Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre Mozart Short Cuts M

Transcription

Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre Mozart Short Cuts M
Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre
Mozart Short Cuts
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr
Mozart Short Cuts | Jeudi 14 | Samedi 16 | Dimanche 17 septembre
Jean-Philippe Billarant,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
En ouverture du premier volet de cette saison voyageuse,
Mozart Short Cuts, un spectacle conçu par Laurence Equilbey,
Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps, propose un parcours à travers
les opéras oubliés ou méconnus de Mozart. Dans ce livret imaginé
par Macha Makeïeff – trois trajectoires, trois histoires principales,
trois romances inspirées pour la plupart des opéras de jeunesse
de Mozart (Zaïde et Il Rè Pastore, Mitridate et Lucio Silla). Une journée
dans un hôtel de luxe des années soixante pour dérouler ce « scénario
d’histoires croisées », nouer et dénouer les destins amoureux de sept
personnages d’une même intrigue. « Amour et désamour, faire et défaire,
c’est une ronde, on s’amuse, on se brise à ce jeu », écrit Macha Makeïeff.
Et, dans la ronde, Mozart Short Cuts projette avec éclat les feux
des airs mozartiens jusque–là délaissés.
2
JEUDI 14 ET SAMEDI 16 SEPTEMBRE – 20H
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE – 16H30
Salle des concerts
Mozart Short Cuts
Musique de Wolfgang Amadeus Mozart
Conception de Laurence Equilbey et Macha Makeïeff
Ditte Andersen, Sandrina (soprano)
Kamila Benhamza, Zaïde (soprano)
Hilde Haraldsen Sveen, La Comtesse Arminda/Aspasia (soprano)
Robert Getchell, Gomatz/Le Podestat (ténor)
Tuomas Katajala, Le Comte (ténor)
Angélique Noldus, Ramira (mezzo-soprano)
Konstantin Wolff, Osmin (baryton-basse)
Robert Horn, Le Majordome (comédien)
Batzdorfer Hofkapelle
Laurence Equilbey, conception musicale et direction
Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps, mise en scène
Macha Makeïeff, décor et costumes
Dominique Bruguière, lumières
Pierre Emmanuel Rousseau, assistant à la mise en scène
Cécile Degos, conseiller scénographe
Sébastien D’Hérin, chef de chant
Daniel Eudes, régisseur général
François Thouret, assistant lumière
Victor Fernandes, régisseur plateau
Marie-Noëlle Cadoret, habilleuse | Laure Talazac, coiffure et maquillages | Claire Kalisky, topeuse | Céline Foucaut Olazar, surtitres
Catherine Pariselle, seconde assistante lumières | Sylvie Châtillon, recherche d’accessoires | Claudine Crauland et Antoine Saffray,
fabrication des costumes | Ronan Guilbert et Julie Legrand Bares, peintres décorateurs
Ce spectacle est surtitré.
Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, Cité de la musique, Compagnie Deschamps & Makeïeff et Instant Pluriel.
Production déléguée Instant Pluriel.
Durée totale du spectacle : 1h30
3
Mozart Short Cuts
Le projet naît d’abord d’une idée de la chef d’orchestre Laurence Equilbey : ressusciter
des airs de certaines partitions lyriques de Mozart (occultées par d’autres chefs-d’œuvre
du compositeur), pour la plupart des opéras de jeunesse, dont chronologiquement
La Finta Semplice (1769, Mozart n’a donc que 14 ans…), Mitridate, Rè di Ponto (1770),
La Betulia Liberata (1771, le seul oratorio de Mozart), Lucio Silla (1772), Il Rè Pastor (1775),
Zaïde (1779-1780), ou des opéras plus tardifs mais inachevés, L’Oca del Cairo (1783),
Lo Sposo Deluso (1784). Une grande partie des airs sont extraits du Singspiel Die Gärtnerin
aus Liebe, version allemande de La Finta Giardiniera (1775).
Laurence Equilbey a elle-même fixé l’ordre de succession des arie, notamment selon
une logique tonale (comme l’eût probablement fait Mozart). On commence ainsi avec
« Al destin che la minaccia » (Mitridate, acte I, scène 3), protestation dramatique s’élevant
sur le cuivre rutilant des cors, lancée par une vigoureuse « pédale de basse pulsée »
typique de Mozart (comme dans Une Petite Musique de nuit, juste après l’arpège initial).
De ce do majeur furieux, se dit alors Laurence Equilbey, on passe facilement au sol majeur
(sa « dominante ») de « Ruhe sanft, mein holdes Leben », extrait de Zaïde, beaucoup plus
calme, promenade vénitienne accompagnée par des pizzicati imitant quelque guitare
de sérénade (comme à la tombée des flocons de neige dans l’Hiver des Quatre Saisons
de Vivaldi). Dans l’ensemble, les airs suivants seront peu agités, tout d’abord
« L’amerò, sarò costante » (Il Rè Pastore, acte I, scène 6) tranquille dialogue d’oiseaux où la
voix donne la réplique au violon solo (phénomène plutôt rare chez Mozart !), puis « Geme la
tortorella » (La Finta Giardiniera, cavatine de la fin de l’acte I), où de sereins
accompagnements en triolets de notes répétées rappellent le mouvement lent du
Concerto pour piano no 21 (le plus célèbre).
Outre ces airs choisis pour leur équilibre posé, olympien (mozartien…), Laurence Equilbey
n’a pas résisté aux curiosités harmoniques de Lucio Silla (intermède précédant la scène 7
de l’acte I), ni aux espiègleries de « Wer hungrig bei der Tafel sitzt » (extrait de Zaïde),
où Osmin entonne de joyeuses et amusantes vocalises « de rire » (« ha-ha-ha », etc.),
ni au solaire quatuor initial (acte I, scène 1) de La Finta Semplice. Elle a d’ailleurs choisi
ce dernier quatuor comme finale de Mozart Short Cuts, hymne à la liberté clamé
par les chanteurs, posément et pourtant à cheval sur des cordes galopantes, qui augure
peut-être de la future philosophie maçonnique de Mozart : contempler les beautés
tranquilles de la Création tout en travaillant, en courant sans relâche, pour le bien de
ladite Création.
