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MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 BASES DE PRESCRIPTION DES GRANDS RÉGIMES Dr Ariane Sultan Service des Maladies Métaboliques, CHU Lapeyronie A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Les grands problèmes nutritionnels en France Les grands problèmes nutritionnels en France Le diabète :2-2,5 % de la population générale. · Les maladies cardiovasculaires (1ère cause de mortalité en France, 32 % des décès, près de 170 000 décès chaque année). · Les tumeurs malignes (29 % de l'ensemble des décès chez l'homme et 23 % chez la femme, 240 000 nouveaux cas par an). · L'obésité En 2003 : 11,3 % d’adultes obèses en France (5,5 millions de personnes) 41,6% d’excès pondéral (obèse ou surpoids) 16% des enfants présentaient un excès pondéral en 2000 · L'ostéoporose (10 % des femmes à 50 ans, 20 % à 60 ans et 40 % à 75 ans). · Hypercholestérolémie (1 adulte /5 a une cholestérolémie supérieure à 2,50 g/l). · Défaut de fermeture du tube neural (le plus souvent liée à un déficit en acide folique). · Carence en fer : - 29% chez les enfants de 6 mois à 2 ans ; - de 14% chez les 2-6 ans - 6% chez les 6-10 ans, - 15% des adolescentes et - environ les 2/3 des femmes en fin de grossesse avec anémie chez plus de 10% · La dénutrition :environ 4% des personnes âgées vivant à domicile et 30 à 60% des personnes âgées hospitalisées: · L'anorexie, pathologie d'origine essentiellement psychologique (environ 1,3% des adolescentes âgées de 15 à 20 ans). · L'alcoolisme, qui n'est pas à proprement parlé une maladie nutritionnelle, est responsable de 35000 décès par an et représente 3,3% des décès chez les hommes et 1,4% chez les femmes. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes Année Universitaire 2009 - 2010 MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Rappels sur les besoins nutritionnels Quelques repères des besoins énergétiques : Estimation des besoins énergétiques : Les besoins dépendent de l'âge, du sexe, du poids, de la taille et de l'activité physique. Les besoins couvrent 2 types de dépenses : - Les dépenses basales - Les dépenses extra basales : Activité physique Effet thermique des aliments Dépenses de thermogenèse Activité Phys. Lipides Therm. (10%) Glucides DEB (60%) Equilibre Protides A. SULTAN Les besoins E sont très variables d’un individu à l’autre. Les valeurs données ne peuvent donc être que des valeurs repère pour des groupes d’individus (alimentation en collectivité) mais ne peuvent être appliquées aux individus. Garçon activité moyenne 1 an 5 ans 9 ans 1000 kcal 1400 kcal 2100 kcal Pour les filles retirer 100 kcal A partir de 10 ans, il est nécessaire de tenir compte de la croissance en taille et en poids qui peuvent être très différents d’un individu à l’autre. La différence de besoin E entre garçons et filles augmente à l’adolescence. Ex : Garçon 50 kg 1m63 : 2700 kcal Fille 50 kg 1m61 : 2400 k cal (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Age adulte, activité moyenne correspondant à la majorité de la population 20-40 ans Hommes : 2700 kcal Femmes : 2200 kcal 41-60 ans 2500 2000 Si activité physique forte : + 300 kcal Si activité physique faible : - 300 kcal Sujet âgé : La diminution des besoins est en grande partie liée à la diminution de la masse maigre et de l’activité physique. Sujets sédentaires : 60-75 ans Hommes : Femmes : >75 ans 1500 Equations de Harris et Bénédict DER H = 66 + (13,7 x P) + (5 x T) - (6,8 x âge) DER F = 655 + (9,6 x P) + (1,9 x T) - (4,7 x âge) Dépense énergétique totale (DET) : DET = DER x A Estimation de l'activité physique : f = faible, m = moyenne, F = forte Combinaison des activités f+f=f f+m=m m+m=m Le maigre a une dépense diminuée. L'obèse a une dépense augmentée. Pour s’approcher des besoins de l’individu, il faut soit mesurer ses dépenses personnelles (calorimétrie), soit utiliser des équations prédictives prenant en compte ses caractéristiques personnelles (âge, sexe, corpulence, activité physique). A. SULTAN Estimation de la DER à l'aide des équations prédictives : TRAVAIL Assis f Marche: m Travail manuel:F 1600 kcal 1300 kcal 1200 Année Universitaire 2009 - 2010 Assis Activité sportive de loisir Activité sportive de compétition LOISIRS f m F f+F=F m+F=F F + F = F+ f : A = 1,3 m : A = 1,5 F : A = 1,8 (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Les besoins quantitatifs en protéines L’alimentation du sujet sain 0.8 g/kg de protéines de qualité (œuf, lait, viande, poisson) pour avoir une marge de sécurité Pour une population en bonne santé bénéficiant d'apports énergétiques suffisants. Représente 8 à 10 % de l'apport énergétique total. Les apports spontanés dans la population française sont de 14 à 17 %. Les principaux aliments protéiques a. protéines animales 65 % des apports protéiques en France 50 % de ces apports sont constitués par la viande et les produits carnés 35 % par le lait