Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre Mozart Short Cuts M
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Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre Mozart Short Cuts Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Mozart Short Cuts | Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre Jean-Philippe Billarant, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général En ouverture du premier volet de cette saison voyageuse, Mozart Short Cuts, un spectacle conçu par Laurence Equilbey, Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps, propose un parcours à travers les opéras oubliés ou méconnus de Mozart. Dans ce livret imaginé par Macha Makeïeff – trois trajectoires, trois histoires principales, trois romances inspirées pour la plupart des opéras de jeunesse de Mozart (Zaïde et Il Rè Pastore, Mitridate et Lucio Silla). Une journée dans un hôtel de luxe des années soixante pour dérouler ce « scénario d’histoires croisées », nouer et dénouer les destins amoureux de sept personnages d’une même intrigue. « Amour et désamour, faire et défaire, c’est une ronde, on s’amuse, on se brise à ce jeu », écrit Macha Makeïeff. Et, dans la ronde, Mozart Short Cuts projette avec éclat les feux des airs mozartiens jusque–là délaissés. 2 JEUDI 14 ET SAMEDI 16 SEPTEMBRE – 20H DIMANCHE 17 SEPTEMBRE – 16H30 Salle des concerts Mozart Short Cuts Musique de Wolfgang Amadeus Mozart Conception de Laurence Equilbey et Macha Makeïeff Ditte Andersen, Sandrina (soprano) Kamila Benhamza, Zaïde (soprano) Hilde Haraldsen Sveen, La Comtesse Arminda/Aspasia (soprano) Robert Getchell, Gomatz/Le Podestat (ténor) Tuomas Katajala, Le Comte (ténor) Angélique Noldus, Ramira (mezzo-soprano) Konstantin Wolff, Osmin (baryton-basse) Robert Horn, Le Majordome (comédien) Batzdorfer Hofkapelle Laurence Equilbey, conception musicale et direction Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps, mise en scène Macha Makeïeff, décor et costumes Dominique Bruguière, lumières Pierre Emmanuel Rousseau, assistant à la mise en scène Cécile Degos, conseiller scénographe Sébastien D’Hérin, chef de chant Daniel Eudes, régisseur général François Thouret, assistant lumière Victor Fernandes, régisseur plateau Marie-Noëlle Cadoret, habilleuse | Laure Talazac, coiffure et maquillages | Claire Kalisky, topeuse | Céline Foucaut Olazar, surtitres Catherine Pariselle, seconde assistante lumières | Sylvie Châtillon, recherche d’accessoires | Claudine Crauland et Antoine Saffray, fabrication des costumes | Ronan Guilbert et Julie Legrand Bares, peintres décorateurs Ce spectacle est surtitré. Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, Cité de la musique, Compagnie Deschamps & Makeïeff et Instant Pluriel. Production déléguée Instant Pluriel. Durée totale du spectacle : 1h30 3 Mozart Short Cuts Le projet naît d’abord d’une idée de la chef d’orchestre Laurence Equilbey : ressusciter des airs de certaines partitions lyriques de Mozart (occultées par d’autres chefs-d’œuvre du compositeur), pour la plupart des opéras de jeunesse, dont chronologiquement La Finta Semplice (1769, Mozart n’a donc que 14 ans…), Mitridate, Rè di Ponto (1770), La Betulia Liberata (1771, le seul oratorio de Mozart), Lucio Silla (1772), Il Rè Pastor (1775), Zaïde (1779-1780), ou des opéras plus tardifs mais inachevés, L’Oca del Cairo (1783), Lo Sposo Deluso (1784). Une grande partie des airs sont extraits du Singspiel Die Gärtnerin aus Liebe, version allemande de La Finta Giardiniera (1775). Laurence Equilbey a elle-même fixé l’ordre de succession des arie, notamment selon une logique tonale (comme l’eût probablement fait Mozart). On commence ainsi avec « Al destin che la minaccia » (Mitridate, acte I, scène 3), protestation dramatique s’élevant sur le cuivre rutilant des cors, lancée par une vigoureuse « pédale de basse pulsée » typique de Mozart (comme dans Une Petite Musique de nuit, juste après l’arpège initial). De ce do majeur furieux, se dit alors Laurence Equilbey, on passe facilement au sol majeur (sa « dominante ») de « Ruhe sanft, mein holdes Leben », extrait de Zaïde, beaucoup plus calme, promenade vénitienne accompagnée par des pizzicati imitant quelque guitare de sérénade (comme à la tombée des flocons de neige dans l’Hiver des Quatre Saisons de Vivaldi). Dans l’ensemble, les airs suivants seront peu agités, tout d’abord « L’amerò, sarò costante » (Il Rè Pastore, acte I, scène 6) tranquille dialogue d’oiseaux où la voix donne la réplique au violon solo (phénomène plutôt rare chez Mozart !), puis « Geme la tortorella » (La Finta Giardiniera, cavatine de la fin de l’acte I), où de sereins accompagnements en triolets de notes répétées rappellent le mouvement lent du Concerto pour piano no 21 (le plus célèbre). Outre ces airs choisis pour leur équilibre posé, olympien (mozartien…), Laurence Equilbey n’a pas résisté aux curiosités harmoniques de Lucio Silla (intermède précédant la scène 7 de l’acte I), ni aux espiègleries de « Wer hungrig bei der Tafel sitzt » (extrait de Zaïde), où Osmin entonne de joyeuses et amusantes vocalises « de rire » (« ha-ha-ha », etc.), ni au solaire quatuor initial (acte I, scène 1) de La Finta Semplice. Elle a d’ailleurs choisi ce dernier quatuor comme finale de Mozart Short Cuts, hymne à la liberté clamé par les chanteurs, posément et pourtant à cheval sur des cordes galopantes, qui augure peut-être de la future philosophie maçonnique