Les personnes âgées et la nutrition

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Les personnes âgées et la nutrition
! Les personnes âgées et la nutrition :
le capital santé préservé grâce à une alimentation saine
et équilibrée "
Certaines modifications physiologiques liées au vieillissement - la sensation de satiété s’installe
plus rapidement, la perception de la soif, du goût et des odeurs s’émoussent - influent de
manière négative sur l’alimentation des personnes âgées. La perte d’intérêt pour la nourriture
peut amener à une alimentation déséquilibrée ou trop pauvre, ce qui est dangereux, car ils sont
particulièrement vulnérables aux carences. C’est donc une erreur de considérer qu’en
vieillissant il faut manger moins. En revanche, il est important de manger mieux. Le pain revêt
une place d’importance dans le maintien de cette bonne alimentation.
!Mieux manger : un acte quotidien de prévention
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Lutter contre la déshydratation et le manque d’appétit
Si le manque d’appétit s’installe naturellement avec l’âge, il en va de même pour la soif dont la
perception peut parfois diminuer dangereusement. Il faut donc proposer des boissons plusieurs fois par
jour à une personne âgée.
Avec l'âge, l'altération du goût, les problèmes de dentition, les modifications hormonales et les
troubles intestinaux peuvent perturber les habitudes alimentaires et favoriser la consommation
d'aliments moins équilibrés. Par ailleurs, la faible pratique ou l'absence d'activité physique et le
manque d'envie de cuisiner lorsque l'on vit seul peuvent attirer une personne âgée vers les plats
préparés qui ne sont pas toujours à la hauteur d'un équilibre alimentaire.
Pourtant l'équilibre alimentaire est indispensable dans la prévention de certaines maladies liées
à l'âge tels que l'ostéoporose, les troubles cardiovasculaires, la baisse des défenses immunitaires, les
troubles articulaires, la cataracte ou les cancers.
Il est donc fondamental d'adopter une alimentation équilibrée adaptée à son âge, à son mode de vie et
de privilégier la consommation de certains aliments.
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Eviter la dénutrition
La dénutrition est un trouble de la nutrition dans lequel l'élimination est plus importante que
l'assimilation (absorption). De nombreuses personnes âgées sont menacées par cette maladie. Une
personne âgée sur deux admise à l’hôpital est victime d’une dénutrition modérée à sévère.
Quelles conséquences à cette dénutrition ? Elle provoque bien sûr un amaigrissement et une fatigue.
Puis des faiblesses musculaires apparaissent, à l’origine de chutes. Enfin, cela provoque une baisse du
système immunitaire, des difficultés de cicatrisations, voire des troubles psychologiques. Le risque à
moyen terme est la mort. Il est donc essentiel de dépister, dès le début, les troubles de l’appétit chez
les personnes âgées. De nombreuses maladies peuvent aussi avoir pour conséquence une moins
bonne alimentation. On citera notamment Alzheimer ou Parkinson, mais aussi les cancers et les
insuffisances rénales ou pulmonaires.
Observatoire du pain
Point sur le pain et les seniors
!Manger mieux pour vieillir mieux : des besoins nutritionnels glucidiques
Quelques repères pour éviter les troubles : une personne âgée doit consommer entre 1800 et 2100
kcal par jour. Sans oublier de boire 1,5 litres d’eau. Pour atteindre une alimentation équilibrée telle
qu’elle est définie par les apports nutritionnels conseillés et par le Programme National Nutrition-Santé,
la consommation glucidique des personnes âgées doit se répartir de la façon suivante
Femmes de 60 à 75 ans
Hommes de 60 à 75 ans
Apports énergétiques quotidien
conseillé (activité physique
moyenne)
Minimum 1 875 kcal
Minimum 2 355 kcal
Apports de glucides totaux
conseillés par jour
235 à 260 g
295 à 325 g
Apports de glucides complexes
conseillés par jour
155 à 175 g
135 à 215 g
Cependant, les données de l’enquête CCAF 2004 montrent que les seniors présentent des apports
énergétiques, protéiques, lipidiques, glucidiques et calciques moindres par rapport à ceux des
25-49 ans (2125 kcal. vs 2298 kcal.) alors qu’ils devraient représenter des apports supérieurs selon
les recommandations officielles. On constate ainsi une carence en apports glucidiques dans
l’alimentation des seniors : ceux–ci ne consomment en moyenne que 227,7 g de glucides par jour
alors que le PNNS recommande une consommation de glucides minimum de 235 g. En revanche, leur
balance macro nutritionnelle est comparable à celle des plus jeunes.
Observatoire du pain
Point sur le pain et les seniors
! Le pain : une solution simple pour le maintien des ressources énergétiques des personnes
âgées
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La consommation actuelle de pain
Une enquête de l’Inra1 (Institut national de recherche agronomique) effectuée en 2001 indique que
l’alimentation des personnes de plus de 60 ans se compose essentiellement de produits frais, en
particulier, pain, légumes et fruits, viandes et produits laitiers. Par ailleurs, la dernière étude du Crédoc,
CCAF 2004 confirme que les personnes de plus de 50 ans consomment 25 % de pain en plus que
les 25-49 ans2.
Alors que les personnes âgées présentent certaines carences en apports glucidiques, une
consommation de pain respectant les recommandations nutritionnelles peut constituer une réponse
simple et pratique. En effet, le pain constitue le seul féculent ne nécessitant aucune préparation, et il est
composé de moins de 1 % de lipides.
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Le pain : une solution simple et équilibrée
Composée à 58 % de glucides pour 100 g, et essentiellement de glucides complexes, la baguette de
tradition française contribue aux apports énergétiques journaliers. Alors que la population âgée a
une carence en apports glucidiques, une meilleure consommation de pain pourrait aider à combler ces
carences tout en offrant une alimentation équilibrée.
Par son effet satiétogène, dû à son fort contenu en glucides complexes, son index glycémique modéré,
son apport en fibres et sa faible teneur en lipides (de 1 à 1,8% selon le type de pain), le pain permet
au contraire d’aider à la perte de poids ou de le réguler. Alors que les personnes âgées sont
confrontées à des risques de surpoids, il ne doit pas être banni de leur régime quotidien.
Service de presse de l’Observatoire du pain
Ligne de presse – Tél : 01 44 88 88 25
[email protected]
Ojard S, Lhuissier A (2001) Monotonie ou diversité de l’alimentation : les effets du vieillissement. INRA
CCAF 2004 : Consommation et comportements alimentaires des Français, volet INCA (CREDOC)
3 RJ Kaplan « Cognitive performance is associated with glucose regulation in healthy elderly persons and can be enhanced with glucosse and dietary
carbohydrates. » Am J Clin Nutr 72 :85-36, 2000
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Observatoire du pain
Point sur le pain et les seniors
© Observatoire du pain – 05/01/07
La consommation de pain participe à l’amélioration des performances cognitives. Les besoins
énergétiques du cerveau sont presque exclusivement assurés par la dégradation aérobie de glucose.
Bien que représentant seulement 2 % du poids du corps, le cerveau utilise environ 20 % de l’énergie
totale au repos. Le stockage énergétique cérébral est extrêmement pauvre et ne permet qu’une
autonomie de dix minutes. Une étude de Kaplan et coll3 réalisée chez des personnes âgées a démontré
que les performances cognitives s'amélioraient après consommation de 50 g de glucides sous la
forme d’une boisson sucrée, de pommes de terre ou d’orge, avec un bénéfice plus important
pour les aliments à IG faible. En ce sens, le pain peut constituer une source d’énergie
particulièrement adaptée aux besoins énergétiques du cerveau.

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