et les produits laitiers 8 % par le poisson et les fruits de mer L’alimentation moyenne actuelle en France : 15 à 18% de protéines dont 70 à 75 % d'origine animale 38 à 42 % de lipides (excès de graisses “ cachées ”) 38 à 45 % de glucides Les apports énergétiques sont essentiellement réalisés par 3 groupes d'aliments : céréales : 22 à 28 % Laits et dérivés : 15 à 18 % Viandes : 10 à 15 % Le profil de ces protéines est voisin des besoins de l'homme On les retrouve souvent associées à des matières grasses saturées Les sucreries, desserts et viennoiseries : 16 % b. végétales Céréales : blé, riz, maïs Légumes secs : légumineuses (pois, haricots, soja, lentilles, fèves) Digestibilité inférieure aux protéines animales et variable. Teneur en Aa indispensables plus faible que dans les protéines animales et profil plus éloigné des besoins de l'homme. Céréales pauvres en lysine et riches an Aa soufrés. Légumineuses pauvres en Aa soufrés (méthionine). Besoin en protéines de riz : 1,0 g/kg/j ; en protéines de blé : 1,3-1,4 g/kg/j. A. SULTAN Année Universitaire 2009 - 2010 Répartition recommandée des macronutriments : 11 à 15% de protéines dont 70 à 75 % d'origine animale 30 à 35 % de lipides 50 à 55 % de glucides (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Les conseils à donner aux sujets sains - 1- Augmenter la consommation de fruits et légumes 3- Réduire les apports en lipides Limiter : viennoiseries, pâtisseries, charcuteries, beurre, crème fraîche, fromages, saucisses, frites, friands, mayonnaise, chips… Au moins 5 portions par jour 4- Augmenter la consommation de glucides Antioxydants : Vit C, Vit E, caroténoïdes, polyphénols, autres microconstituants Vittamine B9 Fibres, phytostérols Réduction : cancer, Maladies CV, HTA, diabète, surcharge pondérale, ostéoporose (rôle alcalinisant, polyphénols à rôle de phyto-oestrogènes). 2-Augmenter la consommation de calcium Au moins 3 produits laitiers par jour Eaux fortement minéralisées (Contrexéville, Hépar : autour de 500mg./l) Adolescent : 1200 mg/ jour A. SULTAN Favoriser aliments riches en amidon : aliments céréaliers, pommes de terre, légumineuses… Limiter aliments riches en sucre : sodas, confiseries, pâtisseries, desserts sucrés… -5 Réduire la consommation d’alcool 6- Augmenter l’activité physique quotidienne Equivalent 30 min marche rapide par jour Enfants +++ : télévision, vidéo (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Alimentation du sujet dénutri Alimentation du sujet en excès pondéral Prise de 1 kg nécessite 8000 kcal. Prise de 1 kg par semaine nécessite d’augmenter les apports de 1150 kcal au-dessus des apports de maintenance. Alimentation normo ou hyper protidique : 15 à 20 % de protéines. Exemple : Anorexique de 32 kg, 1,60m. IMC = 12,5 kg/m2 Prises spontanées 850 kcal/24 h DER = 1050 kcal/24 heures Activité moyenne Besoins de maintenance : 1050 x 1,5 = 1575 Objectif : prise de poids de 1 kg / semaine Besoins caloriques : 1050 + 1150 = 2200 kcal/24h au départ Avec l'augmentation de poids, la DER va augmenter et il faudra augmenter les apports pour conserver la même prise pondérale A. SULTAN Année Universitaire 2009 - 2010 La prise en charge des sujets en excès pondéral, dans un premier temps, ne doit pas se réduire à la simple prescription d’un régime hypocalorique. Il est nécessaire d’induire des modifications à long terme (définitive) dans le comportement et/ou les habitudes alimentaires. Pour cela, il est nécessaire de partir des habitudes actuelles du patient et de les modifier progressivement. L’évaluation qualitative, plus que quantitative des apports du patient est essentielle : enquête alimentaire. Il faut savoir que l’évaluation quantitative est toujours sous-évaluée chez les obèses. (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Neufs questions essentielles pour l’évaluation des prises alimentaires de la personne présentant un problème de surcharge pondérale 1. Combien de fois par jour mangez-vous un des aliments de la catégorie viande/poisson/œuf et quelle est la taille habituelle de votre morceau de viande ? Taille petite, moyenne ou grosse Taille moyenne correspond à 125 gr (taille habituelle steack haché) Dans la prise en charge des obèses : 2. Quelle est votre consommation de produits laitiers ? 1 bol de lait ? 2 yaourts ? 1 portion de fromage blanc ? 2 portions de 30 g de fromage ? 3. il faut avoir des objectifs de poids réalistes pour que les conseils soient suivis, il faut partir de l’alimentation habituelle de l’individu ; Quelle est votre consommation de pain ? 1 portion = 50 g de pain = ¼ de baguette = 4 biscottes les conseils doivent s’intégrer dans la vie de l’individu et ne doivent pas le mettre en marge de la société 4. Grignotez-vous ? Petit grignoteur : + 150 kcal ; Gros grignoteur : + 300 kcal/jour 5. Prenez-vous des entrées salées et combien de fois par semaine : tartes salées (quiches, pizza, friands…), charcuterie ? 