de Mozart : contempler les beautés tranquilles de la Création tout en travaillant, en courant sans relâche, pour le bien de ladite Création. À partir de cet enchaînement d’airs, et sans ajouter de texte (tout est chanté), Macha Makeïeff a dû imaginer des décors et une histoire qu’elle a mise en scène avec Jérôme Deschamps. Macha Makeïeff, fort heureusement, « aime travailler sur la contrainte ». Il a fallu, de temps à autre, opérer quelques coupes dans cette forêt d’opéras et de personnages, pour en privilégier quelques-uns et offrir une crédibilité dramatique à Mozart Short Cuts. C’est ainsi que Nardo (personnage de La Finta Giardiniera), par exemple, s’identifie ici à Osmin de Zaïde, ou qu’un Ramiro deviendra finalement une Ramira. Restent sept personnages-chanteurs, auxquels on a ajouté « Bob », personnage trouble qui tire les ficelles de l’ensemble et qui, de l’aveu de Macha Makeïeff, 4 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE répond aux Sganarelle, Figaro ou autres Arlequin du XVIIIe siècle, valets malicieux et philosophes qui orchestrent, en coulisse, la vie de leurs maîtres. Bob est ici un majordome, puisque l’action se situe dans un hôtel luxueux dans les années soixante. Il en ressort une « unité de lieu et de temps » décrivant le jeu de l’amour et finalement les éternels « désirs et désordres » qui en découlent, explique Makeïeff. L’univers ici présenté, « entre Sagan et Moravia », se marie facilement à la musique de Mozart, « par essence théâtrale ». C’est en quelque sorte le « point commun entre tous les opéras de Mozart » qui est ici mis en scène, fable onirique, ou « errance en bande » parente, peut-être, de la Dolce vita ou de Vitelloni de Fellini, si ceux-ci avaient été proposés en livrets au maître de Salzbourg. Jacques Amblard 5 Argument Ouverture – extrait de Lo Sposo Deluso Un hôtel chic, début des années soixante, un majordome somnole dans le petit matin. Une femme sort de sa chambre qui erre et cherche une cigarette, c’est Aspasie, flottante, un peu perdue, une héroïne de Sagan, qui disparaît. Entre Violante, une très jolie femme, fébrile, sa valise à la main. Elle se pose et se défait, se travestit en soubrette, elle devient Sandrina, jette son bagage et s’enfuit par les services. Le trouble majordome se réveille et s’installe à son poste derrière la banque de l’hôtel. Une silhouette d’homme passe au fond. Aria : « Al destin che la minaccia » (Aspasia) – extrait de Mitridate, rè di Ponto Aspasie, titubante, déambule sur la coursive, chante son tourment. En bas, erre le jeune Gomatz, fatigué, décalé. Il cherche Zaïde qu’il aime. Un couple arrive à l’hôtel, c’est Osmin, riche et cynique, accompagné de la triste et belle Zaïde. Le majordome les introduit à leur chambre. Zaïde revient sur ses pas, elle a aperçu Gomatz. Aria : « Ruhe sanft, mein holdes Leben » (Zaïde) – extrait de Zaïde Retrouvailles des jeunes amants. Félicité. Gomatz s’endort dans la douceur. Le majordome apparaît. Zaïde retourne à sa chambre auprès d’Osmin. Aria : « L’amero, sarò costante » (Gomatz) – extrait de Il Rè Pastore Réveil de Gomatz amoureux qui dit sa félicité. Il est chassé par le majordome. Aria : « Ogni momento » (Osmin) – extrait de L’Oca del Cairo Osmin, le beau cynique, sorti de sa chambre, dit l’inconstance des femmes dont il a l’air de s’amuser. Il s’est offert les services du majordome soudoyé. Cavatina : « Geme la tortorella » (Sandrina) – extrait de La Finta Giardiniera Entrée de Sandrina en soubrette ; elle fait le ménage et dit la tristesse de l’amante esseulée. Le comte et la comtesse Arminda arrivent à l’hôtel. Le comte dévisage Sandrina. Le couple élégant rejoint sa chambre. Le podestat à son tour arrive. C’est un genre de notable irascible et sûr de lui. Il semble touché par le charme de Sandrina. Arrivée à l’hôtel de Ramira, femme androgyne, élégante et mystérieuse. Le comte sorti de sa chambre rejoint Sandrina. Flirt. Par dépit, le podestat va frapper à la chambre de la comtesse. Aria : « Um deine Straf’ zu fühlen » (Arminda) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe La jalousie de la comtesse éclate. Elle entreprend Sandrina. Les femmes s’affrontent, puis se retournent contre le comte. Désordre, fureur. Aria : « Nun mein Herr » (Le Podestat) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe Retour du podestat furieux et protestation devant cette scène de confusion. Le téléphone 6 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE sonne : Osmin reprend son business. Le podestat défie le comte et se ridiculise. Ramira rejoint la comtesse. Le majordome dresse une table pour deux. Aria : « Wer hungrig bei der Tafel sitzt » (Osmin) – extrait de Zaïde Osmin contraint Zaïde à le suivre à table et à boire. Il est brutal, cynique et lui subtilise ses papiers. Il l’humilie et s’amuse. Rire général. Aria : « Tiger! Wetze nur die Klauen » (Zaïde) – extrait de Zaïde Zaïde, blessée, se rebelle, Osmin abandonne la place. Restée seule, Zaïde hurle sa détestation d’Osmin et sa détresse. Elle est privée de Gomatz. Elle s’effondre. Aria : « Ach haltet, Barbaren » (Sandrina) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe La comtesse Arminda et Ramira complotent sur la coursive. Sandrina est entrée en chantonnant, elle feuillette une revue. Coup de sifflet, deux sbires masqués se précipitent, la menottent, et l’abandonnent ligotée dans le hall. Sandrina se plaint et s’évanouit. Arminda vide la valise