Le surgreffage

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Le surgreffage
Colloque Viticole et Œnologique Régional
Vendredi 3 Septembre 2010
LE SURGREFFAGE :
« il peut permettre des adaptations rapides mais … »
GENERALITES
Le surgreffage consiste à greffer sur une vigne déjà en place, des greffons d’un cépage ou d’un clone
autre que lcelui d’origine. La greffe est du type « Vinifera sur Vinifera » puisque le greffage se fait sur le
tronc du greffon déjà en place. Il existe également la technique du greffage de « Vinifera sur un portegreffe » déjà installé.
INTERETS DU SURGREFFAGE
1. Le principal intérêt du surgreffage est de permettre la reconversion rapide d’une parcelle plutôt
qu’un arrachage et une replantation. Dans ce cas nous avons qu’une seule année de perte de
récolte et nous pouvons espérer une récolte entière ou une partie de récolte l’année suivante.
2. Le second intérêt du surgreffage est permettre de retrouver avec la vigne surgreffée le niveau
qualitatif lié à l’âge initial de la vigne. En effet nous bénéficions de l’enracinement profond de la
vigne en place et ainsi nous pouvons éviter les caractères juvéniles de plantations notamment en
terme de maîtrise de vigueur
LIMITES DU SURGREFFAGE
Avant de se lancer dans cette technique, il faut bien connaître les limites de cette technique.
1. La vigne doit avoir au moins 4 ans et un tronc suffisamment développé pour être surgreffé.
2. La vigne à surgreffer doit être indemne si possible de toutes maladies du bois et en particulier
d’Eutypiose et d’Esca.
3. L’âge de la vigne et sa longévité probable par rapport aux possibilités d’amortissement économique
peut être un facteur limitant. C’est à dire qu’avec des vignes âgées de plus de 20 ans, il ne paraît
pas évidement que ce surcoût généré par le surgreffage soit amortissbale sur une longue durée.
4. La compatibilité cépage/cépage ou porte greffe/cépage doit être certaine. A notre connaissance il y
a peu d’imcompatibilté reconnue hormis le Chenin/Pineau d’Aunis et le 3309 et le clone 530
Sauvignon et le 3309.
5. Cette technique est très exigante en besoin main d’œuvre et elle nécessite un suivi régulier dès lors
que le greffon commence à se développer (fin juin) et cela jusqu’à la fin septembre notamment par
l’ébougeonnage et du palissage.
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LES DIFFERENTES TECHNIQUES
En effet, il existe plusieurs techniques de surgreffage.
1. Le T-BUD et CHIP-BUD.
Se sont deux techniques basées sur le principe de l’écussonnage, c’est à dire de placer un greffon ou œil
sous l’écorce du tronc.
• Le T-BUD
• Le CHIP-BUD
Ces deux techniques peuvent être réalisées du débourrement à la floraison. Ces techniques donnent de
très bons résultats.
2. La greffe en fente
Cette technique qui consiste à couper le tronc des souches à surgreffer au dessus du sol et de faire une
fente où sont placés deux greffons en bordure de cette fente. Cette technique se fait au printemps (Avril –
mai). C’est une technique qui est très traumatisante pour la souche et qui donne des résultats
aléatoires
PREPARATION PREALABLE AU SURGREFFAGE
Pour une bonne réussite de l’opération du surgreffage, le phase préparatoire est essentielle.
1. Visite préalable de parcelle : En effet, une visite de la parcelle s’impose avant de prendre la
décision de surgreffer afin de vérifier en particulier l’état sanitaire. Cette visite devrait être faite
l’année précédente.
2. Recherche et conservation des greffons : cette phase est très importante car elle déterminera une
grande partie de la réussite du surgreffage. Il faut également connaître l’origine des greffons.
La récolte des fagots devra être faite en décembre ou janvier puis ils devront être conservés en
chambre froide en contrôlant l’état de fraîcheur des bois et des yeux. Les fagots devront être
ensachés horizontalement et être placer en chambre froide dès la récolte. La température de
conservation doit être d’environ de 4 à 6 °c avec u ne humidité approchant 90 %..
3. les autres opérations notamment sur la vigne seront fonction du type de surgreffage envisagé. Il
serait long dans ce résumé d’en faire l’inventaire
ANALYSE ECONOMIQUE
Le surgreffage doit être considérer comme un investissement au même titre qu’une plantation nouvelle.
Rappel du coût d’une plantation/ha ( Référentiel du Vigneron 2002)
23100 € ht
Dans cette approche économique, nous tenons compte de l’achat de toutes fournitures, ainsi que du
chiffrage de l’utilisation du matériel, la main d’œuvre et des charges fixes sur les deux premières années.
Coût du surgreffage
Les données économiques dont nous disposons, sont un peu moins précises, mais nous pouvons l’estimer
à:
1.80 à 2.00 € ht/pied soit environ 12 000 €/ha
CONCLUSION
Le surgreffage aérien de la vigne est donc une technique qui peut être mise en œuvre mais en respectant
comme nous l’avons vu précédemment des règles.
Il est reconnu que l’on peut arriver à des pourcentage de réussite élevés dépassant 90%.
Compte tenu du coût de mise en œuvre cette technique, elle doit être considérée comme un
investissement. De plus cette technique peut être très exigeante en main d’œuvre, habile et exercée. Il est
nécessaire de bien réfléchir et d’analyser tous les paramètres avant de se lancer dans cette technique….
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher
Michel BADIER