1 portion d’1 de ces éléments atteint facilement 300 kcal 6. 7. Prenez-vous des plats en sauce ou des gratins ? Prenez-vous des desserts sucrés et combien de fois par semaine : tarte, gâteaux, crèmes desserts… ? 8. Avez-vous régulièrement des repas « festifs » ? 9. Prenez-vous des boissons caloriques (sucrées ou alcoolisées ?) les conseils comportementaux sont essentiels il faut rééduquer le patient aux notions de faim et de satiété il faut éviter les interdits Objectifs REALISTES 1 repas au restaurant apporte facilement un axcès calorique de 1000 kcal 1 verre d’une boisson dans son contenant = 70 kcal A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Prise en charge des obèses MULTIDISCIPLINAIRE Année Universitaire 2009 - 2010 Alimentation du patient diabétique de type 2 le suivi régulier et le soutien psychologique sont fondamentaux ; Le premier ttt du diabète est la diététique , avant toute prescription médicamenteuse. l’augmentation de l’activité physique est indispensable. L’alimentation doit assurer l’équilibre glycémique et être anti athérogène. Les mesures de restriction calorique (régime) conduisent fréquemment au phénomène de restriction cognitive et au phénomène de yoyo. Apports protéiques augmentés à 20 % pour bénéficier de l’effet thermique des aliments et limiter la perte de masse maigre. Limitation des apports lipidiques à 30 % (faiblement oxydés et stockés), 50 % de glucides. En cas de surcharge pondérale (80 % des patients), l’objectif N°1 est la perte de poids : cf obésité. Limiter les aliments à fort index glycémique, surtout en dehors des repas. Répartition des nutriments : 15 % P, 45 à 55 % G, 30 à 40 % L Le rapport G/L est fonction de la présence d’une hypertriglycéridémie ou non (une fois l’équilibre glycémique corrigé). Pour les lipides , le rapport MI, PI, S est 2/1/1 ou 1/1/1 en fonction du taux de lipides prescrit. Les graisses saturées doivent être maintenues en dessous de 10 % des apports caloriques totaux. Apport en glucides aux repas en cas de traitement insulino secrétagogue. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Alimentation du patient diabétique de type 1 Année Universitaire 2009 - 2010 Alimentation du patient dyslipidémique Hypercholestérolémie : Tableau des seuils d'intervention diététique Alimentation NORMALE!!! Susceptibilité inter individuelle importante Recommandations anti athérogènes en second lieu Objectifs : Diminuer la synthèse du cholestérol et les apports en cholestérol, favoriser l'épuration des particules de LDL cholestérol Limiter les graisses saturées : viandes grasses, charcuterie, huiles de palme et de coprah Importance de la connaissance des équivalents glucidiques. Insulinothérapie adaptée à l’apport en glucides Limiter les acides gras trans : margarines, chauffage des huiles polyinsaturées Notions minimales sur le contenu en glucides des aliments : noix...). Pain : 50 % ; 1 baguette = 200 g ; 1 pain restaurant = 50 g Biscottes : 75 % (4 biscottes équivalentes à 1 pain de 50 grammes) Féculents = Pâtes, riz, semoule, pommes de terre cuits : 20 % Favoriser les acides gras n-3 Légumes verts : 5% (1 portion = 200 gr = 10 gr de glucides) 1 portion de fruits (1 pomme, 1 orange, 1 pêche, ½ banane, 1 coupe de fruits rouges…) = 15 grammes de glucides Racines, tubercules (carottes, navets, bettraves…) = 10% glucides Lait : 5% de glucides (1 bol = 200 ml) 1 yaourt = 5gr de glucides A. SULTAN Favoriser les MI (olive, colza) et en second lieu les PI (tournesol, maïs, Limiter les apports en cholestérol : charcuteries, œuf, fromage, beurre, abats, cervelle… Les aliments d’origine végétale ne contiennent pas de cholestérol Baisse moyenne de 10 à 15 % de la cholestérolémie par la diététique (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Alimentation et protection cardio-vasculaire Hypertriglycéridémie endogène : Objectif : réduire la synthèse endogène des VLDL Alcool : efficacité contrôlée en quelques jours (1 semaine) Sucres : efficacité contrôlée en 3 semaines Poids : perte de quelques kg suffisante pour observer un effet Hypertriglycéridémies exogènes (chylomicrons) : Diminuer niveau de cholestérol Alimentation riche en fibres végétales (son d'avoine) Protéines végétales (protéines de soja) Antioxydants : Vitamine E, vitamine C, Caroténoides, polyphénols, zinc, sélénium Alcool : effets sur le HDL-cholestérol et par l'apport de polyphénols Réduction des graisses alimentaires Apports en TCM Dyslipidémies mixtes : Prise en charge identique à l’hypertriglycéridémie dans un premier temps, puis réévaluer la dyslipidémie après quelques semaines de régime. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Alimentation et HTA Année Universitaire 2009 - 2010 Affections rénales Consommation sodée standard 9-12 g de NaCl par jouR Conseiller une limitation à 5-6 g/J Absence d'adjonction de sel à table Eviction des viandes et poissons salés ou fumés Charcuteries, fromages à pâte ferme, conserves, plats cuisinés Eaux et boissons gazeuses - protéinurie / syndrome néphrotique : Seuls 30 à 50 % des hypertendus essentiels sont sensibles au sel limiter les acides gras saturés et augmenter les monoinsaturés , diminuer les glucides simples L'alcool Lien entre consommation d'alcool (>30g/J) et HTA Graisses Favoriser la consommation de graisses insaturées notamment n-3 Caféine Réduire la consommation de café A. SULTAN restriction sodée si oedèmes, sinon corriger uniquement les apports excessifs limiter les apports protidiques à 0.8g/kg/j (en cas de surpoids, calculer les apports en fonction du poids correspondant à un IMC de 25kg/m2) (risque de dyslipidémie secondaire qui contribue à l’aggravation de la pathologie rénale) traitement diététique du diabète et/ou du surpoids associé supplémentation en calcium et vitamine D (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Alimentation et lithiases calciques rénales Insuffisance rénale chronique (avant le stade de l’épuration extra-rénale) : apport contrôlé en sodium (adapté aux possibilités rénales d’excrétion) et en eau (surveillance du poids et de la natrémie) limiter les apports protidiques à 0.8g/kg/j tout en maintenant des apports énergétiques élevés et en effectuant un suivi nutritionnel rigoureux. prévention de la dénutrition protéique (impact pronostic majeur sur la mortalité). Si hypoalbuminémie, augmenter les apports protidiques, et dialyser si nécessaire. augmenter les apports vitamino-calciques Augmenter la diurèse à plus de 2 l/24h : Volvic, Evian Limiter les protéines animales : augmentent la calciurie et l'oxalurie Limiter les sucres rapides : diminuent la réabsorption tubulaire du calcium Réduire les apports caloriques en cas de surpoids Se méfier de la restriction calcique : stimule l'absorption des oxalates (lithogènes) Simplement éviter l'excès de produits calciques Limiter les aliments riches en oxalates :Chocolat, café, thé, épinards, oseille, fenouil, cresson, asperges, fruits rouges. Limiter les apports en sodium : stimule la réabsorption tubulaire du sodium et du calcium A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Alimentation et prévention des cancers Alimentation et Corticothérapie Un bon équilibre de la ration alimentaire Variée et adaptée, basée sur des aliments d'origine végétale (légumes, fruits et légumineuses Eviter la surcharge pondérale Mode de vie actif (1 heure de marche / J et 1 heure de sport / semaine) Consommation variée de fruits et légumes au moins 7 % des AET (400 à 800 grammes ou 4 à 5 portions / jour) Apports d'alcool < 5 % et 2,5 % des AET chez l'homme et la femme (2 et 1 verre/J) Apports de viande rouge < 10 % des AET (favoriser volailles, poisson, gibier) Limiter la consommation d'aliments salés Problèmes des additifs, pesticides, résidus et autres contaminants A. SULTAN LE REGIME SANS SEL Il est indispensable au dessus d'une certaine dose ( Prednisone 15 mg ), plus strict pour le 3ème âge surtout si l'état cardiaque ou rénal est altéré et +++ si HTA Il existe des sels de régime mais attention à de nombreux aliments riches en sel ( charcuterie, fruits de mer, fromages...) L'APPORT POTASSIQUE Au delà de 8 jours, il doit être envisagé guidé par le dosage de la kaliémie. Les aliments riches : bananes, chocolat, épinards. Produits peu raffinés riches en fibres (céréales, légumineuses, tubercules) Limiter les grillades et barbecue Année Universitaire 2009 - 2010 L'APPORT CALCIQUE Pour éviter l'apparition d'une ostéoporose, un apport calcique ( avec de la vitamine D ) est recommandé en particulier aprés la ménopause et chez les grands sédentaires. Le THS sera conseillé L'OSTEOPOROSE Le risédronate prévient l'ostéoporose cortico-induite La prévention de l'ostéoporose induite par la cortisone fait appel au traitement vitaminocalcique, au traitement hormonal substitutif chez la femme ménopausée, à l'utilisation des bisphosphonates comme l'étidronate et l'alendronate qui ont fait la preuve de leur efficacité, surtout en termes de préservation du contenu minéral osseux. (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Notion de « régime Méditerranéen » Insuffisance respiratoire chronique : Mortalité cardiovasculaire plus faible, incidence des cancers du colon et du sein plus faible, ostéoporose, cataracte, altération des fonctions cognitives lors du vieillissement. attention à la dénutrition qui aggrave la fonction respiratoire (amyotrophie et diminution de la capacité fonctionnelle respiratoire) et favorise les surinfections Apport calorique relativement faible Consommation importante et variée d'aliments d'origine végétale : Légumes et fruits frais (caroténoïdes, vitamines C et E, composés phénoliques, folates, fibres) Fruits secs (fibres et vitamine E) Céréales (fibres si non raffinées, anti-oxydants) Légumineuses (fibres et antioxydants) diminuer les apports glucidiques au profit des apports lipido-protéiques Faible