de Violante du haut de la coursive. Finale : « Himmel, bin ich von Sinnen » (Tous) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe Le comte, troublé, délivre et console Sandrina en qui il croit reconnaître un ancien amour, Violante. La comtesse trouve parmi les vêtements de Violante/Sandrina la preuve de l’infidélité du comte. Sa jalousie explose aux yeux de tous. Le comte reste dans une lâche incertitude. Avec l’aide du majordome, s’organise l’hallali du comte. Tous dénoncent son inconstance. Après la confusion, on se retire dans sa chambre. Pantomimes 8 et 4 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée et orchestrée par Franz Beyer Le chien de la comtesse traverse le hall. Intermède précédant la scène 7 de l’acte I de Lucio Silla Resté seul, le majordome sort de son coffre un manteau de diva, se travestit et rêve. Aria : « O del padre ombra diletta » (Aspasia) – extrait de Lucio Silla Apparition d’Aspasie, sublime icône, à la coursive, qui croit voir dans la pénombre ses chers fantômes. Le majordome travesti l’écoute dans l’enchantement du souvenir. Il sort. On entend son rire glaçant. Terzetto : « O selige Wonne! » (Zaïde, Gomatz, Osmin) – extrait de Zaïde Gomatz et Zaïde se sont retrouvés. Osmin les surprend et entraîne Zaïde comme fascinée. Gomatz, perdu dans son rêve, se retrouve seul. Il écoute la voix de Zaïde sur son Teppaz. Il est chassé par le majordome qui brise l’appareil. 7 Recitativo e duetto : « Dove mai son » – Duetto : « Tu mi lasci? » – Andantino : « Lei mi chiama » (Sandrina, Le Comte) – extrait de La Finta Giardiniera Osmin, très contrarié, ressort de sa chambre. Il boit. Ramira traverse le hall, un petit revolver au bout du bras. Elle nettoie l’arme avec soin. Sandrina entre et ramasse ses vêtements. Entre le comte implorant. Sandrina refuse ses avances. Il doit choisir entre Arminda et elle. Puis elle cède. Ils s’embrassent. Ramira qui a vu la rencontre est ressortie. Duo : « Cospetton, cospettonaccio » (Le Comte, Le Podestat) – extrait de La Finta Semplice Irruption du podestat furieux qui provoque le comte en duel et se ridiculise par sa lâcheté et son inexpérience. Sandrina et le majordome s’amusent de la situation. Un coup de feu éclate tiré depuis la coursive. C’est la comtesse jalouse guidée par Ramira qui l’aime. Le comte s’effondre. Aria – « Pieta se irato sei » (Le Comte) – extrait de La Betulia Liberata Le comte se meurt. Une cérémonie s’organise autour de lui. La comtesse approche en grand deuil, accompagnée de Ramira en consolatrice. Terzetto : « Che accidenti! » (Ramira, Le Podestat, Osmin) – extrait de Lo Sposo Deluso Le majordome tire et recouvre le corps. Osmin, Ramira, le podestat sont à peine troublés par ce dernier événement. Ils boivent et quittent la place. Aria : « Fra i pensier più funesti di morte » (Aspasia) – extrait de Lucio Silla Aspasie est réapparue sur la coursive, défaite, elle défaille. Elle jette des lettres dans le vide qui semble l’attirer. Elle s’éloigne et on entend le cri qui accompagne sa chute. Pantomimes 4 et 8 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée et orchestrée par Franz Beyer Zaïde s’échappe, rejoint Gomatz, abandonnant valise et collier. Ils s’enfuient. Sandrina arrive pour soigner le comte qui retrouve ses esprits. Aria : « Con un vezzo all’italiana » (Osmin, Le Comte) – extrait de La Finta Giardiniera Retour d’Osmin qui a compris la fuite de Zaïde. Il retrouve le collier sur un fauteuil. Le comte le rejoint. Ils chantent, complices et cyniques, la difficulté de séduire, et sortent. Pantomime no 6 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée et orchestrée par Franz Beyer Sandrina restée avec le majordome entame avec lui une sorte d’écossaise, joyeuse danse des plumeaux. Aria : « Bella cosa è far l’amore! » (Tous) – extrait de La Finta Semplice Tous reviennent de leurs chambres pour chanter la liberté d’aimer et reprendre leurs places dans le hall de l’hôtel, retournant à leur oisiveté chic, comme si de rien n’était. Macha Makeïeff 8 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE Notes d’intention Mozart a écrit de nombreux opéras qui se sont éclipsés derrière les plus connus ; certains sont la préparation d’un chef-d’œuvre à venir, d’autres sont incomplets ou inachevés. Dans tous cependant on trouve des scènes exceptionnelles sur le plan musical. L’idée de créer un dramma giocoso en réalisant un montage de ces scènes permet de faire découvrir ces pages de musique composées pour la plupart avant Idoménée (1781), méconnues ou totalement oubliées. L’argument de ces ouvrages rend possible leur rapprochement : opera buffa ou seria, mélodrame, serenata teatrale, dramma per musica ou Singspiel racontent les relations humaines et amoureuses entre les demi-dieux, les rois, les bourgeois. Les affinités qu’entretiennent ces livrets nous ont inspiré un scénario d’histoires croisées dont les musiques sont issues de La Finta Semplice, Die Gärterin aus Liebe (version allemande de La Finta Giardiniera), Mitridate, Lucio Silla, Ascanio in Alba, Il Re Pastore, Zaïde, l’Oca del Cairo, La Betulia Liberata et Lo Sposo Deluso. Laurence Equilbey Au cœur de la difficulté de vivre et des enchantements qui passent. L’amour et les rires, Les promesses et les larmes, La solitude inconsolable, et ce chemin qui ne finit pas, ou si mal. La beauté dans la douleur, la perte de connaissance, les déchirements du cœur, la bêtise des hommes. La