Bulletin septembre 2015
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Bulletin septembre 2015
Ville et Commerce L’art de l’harmonie commerciale urbaine durable - Septembre 2015 La diète de rue Camions de fleurs On connaît déjà la cuisine sur rue. Voici maintenant les fleurs sur rue! Depuis avril 2015, à New York, deux femmes ont lancé le concept intitulé Uprooted Flower Truck (le camion de fleurs déracinées). L’idée consiste à servir la clientèle active des rues de la ville. Un autre exemple de mobilité commerciale! Le McBike Alors que la société se dirige vers des choix de vie plus sains, les chaînes de restauration rapide font des pieds et des mains pour survivre. McDonald a donc lancé le McBike, une fenêtre permettant de servir la clientèle en vélo. La diète de rue est un moyen pour les villes de récupérer quelques-uns des espaces en excès dédiés aux automobiles. Le régime permet de préserver le flux du trafic tout en améliorant la sécurité et la mobilité des autres modes de déplacement. n’y a pas de diminution de flux de véhicules, car l’artère était déjà en position de capacité excédentaire. Une multitude de techniques visent à varier l’empreinte des composantes de la rue et des trottoirs ou le sens de la circulation pour optimiser la fonction de l’artère. Ainsi, il Selon le guide produit par la Federal Highway Administration, aux ÉtatsUnis, les bénéfices incluent la réalisation de rues complètes Des retombées pertinentes Le commerce indépendant constitue environ 40 % des ventes au détail. Différentes analyses des effets directs du commerce indépendant indiquent que pour chaque 100 $ dépensé localement, 0,68$ demeure dans la communauté par rapport à Casa Ferrari, Carmel-By-The- 0,43$ pour les commerces Sea, Californie détenus non localement. Diète de rue Technique de planification du transport où la largeur des voies est réduite pour bénéficier d’améliorations systémiques. Au Canada, c’est la rue St. George à Toronto qui a vécu ce régime au coût de 6 M$ où quatre voies ont été réduites à deux, les trottoirs élargis et la verdure a été ajoutée. S’intéresser aux commerces indépendants Lorsqu’il est question de commerce de détail, l’on s’imagine rapidement que ce sont les grandes surfaces et les grandes chaînes dont il Une station-service Ferrari faut se préoccuper en premier lieu. Il faut toutefois savoir Pendant quatre jours, du 12 au que ces commerces ont des 16 août, la Casa Ferrari Carmel exigences importantes avant a joué le rôle d’une stationservice et d’un dépanneur de considérer un site urbain. spécifiquement pour le Pebble De plus, lorsque ces exigences Beach Concours d’Élégance, un ne sont plus au rendez-vous, événement groupant les autos ces entreprises partent. de luxe. Les bénéfices mesurés relèvent d’une vitesse réduite du trafic, d’une réduction du nombre d’accidents et d’une amélioration de la sécurité des piétons. en offrant des opportunités pour accommoder plusieurs usages routiers; l’addition de pistes cyclables et des améliorations pour les piétons, telles les traverses médianes. L’utilisation de ces modes réduisent l’empreinte de carbone. De plus, le commerce local contribue davantage aux organismes de charité locaux que les aut res type s d’entreprises. La création de thèmes Le commerce indépendant facilite la création de thèmes d’affaires plus aisément que les chaînes corporatives. Ainsi, plusieurs restaurants peuvent rapidement former une destination, un repère urbain, tout comme les commerces de décoration, les commerces de bouche, de soins personnels et autres. Ces thématiques permettent d’augmenter le pouvoir d’attraction auprès des clientèles externes au quartier. La concentration physique La flexibilité sur l’usage des locaux par les commerces indépendants favorise plus rapidement l’occupation de ceux-ci que pour les chaînes corporatives dont les critères d’implantation sont plus sévères. Voilà notamment pourquoi ils se retrouvent davantage dans les projets de requalification urbaine ou de nouvelles constructions. L’occupation serrée des commerces indépendants ajoute à la densité d’affaires d’une artère, multiplie les portes accessibles aux clients et bonifie la diversité et la profondeur de l’offre. Ces considérations agissent positivement sur le flux de piétons pour qui flâner sur l’artère devient un agréable passe-temps! L’image de l’artère Une artère commerciale a une vie. Ce sont ses composantes qui l’animent. Variée, changeante, originale, toujours d’actualité, l’artère dégage une image recherchée tant par la clientèle locale, ou extérieure que par les investisseurs indépendants et … les