompacit6 6tablit de mani6re assez pr6cise la ~hi6rarchie des g6ometries)~ que tout g6om6tre ressent lorsqu'il cherche h les comparer ~t la g6om6trie euclidienne. 2.3. C o m p a c t i f i c a t i o n naturelle sous-jacente On va reconsid6rer section 2.1. Contentons nous du cas off G est un sous-groupe r6ductif connexe dans S L ( R " ) . Soit K c G un sous-groupe compact m a x i m a l . On peut toujours supposer que K c S O ( n ) . Posons eo=B" l'ellipso'ide (i.e. la boule) standard, alors G'~o ~ - G / K = S l'espace riemannien sym6trique associ6 G. Soit ~ l'ensemble des compacts de s o muni comme dans 2.1 de la distance de Hausdorff. Du fait que G ~ SL(IR"), il est facile de v6rifier que l'application f : e e G.e,o~-~e,n e,o e ~ est injective, ce qui r6alise S ~ - G / K comme sous-ensemble de ~ . L'action de G sur S e ~ est continue et se prolonge ~ l'adh6rence (compacte) ~ c ~ . On a obtenu ainsi une compactification naturelle de l'espace sym6trique S, pour laquelle les points h l'infini sont repr6sent6s par des ellipso'l'des d6g6n6r6s de dimension d dans IR", 0 < d < n ou ce qui revient au m~me par des formes quadratiques > 0 correspondantes (cf. 2.1.1). Cependant, cette identification n'est pas une projectivisation habituelle mais une esp6ce de (~projectivisation h bord ~. J'aurais envie d'appeler cet objet (~la grassmannienne m6tris6e ~, car il y a dedans des sous-espaces vectoriels pourvus d'une m6trique > 0 , 6ventuellement d6g6n~r6e. De toute faqon, cette compactification me para~t avoir un int6r~t 6vident dans la mesure off il est clair que si G = S O ( n - 1 , 1), alors S=~-I "-~ l'espace hyperbolique de dimension n - 1 et alors S est la compactification habituelle de Poincar& Cependant c'est le fait que la discompacit6 de S O ( n - 1 , 1) est 1 qui donne un bord ~ S lisse. Dans le cas g6n6ral, le bord est stratifi6 par la dimension d des ellipsol'des limites, seuls ceux de dimension maximale constituant une vari6t6 lisse. Je m'arr~te ici sur ce sujet pour rejoindre m o n propos principal. 3. Lien de la discompacit~ de L (F) avec la convexit~ et la compl~tude de ~ / Revenons aux vari6t6s affines et h la conjecture de Markus. Tout ce qui pr6c6de, h l'exception de la digression que nous venons de faire en 2.3, est utile pour lire cette partie. 3.1. DEmonstration du thOorOme d i s c o m p a c t Soit M une n-vari6t6 affine compacte, on suppose que le groupe d'holonomie lin6aire L ( F ) = G L ( ~ " ) a une discompacit6 disc L ( F ) < l . Nous allons tout Autour de |a conjecture de L. Markus sur les vari~t6s affines 623 d'abord montrer, et c'est le point d~licat, que le rev6tement d'holonomie est convexe. Pour ceci, d'apr~s la proposition 1.3.2, il suffit de montrer qu'en un point x de A~, fix6 pour le reste de la preuve, t'exponentielle Ex est convexe. D'apr6s 1.2, on peut identifier E~ avec D(ExJ~N". Pour simplifier les notations, pour tout A c U/l, nous poserons D(A)= A*. Soit maintenant y et z deux points distincts de Ex, il s'agit donc de montrer qu'il existe un segment les joignant ou ce qui revient au m6me que le segment S = [y*, z*] est tout entier dans E*. On veut par cons6quent prouver que l'on peut ~ remplir >>le triangle x* y* z* dans E*. Si AclR", on note pA l'homoth~tique de A dans le rapport p (le centre 6tant en x*). Pour un Po petit, 0 < p o < 1, poS est darts un voisinage convexe de