Dossier simplification du travail au cabinet dentaire
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Dossier simplification du travail au cabinet dentaire
conseil organisation Dossier simplification du travail au cabinet dentaire Volet III : Le concept de bacs et cassettes et le travail à 4 mains Le dernier volet de notre dossier sur la simplification du travail dans la pratique dentaire quotidienne concerne le concept des bacs et cassettes et les enjeux du travail à quatre mains. A travers ces deux derniers aspects, l’objectif est d’optimiser le travail au fauteuil, en améliorant la synchronisation avec l’assistante, et ce dans un souci de confort pour chacun. L Dr Edmond Binhas n Fondateur du Groupe Edmond Binhas es cabinets dentaires varient considérablement dans leur conception, leur style et l’emplacement des équipements. Cependant, les concepts de base nécessaires pour pratiquer, de façon efficace et confortable, le concept de bacs et cassettes et l’art dentaire à 4 mains (voire à 6 mains) peuvent être appliqués à n’importe quel environnement dentaire. Attachons nous tout d’abord au concept de bacs et cassettes. Il a été prouvé en omnipratique que, dans plus de 95 % des cas, ce sont toujours les mêmes instruments et produits qui sont toujours utilisés pour pratiquer un acte donné. Et pourtant, au lieu de mettre en place des systèmes de travail rationnels, je constate dans les cabinets, que la plupart trouvent normal de se tourner de nombreuses fois dans la journée pour atteindre tel ou tel tiroir et y prendre un instrument ou un produit. Alors, pourquoi ne pas rationaliser vos actes et vos mouvements ? L’énergie et le temps gagnés pourraient être considérables! Zoom sur le systeme des bacs et cassettes Avantages d’un système de bacs et cassettes % Le système des bacs et cassettes réduit la confusion, améliore la vitesse et l’efficacité (le « travail devient plus facile et est donc accompli en un temps réduit » (Kilpatrick, 1979), réduit la fatigue visuelle, les efforts et le stress et il permet d’élever la qualité des traitements Gain de temps et de sécurité % Comparé au travail antérieur de l’assistante, il y aura un net gain de temps, plus de manipulations dangereuses et répétées des instruments souillés. En effet, toutes les étapes du cycle de stérilisation sont réalisées sans contact avec les instruments. Le praticien trouve devant lui sa séquence instrumentale dans l’ordre de la procédure. Il ne perd pas de temps à chercher et travaille plus confortablement. Principes % Il est très simple % d’un côté regrouper dans la cassette tous les instruments nécessaires à un acte opératoire, de l’autre regrouper dans le bac tout le consommable nécessaire au même acte. La cassette et le bac correspondant à l’acte sont placés sur les plans de travail. Tout le matériel se retrouve dans ces 2 conteneurs, évitant au praticien et à l’assistante de rechercher des instruments dans les tiroirs. Planification L’organisation des cassettes et le choix des instruments à y inclure doivent être définis selon l’ordre chronologique d’utilisation des instruments pour chaque acte. Un tel ordre dépendra de la préférence personnelle de chaque praticien. Les Cassettes Les cassettes sur le marché existent en métal ou en plastique autoclavable. Elles sont perforées ou ajourées pour permettre 10 < LE FIL DENTAIRE < N°50 < Février 2010 la stérilisation à l’autoclave. Elles contiennent tous les instruments et accessoires pour un traitement. Une cassette doit être assez grande pour contenir le nombre d’instruments nécessaire à un acte et d’une taille qui permette son insertion dans l’autoclave. n Les supports d’instruments doivent être souples pour ne pas érafler les instruments et éviter le bruit. Ils maintiennent fermement les instruments même si la cassette est secouée en position fermée. Les supports colorés en silicone permettent d’organiser votre cabinet selon le traitement et l’opérateur. Les supports métalliques peuvent provoquer des fissures prématurées des