chaînes corporatives éventuellement. Ainsi, le succès d’une artère commerciale dominée par des commerces indépendants produit un rendement tant commercial qu’immobilier de qualité. Supporter la présence de commerces indépendants participe à la création d’une offre d’affaires reflétant les besoins de clientèles locales. Septembre 2015 Ville et Commerce Le risque commercial « La ville est le seul être vivant capable de rajeunir vraiment. » Jacques Attali Fraternité - une nouvelle utopie Lorsqu’on aborde le sujet du risque commercial, l’on pense immédiatement aux enjeux de gestion des commerces. Le risque ne s’arrête pourtant pas là. Il touche aussi le domaine urbain. Il existe en fait plusieurs dimensions de risque commercial urbain. L’absence de vision commerciale La planification de l’aménagement du territoire traite des actions visant à façonner son paysage. Le développement d’une vision commerciale permet d’anticiper les années futures pour doter la clientèle locale des équipements qui la rendra la plus autonome possible. Rater cette opportunité conduit à diriger les achats des citoyens vers d’autres destinations et à enrichir d’autres communautés. L’absence d’ambiance commerciale Pierre Laflamme, Président Demarcom inc. T 450.672.8989 E [email protected] Site Web : demarcom.ca L’ambiance commerciale, c’est le degré de séduction qu’exercent à la fois la fonction commerciale et le domaine urbain auprès des clientèles que sont les citoyens, les gens d’affaires, les excursionnistes, les touristes et les villégiateurs. Une lacune qui persévère à ce titre a comme simple effet de rediriger les clients potentiels vers des destinations plus heureuses. L’absence d’organisation commerciale Une offre commerciale complète, mais distribuée sur tout le territoire n’a que peu de valeur pour la clientèle. Cette dernière préfère un peu plus d’organisation spatiale de l’offre commerciale. La distinction territoriale des zones d’affaires, la vocation de chaque zone, la gestion réglementaire des usages de chaque zone sont autant de conditions d’organisation spatiale visant à proposer au client potentiel une offre pertinente. Le maintien d’un certain chaos spatial encourage l’implantation de concepts d’affaires qui banalisent l’image du lieu. La prise en charge du risque commercial La prise en charge de ces absences affecte directement le degré des investissements commerciaux dans la communauté, la qualité de l’offre commerciale auprès des clientèles locales et externes de même que le rendement financier urbain. L’esprit de quartier se répand de plus en plus dans les municipalités de sorte que l’on souhaite agir plus activement dans le degré d’autonomie locale commerciale. La gestion des risques commerciaux permet d’optimiser la fonction commerciale tout en tenant compte des particularités locales. Un espace pour vous! À chaque bulletin, nous répondrons à une question de votre part sur l’armature commerciale urbaine. Question : Est-ce qu’une Ville doit supporter l’achat local ? Oui, c’est toujours une bonne idée. Il faut cependant que cette offre soit déjà pertinente pour justifier un programme d’achat local. On ne peut supporter l’achat local si les entreprises ne sont pas prêtes à faire des efforts pour satisfaire les besoins des consommateurs. Il y a ainsi un travail préliminaire à un programme d’achat local. Une enquête auprès des citoyens permet de mettre la table sur les habitudes de consommation. Cette enquête peut révéler qu’à produit égal, c’est la nature du service qui fait la différence. Il faut que les commerces soient sensibles à ces détails qui peuvent expliquer les fuites commerciales vers d’autres destinations. Les bénéfices pour la Ville de favoriser l’achat local reposent sur la création d’emplois, la diminution des déplacements vers d’autres centres, la rentabilité des infrastructures urbaines et la qualité de vie des résidants. Le support de la Ville à un programme d’achat local ne peut être que participatif. La Ville peut fournir des services d’appui à l’initiative comme un questionnaire destiné aux résidants et aux commerçants sur le site IWeb municipal. La Ville n’a pas à gérer la communication associée à l’événement. C’est plutôt le rôle des partenaires économiques locaux à en prendre charge. Toutefois, elle peut valoriser l’idée via des conférences ou un événement visant à faire le bilan de l’activité. Un programme d’achat local ne peut être anecdotique. Il faut s’en occuper, et le programme doit être annuel. Le but visé consiste à modifier des habitudes d’achat. Il faut donc mesurer périodiquement si cet objectif est atteint.