Du 6 au 11 mars, la femme sera l`avenir de la ville

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Du 6 au 11 mars, la femme sera l`avenir de la ville
• Département - Aisne
Du 6 au 11 mars, la femme sera l'avenir de la
ville
Mars, un mois masculin ; le 8, journée de la femme et du 6 au 11, la semaine de la
femme. La ville et le lycée Jean-de-La-Fontaine organisent une foule de manifestations.
Car les discriminations « ne se font pas qu'ailleurs ».
« FEMMES, femmes, femmes... » chantait Serge Lama. « Vous
les femmes... » susurrait Julio Iglesias. Que d'amour ! Pourquoi,
alors, organiser une semaine internationale de la femme ?
La vie n'est-elle pas si rose ? Les droits de la femme qui ne sont
pas respectés, la violence, les mutilations sexuelles, « ce n'est
pas qu'ailleurs » soulignent les organisateurs de la semaine de
la femme à Château-Thierry.
La Ville et le lycée Jean-de-La-Fontaine réitèrent l'opération,
cette année en partenariat. « Il existait déjà des actions qui
fonctionnaient bien les années précédentes », souligne
Moustafa Benzidane, adjoint délégué à la vie démocratique.
Comme le lycée Jean-de-La-Fontaine organisait aussi des
La semaine internationale de la
actions, « nous avons donc décidé de faire une programmation
femme se déroulera du 6 au
commune ». Dans l'établissement, des opérations sont
11 mars. Elle sera
consacrées à la journée de la femme depuis trois ans.
organisée par la ville et le
lycée Jean-de-La-Fontaine.
Cette année, sous l'impulsion d'Éric Gommé, le proviseur, elles
prendront la dimension d'un projet culturel fédérateur qui
englobera d'autres établissements scolaires de la ville. 1.200
élèves y participeront.
Régression
Du 6 au 10 mars, se déroulera donc le festival scolaire du film autour de la condition de la femme,
intitulé « Genre. humaine ! » « Nous n'avons pas fait de faute d'orthographe », précise Lucette Prior,
proviseure-adjointe du lycée. « L'historique du projet remonte à trois ans », signale Laurence
Barthélémy, professeure en secrétariat : « On s'est aperçu qu'il y avait des tensions entre garçons et
filles. Ce n'est pas quelque chose de nouveau mais cela venait particulièrement sur la scène à ce
moment-là avec des faits divers, comme les viols collectifs, relayés par les médias ».
Pour elle, comme pour Marie-Ange Layer, professeure d'histoire-géographie qui l'a rejointe dans ce
projet, « on vit une régression dramatique de la condition féminine, qui ne touche pas que les cités ».
« La pute »
Laurence Barthélémy se souvient d'un débat qu'elle avait organisé au lycée avec l'intervention de
membres de l'association « Ni putes ni soumises ». Les filles n'avaient pas laissé leur part au chat,
dans le mauvais sens du terme : « L'une d'elles avait dit : celles qui portent des minijupes sont des
salopes ». Un garçon s'était vanté d'appeler sa petite copine : « la pute ». Dans les sections
générales, « la discrimination envers les filles se fait peut-être de façon plus subtile, témoigne la
professeure d'histoire géo, mais elle existe dans tous les milieux sociaux ». Tout comme la violence
conjugale.
Projection de films, de documentaires, expositions, débats : « Le but n'est pas de faire pleurer sur le
sort des femmes et l'intérêt est de passer par des classes entières composées de garçons et de
filles ».
Le droit de la femme, enfin, « c'est aussi la maîtrise de son corps, sa connaissance physiologique et
celle de la contraception », réaffirme Bernadette Bourdat, responsable du centre de planification à
l'hôpital où une exposition se tiendra sur ce thème.
La contraception, une évidence qui n'en est pas une quand on apprend qu'une Castelle de 16 ans a
déjà subi sept avortements.
Ludivine Bleuzé