Essai sur la chronologie des rituels du R.E.R. pour les grades

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Essai sur la chronologie des rituels du R.E.R. pour les grades
Essai sur la chronologie des rituels du R.E.R. pour les grades symboliques jusqu'en 1809 - 1ère partie
Écrit par P.V - Mis à jour Lundi, 29 Novembre 2010 23:07
de René DÉSAGULIERS et Roger DACHEZ
Renaissance Traditionnelle N°80 - Octobre 1989. p 286 – Tome XX
Ce cadre et dans la répartition du travail confié aux compagnons, il m’a été demandé de
comparer le rituel dit de "Crest" de 1782 pratiqué au GO avec celui dit de La triple Union de
1788.
Dans un premier temps j’ai cherché les similitudes, la coordination des textes. J’ai bien vite vu
que c’était le résultat d’une évolution issue de la réforme de Dresde de 1774, jusqu’à la
dernière révision approuvée par les frères Lyonnais du Directoire de la IIème Province
d’Auvergne, au Convent des Gaules du 25/07/1778. (RT n°80). Il y a donc une chronologie de
l’écriture de J.B. Willermoz "Eques ab Eremo" une évolution en fonction du temps et de
l’histoire, cette maçonnerie qui partant de la SOT fera le RER, et qui fera franchir à JBW et ses
amis une rupture avec la FM traditionnelle française de son époque. Une rupture avec son
esprit, ses pratiques et sa vision des grades. La rédaction des deux premiers grades fut
approuvée pour le mois d’août 1774 par le chapitre provincial d’Auvergne. Celui du grade de
maître fut également approuvé unanimement plus tard. Une série de cahiers portant le titre
D’ordre de la Stricte Observance 1775 (bibliothèque Municipale de Lyon Ms 5939) comprenant
les trois grades bleus suivi de l’Ordre Intérieur l’Écossais Vert. La source des rituels saute aux
yeux, appelons ce rituel de "Dresde 1774". Tout ne fut pas transmis aux frères et la FM
Française eut du mal à s’adapter car elle possédait une longue liste de Hauts Grades. Il ressort
de tout ça une classe symbolique, les grades bleus ; une classe intermédiaire les Hauts grades
; l’Ordre intérieur l’écossais vert, novice écuyer et chevalier. Il en reste les particularités du RER
en loge par rapport à la FM française. Les trois bougies du Vénérable et des deux surveillants
et celle du Secrétaire. Les symboles du grade "Adhuc Stat, etc." en loge de SOT. Les sept
petits pas au premier grade (associés à l’obéissance, la discrétion, la constance, la charité, la
bienfaisance, le courage et la fermeté à l’article de la mort, puis trois pas de la porte au tableau
de loge. La lumière en deux fois et la différence la plus remarquable "Sic transit gloria mundi".
Au 2ème grade le candidat fait deux fois le tour de la loge au lieu de trois fois au 1er grade. On
décèle déjà une grande volonté de coordination entre le texte et les emblèmes et toutes les
parties du rituel aux trois grades. En dehors des mots sacrés J et B constant en France au
XVIIIème siècle. Les mots de passe sont Tubalcaïn, Schibboleth et Giblim. Une autre
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caractéristique c’est les instructions morales dont le développement sera une caractéristique du
RER.
Les premières réformes
L’armature encore fruste des rituels apportés par la SOT ne put satisfaire les frères Lyonnais et
Strasbourgeois. Après la mort des frères Weiller et Hund de la SOT, JBW eut écho des
dissensions des doutes concernant l’origine Templière. JBW et les frères Lyonnais prirent
l’initiative du Convent de Lyon d’octobre 1778 qui devait consacrer le RER. Le rédaction a
débuté en 1777 peut-être 1776 les rituels sont plus détaillés et plus complets que ceux de 1775.
On y voit apparaître les circonstances de la préparation du candidat, le rôle du frère préparateur
en préliminaire. Les trois questions d’ordre sont introduites. Le déroulement de la cérémonie est
modifié aux différents grades. Au premier l’apprenti ne fait qu’une fois le tour de la loge, les sept
petits pas, de 1775, sont fait au deuxième grade, en 1778 le mots de giblim passe du grade de
maître à celui de compagnon. Enfin on constate un développement de l’explication de
l’instruction. Le tableau de loge porte à chaque grade des enceintes différentes. Les maximes
du grade sont aussi introduites à Lyon avec suppression des châtiments physiques de
vengeances. On indique également l’ouverture des travaux par le Vénérable Maître, l’épée la
pointe haute le pommeau sur la table.