À partir de cet enchaînement d’airs, et sans ajouter de texte (tout est chanté),
Macha Makeïeff a dû imaginer des décors et une histoire qu’elle a mise en scène avec
Jérôme Deschamps. Macha Makeïeff, fort heureusement, « aime travailler sur
la contrainte ». Il a fallu, de temps à autre, opérer quelques coupes dans cette forêt
d’opéras et de personnages, pour en privilégier quelques-uns et offrir une crédibilité
dramatique à Mozart Short Cuts. C’est ainsi que Nardo (personnage de La Finta
Giardiniera), par exemple, s’identifie ici à Osmin de Zaïde, ou qu’un Ramiro deviendra
finalement une Ramira. Restent sept personnages-chanteurs, auxquels on a ajouté « Bob »,
personnage trouble qui tire les ficelles de l’ensemble et qui, de l’aveu de Macha Makeïeff,
4
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
répond aux Sganarelle, Figaro ou autres Arlequin du XVIIIe siècle, valets malicieux et
philosophes qui orchestrent, en coulisse, la vie de leurs maîtres. Bob est ici un majordome,
puisque l’action se situe dans un hôtel luxueux dans les années soixante.
Il en ressort une « unité de lieu et de temps » décrivant le jeu de l’amour et finalement
les éternels « désirs et désordres » qui en découlent, explique Makeïeff. L’univers ici
présenté, « entre Sagan et Moravia », se marie facilement à la musique de Mozart,
« par essence théâtrale ». C’est en quelque sorte le « point commun entre tous les opéras
de Mozart » qui est ici mis en scène, fable onirique, ou « errance en bande » parente,
peut-être, de la Dolce vita ou de Vitelloni de Fellini, si ceux-ci avaient été proposés en
livrets au maître de Salzbourg.
Jacques Amblard
5
Argument
Ouverture – extrait de Lo Sposo Deluso
Un hôtel chic, début des années soixante, un majordome somnole dans le petit matin.
Une femme sort de sa chambre qui erre et cherche une cigarette, c’est Aspasie, flottante,
un peu perdue, une héroïne de Sagan, qui disparaît. Entre Violante, une très jolie femme,
fébrile, sa valise à la main. Elle se pose et se défait, se travestit en soubrette, elle devient
Sandrina, jette son bagage et s’enfuit par les services.
Le trouble majordome se réveille et s’installe à son poste derrière la banque de l’hôtel.
Une silhouette d’homme passe au fond.
Aria : « Al destin che la minaccia » (Aspasia) – extrait de Mitridate, rè di Ponto
Aspasie, titubante, déambule sur la coursive, chante son tourment. En bas, erre le jeune
Gomatz, fatigué, décalé. Il cherche Zaïde qu’il aime. Un couple arrive à l’hôtel, c’est Osmin,
riche et cynique, accompagné de la triste et belle Zaïde. Le majordome les introduit à leur
chambre. Zaïde revient sur ses pas, elle a aperçu Gomatz.
Aria : « Ruhe sanft, mein holdes Leben » (Zaïde) – extrait de Zaïde
Retrouvailles des jeunes amants. Félicité. Gomatz s’endort dans la douceur. Le majordome
apparaît. Zaïde retourne à sa chambre auprès d’Osmin.
Aria : « L’amero, sarò costante » (Gomatz) – extrait de Il Rè Pastore
Réveil de Gomatz amoureux qui dit sa félicité. Il est chassé par le majordome.
Aria : « Ogni momento » (Osmin) – extrait de L’Oca del Cairo
Osmin, le beau cynique, sorti de sa chambre, dit l’inconstance des femmes dont il a l’air de
s’amuser. Il s’est offert les services du majordome soudoyé.
Cavatina : « Geme la tortorella » (Sandrina) – extrait de La Finta Giardiniera
Entrée de Sandrina en soubrette ; elle fait le ménage et dit la tristesse de l’amante
esseulée.
Le comte et la comtesse Arminda arrivent à l’hôtel. Le comte dévisage Sandrina. Le couple
élégant rejoint sa chambre. Le podestat à son tour arrive. C’est un genre de notable
irascible et sûr de lui. Il semble touché par le charme de Sandrina.
Arrivée à l’hôtel de Ramira, femme androgyne, élégante et mystérieuse. Le comte sorti
de sa chambre rejoint Sandrina. Flirt. Par dépit, le podestat va frapper à la chambre
de la comtesse.
Aria : « Um deine Straf’ zu fühlen » (Arminda) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe
La jalousie de la comtesse éclate. Elle entreprend Sandrina. Les femmes s’affrontent,
puis se retournent contre le comte. Désordre, fureur.
Aria : « Nun mein Herr » (Le Podestat) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe
Retour du podestat furieux et protestation devant cette scène de confusion. Le téléphone
6
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
sonne : Osmin reprend son business. Le podestat défie le comte et se ridiculise.
Ramira rejoint la comtesse. Le majordome dresse une table pour deux.
Aria : « Wer hungrig bei der Tafel sitzt » (Osmin) – extrait de Zaïde
Osmin contraint Zaïde à le suivre à table et à boire. Il est brutal, cynique et lui subtilise
ses papiers. Il l’humilie et s’amuse. Rire général.
Aria : « Tiger! Wetze nur die Klauen » (Zaïde) – extrait de Zaïde
Zaïde, blessée, se rebelle, Osmin abandonne la place. Restée seule, Zaïde hurle
sa détestation d’Osmin et sa détresse. Elle est privée de Gomatz. Elle s’effondre.
Aria : « Ach haltet, Barbaren » (Sandrina) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe
La comtesse Arminda et Ramira complotent sur la coursive. Sandrina est entrée
en chantonnant, elle feuillette une revue. Coup de sifflet, deux sbires masqués
se précipitent, la menottent, et l’abandonnent ligotée dans le hall. Sandrina se plaint
et s’évanouit. Arminda vide la valise de Violante du haut de la coursive.
Finale : « Himmel, bin ich von Sinnen » (Tous) – extrait de Die Gärtnerin aus Liebe
Le comte, troublé, délivre et console Sandrina en qui il croit reconnaître un ancien amour,
Violante. La comtesse trouve parmi les vêtements de Violante/Sandrina la preuve
de l’infidélité du comte. Sa jalousie explose aux yeux de tous. Le comte reste dans une
lâche incertitude.
Avec l’aide du majordome, s’organise l’hallali du comte. Tous dénoncent son inconstance.
Après la confusion, on se retire dans sa chambre.