colère, le mépris, les méprises, Les pleurs et l’infortune. La raison qui chavire et La fureur inexorable, La félicité et le sombre destin. Les Instants cruels, Les comètes sanglantes, Doux chagrins, douces souffrances. Nobles âmes amoureuses, le vent se lève ! Voici le temps des Trahisons, des châtiments. Blessures sanglantes et chaudes. Ombres fidèles, et funestes pensées de mort. Tout va bien. Jérôme Deschamps 9 Désir et désordres « Qu’il est difficile d’aimer, qu’il est difficile… » Amour et désamour, faire et défaire, c’est une ronde, on s’amuse, on se brise à ce jeu. Un paysage, une ivresse, empêchements et doutes, soupirs et langueurs, et pour dire ce vent de folie et toutes les fantaisies des amours contrariées, une suite d’airs incandescents, inoubliables. Pour dire la volupté de la plainte, la joie et l’extase, et aussi le vertige, la perte sublimée, les tourments voluptueux, le goût de l’abîme, ce jeu-là, très XVIIIe, ce libertinage grave et sensible… Aimer un barbare, être aimée d’un mahométan, inventer son propre martyre avec malice et toujours ce jeu délicieux et cruel dont on ne peut se passer. Nous voilà si humains, chancelants, alors que nous sommes aimés, mal aimés ou aimants. Un objet musical fluide pour dire l’inachèvement de tout amour. Un inventaire rêvé de la dépossession. Cette passion qui fait de nous des presque fantômes ou de vrais magnifiques. Celui qui défigure ou qui transcende. Ici, l’amour pour ce qu’il s’exprime n’aboutit pas. Elle, enfermée au sérail ou travestie dans un jardin, elle faiblit, elle cède, ou fuit et ment. Lui, abusé ou jouisseur, il navigue, accoste ou se fracasse. Quel malentendu que leur désir ! Félicité, colère, pleurs, trahisons, la vie et la mort, le soleil ou le tombeau, vraie reine et fausse jardinière, valet de comédie, la seule vérité du théâtre pour dire le désir et les désordres qui s’en suivent. « It’s a happiness to wonder ». Douleur exquise, point de fixation lancinant, et exquise douleur, raffinements de la passion amoureuse, dans les plus rares expressions mozartiennes. Macha Makeïeff, notes de travail 10 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE Ditte Andersen La jeune soprano Ditte Andersen est née à Copenhague. Elle a fait ses études avec Susanna Eken à l’Académie Royale d’Opéra du Danemark, où elle a obtenu son diplôme en 2004. Au cours de cette période, elle a travaillé des rôles comme Norina (Don Pasquale), Sophie (Le Chevalier à la rose), Susanna (Les Noces de Figaro), Echo (Ariane à Naxos), l’Oiseau de la forêt (Siegfried), Belinda (Didon et Énée), Tamiri (Il Rè Pastore), Yniold (Pelléas et Mélisande), Sophie (Werther) et Lucia (Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten). Ditte Andersen se produit régulièrement avec les plus grands orchestres de Rameau au Théâtre de Drottningholm), Servilia (La Clémence de Titus), Amor (Orphée et Eurydice de Gluck) et Papagena (La Flûte enchantée à l’Opéra Royal du Danemark). Pendant la saison 2005/2006, elle interprète Il Rè Pastore de Mozart (rôle d’Elisa) sous la direction d’Adam Fischer, La Résurrection de Haendel (direction Fabio Biondi), l’Oratorio de Noël de Bach (direction Emmanuelle Haïm), les opéras en un acte de Gluck Aristeo et Bauci e Filemone (Opéra Garnier, Opéra du Rhin, Opéra Garnier de Monaco et Corum de Montpellier avec les Talens Lyriques et Christophe Rousset), le Requiem de Mozart (direction Paul scandinaves et on a déjà pu l’entendre dans Le Messie de Haendel (Royal Albert Hall avec le Royal Philharmonic McCreesh, mais aussi avec l’Orchestre Symphonique National du Danemark sous la direction de Thomas Dausgaard) et Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec l’Orchestre Symphonique de la Radio Danoise (direction Rafael Frühbeck de Burgos). Elle consacre en outre plusieurs concerts à Bach et à Tavener avec l’Orchestre Symphonique du Jutland du Sud et chante des arias de Mozart avec l’Orchestre Symphonique d’Aalborg. Orchestra et Cathédrale de Canterbury), la cantate Davide Penitente de Mozart (Mannheim), la Messe en ut mineur de Mozart (Essex) et la Troisième Symphonie (« Sinfonia Espansiva ») de Carl Nielsen (Paris). Son répertoire de concert comprend la Passion selon saint Matthieu, la Passion selon saint Jean, la Messe en si mineur et l’Oratorio de Noël de Bach, le Requiem, Exultate, Jubilate et la Messe en ut mineur de Mozart, les Carmina Burana de Carl Orff, le Requiem de Fauré et Le Messie de Haendel. Elle a travaillé avec des chefs comme Christophe Rousset, Emmanuelle Haïm, Michael Hofstetter, Paul McCreesh et Graeme Jenkins. En tant que chanteuse lyrique, Ditte Andersen s’est illustrée dans les rôles de Blondchen (L’Enlèvement au sérail à l’Opéra de Lausanne, à l’Opéra de Nîmes et au Théâtre des Champs-Élysées), Céphie (Zoroastre Kamila Benhamza Née à Stockholm en 1974, Kamila Benhamza s’est formée à la Guildhall School of Music and Drama à Londres. Elle a fait ses débuts dans le rôle de Sister Margaretha dans The Sound of Music de Rodgers et Hammersteins au Théâtre Göta Lejon de Stockholm (1995/1997). Depuis, elle a chanté différents rôles de théâtre musical, d’opéra ou d’opérette, dont Giulietta (Aspect’s of Love de A. Lloyd Webber’s, première suédoise) et Hanna Glawari (La Veuve joyeuse de Lehár) au Théâtre 11 Arbis de Norrköping, Bronislava (Der Bettlerstudent de Millöcker au Säffleopera), Christel (Der Vogelhändler de C. Zeller), Helene (Hin und Zurück de Hindemith