Les voyages
L’apprenti fera trois voyages, les maximes concluent chacun d’eux, il gagne l’ouest par trois pas
au nord du tableau, il frappe trois coups selon la batterie de son grade.Au deuxième grade le
tableau est éclairé de six lumières disposées au centre : une devant le second surveillant, deux
devant le premier surveillant, trois au coin méridional de l’orient. Le candidat fait trois tours de
loge et reçoit la première maxime. Puis il accomplit deux tours supplémentaire soit cinq au total
et reçoit la deuxième maxime (RT N° 80 page 309). Il n’y a pas encore de troisième voyage
dans cette version
La version du Convent de Wilhemsbad. Le 15/07/1782.
Les Français qui avaient pris une part majeure lors de sa préparation, étaient décidés à faire
triompher les thèses essentielles de la réforme de Lyon. Premièrement le rejet de la filiation
templière et la généralisation de l’Ordre des CBCS dont l’organisation et les rituels avaient été
définis au Convent des Gaules. JBW assurant le Secrétariat. Les sources ont été les grades
Français rectifiés du convent de Lyon, les grades Suédois, ceux de la loge de Berlin, les
anciens rituels allemands. La controverse porta sur la constitution ternaire de l’homme au
premier grade RT N° 78. Ces rituels des trois grades sont trois cahiers de 24 pages, 9 pages,
11 pages format 21 x 33 cm qui portent le titre de "Rituel pour le Régime de la Maçonnerie
Rectifié" rédigé au Convent général de l’ordre en Août 1782. Des apports nouveaux font leur
apparition le triangle à l’orient "Tenebrae eam non comprehenderunt". L’étoile flamboyante au
deuxième grade derrière le Vble Maître à l’endroit où on plaçait le symbole du grade aux
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versions précédentes, ceux-ci trouvant leur place sur le devant du tapis de l’autel. Le Tableau a
deux modifications : le tracé de la triple enceinte disparaît, au premier grade seul le J subsiste,
le B n’étant ajouté qu’a l’ouverture du deuxième grade. Dès le premier il est précisé que les
lumières sont neuf : trois du chandelier à trois branches sur l’autel d’orient, deux pour les
Surveillants, une pour le Secrétaire et trois principales autour du tapis de loge. Ces flambeaux
gardent les dispositions fixées en 1778. On fixe pour la première fois la liste des Officiers de la
loge au nombre de huit, l’élémosinaire n’est pas mentionné. Les bijoux sont décrits.
Trois nouveautés dans la cérémonie d’ouverture :
1 : Protocole d’allumage des flambeaux en silence puis les Surveillants et le Secrétaire allument
leurs bougies.
2 : A la clôture le Vble Maître Prononce une prière qui est donnée.
3 : Le rituel de compagnon indique que ce grade doit d’abord être ouvert au premier grade.
L’ouverture par les grades inférieurs est introduite à Wilhemsbad avec des dispositions pour la
clôture des travaux. Il est précisé une simplification pour les ouvertures au grade de Maître.
Dans la préparation du candidat au grade d’apprenti on remarque l’introduction de
l’engagement préliminaire que signe le candidat avant sa réception. Les frères sur l’ordre du
Vble Maître viennent se ranger sur plusieurs rangs si le nombre l’exige autour du tapis de loge ,
de sorte que le candidat puisse exécuter les trois voyages. Le schéma de 1778 est abandonné.
La triple succession de Cherchant, Souffrant et Persévérant se rapporte aux trois voyages.
Désormais le candidat fera trois grands pas en équerre sur le tapis et pour rejoindre l’orient
pour prêter ses obligations.
Au deuxième grade le candidat est supposé accomplir cinq voyages il s’arrête après les trois
premiers. Il reçoit les deux précédentes maximes de 1778 et une nouvelle. C’est alors qu’il est
dispensé des deux autres voyages. Il montera trois marches plus deux autres. Le candidat ne
jettera les métaux que dans les versions suivantes.