Pantomimes 8 et 4 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée
et orchestrée par Franz Beyer
Le chien de la comtesse traverse le hall.
Intermède précédant la scène 7 de l’acte I de Lucio Silla
Resté seul, le majordome sort de son coffre un manteau de diva, se travestit et rêve.
Aria : « O del padre ombra diletta » (Aspasia) – extrait de Lucio Silla
Apparition d’Aspasie, sublime icône, à la coursive, qui croit voir dans la pénombre
ses chers fantômes. Le majordome travesti l’écoute dans l’enchantement du souvenir.
Il sort. On entend son rire glaçant.
Terzetto : « O selige Wonne! » (Zaïde, Gomatz, Osmin) – extrait de Zaïde
Gomatz et Zaïde se sont retrouvés. Osmin les surprend et entraîne Zaïde comme fascinée.
Gomatz, perdu dans son rêve, se retrouve seul. Il écoute la voix de Zaïde sur son Teppaz.
Il est chassé par le majordome qui brise l’appareil.
7
Recitativo e duetto : « Dove mai son » – Duetto : « Tu mi lasci? » – Andantino : « Lei mi
chiama » (Sandrina, Le Comte) – extrait de La Finta Giardiniera
Osmin, très contrarié, ressort de sa chambre. Il boit. Ramira traverse le hall, un petit revolver
au bout du bras. Elle nettoie l’arme avec soin.
Sandrina entre et ramasse ses vêtements. Entre le comte implorant. Sandrina refuse ses
avances. Il doit choisir entre Arminda et elle. Puis elle cède. Ils s’embrassent. Ramira qui a
vu la rencontre est ressortie.
Duo : « Cospetton, cospettonaccio » (Le Comte, Le Podestat) – extrait de La Finta Semplice
Irruption du podestat furieux qui provoque le comte en duel et se ridiculise par sa lâcheté
et son inexpérience. Sandrina et le majordome s’amusent de la situation. Un coup de feu
éclate tiré depuis la coursive. C’est la comtesse jalouse guidée par Ramira qui l’aime.
Le comte s’effondre.
Aria – « Pieta se irato sei » (Le Comte) – extrait de La Betulia Liberata
Le comte se meurt. Une cérémonie s’organise autour de lui. La comtesse approche
en grand deuil, accompagnée de Ramira en consolatrice.
Terzetto : « Che accidenti! » (Ramira, Le Podestat, Osmin) – extrait de Lo Sposo Deluso
Le majordome tire et recouvre le corps. Osmin, Ramira, le podestat sont à peine troublés
par ce dernier événement. Ils boivent et quittent la place.
Aria : « Fra i pensier più funesti di morte » (Aspasia) – extrait de Lucio Silla
Aspasie est réapparue sur la coursive, défaite, elle défaille. Elle jette des lettres dans
le vide qui semble l’attirer. Elle s’éloigne et on entend le cri qui accompagne sa chute.
Pantomimes 4 et 8 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée
et orchestrée par Franz Beyer
Zaïde s’échappe, rejoint Gomatz, abandonnant valise et collier. Ils s’enfuient.
Sandrina arrive pour soigner le comte qui retrouve ses esprits.
Aria : « Con un vezzo all’italiana » (Osmin, Le Comte) – extrait de La Finta Giardiniera
Retour d’Osmin qui a compris la fuite de Zaïde. Il retrouve le collier sur un fauteuil.
Le comte le rejoint. Ils chantent, complices et cyniques, la difficulté de séduire, et sortent.
Pantomime no 6 – extrait de Musique pour une pantomime K. 446/416d, complétée
et orchestrée par Franz Beyer
Sandrina restée avec le majordome entame avec lui une sorte d’écossaise, joyeuse danse
des plumeaux.
Aria : « Bella cosa è far l’amore! » (Tous) – extrait de La Finta Semplice
Tous reviennent de leurs chambres pour chanter la liberté d’aimer et reprendre
leurs places dans le hall de l’hôtel, retournant à leur oisiveté chic, comme si de rien n’était.
Macha Makeïeff
8
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
Notes d’intention
Mozart a écrit de nombreux opéras qui se sont éclipsés derrière les plus connus ;
certains sont la préparation d’un chef-d’œuvre à venir, d’autres sont incomplets
ou inachevés. Dans tous cependant on trouve des scènes exceptionnelles sur le plan
musical. L’idée de créer un dramma giocoso en réalisant un montage de ces scènes permet
de faire découvrir ces pages de musique composées pour la plupart avant Idoménée (1781),
méconnues ou totalement oubliées. L’argument de ces ouvrages rend possible
leur rapprochement : opera buffa ou seria, mélodrame, serenata teatrale, dramma per
musica ou Singspiel racontent les relations humaines et amoureuses entre les demi-dieux,
les rois, les bourgeois. Les affinités qu’entretiennent ces livrets nous ont inspiré
un scénario d’histoires croisées dont les musiques sont issues de La Finta Semplice,
Die Gärterin aus Liebe (version allemande de La Finta Giardiniera), Mitridate, Lucio Silla,
Ascanio in Alba, Il Re Pastore, Zaïde, l’Oca del Cairo, La Betulia Liberata et Lo Sposo Deluso.
Laurence Equilbey
Au cœur de la difficulté de vivre et des enchantements qui passent.
L’amour et les rires,
Les promesses et les larmes,
La solitude inconsolable, et ce chemin qui ne finit pas, ou si mal.
La beauté dans la douleur, la perte de connaissance, les déchirements du cœur, la bêtise
des hommes.
La colère, le mépris, les méprises,
Les pleurs et l’infortune.
La raison qui chavire et La fureur inexorable,
La félicité et le sombre destin.
Les Instants cruels, Les comètes sanglantes,
Doux chagrins, douces souffrances.
Nobles âmes amoureuses, le vent se lève !
Voici le temps des Trahisons, des châtiments.
Blessures sanglantes et chaudes.
Ombres fidèles, et funestes pensées de mort.
Tout va bien.
Jérôme Deschamps
9
Désir et désordres
« Qu’il est difficile d’aimer, qu’il est difficile… »
Amour et désamour, faire et défaire, c’est une ronde, on s’amuse, on se brise à ce jeu.
Un paysage, une ivresse, empêchements et doutes, soupirs et langueurs, et pour dire
ce vent de folie et toutes les fantaisies des amours contrariées, une suite d’airs
incandescents, inoubliables.