consommation de viande rouge (Ac gras saturés) Forte consommation de poissons (Ac gras n-3) Peu de lait et beurre (A Gras saturés), mais fromages frais et yogourts Lipides ajoutés uniquement sous forme d'huile d'olive (acides oléiques, polyphénols) Vin rouge en quantité modérée A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Affections digestives Affections rhumatologiques - ostéoporose : augmentation des apports vitamino-calciques prévention/traitement de la dénutrition protéique arrêt du tabac et limitation de l’alcool - goutte : la place de la diétothérapie dans le traitement de la goutte a été fortement réduite par l’apparition de médicaments qui diminuent la synthèse d’acide urique ou augmentent son élimination urinaire la diétothérapie a 3 objectifs : 1. augmentation de la diurèse 2. traiter les désordres métaboliques auxquels l’hyperuricémie est fréquemment associée (obésité, diabète, dyslipidémies) 3. éviter les crises de goutte en supprimant les aliments dits phlogogènes : limiter les boissons alcoolisées et les protéines d’origine animale ; fortement limiter les aliments suivants : anchois, sardines, abats, gibier, asperges, oseille A. SULTAN Année Universitaire 2009 - 2010 - reflux gastro-oesophagien (RGO) : le traitement médicamenteux est au premier plan (antisécrétoires gastriques) ; Conseils diététiques utiles dans les formes modérées au long cours limiter la consommation d’alcool et stopper le tabagisme limiter l’apport en matières grasses et éviter les repas abondants éviter l’excès de chocolat et de café traitement du surpoids - ulcère gastro-duodénal : aucun régime ; suppression du tabac - troubles fonctionnels post-chirurgie gastrique : vidange gastrique ralentie : fractionnement des repas ; réduction des fibres et des lipides vidange gastrique accélérée : diminution des sucres d’absorption rapide ; réduction des boissons au cours des repas ; fractionnement des repas ; mastication longue ; augmentation des fibres (pectine) si gastrectomie totale ou subtotale : apport de vitamine B12 par voie IM, 1 fois par mois, en plus des recommandations motivées par l’accélération de la vidange gastrique (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 - pancréatite chronique calcifiante : en général due à la consommation d’alcool qu’il faut supprimer totalement et définitivement (pas d’effet seuil) attention à la dénutrition limitation des apports lipidiques uniquement au moment des poussées, et associer opothérapie substitutive (eurobiol, créon) - hépatite virale chronique : suppression des boissons alcoolisées alimentation équilibrée sans exclusion éviter ou traiter la surcharge pondérale adaptation des traitements médicamenteux selon fonction hépatique - maladie coeliaque : éviction des aliments contenant du gluten (notamment céréales : blé, seigle, orge) nécessite absolument le recours à une diététicienne contraignant, et cher (depuis 1996, une partie du coût des produits diététiques est prise en charge) - hépatite aiguë : suppression des boissons alcoolisées alimentation équilibrée, adaptée au degré d’anorexie - hépatopathie alcoolique : arrêt complet et définitif des boissons alcoolisées maintenir un apport nutritionnel suffisant, notamment en protéines, en l’absence d’encéphalopathie au stade de cirrhose : régime pauvre en sodium apportant environ 3 à 4 g de sel/j (pas de régime sans sel strict) ; pas de restriction hydrique en cas d’encéphalopathie hépatique spontanée et récidivante, réduction des apports protidiques si le lactulose est insuffisant supplémentation en zinc et sélénium conseillée (dès le stade d’alcoolodépendance) A. SULTAN - troubles fonctionnels digestifs : rôle de facteurs alimentaires dans la pathogénie des troubles rôle possible des glucides peu absorbables (sucres-alcools ; celluloses modifiées ; polydextrose ; sorbitol …) éviter boissons gazeuses, pain de mie, croissants et légumes secs en cas de ballonnement, aérophagie et flatulences supplémentation en fibres si constipation - maladie diverticulaire : la diverticulose colique ne nécessite aucun régime ; seul un régime pauvre en résidus est requis en cas de diverticulite (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 NUTRITION THÉRAPEUTIQUE ADULTE Diagnostic : rappels sur la dénutrition Un jeûne total de 2 à 3 jours chez un adulte sain n’a que des conséquences minimes et les altérations fonctionnelles n’apparaissent qu’après 15 jours de restriction importante. La nutrition joue un rôle important dans le maintien d’un état de santé optimal. Les conséquences fonctionnelles sont plus rapides à apparaître chez les sujets hospitalisés en raison de l’hypermétabolisme et du catabolisme liés à l’état de stress. La malnutrition est fréquente en secteur hospitalier : 48 % en chirurgie (Reilly, 1988) 45 % en médecine (Mc Whirter, 1994) 5 à 10 % de ces malnutritions sont sévères Une restriction importante en nutriments ne doit donc pas