x* dans E*. Par ailleurs, du fait que E* est ouvert on est stir qu'un petit voisinage des segments [x*, y*] et [x*, z*] est dans E*, ce qui donne la Fig. 1 de d6part, les parties gris6es et grasses 6tant darts E*. y~ Z~ Fig. 1 En utilisant encore le fair que E* est ouvert, on constate que l'ensemble /={p,0<o_<_l, pS~*} est un intervalle non vide (poe/), ouvert dans [0, 1]. Appelons Ps sa borne sup6rieure (on retrouve ici un argument similaire fi celui de [F 13, p. 577). Pour prouver notre r6sultat, il nous reste /~ montrer que ps~l. En effet, on aura alors par connexit6: 1 E I ~ , S ~ E * . Si ce n'6tait pas le cas, on aurait un point co qui serait le premier /t partir de PsY* sur p,~S f i n e pas ~tre dans E*. Tout ceci est indiqu6 sur la Fig. 2, les parties gris6es et grasses 6tant toujours dans E*. .,D s y ~ s • . , --...-~ Fig. 2 .D s z ~ 624 Y. Carri6re I1 nous r e s t e d prouver qu'un tel co ne peut exister. C'est le moment crucial de la preuve o~ nous allons utiliser la compacit6 de M e t l'hypoth6se disc L(F) < 1. Le rayon ouvert r* issu de x* et aboutissant ~ 09 (sans l'atteindre) est dans E*. I1 correspond done d u n rayon incomplet r~, de M. Mais M ~tant cornpacte, le projet6 i0(ro~) de ce rayon est r6current dans un ouvert convexe de M que l'on peut toujours supposer ~tre un ellipsoide du type 89 off e0 est un ellipsoi'de dans ~ et 89 d6signe l'homoth6tique de rapport 89du projet6 (le centre 6tant celui de l'ellipso'ide). Appelons 7~ les lacets de premier retour dans 89 (on rejoint iei l'argument de r6currence de IF1], p. 578). Ceci, traduit dans /f/, dit que le rayon ro, coupe les ellipso~'des ~ieo ~<dans leur partie m6diane)~ comme indiqu6 sur la Fig. 3. eo T, % /2 % Fig. 3 Consid6rons maintenant la suite 71e*=h(yi)(~) d'ellipsoi'des de IR". Plus exactement, eonsid6rons la suite de leurs traces 7i ~* c~ C* sur l'ensemble C* c E*, C* = u p S , p < p, indiqu6 sur la Fig. 2. Ces traces sont celles de la suite d'ellipses pleines 7~e~ n H dans le p l a n / 7 contenant C*. Comme disc L(F) < 1, par d6finition, la suite Vi~ est de discompacit6 < 1 et d'apr6s 2.1.2, la suite d'ellipses 7~5" n / / e s t aussi de discompacit6 < 1, ce qui veut dire que la suite des longueurs de leurs grands axes ne tend pas vers 0. Comme les 7~e* n C* sont disjoints, il est g6om6triquement clair que (quitted extraire une sous-suite) les ~ e* n H convergent vers un segment de droite a ayant m pour point int6rieur. Ps Y~ x . ~ r. ........ ~ " d 9 9 ._t./t//,ll /2 Fig4. Vl#~/,~ eo .0 s z ~ Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari6t6s affines 625 Je dis q u e c r ne peut pus 6tre transverse fi p~S. En effet, on aurait alors un rayon r* ~ C* passant par a comme indiqu6 sur la figure. Ce rayon couperait une infinit6 de fois les 71e*nC* avant d'arriver ~ son point aboutissant. En appliquant la proposition 1.3.1 aux convexes Ca = C s (correspondant fi C*) et C 2 = l ' u n des 7ieo, on en d6duit imm6diatement que le rayon correspondant r c C s couperait fi son tour une infinit6 de fois les 7leO avant d'Otre maximal. Ceci voudrait dire que le projet6 0(r) serait r6current dans i0(eo) avant d'Otre maximal, ce qui est impossible. Doric n6cessairement a est confondu avec psS. Mais ceci conduit encore fi la m~me contradiction pour les rayons passant par les points de cr proches de 09 du c6t~ de psy* qui par d6finition