Pour dire la volupté de la plainte, la joie et l’extase, et aussi le vertige, la perte sublimée,
les tourments voluptueux, le goût de l’abîme, ce jeu-là, très XVIIIe, ce libertinage grave et
sensible… Aimer un barbare, être aimée d’un mahométan, inventer son propre martyre
avec malice et toujours ce jeu délicieux et cruel dont on ne peut se passer.
Nous voilà si humains, chancelants, alors que nous sommes aimés, mal aimés ou aimants.
Un objet musical fluide pour dire l’inachèvement de tout amour. Un inventaire rêvé
de la dépossession. Cette passion qui fait de nous des presque fantômes ou de vrais
magnifiques. Celui qui défigure ou qui transcende. Ici, l’amour pour ce qu’il s’exprime
n’aboutit pas.
Elle, enfermée au sérail ou travestie dans un jardin, elle faiblit, elle cède, ou fuit et ment.
Lui, abusé ou jouisseur, il navigue, accoste ou se fracasse. Quel malentendu que leur désir !
Félicité, colère, pleurs, trahisons, la vie et la mort, le soleil ou le tombeau, vraie reine
et fausse jardinière, valet de comédie, la seule vérité du théâtre pour dire le désir et
les désordres qui s’en suivent. « It’s a happiness to wonder ».
Douleur exquise, point de fixation lancinant, et exquise douleur, raffinements de la passion
amoureuse, dans les plus rares expressions mozartiennes.
Macha Makeïeff, notes de travail
10
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
Ditte Andersen
La jeune soprano Ditte Andersen est née
à Copenhague. Elle a fait ses études
avec Susanna Eken à l’Académie Royale
d’Opéra du Danemark, où elle a obtenu
son diplôme en 2004. Au cours de cette
période, elle a travaillé des rôles comme
Norina (Don Pasquale), Sophie
(Le Chevalier à la rose), Susanna
(Les Noces de Figaro), Echo (Ariane
à Naxos), l’Oiseau de la forêt (Siegfried),
Belinda (Didon et Énée), Tamiri
(Il Rè Pastore), Yniold (Pelléas et
Mélisande), Sophie (Werther) et Lucia
(Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten).
Ditte Andersen se produit régulièrement
avec les plus grands orchestres
de Rameau au Théâtre de Drottningholm),
Servilia (La Clémence de Titus), Amor
(Orphée et Eurydice de Gluck) et
Papagena (La Flûte enchantée à l’Opéra
Royal du Danemark). Pendant la saison
2005/2006, elle interprète Il Rè Pastore
de Mozart (rôle d’Elisa) sous la direction
d’Adam Fischer, La Résurrection de
Haendel (direction Fabio Biondi),
l’Oratorio de Noël de Bach (direction
Emmanuelle Haïm), les opéras en un
acte de Gluck Aristeo et Bauci
e Filemone (Opéra Garnier, Opéra du
Rhin, Opéra Garnier de Monaco et
Corum de Montpellier avec les Talens
Lyriques et Christophe Rousset),
le Requiem de Mozart (direction Paul
scandinaves et on a déjà pu l’entendre
dans Le Messie de Haendel (Royal Albert
Hall avec le Royal Philharmonic
McCreesh, mais aussi avec l’Orchestre
Symphonique National du Danemark
sous la direction de Thomas Dausgaard)
et Le Songe d’une nuit d’été de
Mendelssohn avec l’Orchestre
Symphonique de la Radio Danoise
(direction Rafael Frühbeck de Burgos).
Elle consacre en outre plusieurs
concerts à Bach et à Tavener avec
l’Orchestre Symphonique du Jutland
du Sud et chante des arias de Mozart
avec l’Orchestre Symphonique d’Aalborg.
Orchestra et Cathédrale de Canterbury),
la cantate Davide Penitente de Mozart
(Mannheim), la Messe en ut mineur
de Mozart (Essex) et la Troisième
Symphonie (« Sinfonia Espansiva »)
de Carl Nielsen (Paris).
Son répertoire de concert comprend
la Passion selon saint Matthieu,
la Passion selon saint Jean, la Messe
en si mineur et l’Oratorio de Noël de
Bach, le Requiem, Exultate, Jubilate et
la Messe en ut mineur de Mozart,
les Carmina Burana de Carl Orff,
le Requiem de Fauré et Le Messie
de Haendel. Elle a travaillé avec des
chefs comme Christophe Rousset,
Emmanuelle Haïm, Michael Hofstetter,
Paul McCreesh et Graeme Jenkins.
En tant que chanteuse lyrique,
Ditte Andersen s’est illustrée dans les
rôles de Blondchen (L’Enlèvement au
sérail à l’Opéra de Lausanne,
à l’Opéra de Nîmes et au Théâtre des
Champs-Élysées), Céphie (Zoroastre
Kamila Benhamza
Née à Stockholm en 1974, Kamila
Benhamza s’est formée à la Guildhall
School of Music and Drama à Londres.
Elle a fait ses débuts dans le rôle de
Sister Margaretha dans The Sound
of Music de Rodgers et Hammersteins
au Théâtre Göta Lejon de Stockholm
(1995/1997). Depuis, elle a chanté
différents rôles de théâtre musical,
d’opéra ou d’opérette, dont Giulietta
(Aspect’s of Love de A. Lloyd Webber’s,
première suédoise) et Hanna Glawari
(La Veuve joyeuse de Lehár) au Théâtre
11
Arbis de Norrköping, Bronislava
(Der Bettlerstudent de Millöcker au
Säffleopera), Christel (Der Vogelhändler
de C. Zeller), Helene (Hin und Zurück de
Hindemith au GSMD Music hall de
Londres), Quartet (Stardust, opéra
contemporain de K. Nerbe sous la
direction de Inger Åby au Folkoperan de
Stockholm – Prix Italia), Garbo, comédie
musicale de G. Togni au Théâtre National
de Stockholm. Elle a également
interprété des œuvres chorales et des
petits rôles au Festival de Glyndebourne,
à l’Opéra Royal de Stockholm et au
Slottsteater de Drottningholm.
Elle a remporté le Prix Johnson/Norlund
de l’Académie Royale de Suède en 2003.