dépasser 7 jours chez les patients hospitalisés. Le poids et l’évolution pondérale sont les éléments clés de l’évaluation nutritionnelle. Une perte de poids de 10% par rapport à l’état prémorbide s’accompagne généralement d’anomalies fonctionnelles : La malnutrition a de nombreuses causes : Prise de nutriments insuffisante, problèmes digestifs, troubles de l’absorption, hypermétabolisme, augmentation de l’excrétion. La malnutrition altère le fonctionnement des tissus et des organes et doit donc être dépistée et traitée à un stade précoce. A. SULTAN Pourcentage de perte de poids : (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Poids habituel - Poids actuel x100 Poids actuel Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes Année Universitaire 2009 - 2010 MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Protéine Evaluation biologique : La dénutrition se traduit par une diminution des synthèses protéiques. Evaluer l’ancienneté de la dénutrition et l’efficacité de la prise en charge nutritionnelle. T ½ vie Normales chez l’adulte Dénutrition modérée Dénutrition sévère Albumine (g/l) 21 35 - 50 21 - 30 < 21 Préalbumine (mg/l) 2 H : 240 – 400 F : 200 - 350 0,1 – 0,2 < 0,1 (<0,05 pronostic vital en jeu) Il existe cependant de nombreux facteurs de variabilité pour chacune des protéines et il n’existe pas actuellement de marqueur biologique spécifique de la malnutrition. La préalbumine constitue cependant un marqueur biologique de choix (sensible, spécifique, peu coûteuse et répendue) pour le dépistage et le suivi d’une malnutrition comme le précise une récente conférence de consensus américaine [Bernstein, 1995]. A. SULTAN Protéine Sensibilité Spécificité Albumine + 0 • • • • • Malnutrition protéino-énergétique Insuffisance hépato-cellulaire Pertes digestives, urinaires, cutanées… Infections prolongées Index pronostic Préalbumine ++ ++ • • • • Malnutrition protéique Affections hépatiques Hyperthyroïdies Syndromes inflammatoires (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Evaluation clinico-biologique : Indice de Butzby (INR) L’Indice de Risque Nutritionnel (INR) intègre les valeurs de poids habituel et actuel du patient ainsi que la valeur de son albuminémie Un patient devrait être considéré comme malnourri ou à risque de développer une malnutrition s’il a perdu plus de 10 % du poids corporel par rapport à son état prémorbide ou s’il ne peut satisfaire ses besoins en nutriments pour une durée de plus de 7 jours. INR = 1,519 x Albumine (g/l) + [0.417 x (poids actuel / poids habituel) x 100] Interprétation : A. SULTAN INR > 97,5 83,5 < INR < 97.5 INR < 83,5 état nutritionnel normal patient moyennement dénutri dénutrition sévère avec fort risque de complication (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Ces moyens doivent toujours être considérés de manière graduelle. Prévention et traitement : La prévention de la dénutrition est un devoir. La nutrition thérapeutique (nutrition entérale et parentérale) doit être utilisée à chaque fois que le patient ne pourra couvrir ses besoins par la voie orale pendant une durée de temps suffisamment prolongée (au moins 3 jours). En secteur hospitalier, une large gamme de moyens est disponible pour assurer un apport optimal en nutriments à l’ensemble des patients : Une nutrition thérapeutique d’une durée prévisible de moins de 3 jours n’est pas indiquée, le minimum habituellement considéré étant de 7 jours. Adaptation des plateaux repas par le service diététique Compléments nutritionnels oraux Nutrition entérale Nutrition parentérale La voie parentérale ne devrait être utilisée que lorsque la voie entérale ne peut suffire à couvrir les besoins ou lorsque cette dernière est contre-indiquée. Il faut éviter toute surcharge nutritionnelle et l’apport doit être progressif dans le cas de dénutritions sévères pour éviter tout risque de complication cardio-respiratoire et métabolique. La voie entérale, lorsqu’elle est possible, doit toujours être préférée à la voie parentérale. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 CHOIX D’UNE VOIE DE NUTRITION : Evaluation nutritionnelle Les patients susceptibles de bénéficier d’une nutrition entérale sont ceux qui ne vont, ne peuvent ou ne doivent s’alimenter mais qui ont un tube digestif fonctionnel. Tube digestif fonctionnel Oui Les avantages de la nutrition entérale par rapport à la nutrition parentérale sont : Non (obstruction, péritonite, vomissements incoercibles, pancréatite aiguë, grêle court, iléus) NUTRITION ENTERALE PARENTERALE Long court terme (? 