au GSMD Music hall de Londres), Quartet (Stardust, opéra contemporain de K. Nerbe sous la direction de Inger Åby au Folkoperan de Stockholm – Prix Italia), Garbo, comédie musicale de G. Togni au Théâtre National de Stockholm. Elle a également interprété des œuvres chorales et des petits rôles au Festival de Glyndebourne, à l’Opéra Royal de Stockholm et au Slottsteater de Drottningholm. Elle a remporté le Prix Johnson/Norlund de l’Académie Royale de Suède en 2003. Hilde Haraldsen Sveen La soprano norvégienne Hilde Haraldsen Sveen a fait ses études à la Hochschule der Künste de Berlin, où elle a obtenu son diplôme en 1994. À cette époque, elle avait déjà chanté à la Neuköllner Oper de Berlin (1989), au Schauspielhaus de Berlin (1992-1995) et au Festspiele de Chiemgau (rôle de Blondchen dans L’Enlèvement au sérail). En 1995, elle a été engagée pour une durée de trois ans par le Nordharzer Städtebundtheater. Au cours de cette période, on a pu l’entendre dans les rôles de Violetta (La Traviata), Adina (L’Élixir d’amour), Sophie (Le Chevalier à la rose), Zerline (Don Giovanni) et Laetitia (La Vieille Fille et le voleur de Menotti), ainsi que dans les rôles-titre d’Undine (Lortzing) et de Martha (Flotow). Elle a par ailleurs incarné Christel dans L’Oiseleur de Carl Zeller avec l’Opéra de Kristiansand (Norvège). Chanteuse très appréciée, Hilde Haraldsen Sveen s’est produite avec les plus grands orchestres et dans les plus grands festivals norvégiens. Son répertoire de concert et d’oratorio comprend Le Messie de Haendel, l’Oratorio de Noël et la cantate Jauchzet Gott in allen Landen de Bach, le Requiem et Exultate, Jubilate de Mozart, Le Paradis et la Péri de Schumann, le Te Deum de Charpentier, la Petite Messe solennelle de Rossini, mais aussi des lieder de Robert et Clara Schumann, Brahms, Mozart, Schubert, Mendelssohn, Grieg, Sinding, Kierulf et Backer-Grondahl. En 1999, elle a fait ses débuts avec l’Opéra National de Norvège dans le rôle de Violetta (La Traviata). Avec cette même compagnie, elle a par la suite interprété Gilda dans Rigoletto, Sœur Constance dans Dialogues des Carmélites, Gretel dans Hänsel und Gretel, Sophie dans Werther et Paulus de Mendelssohn. Elle a également tourné en Hollande avec Rigoletto (rôle de Gilda) et chanté Don Giovanni (rôle de Donna Anna) avec l’Orchestre Philharmonique de Bergen, Le Directeur de théâtre de Mozart (rôle de Mademoiselle Silberklang) avec l’Orchestre Symphonique de Kristiansand, Europeras de John Cage avec l’Opera West (Bergen), sans oublier la Cantate pour les funérailles de Joseph II de Beethoven à Lisbonne et à Tokyo (direction Laurence Equilbey). Robert Getchell Robert Getchell commence à chanter à l’Université du Massachusetts où il étudie la littérature française et espagnole. En France, il étudie la musique baroque française au Centre de Musique Baroque de Versailles et poursuit ses études avec Margreet Honig au Conservatoire d’Amsterdam, se spécialisant dans l’interprétation de la musique ancienne avec Howard Crook. En Europe, Robert Getchell est un soliste prisé, se produisant avec de nombreux ensembles, tels que Les Talens Lyriques, le Concerto Köln, Les Folies Françoises, La Stagione Frankfurt, le Nederlandse Bachvereniging, l’Ensemble Pierre Robert, Al Ayre Español, ou le Nederlands Kamerkoor. Il fréquente aussi régulièrement le théâtre et l’opéra de Rouen. Robert Getchell s’est produit dans différents opéras baroques, comme Roland de Lully avec René Jacobs, Persée de Lully et The Fairy Queen de Purcell avec Christophe Rousset. Aux ÉtatsUnis, il chante régulièrement avec L’Opéra Lafayette dirigé par Ryan Brown, dans des opéras comme Hippolyte et Aricie de Rameau ou Œdipe à Colone de Sacchini. Il a interprété le rôle principal de Scylla et Glaucus de Leclair avec Christophe Rousset, le rôle de La Furie dans Isis de Lully à l’Opéra Royal de Versailles, et enregistré Die Sieben letzten Worte des Erlösers am Kreuze de Haydn avec l’Akademie für Alte Musik Berlin et Accentus. Robert Getchell a été invité à chanter dans divers festivals en Europe : Versailles, Ambronay, Fribourg, Beaune et Utrecht. Il se produit avec l’ensemble Il Fondamento en Belgique, en Hollande, en Pologne et en Espagne. internationale d’orgue de Lahti, au Festival de nuit de l’orgue et de l’aria d’Espoo, au Festival royal de musique de Stockholm, ou avec le l’Orchestre Symphonique de Saint-Pétersbourg. En tant que ténor soliste, il a interprété, entre autres pièces, les Passions selon saint Matthieu et saint Jean, l’Oratorio de Noël, la Messe en si mineur, le Magnificat et de nombreuses cantates de Bach, la Neuvième Symphonie de Beethoven, le Messie de Haendel, l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns, les Vêpres solennelles de Rachmaninov, la Messe en sol majeur de Schubert, la Messe en la majeur de César Franck, Rakastava-sarja de Sibelius, Väinämöisen kylvö de Madetoja, Auringontalo de Rautavaara. Il a chanté en tant que soliste avec divers orchestres symphoniques à Helsinki, Oulu ou Mikkeli, et a donné des récitals et concerts de lieder en Finlande, Suède, Estonie et Italie. Il a travaillé avec des chefs d’orchestre comme Mikko Franck, Mats Liljefors, Jean Thorel, Arvo Volmer, Ari Angervo ou Tibor Bogányi. Tuomas Katajala a obtenu le Premier Prix du Concours international de ténors de Jyväskylä en 2002, Tuomas Katajala Tuomas Katajala a étudié au Conservatoire d’Oulu, à l’Académie Sibelius de