Hilde Haraldsen Sveen
La soprano norvégienne Hilde Haraldsen
Sveen a fait ses études à la Hochschule
der Künste de Berlin, où elle a obtenu
son diplôme en 1994. À cette époque,
elle avait déjà chanté à la Neuköllner
Oper de Berlin (1989), au
Schauspielhaus de Berlin (1992-1995) et
au Festspiele de Chiemgau (rôle de
Blondchen dans L’Enlèvement au sérail).
En 1995, elle a été engagée pour une
durée de trois ans par le Nordharzer
Städtebundtheater. Au cours de cette
période, on a pu l’entendre dans les rôles
de Violetta (La Traviata), Adina (L’Élixir
d’amour), Sophie (Le Chevalier à la rose),
Zerline (Don Giovanni) et Laetitia
(La Vieille Fille et le voleur de Menotti),
ainsi que dans les rôles-titre d’Undine
(Lortzing) et de Martha (Flotow).
Elle a par ailleurs incarné Christel dans
L’Oiseleur de Carl Zeller avec l’Opéra de
Kristiansand (Norvège). Chanteuse très
appréciée, Hilde Haraldsen Sveen s’est
produite avec les plus grands orchestres
et dans les plus grands festivals
norvégiens. Son répertoire de concert
et d’oratorio comprend Le Messie de
Haendel, l’Oratorio de Noël et la cantate
Jauchzet Gott in allen Landen de Bach,
le Requiem et Exultate, Jubilate de Mozart,
Le Paradis et la Péri de Schumann,
le Te Deum de Charpentier,
la Petite Messe solennelle de Rossini,
mais aussi des lieder de Robert et
Clara Schumann, Brahms, Mozart,
Schubert, Mendelssohn, Grieg, Sinding,
Kierulf et Backer-Grondahl. En 1999, elle
a fait ses débuts avec l’Opéra National
de Norvège dans le rôle de Violetta (La
Traviata). Avec cette même compagnie,
elle a par la suite interprété Gilda dans
Rigoletto, Sœur Constance dans
Dialogues des Carmélites, Gretel dans
Hänsel und Gretel, Sophie dans Werther
et Paulus de Mendelssohn. Elle a
également tourné en Hollande avec
Rigoletto (rôle de Gilda) et chanté Don
Giovanni (rôle de Donna Anna) avec
l’Orchestre Philharmonique de Bergen,
Le Directeur de théâtre de Mozart (rôle
de Mademoiselle Silberklang) avec
l’Orchestre Symphonique de
Kristiansand, Europeras de John Cage
avec l’Opera West (Bergen), sans oublier
la Cantate pour les funérailles de
Joseph II de Beethoven à Lisbonne et à
Tokyo (direction Laurence Equilbey).
Robert Getchell
Robert Getchell commence à chanter
à l’Université du Massachusetts où
il étudie la littérature française et
espagnole. En France, il étudie
la musique baroque française au Centre
de Musique Baroque de Versailles
et poursuit ses études avec
Margreet Honig au Conservatoire
d’Amsterdam, se spécialisant dans
l’interprétation de la musique ancienne
avec Howard Crook. En Europe,
Robert Getchell est un soliste prisé,
se produisant avec de nombreux
ensembles, tels que Les Talens Lyriques,
le Concerto Köln, Les Folies Françoises,
La Stagione Frankfurt, le Nederlandse
Bachvereniging, l’Ensemble Pierre Robert,
Al Ayre Español, ou le Nederlands
Kamerkoor. Il fréquente aussi
régulièrement le théâtre et l’opéra
de Rouen. Robert Getchell s’est produit
dans différents opéras baroques, comme
Roland de Lully avec René Jacobs, Persée
de Lully et The Fairy Queen de Purcell
avec Christophe Rousset. Aux ÉtatsUnis, il chante régulièrement avec
L’Opéra Lafayette dirigé par
Ryan Brown, dans des opéras comme
Hippolyte et Aricie de Rameau ou Œdipe
à Colone de Sacchini. Il a interprété le
rôle principal de Scylla et Glaucus de
Leclair avec Christophe Rousset, le rôle
de La Furie dans Isis de Lully à l’Opéra
Royal de Versailles, et enregistré Die
Sieben letzten Worte des Erlösers am
Kreuze de Haydn avec l’Akademie für
Alte Musik Berlin et Accentus.
Robert Getchell a été invité à chanter
dans divers festivals en Europe :
Versailles, Ambronay, Fribourg, Beaune
et Utrecht. Il se produit avec l’ensemble
Il Fondamento en Belgique, en Hollande,
en Pologne et en Espagne.
internationale d’orgue de Lahti, au
Festival de nuit de l’orgue et de l’aria
d’Espoo, au Festival royal de musique de
Stockholm, ou avec le l’Orchestre
Symphonique de Saint-Pétersbourg.
En tant que ténor soliste, il a interprété,
entre autres pièces, les Passions selon
saint Matthieu et saint Jean, l’Oratorio
de Noël, la Messe en si mineur,
le Magnificat et de nombreuses cantates
de Bach, la Neuvième Symphonie de
Beethoven, le Messie de Haendel,
l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns,
les Vêpres solennelles de Rachmaninov,
la Messe en sol majeur de Schubert,
la Messe en la majeur de César Franck,
Rakastava-sarja de Sibelius,
Väinämöisen kylvö de Madetoja,
Auringontalo de Rautavaara.
Il a chanté en tant que soliste avec
divers orchestres symphoniques
à Helsinki, Oulu ou Mikkeli, et a donné
des récitals et concerts de lieder en
Finlande, Suède, Estonie et Italie.
Il a travaillé avec des chefs d’orchestre
comme Mikko Franck, Mats Liljefors,
Jean Thorel, Arvo Volmer, Ari Angervo
ou Tibor Bogányi.
Tuomas Katajala a obtenu le Premier
Prix du Concours international de ténors
de Jyväskylä en 2002,
Tuomas Katajala
Tuomas Katajala a étudié
au Conservatoire d’Oulu, à l’Académie
Sibelius de Kuopio et à l’Académie
Sibelius d’Helsinki avec Peter Lindroos
et Esko Jurvelin. Au printemps 2004,
il a fait ses débuts britanniques au Royal
le Premier Prix du Concours
international de musique vocale sacrée
de Rome en 2003 et les félicitations
du jury du Concours de chant de Timo
Mustakallio en Finlande en 2002.
Il a été finaliste en 2003 du premier
Concours G. Martinelli/A. Pertile
de Montagnana en Italie et Deuxième
Prix au Concours Gösta-Winbergh
en Suède en 2004.