1 mois) G t t i NUTRITION terme - Le maintien de la trophicité et de la fonctionnalité intestinale - Une meilleure utilisation des nutriments - La facilité et la sécurité d’administration - Le moindre coût Les contre-indications de la nutrition entérale sont : - Les obstructions intestinales - Les péritonites - Les vomissements incoercibles - Les pancréatites aiguës - Les grêles courts - Les iléus paralytique - Les diarrhées sévères (< 1 mois) Naso-gastrique Naso-duodénale N jéj l Reprise des fonctions digestives A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Le choix entre sonde nasale ou de stomie dépend : La nutrition entérale peut également ne pas être recommandée en cas de pancréatite sévère, de fistule entérocutanée, d’ischémie gastro-intestinale ou de malabsorption sévère. L’utilisation de la voie parentérale ne doit être envisagée que lorsqu’il existe une contre-indication à la voie entérale, ou lorsque l’essai de cette dernière a été un échec. De la durée prévue de nutrition De l’état du tube digestif (obstruction de l’œsophage, résection gastrique ou intestinale préalable…) Du risque potentiel d’inhalation La sonde nasale est la voie de choix lorsqu’une reprise de l’alimentation orale totale est prévue dans un délai de moins de 1 mois. Le choix d’une sonde souple (silicone) de petit calibre (8 à 12) constitue un facteur de bonne acceptabilité. La mise en place d’une stomie est indiquée lorsque la durée de nutrition prévue est prolongée ou lorsqu’une cause obstructive ne permet pas la mise en place d’une sonde nasale. Celle ci peut être réalisée par voie endoscopique. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique NUTRITION ENTERALE Année Universitaire 2009 - 2010 Evaluation des besoins énergétiques : En nutrition entérale, les besoins énergétiques d’un patient sédentaire représentent environ 1,3 à 1,4 fois la dépense énergétique de repos (DER), voire plus en situation de stress (infections, postopératoire, brûlures étendues, néoplasies, sida…). La DER peut être calculée par les équations de Harris et Benedict. La nutrition entérale donne moins de complications que la nutrition parentérale. Elle n’est cependant pas dénuée de tout risque et justifie donc d’une surveillance appropriée. La pneumopathie d’inhalation est l’une des complications les plus sévères et est le plus souvent en rapport avec un retard d’évacuation gastrique. Le risque peut être réduit en surélevant la tête du lit du malade de 30°, en vérifiant fréquemment le résidu gastrique et en plaçant la sonde en deçà du pylore. Lorsque la vidange gastrique est retardée, les moyens pharmacologiques (cisapride, érythromycine ou métoclopramide) peuvent être utilisés. La surveillance de la nutrition entérale doit comprendre : Evaluation de l’état nutritionnel Tolérance digestive Evaluation hydro-électrolytique Etat de la sonde et de son site d’implantation Equations de Harris et Benedict : Hommes : DER (kcal) = 66,5 + 13,75 x poids (kg) + 5 x Taille (cm) – 6,77 x âge (années) Femmes : DER (kcal) = 655,1 + 9,56 x poids (kg) + 1,85 x Taille (cm) – 4,67 x âge (années) Lorsqu’elle est disponible, la calorimétrie indirecte peut être utilisée pour mesurer la DER, notamment dans les situations de stress. La correction d’une dénutrition nécessite d’augmenter les apports (le gain de 1 kg de masse maigre chez un patient dénutri chronique non agressé nécessite 9000 à 12000 kcal au-dessus des besoins de maintenance). L’augmentation des apports doit cependant être progressive. En règle générale, les apports énergétiques proposés par voie entérale chez un patient dénutri sont compris entre 35 et 45 kcal/kg/j. Il semble raisonnable de tenir compte, lorsqu’on veut estimer les besoins d’un patient, de son poids idéal et non de son poids réel lorsque l’index de masse corporelle (IMC = poids en kg / taille m2) est hors norme. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Choix d’un mélange de nutrition entérale : Les mélanges de nutrition entérale commercialisés sont complets et équilibrés : ils ne nécessitent aucune complémentation (vitamines, oligo-éléments). Evaluation des besoins protéiques : L’apport protéique minimal de maintenance est d’environ 1g/kg/j, soit 160 mg/kg/j d’azote. Le traitement d’une dénutrition nécessite une augmentation des apports à 200-250 mg/kg/j d’azote. A. SULTAN Les principaux mélanges disponibles sont : Mélanges polymériques Mélanges polymériques avec fibres Mélanges hyperprotéiques Mélanges hyperprotéiques avec fibres Mélanges semi-élémentaires Mélanges semi-élémentaires hyperprotéiques (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes Année Universitaire 2009 - 2010 MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Prévenir les complications de la nutrition entérale : Indication des mélanges polymériques : Une alimentation entérale de maintenance doit être réalisée à l’aide d’un mélange polymérique standard apportant 1 kcal/ml et 15 % de leur énergie sous forme de protéines. Complication Moyen de prévention et traitement Indication des mélanges hyperprotidiques : Les produits hyperprotéiques qui apportent 1,3 kcal/ml et 20 % de leur énergie sous forme de protéines doivent être réservés aux corrections de dénutrition chez un patient âgé ou agressé. Ces produits, du fait de leur plus grande densité