Kuopio et à l’Académie Sibelius d’Helsinki avec Peter Lindroos et Esko Jurvelin. Au printemps 2004, il a fait ses débuts britanniques au Royal le Premier Prix du Concours international de musique vocale sacrée de Rome en 2003 et les félicitations du jury du Concours de chant de Timo Mustakallio en Finlande en 2002. Il a été finaliste en 2003 du premier Concours G. Martinelli/A. Pertile de Montagnana en Italie et Deuxième Prix au Concours Gösta-Winbergh en Suède en 2004. Albert Hall où il a interprété le Requiem de Verdi avec Sir David Willcocks. Il a également chanté à la Semaine Parmi ses engagements, on peut mentionner le rôle de Tamino dans La Flûte enchantée au Festival Savonlinna 12 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE et Le Comte Almaviva dans Le Barbier de Séville à l’Opéra National de Finlande. Angélique Noldus La mezzo-soprano belge Angélique Noldus effectue sa formation musicale aux conservatoires de Liège et Bruxelles, notamment auprès des professeurs Nicolas Christou et Albrecht Klora. Elle se perfectionne ensuite à l’Opéra Studio d’Amsterdam et participe à la production de Didon et Énée ainsi qu’à diverses masterclasses (Susanna Eken, Sarah Walker…) organisées par l’Opéra Studio de La Monnaie. En outre, elle obtient une licence en traduction. Encore étudiante, elle débute aux Pays-Bas en tournée dans Masqué, avec Ernst-Daniël Smid sous la direction de Henk Ruiter. Durant la saison 2004/2005, elle fait ses débuts à La Monnaie (Troisième Dame/La Flûte enchantée) sous la direction de René Jacobs, une production qui sera reprise à Lille et à Caen en 2006. En Belgique, elle participe à plusieurs concerts avec le Chœur de Chambre de Namur sous la direction de Patrick Davin et au Festival Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Liège sous la direction de Louis Langrée. Elle interprète ensuite le rôle de Phèdre dans Socrate de Satie, produit par la Compagnie Thor à Bruxelles. Elle a interprété le rôle de Mitrena dans Motezuma de Vivaldi, une production montée en Italie et en Allemagne sous la direction de Federico Sardelli. Elle a fait dernièrement ses débuts à l’Opéra de Budapest. À l’occasion de l’anniversaire Mozart, elle a chanté la Messe du couronnement au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles avec l’orchestre Prima la Musica ainsi qu’à Liège avec l’Orchestre Philharmonique sous la direction de Louis Langrée. Dans le cadre d’une tournée avec l’Orchestre Symphonique d’Asturie, elle a interprété la Missa en tempore Belli de Haydn, notamment au Palao de la Musica de Barcelone. Cette saison, elle est distribuée à deux reprises à La Monnaie, notamment dans la création mondiale de Frühlings-Erwachen de Benoît Mernier et dans la reprise de La Flûte enchantée. En récital, elle se produit à l’Opéra de Flandre et à l’Opéra de Lille. Au concert, elle chante le Stabat Mater de Rossini, la Neuvième Symphonie de Beethoven et Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn. Konstantin Wolff Le baryton-basse allemand Konstantin Wolff est né en 1978. Depuis 2000, il fait ses études de chant à l’Université de Musique à Karlsruhe avec le Professeur Donald Litaker. Il est titulaire d’une bourse de la Studienstiftung des Deutschen Volkes et remporte le Prix Felix-MendelssohnBartholdy en 2004. Son répertoire s’étend des œuvres du XVIIe à celles du XXe siècle. Il interprète notamment les grands oratorios de Bach, de Haendel (Le Messie et Rodelinda), de Haydn (La Création) et de Mendelssohn (Paulus), ou encore la Neuvième Symphonie de Beethoven et les requiems de Mozart, Verdi et Fauré. Konstantin Wolff donne de nombreux concerts dans des salles comme le Théâtre des Champs-Élysées et la Cité de la musique à Paris, le Barbican Center à Londres, le Palais des Beaux-Arts 13 à Bruxelles, la Alte Oper Frankfurt, le Festival de Salzbourg, la Philharmonie de Berlin. Il travaille avec les chefs d’orchestre Gerd Albrecht, Wolfgang Gönnenwein, Alun Francis, Sir Simon Rattle (Berliner Philharmoniker), Nicholas McGegan, Alan Curtis (Il Complesso Barocco) et William Christie (Les Arts Florissants). En tant que soliste, il enregistre des cantates de Buxtehude et de Telemann avec l’orchestre baroque Les Favorites et l’Ensemble Vocal Rastatt sous la direction de H. Speck. Il fait ses débuts à l’opéra en janvier 2005 à Lyon, où il a chante le rôle de Mercurio dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi sous la direction de William Christie. En tournée avec Les Arts Florissants, il chante dans l’Allegro de Haendel sous la direction de William Christie et participe en 2005 à l’académie pour jeunes chanteurs des Arts Florissants Le Jardin des Voix (Bourse Imerys). Récemment, il a donné plusieurs récitals et la version de Mozart du Festin d’Alexandre de Haendel avec l’Orchestre de Bâle à Montpellier et au Rheingau Musikfestival. Robert Horn Né en Grande-Bretagne, Robert Horn fait ses études à l’Université d’Aberdeen et étudie le chant à la Guildhall School of Music and Drama de Londres avant de rejoindre le Chœur de Glyndebourne. Il se produit sur de nombreuses scènes: Berliner Kammeroper, New Sadler Wells Opera, Opéra 80, Kent Opera, Mecklenberegh Opera, Dublin Opera Theatre Company ou Royal Opera House-Covent Garden. À l’opéra, on peut le voir dans Turandot de Puccini au Royal Albert Hall ou dans Les Brigands d’Offenbach à Amsterdam et aux opéras de Paris, Bordeaux et Caen. Dans le domaine de la musique