Revalorisation des retraites : échanges avec Nicole

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Revalorisation des retraites : échanges avec Nicole
Revalorisation des retraites : échanges avec Nicole Calvinhac, Présidente de la commission
prospectives, recherche et développement | Cavec | Caisse d'assurance vieillesse des
experts-comptables et des commissaires aux comptes
22/02/2017
Revalorisation des retraites : échanges avec Nicole Calvinhac,
Présidente de la commission prospectives, recherche et
développement
Certains retraités de la Cavec ont été étonnés de la faible revalorisation de leurs pensions complémentaires.
Explication par Nicole Calvinhac, présidente de la commission prospectives, recherche et développement.
Pourquoi la Cavec a-t-elle revalorisé de seulement 0,1% la valeur de service du point
cette année ?
Nicole Calvinhac : Il faut rappeler que le régime de retraite complémentaire de la Cavec est un régime par répartition. Cela
signifie que les cotisants financent la pension des retraités. Si nous avions augmenté la valeur de service de 0,5%, il aurait fallu
augmenter les cotisations de plus de 3%. Nous avons estimé qu’une telle hausse n’aurait pas été financièrement soutenable pour
les experts-comptables actifs. Déjà, il faut savoir que la revalorisation de 0,1% a entraîné une augmentation de 1,61% des
cotisations. Ce n’est pas rien. D’une manière générale, il est difficile de demander aux cotisants un effort plus important que les
retraités actuels ont fourni du temps où ils étaient eux-mêmes en activité.
Le rendement des cotisations va être abaissé à 8% d'ici 2020-2022. Pourquoi ?
Nous avons en effet décidé de baisser le rendement des cotisations de 8,85% à 8% d’ici 2020-2022. Cela signifie qu’à cette date,
1.000 euros de cotisation génèreront 80 euros de rentes au lieu de 88,50 euros aujourd’hui. Il s’agit d’une mesure de bonne gestion.
Comme tous les régimes de retraite, le régime complémentaire de la Cavec doit faire face à un déséquilibre démographique : le
nombre de retraités augmente plus vite que le nombre de cotisants. Cela se traduit par davantage de dépenses et des recettes
insuffisantes pour y faire face sans puiser dans les réserves. En conséquence, pour assurer la pérennité du régime et le versement
des pensions, il est important de pérenniser nos réserves financières. La baisse du rendement concourt à cet objectif. Je tiens à
souligner qu’un taux de 8% demeure un niveau de rentabilité élevé comparé aux taux pratiqués par d’autres régimes
complémentaires ou même par rapport à ceux proposés par les produits d’épargne. En outre, l’horizon 2020-2022 peut être
repoussé en fonction du rendement de nos placements financiers. Un taux supérieur de 3 points à l’inflation permet de prolonger la
pérennité de nos réserves de 5 ans, un taux supérieur de 4 points génère 13 ans de réserves. On estime qu’un régime de retraite
est suffisamment provisionné s’il dispose a minima de 25 ans de réserves.
Mais ne peut-on pas jouer sur d’autres leviers ?
Nous maîtrisons certains paramètres comme la valeur du point acheté, la valeur du point servi et l’âge de départ. Comme nous
l’avons vu précédemment, la marge de manœuvre des deux premiers est en réalité étroite : il n’est pas question d’augmenter
fortement les cotisations, ni de baisser les pensions. En plus, il s’agit de leviers dont l’effet se fait sentir à long, voire très long
terme. Modifier l’âge de départ, est le paramètre le plus efficace à très court terme. Il est à utiliser en dernier ressort car il n’est
pas sûr que nos assurés souhaitent partir à la retraite plus tard, même si un grand nombre d’entre eux continuent à travailler après
avoir enclenché leur retraite.
Il faut bien prendre conscience, qu’outre le taux de placement de nos actifs financiers, nous ne maîtrisons pas de nombreux
paramètres tels que le nombre de diplômés qui vont s’inscrire à l’Ordre et donc l’évolution du nombre d’experts comptables en
activité, le niveau des revenus professionnels des nouveaux inscrits, ou encore le ratio entre les hommes et les femmes dans la
profession sachant que les secondes s’inscrivent davantage en régime salarié, et quand elles s’inscrivent en régime TNS, elles
gagnent en moyenne 20% à 25% de moins que les premiers.
On le voit, il existe beaucoup d’incertitudes et nous ne pouvons pas prendre le moindre risque vis-à-vis des retraités actuels et
futurs ; notre régime est donc contraint de gérer au mieux ses réserves.
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