ELEVEURS 6/12/2006 BORDEAUX La visite d`élevage

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ELEVEURS 6/12/2006 BORDEAUX La visite d`élevage
JOURNÉES AFVAC -ELEVEURS
6/12/2006 BORDEAUX
La visite d’élevage
Grégory Casseleux
Royal Canin – 650 avenue de la petite Camargue – BP04 – 30 470 Aimargues
Résumé du texte de la conférence : parution avec l'accord des organisteurs de la journée
par Ch Pochez
La notion d’élevage de Carnivores domestiques, définie selon la loi du 06 janvier 1999,
correspond à l’action de détenir des femelles reproductrices (chattes, chiennes, furettes) et
de vendre plus d’une portée par an.
Si la notion réglementaire d’élevage félin a bien une utilité pratique pour près de 3 000
éleveurs au sens de la loi du 06 janvier 1999 (certificat de capacité, déclaration des
bâtiments aux services vétérinaires…), la notion d’élevage en tant que bâtiment est plus de
l’ordre de l’imaginatif. En effet, 90 % des éleveurs félins fonctionnent, actuellement, sur le
type « familial », sans structure dédiée d’après le rapport ministériel rédigé par les Drs
Fontbonne et Legeay. La visite d’élevage se résume-t-elle à une visite de la maison de
l’éleveur.
* Bilan autour de l’implication des vétérinaires autour de la felinotechnie
La visite d’élevage est un acte peu pratiqué en clientèle quotidienne par les vétérinaires
praticiens.
Cette faible implication sur le terrain peut être liée à différents facteurs :
l’abord de la pathologie de groupe est insuffisant dans le cursus général des études
vétérinaires (75 % des vétérinaires praticiens l’estiment inadaptée) ;
les demandes des éleveurs félins diffèrent souvent des demandes du particulier (abord de la
médecine plus préventive que curative, abord de la pathologie de la reproduction et de la
néonatalogie, demande de confirmation d’informations récoltées sur Internet, notamment
via les forums de discussion…)
une partie non négligeable des éleveurs félins se dirigeraient préférentiellement vers des
cliniques « félines » s’ils le pouvaient.
* Les différents types de visite
Le vétérinaire praticien peut être amené à intervenir à différents moments de la vie de
l’élevage.
** La visite de pré-installation
Cette visite doit servir à conseiller l’éleveur dans la conception de son élevage. Même si
l’élevage se déroule à la maison, cela ne doit pas outrepasser les règles élémentaires de
conception de locaux d’élevage.
La sectorisation fait partie de ces règles fondamentales. N’oublions pas que le chat, à
l’origine « chasseur solitaire » vit rarement en collectivité dans son milieu naturel. Ainsi, les
principaux agents infectieux du chat se sont adaptés à ce mode de vie, incluant, le plus
souvent, dans leur pathogénie des phases de latence ou d’excrétion asymptomatique et
chronique. Ces particularités permettent à ces agents pathogènes de se transmettre dans le
milieu naturel lors des brèves périodes de rencontres (luttes territoriales, coït).
La sectorisation doit prendre en compte ce phénomène. Elle consiste à concevoir la
collectivité comme des petits groupes d’individus séparés en fonction de leur statut
physiologique et de leur sensibilité aux maladies infectieuses :
adultes en groupes de 4 – 5 individus ;
chatons et chattes dans un lieu isolé des autres adultes (chambre à coucher…) ;
chats malades isolés des autres individus
(l’infirmerie est le seul bâtiment légalement obligatoire) ;
chats nouvellement achetés isolés des autres individus le temps de réaliser les tests
définis avec le vétérinaire traitant (FIV, FeLV, coproscopie parasitaire…)
Une fois sectorisé, pour limiter les risques de transmission indirecte (via les semelles de
chaussures ou les vêtements), il est possible d’adapter le principe de la marche en avant à la
chatterie. Ce principe consiste à se déplacer des secteurs les plus sensibles (maternité) aux
secteurs les plus à risques (infirmerie, quarantaine). Il est souvent difficilement applicable
dans les « élevages à la maison », mais peut être adapté.
Le vétérinaire peut également conseiller l’éleveur dans les choix des matériaux à appliquer
au sein de la chatterie (éviter le bois, les moquettes difficilement assainissables). Il pourra
d’ors et déjà aborder le choix des nettoyants et désinfectants en fonction des priorités
exprimées par l’éleveur.
** Visite prophylactique
La visite d’élevage peut être couplée avec une identification ou une vaccination. Elle permet
à l’éleveur de ne pas se déplacer avec une portée en période critique au sein d’une structure
potentiellement contaminée.
Cette pratique assez développée en élevage canin, notamment pour les grandes structures
permet de répondre au mieux aux attentes des éleveurs. Le vétérinaire n’aura qu’à enfiler
des sur chaussures afin d’éviter le transport passif éventuel de formes de résistance
d’agents infectieux.
** Visite « pompier »
La visite « pompier » fait suite à l’apparition d’une maladie d’allure contagieuse non
jugulée. La visite d’élevage n’est pas un outil diagnostique important. Elle permet malgré
tout de placer un contexte épidémiologique (concentration d’animaux, règles d’hygiène
appliquées…) autour d’une affection diagnostiquée à la clinique. Ce contexte permet de
réévaluer les stratégies prophylactiques et thérapeutiques.
Pour certaines affections, cette visite peut être couplée à des prélèvements d’environnement
afin de contrôler l’efficacité d’un traitement (boîtes de contact dans le cadre des
dermatophytoses (teignes), coproscopie parasitaires…)
** Visite sanitaire
La visite sanitairea été envisagée dans le décret d’application de la loi du 06 janvier 1999
qui n’a toujours pas été publié (texte rédigé en août 2006).
Cette visite sanitaire permettrait de faire un point sur l’état sanitaire de l’élevage félin. Elle
permettrait également d’impliquer les vétérinaires praticiens dans le suivi des élevages
félins. Cette pratique va dans le sens de la valorisation de l’élevage félin Français et
permettrait certainement de développer encore plus l’élevage du chat de race.
La visite d’élevage reste anecdotique aujourd’hui. Elle peut être couplée à d’autres actes,
mais doit permettre surtout de resserrer les liens entre les éleveurs félins et les vétérinaires,
deux professions qui font partie, ne l’oublions pas, de la même filière.

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