ancienne, il donne de nombreux concerts et enregistre avec le Gabrieli Consort. Il travaille également avec l’English Bach Festival, le Taverner Consort et The Tallis Scholars. Parmi ses enregistrements, on peut citer A Midsummer Night’s Dream de Benjamin Britten et, avec le Gabrieli Consort, A Venetian Coronation 1595 et Venetian Vespers, qui ont tous deux obtenu des distinctions (Gramophone et Edison awards). Avec Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, il joue dans C’est Magnifique en 1994, Le Défilé en 1995, Les Précieuses ridicules en 1997, La Cour des Grands en 2001/2004 et L’Enlèvement au sérail en 2003/2006. Laurence Equilbey Après des études musicales à Paris, Vienne et Stockholm, notamment avec le chef suédois Eric Ericson, Laurence Equilbey fonde, en 1991, le Chœur de Chambre Accentus. Elle crée parallèlement, en 1995, le Jeune Chœur de Paris, qui devient en 2002 le premier centre de formation pour jeunes chanteurs, département du CNR de Paris. Grâce à son expérience musicale à l’échelle européenne, elle apporte une contribution essentielle à la diffusion et au renouveau du répertoire vocal a cappella. Elle est régulièrement invitée à diriger le Concerto Köln, le Sinfonia Varsovia, l’Akademie für alte Musik Berlin… Depuis 1998, elle est chef du chœur de l’Opéra de Rouen et en dirige régulièrement l’orchestre. Laurence Equilbey aborde également le répertoire lyrique en dirigeant entre autres Cenerentola dans le cadre du Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, Medeamaterial de Pascal Dusapin (Festival Musica, Nanterre, Rouen), Les Tréteaux de Maître Pierre de Manuel de Falla à l’Opéra de Rouen, Bastien und Bastienne à la Cité de la musique. Laurence Equilbey a été élue Personnalité Musicale de l’année 2000 par le Syndicat professionnel de la critique dramatique et musicale et est Lauréate 2003 du Grand Prix de la presse musicale internationale. Elle expose : à la Fondation Cartier, au Centre Pompidou, à Chaumont, à la Grande Halle de la Villette… Elle publie des essais sur le théâtre et la poétique des objets qui la hantent : aux éditions du Chêne, Séguier, Seuil et Actes Sud. En 2006, elle réalise des décors pour Solo et a Dernière Bande de Beckett, prépare la mise en scène et les décors de La Veuve joyeuse à l’Opéra de Lyon. Macha Makeïeff est directrice artistique du Théâtre de Nîmes. Macha Makeïeff Macha Makeïeff est née à Marseille. Jérôme Deschamps Jérôme Deschamps naît à Neuilly-surSeine. Deux oncles influents : le premier est acteur – Hubert Deschamps –, Famille protestante. Ascendances russe et italienne. Elle fréquente le lycée Longchamp, prend des cours de théâtre, le second est cinéaste – Jacques Tati. Il fréquente les ateliers de théâtre du Lycée Louis-le-Grand, y rencontre se diplôme au Conservatoire de Marseille, y rencontre le pianiste Pierre Barbizet. 19 ans : elle élit domicile rue Dupuytren à Paris, étudie la littérature et l’histoire de l’art à la Sorbonne, fréquente Daniel Mesguich qu’elle assistera quelques temps, puis Antoine Vitez, rencontre absolument déterminante. Il lui confie sa première mise en scène au Théâtre des Quartiers d’Ivry. C’est aussi dans les années soixante-dix qu’elle Patrice Chéreau et Jean-Pierre Vincent, avant d’intégrer le Conservatoire de Paris, l’École de la rue Blanche. Il entre pour trois ans à la Comédie française. Il rencontre Antoine Vitez, qui le mettra en scène plusieurs fois dans Claudel, Vinaver… Il devient metteur en scène. À la fin des années soixante-dix, il fonde avec Macha Makeïeff la compagnie de théâtre qu’ils dirigent ensemble. Acteur de rencontre Jérôme Deschamps, comédien, et qu’ils commencent immédiatement à travailler ensemble, d’abord pour le théâtre. Macha Makeïeff est auteur et metteur en scène des spectacles de la compagnie qu’ils fondent et dirigent ensemble. Elle est également plasticienne, puisqu’elle crée costumes, décors, accessoires, identité visuelle et sentimentale de leurs histoires depuis théâtre dans ses propres spectacles, on le retrouve aussi au cinéma, sous la direction de Christian Vincent, Roger Kahane, Pavel Lounguine, François Morel… Au Centre National du Cinéma, il a dirigé en 1996/1997 la Commission de l’avance sur recettes, dont il a mis en place la réforme. En 2005, il est nommé directeur de l’Opéra-Comique à Paris. En 2006, il interprète Vingt-Six de Courteline et L’Affaire de la rue Lourcine. trente ans. Dans les années quatre-vingt-dix, le style Deschiens qu’elle invente marque une époque. 14 JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE Batzdorfer Hofkapelle L’idyllique Château de Batzdorf, domaine médiéval situé dans l’un des méandres de l’Elbe, inspira à un groupe d’amis la création de l’ensemble Batzdorfer Hofkapelle, dont il est le berceau. Dès les années quatre-vingt, un groupe d’artistes et de restaurateurs s’associèrent pour mettre au point un plan de sauvetage du bâtiment menacé d’écroulement. Le plan ainsi conçu donna lieu en 1990 à la création d’une association destinée à faire revivre culturellement le château et sa salle des chevaliers au moyen de concerts. En 1993, se déroula dans la salle des chevaliers le concert dans le cadre du Festival du Château de Sanssouci de Potsdam, du Festival Haendel de Halle an der Saale et du Festival baroque de Bayreuth. Parmi les réalisations de 2002, on peut noter la production, sous forme de spectacle de marionnettes, de l’opéra Aci, Galatea e