de a~ s'ach6vent apr~s p~S. Donc 09 ne peut exister et par cons6quent S c E * . On a ainsi d6j~t prouv6 que Ex est convexe et donc d'apr~s 1.3.2 que M est identifi6 via D h un ouvert convexe de ~ " . I1 est maintenant facile de v6rifier en reprenant la d6monstration pr6c6dente que le bord de M (s'il n'est pas vide) est constitu6 d'un ou deux hyperplans parall61es qui sont donn6s comme ~des limites possibles des suites d'ellipso'/des 7~eo relatives /t des rayons incomplets~. Le cas de deux hyperplans est exclu car sinon la forme lin6aire valant 0 sur l'un et 1 sur l'autre serait invariante par F et donc donnerait une fonction sans extremum local sur M. Ceci contredirait la compacit6 de M (ce type d'argument apparait d6j~ dans I F 4 ] ) et prouve que Air est un espace ou un demi-espace affine; d ' o f i). Dans le second cas, F laisserait invariant un hyperplan de ~ " . Mais d'apr6s ([-GH 1], Theorem 2.8, p. 644), si L(F)=SL(R"), le groupe d'holonomie ne peut laisser invariant un sous-espace affine propre, d'ofi ii). [] On obtient imm6diatement le corollaire A en appliquant ii) et la proposition 2.2. D'autres corollaires pourraient suivre que le lecteur 6tablira au gr6 de ses motivations g6om6triques propres .... Remarquons pour finir que toujours d'apr6s 2.2, le groupe O(n-1, 0) est de discompacit6 1. I1 est clair que le produit d'un tore plat qI"-~ par un cercle de H o p f S~ = ] 0 , + ~ [ / h , o f h est une h o m o th6tie, donne une vari6t6 affine compacte M dont l'holonomie lin6aire est dans O(n-1, 0). Le cas o f A4 n'est qu'un demi-espace affine peut donc se produire sous l'hypoth6se disc L ( F ) = 1. Mais 6videmment ici, il n'y a pas de volume invariant. 3.2. Version feuilletOe Les arguments essentiels de la d6monstration que nous venons de faire vont nous permettre d'6tablir sans difficult6 une version de notre th6or6me darts le contexte des travaux de D. Fried I F 2 ] et W. Goldman et M. Hirsch [ G H 2 ] . Ce contexte est celui o f l'holonomie lin6aire L(F) laisse invariant un sous-espace vectoriel V=N." de dimension d. Ceci revient /l dire que dans une base off les d premiers vecteurs engendrent V, les matrices de L(F) sont de la forme (A : ) o f f le bloc A est de dimension d. Darts cette situation, V donne un feuilletage affine o~v de M par des d-plans affines (voir 1.1) et on a le 626 Y. Carri6re 3.2.1. Th~or~me discompact feuillet6. Supposons que M est compacte et que l'on a disc L(F)lv<-l. Alors le feuilletage ~- reIevO de ~ v dans NI a ses feuilles fermEes et affinement diff~omorphes ~ ]Rd,]0, + ~ [ x ~,d 10U ]0, 1 [ X ~ d - 1. DEmonstration. Une feuille L de ~ v est en particulier un d-plan maximal de )Q qui est ferm6 d'apr+s la proposition 1.1. Je dis que L e s t fi exponentielle convexe. Pour voir ceci, on reprend la d6monstration pr6c6dente avec maintenant x, y, z e L et y, z~Ex. On constate que seule la propri6t6 que la discompacit6 de L(F) en restriction /t V soit __<1 intervient pour prouver que y e t z sont joints par un segment. Ainsi on prouve encore que L e s t ~i exponentielle convexe donc convexe d'apr6s 1.3.2. On conclut de m~me que L e s t affinement IRd, ]0, + o0 [ • lRd- 1 ou ]0, 1 [ • F , J - l ce dernier cas ne pouvant ~tre exclu comme pr6c6demment sauf lorsque, par exemple, L donne une feuille compacte dans M. [] 3.2.2. Proposition. Si de plus ~ v est de codimension 