manches des instruments. n La résistance à la corrosion. Les cassettes en acier inoxydable poli par électrolyse offrent une plus grande résistance à la corrosion. Elles s’identifient par leur aspect brillant. C’est elles que nous recommandons. Les cassettes en aluminium anodisé nécessitent des soins particuliers et se corrodent prématurément en présence de détergents non compatibles. Nous déconseillons leur utilisation dans ce concept Le système complet bacs et cassettes n Il s’agit d’une amélioration du système de cassettes utilisées seules. Comme déjà indiqué, le bac, complément indispensable de la cassette est un conteneur de couleur en plastique ou en métal et qui regroupe tout le consommable nécessaire à un acte. Il comprend % les matériaux appropriés, les blocs de mélange et les rouleaux de coton. Il n’est pas nécessaire de stériliser le bac puisqu’il ne comprend aucun instrument. Les codes-couleurs L’identification des instruments par un système de code-couleur diminue le temps de recherche et de remise en place des instruments, réduisant ainsi le parcours instrumental. n Les cassettes doivent être identifiables à l’aide d’un codecouleurs. Chaque type d’acte ayant un code couleur spécifique. n Une première bague de couleur identique à celle de la cassette doit permettre d’identifier la cassette dans la quelle doit être placé chaque instrument. Ces bagues insérables autour du col des instruments sont rétractables à la chaleur. Une deuxième bague d’une couleur différente est également insérée. Elle a pour objectif d’indiquer l’emplacement de l’instrument dans la cassette même. Ces dernières bagues doivent former une diagonale pour que l’instrument soit repérable. Instruments rotatifs et d’endodontie Des séquenceurs et des clips porte-fraises avec indicateurs de couleur en téflon de la même couleur que celle de la cassette sont recommandés pour les fraises et les instruments d’endodontie. Zoom sur le travail a 4 mains Nous abordons là le dernier aspect de notre dossier sur la simplification du travail au cabinet dentaire % le travail à 4 mains. L’objectif est de permettre d’augmenter autant le confort du patient que la qualité des traitements, en réduisant non seulement le temps au fauteuil pour la plupart de traitement et mais aussi le stress et la fatigue provoqués en exécutant les procédures dentaires compliquées. Durant la phase de traitement, l’assistante est chargée d’effectuer avec habileté et efficacité les tâches suivantes : 1. Maintenir un champ opératoire clair par la rétraction des lèvres, langue et joues en maintenant le miroir efficace pour l’opérateur (pas de buée), en utilisant l’aspiration chirurgicale à haut débit (AHD) pour enlever la salive, le sang, l’eau, et les débris de la bouche du patient (qui est en position en supination). 2. Transférer efficacement les instruments et les matériaux selon les besoins du praticien. Pour satisfaire à ce double objectif, la meilleure (et déjà ancienne) méthode d’identification des positions fonctionnelles de l’équipement, du praticien et de l’assistante est celle dite « horaire ». Il suffit de visualiser un cercle au-dessus du fauteuil dentaire avec le visage du patient en son centre. Le cercle, telle cadran d’une montre, est divisé en 12 heures. Le sommet du crâne du patient indique la position à 12 heures (midi). Le cadran est divisé en quatre zones % n la zone de l’opérateur est celle où le praticien s’assoit. Pour un praticien droitier cette zone s’étend de 7h à 12h. (Cela signifie que c’est dans cette zone qu’il se déplace selon la partie de la bouche traitée.) n la zone de transfert (de 4 à 7 h) est le secteur où les instruments et les matériaux dentaires sont échangés. (Pour les équipements trans-thoraciques, l’unit est placé dans cette zone de façon à être à portée de main du chirurgien-dentiste et/ou de l’assistante.) n la zone de l’assistante (de 2 à 4 h) est une zone fixe conçue de façon à permettre à l’assistante d’être opérationnelle indépendamment du type d’unit utilisé et