Albert Hall où il a interprété le Requiem
de Verdi avec Sir David Willcocks.
Il a également chanté à la Semaine
Parmi ses engagements, on peut
mentionner le rôle de Tamino dans
La Flûte enchantée au Festival Savonlinna
12
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
et Le Comte Almaviva dans Le Barbier
de Séville à l’Opéra National de Finlande.
Angélique Noldus
La mezzo-soprano belge Angélique
Noldus effectue sa formation musicale
aux conservatoires de Liège et Bruxelles,
notamment auprès des professeurs
Nicolas Christou et Albrecht Klora.
Elle se perfectionne ensuite à l’Opéra
Studio d’Amsterdam et participe à
la production de Didon et Énée ainsi qu’à
diverses masterclasses (Susanna Eken,
Sarah Walker…) organisées par l’Opéra
Studio de La Monnaie. En outre,
elle obtient une licence en traduction.
Encore étudiante, elle débute aux
Pays-Bas en tournée dans Masqué,
avec Ernst-Daniël Smid sous la direction
de Henk Ruiter.
Durant la saison 2004/2005,
elle fait ses débuts à La Monnaie
(Troisième Dame/La Flûte enchantée)
sous la direction de René Jacobs,
une production qui sera reprise à Lille et
à Caen en 2006.
En Belgique, elle participe à plusieurs
concerts avec le Chœur de Chambre de
Namur sous la direction de Patrick Davin
et au Festival Beethoven avec
l’Orchestre Philharmonique de Liège
sous la direction de Louis Langrée.
Elle interprète ensuite le rôle de Phèdre
dans Socrate de Satie, produit par la
Compagnie Thor à Bruxelles. Elle a
interprété le rôle de Mitrena dans
Motezuma de Vivaldi, une production
montée en Italie et en Allemagne sous
la direction de Federico Sardelli.
Elle a fait dernièrement ses débuts
à l’Opéra de Budapest. À l’occasion
de l’anniversaire Mozart, elle a chanté
la Messe du couronnement au Palais des
Beaux-Arts de Bruxelles avec l’orchestre
Prima la Musica ainsi qu’à Liège avec
l’Orchestre Philharmonique sous la
direction de Louis Langrée.
Dans le cadre d’une tournée avec
l’Orchestre Symphonique d’Asturie,
elle a interprété la Missa en tempore
Belli de Haydn, notamment au
Palao de la Musica de Barcelone.
Cette saison, elle est distribuée à
deux reprises à La Monnaie,
notamment dans la création mondiale
de Frühlings-Erwachen de Benoît
Mernier et dans la reprise de
La Flûte enchantée.
En récital, elle se produit à l’Opéra de
Flandre et à l’Opéra de Lille. Au concert,
elle chante le Stabat Mater de Rossini,
la Neuvième Symphonie de Beethoven
et Le Songe d’une nuit d’été de
Mendelssohn.
Konstantin Wolff
Le baryton-basse allemand Konstantin
Wolff est né en 1978. Depuis 2000,
il fait ses études de chant à l’Université
de Musique à Karlsruhe avec le Professeur
Donald Litaker. Il est titulaire d’une bourse
de la Studienstiftung des Deutschen Volkes
et remporte le Prix Felix-MendelssohnBartholdy en 2004.
Son répertoire s’étend des œuvres du
XVIIe à celles du XXe siècle. Il interprète
notamment les grands oratorios
de Bach, de Haendel (Le Messie et
Rodelinda), de Haydn (La Création) et
de Mendelssohn (Paulus), ou encore
la Neuvième Symphonie de Beethoven
et les requiems de Mozart, Verdi et
Fauré.
Konstantin Wolff donne de nombreux
concerts dans des salles comme
le Théâtre des Champs-Élysées et la Cité
de la musique à Paris, le Barbican Center
à Londres, le Palais des Beaux-Arts
13
à Bruxelles, la Alte Oper Frankfurt,
le Festival de Salzbourg, la Philharmonie
de Berlin. Il travaille avec les chefs
d’orchestre Gerd Albrecht, Wolfgang
Gönnenwein, Alun Francis, Sir Simon
Rattle (Berliner Philharmoniker),
Nicholas McGegan, Alan Curtis (Il
Complesso Barocco) et William Christie
(Les Arts Florissants).
En tant que soliste, il enregistre des
cantates de Buxtehude et de Telemann
avec l’orchestre baroque Les Favorites
et l’Ensemble Vocal Rastatt sous la
direction de H. Speck.
Il fait ses débuts à l’opéra en janvier
2005 à Lyon, où il a chante le rôle
de Mercurio dans Le Couronnement
de Poppée de Monteverdi sous la
direction de William Christie.
En tournée avec Les Arts Florissants,
il chante dans l’Allegro de Haendel
sous la direction de William Christie et
participe en 2005 à l’académie pour
jeunes chanteurs des Arts Florissants
Le Jardin des Voix (Bourse Imerys).
Récemment, il a donné plusieurs récitals
et la version de Mozart du Festin
d’Alexandre de Haendel avec l’Orchestre
de Bâle à Montpellier et au Rheingau
Musikfestival.
Robert Horn
Né en Grande-Bretagne, Robert Horn fait
ses études à l’Université d’Aberdeen
et étudie le chant à la Guildhall School
of Music and Drama de Londres avant
de rejoindre le Chœur de Glyndebourne.
Il se produit sur de nombreuses scènes:
Berliner Kammeroper, New Sadler Wells
Opera, Opéra 80, Kent Opera,
Mecklenberegh Opera, Dublin Opera
Theatre Company ou Royal Opera
House-Covent Garden. À l’opéra,
on peut le voir dans Turandot de Puccini
au Royal Albert Hall ou dans
Les Brigands d’Offenbach à Amsterdam
et aux opéras de Paris, Bordeaux et
Caen. Dans le domaine de la musique
ancienne, il donne de nombreux concerts
et enregistre avec le Gabrieli Consort.
Il travaille également avec l’English Bach
Festival, le Taverner Consort et The Tallis
Scholars. Parmi ses enregistrements,
on peut citer A Midsummer Night’s
Dream de Benjamin Britten et, avec
le Gabrieli Consort, A Venetian
Coronation 1595 et Venetian Vespers,
qui ont tous deux obtenu des distinctions
(Gramophone et Edison awards). Avec
Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff,
il joue dans C’est Magnifique en 1994,
Le Défilé en 1995, Les Précieuses
ridicules en 1997, La Cour des Grands
en 2001/2004 et L’Enlèvement au sérail
en 2003/2006.