1 ou est riemannien, c'est-~-dire si L(F) est constituE de matrices de la Jbrme ( o ; ) avec B~lR* ou B60(n--d), alors le revdtement universel f4 est difJ~omorphe f i ~ " (sans y Otre nEcessairement affinement diffEomorphe ). DEmonstration. C o m m e le feuilletage ~ v a ses feuilles ferm6es et diff6omorphes ~t ~d, il en est de m~me du feuilletage ,~-v relev6 dans 1~. En codimension 1 (i.e. d = n - 1 ) , d'apr6s C. Palmeira [P], ceci assure que /~t est diff6omorphe ~i IR". Dans le cas riemannien ~ v est d6fini par une fibration localement triviale sur R , - d de fibre IRa donc contractile. Par cons6quent cette fibration est triviale, ce qui assure encore que M est diff6omorphe h IR". [] Ceci s'applique par exemple aux situations off les blocs A sont dans G avec G = SO ( d - 1 , 1) ou SL(IR2), ce qui donne en particulier le corollaire B de l'introduction, I1 est facile de voir que dans le cas off n = 3 et G=SL(IR2), lefeuilletage ~ v a toutes ses feuilles diff6omorphes h des tores, des cylindres ou des plans. En particulier, d'apr6s le ~th6or6me des b o u t s , de G. Duminy, dans ce cas, ~ v n'a pas de minimal exceptionnel, ce qui permettrait d'envisager une classification plus pr6cise. 3.3. Remarques et questions finales On peut donner la d6finition naturelle suivante: un sous-ensemble A c ~ " est d-convexe si chaque fois que C c R " est un convexe compact de dimension d e t a C c A alors C c A. La 1-convexit6 revient ~ la convexit6 ordinaire. On serait bien tent6 de g6n6raliser le th6or6me discompact en m o n t r a n t que si M est compacte et disc L(F)< d, alors ~ est ~ exponentielle d-convexe (i.e. D (Ex)= IR" est d-convexe, Vx e/V~). On aimerait bien aussi montrer de plus que si disc L(F) < 2 alors )~r est contractile. Sans autre id6e suppl6mentaire, la d6monstration que nous avons faite ne fournit pas ces g6n6ralisations qui cependant n'admettent pas de contre-exemples 6vidents. Une autre direction qui nous semble attirante Autour de la conjecture de L. Markus sur les vari6t6s affines 627 est l'6tude des feuilletages transversalement affines fi holonomie lin6aire de discompacit~ 1. Parmi ces feuilletages, il y a tous ceux de codimension 1. Y a-t-il pour ces feuilletages un analogue du th6or6me discompact? Est-ce-que le b o n point de vue ne serait pas de consid6rer l'hypoth6se disc L(F)< 1 c o m m e une g6n6ralisation naturelle de la codimension 1 ? Remerciements. J'ai du plaisir fi remercier ici m o n ami Etienne Ghys et avec lui l'Squipe de g6om6trie de Lille qui m'ont invit6 fi exposer le germe de ces r6sultats (le cas Iorentzien) aux journ6es de g6om6trie du Cap Gris-Nez. Ceci m'a encourag6 ~, un moment o/l je flottais entre doute et conviction. Je remercie 1'6quipe de th6orie spectrale et g6om6trie de Grenoble poar des discussions qui ont soutenu ma recherche. J'ai souvent pens6 a ma premi6re rencontre avec David Fried au moment oa il blair en train d'6crire [F 1]. Les premiers arguments de cet article ont +t~ le point de d6part de mon inspiration. R6f6rences [A] Arnold, V.: Les m6thodes math6matiques de la m6canique classique. Moscow: Edition MIR 1976 Benzecri, J.P.: Vari6t6s localement affines et projectives. Bull. Soc. Math. France 88, 229-332 [Be] (1960) Buser, P.: A geometric proof of Bieberbach's theorems on crystallographic groups. 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