Polifemo de Haendel, production avec laquelle l’ensemble fut entre autres invité au festival du Château de Ludwigsburg. La Batzdorfer Hofkapelle a fait ses débuts parisiens en 2004 avec le Chœur Accentus. Elle s’est produite à plusieurs reprises en France au cours de la saison 2005. Après le succès de plusieurs enregistrements d’opéras et d’oratorios, les deux Trompettes René Maze Helen Barsby de fondation de l’ensemble auquel on donna, comme un clin d’œil, le nom de Batzdorfer Hofkapelle. dernières productions discographiques de l’ensemble ont été d’une part un programme orchestral consacré à Katja Donner Rachel Harris Karina Bellmann Après le premier succès remporté en 1997 par la présentation au Château de Pillnitz, le lieu même de sa création au XVIIIe siècle, de la production de l’opéra Calandro, la Batzdorfer Hofkapelle donna en 1998 une série de représentations scéniques de l’opéra Talestri, composé par la Princesse de Bavière Maria Antonia Walpurgis de Saxe sur un livret consacré au thème des Amazones, représentations qui la Haendel, de l’autre un CD consacré à des cantates de Hasse et Zelenka enregistré avec la jeune soprano française Salomé Haller. La Conférence Permanente pour la Musique Baroque en Allemagne Centrale des Länder Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe soutient activement la Batzdorfer Hofkapelle. C’est grâce à la Conférence que de nombreux projets ont pu voir le jour. Beate Voigt conduisirent entre autres au Théâtre Cuvillié de Munich ainsi qu’au Théâtre historique de Neuburg an der Donau. Cette production projeta l’ensemble sur le devant de la scène musicale allemande. Parallèlement à la redécouverte et à la mise en valeur des manuscrits de la très riche collection de la Bibliothèque du Land de Saxe, la spécialité de l’ensemble reste la redécouverte du répertoire lyrique et d’oratorio de la Dresde du XVIIIe siècle. L’ensemble s’est notamment produit Flûtes Jana Semerádová Annie Laflamme Jeanette Dorée Donate Schack Kathia Robert Hautbois Markus Deuter Luise Haugk Violoncelles Bernhard Hentrich Barbara Reiter Bassons Elisabeth Kaufhold Monika Fischalek Contrebasses Jan Krigovsky Marian Bujnak 15 Cors Karin Libischewski Christoph Thelen Timbales Friedhelm May Clavecin Tobias Schade Violons I Daniel Deuter Sara Decorso Violons II Wolfgang von Kessinger Anna von Raußendorff Regine Rath Martina Rentzsch Katka Stursova Altos Caroline Kersten Autour du même thème… > ACCENTUS EN CONCERT > SPECTACLE > MÉDIATHÈQUE SAMEDI 24 MARS, 20H DIMANCHE 25 MARS, 16H30 Le Carnaval baroque Spectacle de Vincent Dumestre et Cécile Roussat Musique d’après Il Fasolo de Monteverdi • Venez réécouter ou revoir les concerts que vous avez aimés. • Enrichissez votre écoute en suivant la partition et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre. • Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères musicologiques, les guides d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le portail. http://mediatheque.cite-musique.fr À LA CITÉ DE LA MUSIQUE Accentus Laurence Equilbey, direction Sonia Wieder-Atherton, violoncelle MARDI 22 MAI, 20H Ludwig van Beethoven Kantate auf dem Tod Kaiser Joseph II Meerestille und glückliche Fahrt op. 112 Fantaisie pour piano, chœur et orchestre op. 80 Accentus Concerto Köln Laurence Equilbey, direction Alexander Melnikov, pianoforte Hilde-Haraldsen Sveen, soprano Hélène Moulin, alto Jean-François Chiama, ténor Jochen Kupfer, basse SAMEDI 2 JUIN, 20H Œuvres de Klaas de Vries et Robert Heppener sur des textes de Paul Ceylan (créations) Cappella Amsterdam Daniel Reuss, direction Œuvres nouvelles de Bruno Mantovani, Philippe Manoury et Valerio Sannicandro Accentus Laurence Equilbey, direction Le Poème Harmonique Vincent Dumestre, direction Cécile Roussat, mise en scène et chorégraphie Charlotte Smoos, scénographie Chantal Rousseau, costumes > COLLÈGE L’opéra baroque Cycle de 20 séances du mardi 7 novembre au mardi 15 mai, de 15h30 à 17h30 > CITESCOPIE SAMEDI 30 SEPTEMBRE, DE 9H À 18H DIMANCHE 1ER OCTOBRE, DE 9H À 16H Les Symphonies londoniennes de Haydn avec Jean-Pierre Bartoli, Michel Noiray, Pascale Saint-André et Marc Vignal > MUSÉE Expédition au pays des instruments Un livret ludique pour les 7 – 12 ans, illustré par Frédérick Mansot, est distribué gratuitement aux enfants qui visitent le Musée avec leurs parents. SÉLECTION THÉMATIQUE DVD Mitridate de Mozart filmé à Covent Garden CD Zaïre, Il ré Pastore, Mitridate et Lucio Silla de Mozart accompagnés des partitions. > RÉOUVERTURE DU MUSÉE LE 19 SEPTEMBRE En raison de travaux préparatoires au réaménagement de sa collection, le Musée de la musique a fermé ses portes durant deux mois. À partir du 19 septembre, le visiteur pourra découvrir le parcours sonore de l’exposition grâce à de nouveaux audioguides. Bientôt, un parcours sonore spécifiquement dédié aux enfants sera mis en place, en partenariat avec EHA Foundation. Ouvert du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h, le Musée propose régulièrement des activités culturelles pour tous les publics. Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Sandrine Blondet | Maquette : Ariane Fermont Photo couverture © Macha Makeïeff et Getchell Benhamza | Imprimeur SIC | Imprimeur France Repro | Licences n° 757541, 757542, 757543 SAMEDI 21 OCTOBRE, 20H Johannes Brahms Drei Gesänge op. 42 Robert Schumann Vier doppelchörige Gesänge op. 141 Wolfgang Rihm Astralis (Über die Linie III)