L’après Wilhemsbad
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En 1810 JBW confirme dans une lettre à Charles de Hesse Cassel que les textes adoptés à
Wilhemsbad ne sont qu’une esquisse. Qu’une commission spéciale des Frères de Bourgogne
et d’Auvergne connus comme les plus instruits y avait été nommée , car la brièveté du temps
n’a pas permis de tout rédiger. Un frère fut chargé de mener ces modifications. Une lettre
prouve que les frères de Bourgogne offraient à ceux d’Auvergne de se charger de l’ensemble
de l’ouvrage. La rédaction définitive de JBW ayant était adoptée par les trois provinces
françaises et celles d’Italie fin 1786, fut présentée au Grand Maître Général qui donna son
approbation en 1787 , afin d’être publié dans les chapitres de France. Une fois de plus les
rectifications furent progressives de 1783 à 1788. En 1785 Phaleg remplace Tubalcaïn. Les
rituels sont presque définitifs en 1786 : attesté par une nouvelle lettre de JBW. Rituel à l’usage
de la R. L. L’Humanité à l’Orient de Crest (Archives départementales de la Drôme). Grades
d’Apprenti : 15/12/1785. Grade de Compagnon : 16/10/1786. Grade de Maître : 16/04/1787.
Ces dates sont intéressantes, car elles prouvent que la loge de Crest ne possédait pas les
nouvelles versions en 1785. Une version copiée à Crest, certifiée conforme en 1788 garde
Tubalcaïn au lieu de Phaleg.
Le Rituel de la Triple Union à l’Orient de Marseille.
Son premier rituel date de cette époque, le mot de passe Tubalcaïn permet de le situer sans
aucun doute. Il fut ensuite barré et précisé Phaleg. Dans l’ensemble les versions de 1783 à
1788 ne sont que le développement de celles de Wilhemsbad, avec des développements
protocolaires des visiteurs, de la place des dignitaires selon leurs rangs et leurs grades. Ils
précisent que la loge à bien neuf Officiers, des détails minimes sont modifiés dans les bijoux,
Les fonctions du frère préparateur sont encore détaillées. Lors de l’ouverture la prière est
conservée, le texte de la prière de clôture est substitué. Au 2ème grade, l’illumination de l’étoile
se fait en trois temps. Dernière révision par JBW en 1787-1788 cote Ms 5871(33) Bibliothèque
municipale de Lyon, BNF Ms4 18 certifié conforme de la main de JBW et très précise. Les
révisions sont vérifiables jusqu’en 1788. Il semble que ces rituels datés sont les plus vieux
connus. Ils mettent en place les dispositions remises à la Loge La Triple Union de Marseille en
1802 comme les seuls et les plus complets. La TU à l’orient de Marseille fondé en 1782, a été
installée en 1783 sous l’obédience du GO de France. Elle a été Rectifié en 1784 par le
Directoire Écossais d’Auvergne. Elle fut suspendue en 1788 et repris ses travaux en1801. Dans
le souci de régulariser les activités de la Loge le Vble Maître Achard et les Frères se tournèrent
vers la seule autorité vivante au RER en France JBW, Chancelier de la Province d’Auvergne.
Le BAF Taxil vint à Lyon le 01/09/1802 chez Willermoz pour recopier les rituels confirmés par
celui-ci. Un courrier de remerciement du Vble confirme leur retour et ses engagements vis à vis
du Chancelier. Ces rituels sont les définitifs de 1788 : c’est pourquoi on appelle les rituels de La
TU de 1802 "Rituel de 1788.Ceux copiés par le BAF Taxil sont les plus complets que nous
possédons aujourd’hui. Ces textes sont ceux conseillés par JBW après la révolution de 1789
aux Loges La bienfaisance à l’orient d’Aix et Au centre des Amis à l’orient de Paris.
Les modifications importantes se rapportent au Tableau de Loge :
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JBW nous dit "J’y ai ajouté l’équerre le niveau et le perpendiculaire qui n’y étaient pas". La
préparation du candidat s’est vu étoffée au carton des trois questions, deux tableaux y sont
décrits en plus dans le rituel de la TU. La grande différence porte sur l’épreuve des trois
éléments lors des voyages : le feu, l’eau et la terre. Qui ne sont pas dans les versions de 1783
à 1788. La deuxième différence porte sur les emblèmes "La Justice et La Clémence". La
troisième et une confirmation que le Candidat sera soulevé et transporté vers l’autel d’Orient.
Au deuxième grade "la Tempérance" est présenté au Candidat lorsqu’il est parvenu à la
cinquième marche de l’escalier du Temple. Le Candidat rejette ses métaux confirmés par le
2ème Surv. Dans le rituel aux termes des trois premiers voyages.
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