énergétique entraînent plus de problèmes digestifs. Il est donc en règle générale préférable de commencer par un produit isoprotidique sans fibre et de passer à la solution hyperprotidiques que lorsque la solution standard est bien tolérée. Pneumopathies d’inhalation • • • Contrôle radiologique de position de sonde Position semi-inclinée à 30° Eviter les stases gastriques Diarrhées • • • • Utilisation d’un débit faible et continu Utilisation d’un régulateur de débit Utilisation de mélanges non hyperosmolaires Nettoyage régulier du matériel Indication des mélanges avec fibres : Le rôle des fibres est de normaliser le transit intestinal, d’entretenir la flore intestinale et la trophicité des colonocytes. Elles n’ont cependant pas démontré leur efficacité (en dehors de la gomme guar qui n’est pas présente dans les mélanges disponibles sur l’hôpital). Leur indications est la nutrition au long cours. Les fibres présentes dans les mélanges disponibles sur l’hôpital de Montpellier sont les polysaccharides de soja qui ne constituent nullement une solution aux problèmes de diarrhée qu’elles risquent de favoriser. Rétention gastrique (résidu >150 ml, à mesurer à • chaque changement de flacon) et vomissements • • Utilisation d’un débit faible et continu Ne pas rattraper les retards de débit Utiliser les prokinétiques comme l’érythromycine ou le cisapride (Prépulsid®) Pharyngites, otites, sinusites • Utiliser les sondes souples en silicones de petit calibre. Ulcération de l’aile de nez • Indication des mélanges semi-élémentaires : Ces mélanges nutritifs apportent les protéines sous forme de petits peptides et les triglycérides, majoritairement sous forme de chaînes moyennes. Leur place est limitée aux syndromes de malabsorption sévère. Ces produits sont hyperosmolaires, ce qui altère leur tolérence digestive et favorise les diarrhées. Ils ne constituent donc nullement une solution aux problèmes de diarrhées. Le prix de ces mélanges est nettement supérieur par rapport aux autres produits. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Soins d’hygiène quotidiens Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Les facteurs de correction habituels sont : NUTRITION PARENTERALE Condition Facteur de correction Patient alité 1 Patient hospitalisé ambulatoire 1,2 Hyperthermie + 0,13 par degré >37 Chirurgie mineure 1,2 Traumatisme majeur 1,35 Infection selon gravité 1,2 à 1,5 Infection sévère 1,5 Sida 1,5 Brûlure étendue (>30%) 2,1 Evaluation des besoins énergétiques : Cf nutrition entérale Le calcul des calories en nutrition parentérale ne tient pas compte des calories protidiques. En règle générale, les calories non azotées ne doivent pas dépasser 1,25 à 1,5 fois la dépense énergétique de repos (DER). Des apports supérieurs en cas d’agression sévère ne sont pas dénués d’inconvéniants et n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. A. SULTAN (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes MT11 – Synthèse clinique - Thérapeutique – Item ECN 179 - Prescription d'un régime diététique Année Universitaire 2009 - 2010 Apports en électrolytes : Les apports énergétiques sont assurés par les glucides et les lipides. Apport en glucides 3 à 4 g/kg/j ; ne pas dépasser 350 à 400 g/j (la capacité maximale de métabolisme est de 4 Ils doivent être adaptés en fonction des bilans ioniques sanguins et urinaires : Apport standard : Sodium : 1 mmol/kg/j (moyenne de 6 à 8 g/j chez le sujet stable) Potassium :0,8 mmol/kg/j (moyenne de 4 à 6 g/j chez le sujet stable) Calcium : 0,1 mmol/kg/j (moyenne de 1,2 g/j chez le sujet stable) Magnésium :0,05 mmol/kg/j (moyenne de 300 mg/j chez le sujet stable) Phosphore :0,1 mmol/kg/j (moyenne de 1200 mg/j chez le sujet stable) à 5 g/kg/j) Rappel : 1 g de NaCl = 17 mEq de Na et 17 mEq de Cl ; 1g de KCl = 13 mEq de K et 13 mEq de Cl Apports en lipides les r ecommandations actuelles sont de limiter l’apport lipidique au strict minimum et de ne pas dépasser 30 35% de l’apport non protéique total, soit 500 kcal/j. Besoins azotés : 0,8 à 1,5 g/kg/j de protéines, soit 130 à 250 mg d’azote en fonction du degré d’hypercatabolisme et/ou d’hypermétabolisme. En pratique, l’apport protéique représente 10 à 20 % de l’apport calorique, soit 8 à 16 g pour un homme de 60 kg Le rapport calories/azote ne doit pas être inférieur à 100. A. SULTAN Apports en vitamines : Les apports en vitamines ne doivent être réalisés que si la durée prévisible de nutrition parentérale exclusive est > 7 jours Les apports sont alors réalisés dès le premier jour. 1 ampoule de cernevit/j couvre les besoins quotidiens. Remarque : le cernevit ne contient pas de vitamine K. Celle-ci doit donc être apportée en cas de nutrition parentérale prolongée. Apport standard : vitamine K1 5 mg 1 fois par semaine. Apports en oligoéléments : Apports standard : 1 ampoule de Nonan/j. (Mise ligne 21/10/09 – LIPCOM) Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes