plaquette cine lycéens printemps 2015

Transcription

plaquette cine lycéens printemps 2015
FESTIVAL
DE CINÉMA
19E ÉDITION
PROPOSITIONS POUR LES LYCÉES
WWW.ATMOSPHERES53.ORG
PRINTEMPS 2015
REFLETS DU CINÉMA JAPONAIS
Still the Water de Naomi Kawase
LES OBJECTIFS
L’objectif principal du festival Reflets du cinéma est de faire découvrir au public mayennais des
cinématographies étrangères et/ou différentes au travers d’une cinquantaine de courts et longs
métrages récents. La programmation se veut ainsi le plus possible le reflet de la cinématographie d’un
pays ou de l’ensemble cinématographique choisi, sans jamais transiger avec l'exigence de qualité.
LA PROGRAMMATION
La programmation s'articule principalement autour de films récents, présentés en version originale
sous-titrée en français. Ces films sont pour la plupart inédits en Mayenne ou présentés en avantpremière. Ils sont souvent accompagnés de rencontres avec des invités ou d'introduction par l'équipe
d'Atmosphères 53. Chaque année, figurent également dans la programmation des conférences, des
expositions, des spectacles...
REFLETS DU CINÉMA JAPONAIS
L'Histoire du cinéma japonais est d'une richesse et d'une diversité impressionnante. L'aventure a
commencé très tôt puisque les frères Lumière ont exporté le cinéma au Japon en 1896, un an après
sa naissance en France. Son développement a été très rapide malgré le terrible tremblement de terre
qui a mis à terre les studios en 1923. La reconnaissance internationale sera assez tardive et il faudra
attendre les années 50 et même les années 60 pour que des auteurs comme Yasujiro Ozu, Kenji
Mizoguchi, Mikio Naruse et bien entendu Akira Kurosawa (Lion d'or pour Rashômon au Festival de
Venise en 1951) soient découverts par les cinéphiles en France.
Cette histoire, le festival en rendra compte car les sujets (la nature, les catastrophes, la famille, etc)
de ces films anciens dialoguent fortement avec ceux des nombreux réalisateurs talentueux (Naomi
Kawase, Kiyoshi Kurosawa, Aoyama Shinji, Nobuhiro Suwa, Hirokazu Kore-eda, etc) qui ont émergé
dans les années 90 grâce au génial producteur Takenori Sento. Ils seront au cœur de la
programmation car ils continuent d'occuper le devant de la scène en continuant de faire preuve de
créativité. Enfin, nous rendrons compte des premiers pas de jeunes auteurs (Ayumi Sakamoto,
Katsuya Tomita, Koji Fukada, Kazuhiro Soda, tec) susceptibles de constituer une relève
passionnante.
FESTIVAL DE CINÉMA | 19E ÉDITION
DU 17 AU 31 MARS 2015
Formulaire en ligne : http://fs11.formsite.com/atmospheres53/printemps2015/index.html
3.50€ par élève, gratuit pour les accompagnateurs.
STILL THE WATER DE NAOMI KAWASE
Japon / 2014 / 2h / VO / Fiction
S
ur la belle île d’Amami (à plus de 300 km au sud des îles principales du Japon), la mère
de la jeune Kyoko, 16 ans, va bientôt mourir. Son ami Kaito, qui l’accompagne, souffre
en silence de la séparation de ses parents. Confrontés à l’absurdité de la mort et à la
naissance de l’amour, les deux adolescents s’interrogent sur le sens de la vie.
Comme dans Suzaku (Caméra d’or 1997), La Forêt de Mogari (Grand Prix 2007) ou Hanezu,
l’esprit des montagnes (2011), Naomi Kawase interroge les rapports entre l’homme et la nature : grandiose omniprésence, ici, de la luxuriante végétation subtropicale, du ciel et du vent,
et surtout de la mer, une nature à la fois accueillante et menaçante, puissante et fragile, que
les habitants d’Amami vénèrent, entretenant avec elle un rapport mystique, à l’image d’Isa, la
mère de Kyoko, qui est chamane et se situe « sur le seuil entre les humains et les dieux » -,
une nature dont les dieux assurent le lien entre la vie et la mort…
Ce film d’apprentissage et de transmission trouve son origine intime dans le décès en 2013 de
la mère adoptive de la réalisatrice, et dans sa découverte, lors d’un voyage effectué avec elle
et sa mère biologique, que ses ancêtres étaient originaires de l’île d’Amami. Sans doute plus
limpide (mais avec une part conservée de mystère) et plus directement accessible que ses
précédents films, Still The Water bouleverse par la beauté de ses images - paysages, éléments, corps et visages, chorégraphies sous-marines -, par les émotions, la sagesse et la générosité de ses personnages -, par la joyeuse gravité des chants traditionnels accompagnant
la mort.
• Mots clés : Adolescence | Cycles de la vie : vie, mort, amour | Parcours de personnages | Famille, divorce | Nature, force des éléments | Insularité | Chamanisme
• Ressources : Dossier de presse | DVD (A partir du 03/02/2015)
• Fiche film Atmosphères 53 – liens vers autres sites depuis la colonne de droite :
http://atmospheres53.org/film.php?f=2181
RASHÔMON DE AKIRA KUROSAWA
Japon / 1950 / 1h30 / VO / Fiction
X
Ie siècle, période de troubles et de guerres civiles. Sous le portique en ruine de Rasho
("Rashômon"), deux hommes, s'abritent de la pluie diluvienne. Ils viennent de témoigner dans un procès et cherchent à connaître la fin de l’histoire. "Je n'y comprends
rien, rien du tout" dit le premier, un bûcheron, alors que l'autre, un bonze, le regarde compréhensif. Un passant vient les rejoindre et le bonze lui raconte que lui et le bûcheron ont été témoins d'un évènement qui les fait encore frissonner. Le passant qui se méfie des discours
sentencieux du bonze demande au bûcheron de raconter ce qui s'est passé : ce dernier
donne une nouvelle version de l’affaire car, au procès, il a sciemment caché des choses pour
ne pas avoir à avouer le vol d’un poignard de grande valeur…
« Lion d'or à Venise et Oscar du meilleur film étranger, ce Rashômon (1950) est le film qui a
fait connaître le grand Akira Kurosawa en Occident et découvrir tout un pan du cinéma japonais. Jeux d'ombre et de lumière scintillante à travers les frondaisons, amples mouvements de
caméra, multiplicité des points de vue : la mise en scène reste d'une modernité très baroque.
Plongée dans la nature luxuriante autant que dans les méandres de l'âme humaine, le récit
évolue parfois aux franges du songe, de la hantise. Le monde ici exploré est un désordre barbare, où la foi dans l'humanité persiste malgré tout. » ( Jacques Morice—Télérama)
• Mots clés : Justice | Procès | Vérité | Société japonaise | Moyen-Âge
• Source : DVD
• Internet : http://www.cineclubdecaen.com
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PLUIE NOIRE DE SHOHEI IMAMURA
Japon / 1989 / 2h05 / VO / Fiction
U
n éclair aveuglant éclate dans le ciel d'Hiroshima ce 6 août 1945 : la première bombe
atomique dévaste l'archipel japonais. La douée et belle Yasuko, qui rejoint en ferryboat la résidence de ses oncle et tante Shigematsu et Shîgeko Shizuma, voit sa vareuse claire se couvrir de taches sombres : la « pluie noire » grasse, collante et radioactive.
Sa première réaction est de la nettoyer, mais elle comprend vite que le malheur vient de
s'abattre : à terre, la ville n'est plus qu'un amas de ruines fumantes d'où des corps disloqués
émergent ça et là. Cinq ans plus tard, Yasuko vit à la campagne, loin de ses parents, avec
Shigematsu et Shigeko. Chacun, à commencer par l'oncle, ressent peu à peu les effets de la
contamination. De nombreux prétendants convoitent la jeune fille, mais le bruit court qu'elle
était présente sur les lieux de la tragédie au moment de l'explosion, faisant régulièrement
échouer les projets de mariage. Tandis qu'elle voit mourir les uns après les autres, rongés par
le même mal, les amis de sa famille, puis sa tante et son oncle, Yasuko se lie d'amitié avec un
voisin, Yuichi, traumatisé, lui, directement par les combats. Suivant le précepte énoncé par
Shigematsu, pour qui « mieux vaut une paix avec des injustices qu'une guerre juste », Yasuko
se résigne à l'injustice qui s'est abattue sur ses épaules et qui ressemble fort à une malédiction.
« Pluie Noire est l’histoire de ce monde japonais rural qui a survécu à la bombe atomique
comme à un de ces impondérables de la vie paysanne, sans ciller ni même bouleverser le
rythme immuable de ses traditions séculaires. Pluie Noire est l’histoire d’une société qui disparaît, se transforme sans que jamais les êtres du film ne s’en rendent compte. C’est surtout
l’histoire d’un corps féminin et de son indiscernable mystère. » (Romain Carlioz—Objectif Cinéma)
• Mots clés : Hiroshima | Société | Nucléaire | Femme, parcours de personnages,
vivre après la catastrophe
• Ressource : DVD
• Internet : http://www.cinemalefrance.com
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DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA PORTE
DE LAURENCE THRUSH
USA / 2014 / 1h50 / Fiction (en japonais STF)
H
iroshi vit dans une banlieue de Tokyo avec ses parents et son jeune frère. Un soir, à
son retour de l’école, il s’enferme dans sa chambre et pendant deux ans refusera d’en
sortir et d’y laisser entrer qui que ce soit. Cette histoire se base sur le phénomène japonais des hikikomori, qui affecterait plus d’un million de jeunes japonais.
Le film traite d'un phénomène de plus en plus répandu qui touche essentiellement le Japon :
l'hikikomori, qui concernerait environ 1 million de jeunes. Parfois traduit de façon approximative par "retrait de la vie sociale", "hikikomori" désigne un état d'anomie qui semble de nos
jours affecter un nombre croissant de jeunes Japonais [par extension, le terme peut aussi désigner les personnes atteintes de ce trouble]. Coupés du monde, ces adolescents s'enferment
dans leur chambre et refusent tout contact avec l'extérieur. Ils vivent en décalé, dormant tout
le jour et passant la nuit à regarder la télévision ou à jouer aux jeux vidéo. Certains possèdent
un ordinateur ou un téléphone portable, et la plupart ont peu ou pas d'amis. Cet état dépressif
peut se prolonger des mois, voire dans certains cas extrêmes, des années. La majorité des
hikikomoris vivent en périphérie des grandes villes, et les trois quarts sont des garçons, en
général des aînés.
• Mots clés : Adolescence | Société | Education | Hikikomori (retrait de la vie sociale) | Parcours de personnages
• Ressource : DVD
• Site Internet : http://www.eddistribution.com
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TEL PÈRE , TEL FILS
DE HIROKAZU KORE-EDA
Japon / 2013 / 2h / VO/ Fiction
R
yoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, entend former son fils, Keita, aux valeurs qui sont les siennes, celles du travail sans relâche, de la compétition et
de la performance, seules capables d'assurer son avenir. Cependant, Keita déçoit son
père en n'étant pas vraiment à la hauteur de ses attentes. Et, lorsque la maternité de l'hôpital
où est né Keita lui apprend qu'une infirmière malveillante a échangé deux nourrissons, et que
Keita n'est donc pas son « vrai » fils, une de ses premières réactions consiste à déclarer que
cela explique beaucoup de choses... Ryoata est en effet persuadé qu'un fils ne peut pas avoir
un caractère différent de celui de son père.
Si le film de Hirokazu Kore-eda (I Wish—Nos vœux secrets, Nobody Knows) fonctionne selon
un schéma binaire (l'opposition entre une famille riche et une famille modeste, des modes de
vie opposés, etc) il réussit à ne jamais tomber dans la caricature et évite heureusement de
céder à des procédés comiques qui auraient été faciles. Non, l'affaire est sérieuse et vise à
interroger dans son ensemble une société, et même plus encore, une culture, celle du Japon
d'aujourd'hui, du modèle qui a fait sa réussite, principalement économique, en oubliant au
passage un certain nombre de valeurs essentielles comme la nécessité impérative de se réjouir du monde, de la nature, du plaisir à être ensemble, à jouer. Un enjeu essentiel quand
une société continue de transmettre aux enfants des valeurs issues d'un monde qui s'effondre
petit à petit. Un film magnifique.
• Mots clés : Enfance | Famille | Société | Filiation, liens père-fils | Mode de vie /
choix et déterminisme social | Parcours de personnages
• Ressource : DVD
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LE VOYAGE DE CHIHIRO
DE HAYAO MIYAZAKI
Japon / 2001 / 2h05 / VO / Animation
C
hihiro, une fillette de 10 ans, est en route avec ses parents vers sa nouvelle demeure.
A un embranchement, la famille ne sait plus où aller. Le père décide de prendre à gauche et tous se retrouvent dans un village abandonné mais dont les restaurants proposent des mets raffinés. Les parents de Chirico ne peuvent résister à l'appel des senteurs exquises, tandis que l'enfant, inquiète, préfère visiter les lieux. A son retour, Chirico découvre
que ses parents se sont transformés en cochons. Prise de panique, elle s'enfuit…
Elle se retrouve alors projetée et prisonnière d'un monde merveilleux : un établissement de
bains gigantesque au sein duquel un nombre impressionnant de Dieux (au Japon on croit que
les Dieux sont partout) viennent se relaxer. Comme le monstre sans visage qui représente le
Japon contemporain et tente de convaincre les gens que l'argent ne rend pas heureux. Chihiro lui ouvrira la porte de la maison de bains dont il semble exclu. Il y a aussi le monstre pourri
qui porte le message de l'écologie. Tous les monstres sont ainsi des métaphores et enrichissent le film. Enfin, l'établissement est dirigé d'une main de fer par la sorcière Yubaha dont le
seul but est d'accumuler les profits. Chihiro, pour survivre, devra travailler pour elle. Heureusement, Chihiro trouve un allié de taille, l'énigmatique Haku, seul à pouvoir l'aider à quitter ce
monde…
• Mots clés : Enfance | Fantômes | Légendes | Gastronomie | Parcours de personnages
• Ressource : Dossiers pédagogiques, DVD
• Fiche film Atmosphères 53 – liens vers autres sites depuis la colonne de droite :
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HIROSHIMA MON AMOUR
DE ALAIN RESNAIS
France / 1959 / 1h35 / VO / Fiction
A
oût 1957. Elle est à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. C'est dans ce cadre
qu'Elle, française, et Lui, japonais, se sont rencontrés. Ils s'aiment. Elle doit rentrer en
France mais Lui ne veut pas qu'ils se quittent. Ils n'ont plus qu'une journée devant eux.
Il lui parle d'Hiroshima, Elle lui raconte le soldat allemand qu'elle a aimé, son premier amour, à
Nevers à la fin de la guerre et qui a été tué.
Hiroshima, mon amour est le premier long métrage d'Alain Resnais et a été écrit par Marguerite Duras. L'amour peut-il être plus fort que la guerre ? Lui a peur d'oublier Hiroshima et lui dit
tout le temps « tu n'as rien vu à Hiroshima ». Elle a peur d'oublier l'amour, son premier amour.
Japonais, Il lui rappelle cet homme, allemand, aimé passionnément à Nevers pendant la
guerre. Peur de le perdre à nouveau, peur d'aimer l'autre au travers de lui mais aussi peur
d'oublier l'autre pour lui. De part et d'autre les sentiments sont confus et cela est particulièrement bien rendu par les dialogues écrits par Marguerite Duras. Il y a aussi une séquence musicale qui revient tout le temps et qui ne nous quitte plus tant elle habite le film et cette histoire
d'amour atemporelle. Emmanuelle Riva, enfin, qui interprète Elle dans le film, sa voix, douce,
raconte la douleur passée, la perception de la catastrophe apocalyptique d'Hiroshima et ses
peurs de l'avenir. Un film magnifique.
• Mots clés : Hiroshima | Amour | Guerre 39-45 | Le Japon et la France pendant et
après la Guerre | Littérature et cinéma | Parcours de personnages
• Ressource : DVD | Dossier pédagogique
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