Laurence Equilbey
Après des études musicales à Paris,
Vienne et Stockholm, notamment
avec le chef suédois Eric Ericson,
Laurence Equilbey fonde, en 1991,
le Chœur de Chambre Accentus.
Elle crée parallèlement, en 1995,
le Jeune Chœur de Paris, qui devient
en 2002 le premier centre de formation
pour jeunes chanteurs, département
du CNR de Paris. Grâce à son expérience
musicale à l’échelle européenne, elle
apporte une contribution essentielle à la
diffusion et au renouveau du répertoire
vocal a cappella. Elle est régulièrement
invitée à diriger le Concerto Köln, le
Sinfonia Varsovia, l’Akademie für alte
Musik Berlin… Depuis 1998, elle est chef
du chœur de l’Opéra de Rouen et en
dirige régulièrement l’orchestre.
Laurence Equilbey aborde également
le répertoire lyrique en dirigeant entre
autres Cenerentola dans le cadre
du Festival d’Art Lyrique
d’Aix-en-Provence, Medeamaterial
de Pascal Dusapin (Festival Musica,
Nanterre, Rouen), Les Tréteaux
de Maître Pierre de Manuel de Falla
à l’Opéra de Rouen, Bastien und Bastienne
à la Cité de la musique. Laurence
Equilbey a été élue Personnalité
Musicale de l’année 2000 par le
Syndicat professionnel de la critique
dramatique et musicale et est Lauréate
2003 du Grand Prix de la presse
musicale internationale.
Elle expose : à la Fondation Cartier,
au Centre Pompidou, à Chaumont,
à la Grande Halle de la Villette…
Elle publie des essais sur le théâtre et
la poétique des objets qui la hantent :
aux éditions du Chêne, Séguier, Seuil
et Actes Sud. En 2006, elle réalise
des décors pour Solo et a Dernière Bande
de Beckett, prépare la mise en scène et
les décors de La Veuve joyeuse à l’Opéra
de Lyon. Macha Makeïeff est directrice
artistique du Théâtre de Nîmes.
Macha Makeïeff
Macha Makeïeff est née à Marseille.
Jérôme Deschamps
Jérôme Deschamps naît à Neuilly-surSeine. Deux oncles influents : le premier
est acteur – Hubert Deschamps –,
Famille protestante. Ascendances russe
et italienne. Elle fréquente le lycée
Longchamp, prend des cours de théâtre,
le second est cinéaste – Jacques Tati.
Il fréquente les ateliers de théâtre
du Lycée Louis-le-Grand, y rencontre
se diplôme au Conservatoire de Marseille,
y rencontre le pianiste Pierre Barbizet.
19 ans : elle élit domicile rue Dupuytren
à Paris, étudie la littérature et l’histoire
de l’art à la Sorbonne, fréquente
Daniel Mesguich qu’elle assistera
quelques temps, puis Antoine Vitez,
rencontre absolument déterminante.
Il lui confie sa première mise en scène au
Théâtre des Quartiers d’Ivry. C’est aussi
dans les années soixante-dix qu’elle
Patrice Chéreau et Jean-Pierre Vincent,
avant d’intégrer le Conservatoire de Paris,
l’École de la rue Blanche. Il entre pour
trois ans à la Comédie française.
Il rencontre Antoine Vitez, qui le mettra
en scène plusieurs fois dans Claudel,
Vinaver…
Il devient metteur en scène. À la fin
des années soixante-dix, il fonde avec
Macha Makeïeff la compagnie de théâtre
qu’ils dirigent ensemble. Acteur de
rencontre Jérôme Deschamps, comédien,
et qu’ils commencent immédiatement
à travailler ensemble, d’abord pour
le théâtre. Macha Makeïeff est auteur
et metteur en scène des spectacles de
la compagnie qu’ils fondent et dirigent
ensemble. Elle est également
plasticienne, puisqu’elle crée costumes,
décors, accessoires, identité visuelle
et sentimentale de leurs histoires depuis
théâtre dans ses propres spectacles,
on le retrouve aussi au cinéma, sous
la direction de Christian Vincent,
Roger Kahane, Pavel Lounguine, François
Morel… Au Centre National du Cinéma,
il a dirigé en 1996/1997 la Commission
de l’avance sur recettes, dont il a mis en
place la réforme. En 2005, il est nommé
directeur de l’Opéra-Comique à Paris.
En 2006, il interprète Vingt-Six de
Courteline et L’Affaire de la rue Lourcine.
trente ans. Dans les années
quatre-vingt-dix, le style Deschiens
qu’elle invente marque une époque.
14
JEUDI 14 | SAMEDI 16 | DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
Batzdorfer Hofkapelle
L’idyllique Château de Batzdorf,
domaine médiéval situé dans l’un des
méandres de l’Elbe, inspira à un groupe
d’amis la création de l’ensemble
Batzdorfer Hofkapelle, dont il est le
berceau. Dès les années quatre-vingt,
un groupe d’artistes et de restaurateurs
s’associèrent pour mettre au point
un plan de sauvetage du bâtiment
menacé d’écroulement. Le plan ainsi
conçu donna lieu en 1990 à la création
d’une association destinée à faire revivre
culturellement le château et
sa salle des chevaliers au moyen
de concerts. En 1993, se déroula dans
la salle des chevaliers le concert
dans le cadre du Festival du Château
de Sanssouci de Potsdam, du Festival
Haendel de Halle an der Saale et
du Festival baroque de Bayreuth.