de la façon de travailler du praticien. L’assistante dentaire reste dans la même position indépendamment de la position de l’opérateur. n la zone statique (12 à 2 h) est l’endroit où un unit arrière ou tout équipement non intégré à un unit peut être installé (détartreur, lampe à polymériser, etc.) Les zones varient selon que l’opérateur est droitier ou gaucher. Transfert d’instruments et de matériaux Un transfert d’instruments et de matériaux souple et efficace est un effort d’équipe qui exige de la coordination, une bonne communication et une certaine pratique entre le chirurgiendentiste et l’assistante dentaire. Aussi bien le patient que toute l’équipe dentaire tirent avantage d’une séquence opératoire standardisée et normalisée. Le patient apprécie la diminution du temps passé sur le fauteuil. L’équipe dentaire améliore sa productivité avec moins de fatigue et d’effort. Les techniques discutées ci-dessous sont celles d’un chirurgien-dentiste et d’une assistante droitiers. La façon dont un instrument est tenu dans la main du chirur- gien-dentiste dépend du type d’instrument, de son usage et de l’arcade traitée. Une bonne compréhension de ces différentes prises d’instrument est un préalable essentiel à tout transfert d’instrument fluide. Les trois prises de base sont % 3 la prise stylo, dans laquelle l’instrument est tenu de la même manière qu’un stylo 3 la prise paume, dans laquelle l’instrument est tenu solidement dans la paume de la main (dite également prise marteau) 3 la prise paume-pouce, dans laquelle l’instrument est tenu dans la paume de la main. Le pouce est employé pour stabiliser et guider l’instrument Le transfert d’instrument (désigné également sous le nom d’échange d’instrument), a lieu, comme son nom l’indique, dans la zone de transfert. Les principes suivants doivent être respectés afin d’obtenir la méthode de transfert d’instruments la plus efficace % n l’assistante doit connaître la chronologie de la séquence opératoire et prévoir à quel moment un transfert d’instrument sera exigé. n le transfert d’instruments doit être accompli avec un minimum de mouvements. Ceux-ci ne doivent impliquer seulement que les doigts, le poignet, et le coude (mouvements de Classe I, II et III de la classification de Gylbreth.) n les instruments doivent être passés directement de façon à être prêts pour l’utilisation. De la sorte le chirurgien-dentiste n’a pas besoin de décaler l’instrument dans sa main avant de l’employer. Sur un plan pratique, cela signifie que l’extrémité fonctionnelle de l’instrument soit dirigée vers le bas pour les secteurs mandibulaires et vers le haut pour les secteurs maxillaires.) n les instruments avec une prise stylo sont transférés de façon que le chirurgien-dentiste puisse les recevoir sans déplacer la main du point d’appui. (Rappelons que le point d’appui sert à stabiliser le poignet et le bras de l’opérateur pendant l’utilisation d’un instrument.) n l’instrument transféré doit être placé de telle sorte que le chirurgien-dentiste puisse le recevoir sans déplacer ses yeux du champ opératoire. n l’assistante emploie généralement seulement la main gauche pour transférer des instruments. Concernant la présentation des matériaux dentaires, ils sont généralement donnés au chirurgien-dentiste dans la zone de transfert près du menton du patient. C’est souvent une question de la préférence de la part du chirurgien-dentiste. C’est celui des 2 qui peut le plus commodément voir et atteindre la préparation qui devrait placer le matériau directement dans la cavité. Cela, de ce fait, élimine des transferts inutiles. Sans prétendre faire une revue exhaustive du travail à 4 mains, l’objectif était de vous donner les principales composantes d’une interaction souple et efficace d’équipe entre le chirurgien-dentiste et l’assistante dentaire au fauteuil. A vous de jouer ! u CONTACT Groupe Edmond Binhas Claudette 5 rue de Copenhague, BP 20057, 13742 Vitrolles Cedex Tél. : 04 42 108 108 - Email : [email protected] www.lefildentaire.com > 11