Parmi les réalisations de 2002, on peut
noter la production, sous forme de
spectacle de marionnettes, de l’opéra
Aci, Galatea e Polifemo de Haendel,
production avec laquelle l’ensemble fut
entre autres invité au festival du
Château de Ludwigsburg. La Batzdorfer
Hofkapelle a fait ses débuts parisiens en
2004 avec le Chœur Accentus. Elle s’est
produite à plusieurs reprises en France
au cours de la saison 2005. Après le
succès de plusieurs enregistrements
d’opéras et d’oratorios, les deux
Trompettes
René Maze
Helen Barsby
de fondation de l’ensemble auquel
on donna, comme un clin d’œil, le nom
de Batzdorfer Hofkapelle.
dernières productions discographiques
de l’ensemble ont été d’une part un
programme orchestral consacré à
Katja Donner
Rachel Harris
Karina Bellmann
Après le premier succès remporté
en 1997 par la présentation au Château
de Pillnitz, le lieu même de sa création
au XVIIIe siècle, de la production
de l’opéra Calandro, la Batzdorfer
Hofkapelle donna en 1998 une série de
représentations scéniques de l’opéra
Talestri, composé par la Princesse
de Bavière Maria Antonia Walpurgis
de Saxe sur un livret consacré au thème
des Amazones, représentations qui la
Haendel, de l’autre un CD consacré à des
cantates de Hasse et Zelenka enregistré
avec la jeune soprano française Salomé
Haller. La Conférence Permanente pour
la Musique Baroque en Allemagne
Centrale des Länder Saxe, Saxe-Anhalt
et Thuringe soutient activement
la Batzdorfer Hofkapelle. C’est grâce à
la Conférence que de nombreux projets
ont pu voir le jour.
Beate Voigt
conduisirent entre autres au Théâtre
Cuvillié de Munich ainsi qu’au Théâtre
historique de Neuburg an der Donau.
Cette production projeta l’ensemble
sur le devant de la scène musicale
allemande. Parallèlement à la
redécouverte et à la mise en valeur des
manuscrits de la très riche collection de
la Bibliothèque du Land de Saxe, la
spécialité de l’ensemble reste la
redécouverte du répertoire lyrique et
d’oratorio de la Dresde du XVIIIe siècle.
L’ensemble s’est notamment produit
Flûtes
Jana Semerádová
Annie Laflamme
Jeanette Dorée
Donate Schack
Kathia Robert
Hautbois
Markus Deuter
Luise Haugk
Violoncelles
Bernhard Hentrich
Barbara Reiter
Bassons
Elisabeth Kaufhold
Monika Fischalek
Contrebasses
Jan Krigovsky
Marian Bujnak
15
Cors
Karin Libischewski
Christoph Thelen
Timbales
Friedhelm May
Clavecin
Tobias Schade
Violons I
Daniel Deuter
Sara Decorso
Violons II
Wolfgang von Kessinger
Anna von Raußendorff
Regine Rath
Martina Rentzsch
Katka Stursova
Altos
Caroline Kersten
Autour du même thème…
> ACCENTUS EN CONCERT
> SPECTACLE
> MÉDIATHÈQUE
SAMEDI 24 MARS, 20H
DIMANCHE 25 MARS, 16H30
Le Carnaval baroque
Spectacle de Vincent Dumestre
et Cécile Roussat
Musique d’après Il Fasolo de
Monteverdi
• Venez réécouter ou revoir
les concerts que vous avez aimés.
• Enrichissez votre écoute en suivant
la partition et en consultant
les ouvrages en lien avec l’œuvre.
• Découvrez les langages et les styles
musicaux à travers les repères
musicologiques, les guides d’écoute
et les entretiens filmés, en ligne
sur le portail.
http://mediatheque.cite-musique.fr
À LA CITÉ DE LA MUSIQUE
Accentus
Laurence Equilbey, direction
Sonia Wieder-Atherton, violoncelle
MARDI 22 MAI, 20H
Ludwig van Beethoven
Kantate auf dem Tod Kaiser Joseph II
Meerestille und glückliche Fahrt op. 112
Fantaisie pour piano, chœur
et orchestre op. 80
Accentus
Concerto Köln
Laurence Equilbey, direction
Alexander Melnikov, pianoforte
Hilde-Haraldsen Sveen, soprano
Hélène Moulin, alto
Jean-François Chiama, ténor
Jochen Kupfer, basse
SAMEDI 2 JUIN, 20H
Œuvres de Klaas de Vries et
Robert Heppener sur des textes
de Paul Ceylan (créations)
Cappella Amsterdam
Daniel Reuss, direction
Œuvres nouvelles de
Bruno Mantovani, Philippe Manoury
et Valerio Sannicandro
Accentus
Laurence Equilbey, direction
Le Poème Harmonique
Vincent Dumestre, direction
Cécile Roussat, mise en scène
et chorégraphie
Charlotte Smoos, scénographie
Chantal Rousseau, costumes
> COLLÈGE
L’opéra baroque
Cycle de 20 séances
du mardi 7 novembre
au mardi 15 mai, de 15h30 à 17h30
> CITESCOPIE
SAMEDI 30 SEPTEMBRE, DE 9H À 18H
DIMANCHE 1ER OCTOBRE, DE 9H À 16H
Les Symphonies londoniennes
de Haydn
avec Jean-Pierre Bartoli,
Michel Noiray, Pascale Saint-André
et Marc Vignal
> MUSÉE
Expédition au pays des instruments
Un livret ludique pour les 7 – 12 ans,
illustré par Frédérick Mansot, est
distribué gratuitement
aux enfants qui visitent le Musée
avec leurs parents.
SÉLECTION THÉMATIQUE
DVD Mitridate de Mozart filmé à
Covent Garden
CD Zaïre, Il ré Pastore, Mitridate et
Lucio Silla de Mozart accompagnés
des partitions.
> RÉOUVERTURE DU MUSÉE
LE 19 SEPTEMBRE
En raison de travaux préparatoires
au réaménagement de sa collection,
le Musée de la musique a fermé
ses portes durant deux mois.
À partir du 19 septembre, le visiteur
pourra découvrir le parcours sonore
de l’exposition grâce à de nouveaux
audioguides. Bientôt, un parcours
sonore spécifiquement dédié
aux enfants sera mis en place,
en partenariat avec EHA Foundation.
Ouvert du mardi au samedi de 12h à
18h, le dimanche de 10h à 18h,
le Musée propose régulièrement
des activités culturelles pour tous
les publics.
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Sandrine Blondet | Maquette : Ariane Fermont
Photo couverture © Macha Makeïeff et Getchell Benhamza | Imprimeur SIC | Imprimeur France Repro | Licences n° 757541, 757542, 757543
SAMEDI 21 OCTOBRE, 20H
Johannes Brahms
Drei Gesänge op. 42
Robert Schumann
Vier doppelchörige Gesänge op. 141
Wolfgang Rihm
Astralis (Über die Linie III)