Numéro 1, Avril 2000

Transcription

Numéro 1, Avril 2000
Entre hier et demain,
écrire l'histoire sociale du Val-de-Marne aujourd'hui.
Avril 2000
Numéro 1
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Bureau de l'Association
Président : Claude Pennetier,
chercheur au CNRS, directeur du
Maitron.
Secrétaire : Françoise Bosman,
directrice des Archives du Val-deMarne.
Trésorier : André Jondeau, ancien
éditeur.
Albert Broder, professeur à
l'Université Paris XII.
Guy Krivopissko, conservateur du
Musée de la Résistance nationale.
Gilles Morin, chercheur,
Université Paris I.
Michèle Rault, conservatrice du
patrimoine, archives d'Ivry-surSeine.
Stéphanie Rivoire, Archives du
Val-de-Marne.
Nathalie Viet-Depaule,
chercheuse au CNRS.
IHOVAM
Archives départementales
10 rue des Archives
94000 Créteil
tél. : 01.53.79.29.81
E-mail:[email protected]
Itinéraires
et histoire ouvrière
en Val-de-Marne
"Un fonds sur le syndicalisme
des cheminots"
Conservées aux archives
départementales du
Val-de-Marne, les archives du
syndicat CGT des travailleurs du
Itinéraires et histoire ouvrière
chemin de fer de Villeneuveen Val-de-Marne est une
association créée en 1998 pour Saint-Georges (85 J 1 à 78)
valoriser le Maitron et aider les permettent de cerner
l'organisation du syndicat et de
préparations de la période
1940-1968 et d’un dictionnaire ses sections, son activité tant
dans les organismes paritaires
spécifique pour le Val-de(procès-verbaux de réunions et
Marne.
de négociations) que dans les
Elle se propose de faire
conflits (tracts, pétitions,
connaître, au moyen des
résolutions). Des formes de
technologies nouvelles
solidarité apparaissent
(Internet, CD-Rom) le
également, qu'il s'agisse de lister
patrimoine social du
les grévistes de 1947 pour
département.
organiser la répartition des
Domiciliée aux Archives du
vivres, de soutenir des militants
Val-de-Marne, elle associe des en difficulté ou de gérer les
chercheurs, des universitaires, œuvres sociales comme
des archivistes et des amateurs l'Orphelinat national des chemins
de fer ou la société de secours
d’histoire sociale.
des cheminots.
Villeneuve-Saint-Georges
L'importance même de la
Mercredi 3 mai 2000 17 h
corporation cheminote à
Foyer Cocteau, avenue
Villeneuve-Saint-Georges
Carnot
explique la prise de
Table ronde sur l’histoire
responsabilités au niveau local
sociale des cheminots.
par des militants cheminots et
Organisée par
une activité syndicale de l'Union
Marie-Louise Goergen,
locale des syndicats CGT de
chercheuse, responsable du
Villeneuve-Saint-Georges et ses
Dictionnaire
environs.
biographique des cheminots
Stéphanie Rivoire
(collection du Maitron), avec
Georges Ribeill, sociologue,
Alain Broder, professeur à
l’Université Paris XII et des
syndicalistes.
Qu’est ce que l’IHOVAM ?
Militant syndicaliste, il était,
en 1920, secrétaire d'un
secteur de propagande de
Paris-PLM et qualifié alors de
“ dangereux propagandiste ”
par le commissaire spécial au
même titre que Mathieu,
secrétaire de l'Union des
syndicats de Juvisy
et Villeneuve-Saint-Georges.
Le 27 mai 1917, il avait assisté
au congrès syndical de Seineet-Oise, fut délégué au comité
d'action départemental et avait
CAMPANAUD,
été élu à la CA de l'Union.
Jean-Baptiste
L'année suivante, le 14 avril, il
représenta le PLM de
Né le 10 février 1887
Villeneuve-Saint-Georges à la
à Saint-Léonard-de-Noblat
réunion syndicale de Juvisy et
(Haute-Vienne), mort le
fut réélu le 23 juin à la CA par
3 décembre 1951 à La Teste
(Gironde) ; cheminot du réseau le XVIIIe congrès de Seine-etOise.
PLM révoqué à la suite des
Il représentait alors une
grèves de 1920 qui avaient
cinquantaine de syndicats
débuté le 19 février pour
groupant 20 000 membres
protester en novembre 1919
contre une sanction qui touchait dont
5 000 cheminots, il participa
Campanaud ;
également
au XIIIe congrès de
devenu menuisier ; conseiller
la
CGT
tenu
à Versailles en
municipal communiste de
juillet 1918 et au XIVe tenu à
Villeneuve-Saint-Georges
Lyon en Septembre 1919.
(Seine-et-Oise), d'Orly (Seine)
puis de Saint-Léonard-de-Noblat Campanaud demanda un
congé pour assister les 14 et
(Haute-Vienne).
15 février 1920 à Dijon, à une
réunion de la commission
Fils de Jean Campanaud
(1867-1942) cultivateur et de administrative de l'Union
syndicale PLM. L'autorisation
Marie Agathe Bureau
lui fut refusée et Campanaud
(1868-1935) jardinière, tous
passa outre.
deux nés et morts à
Il fut alors sanctionné le 19
Saint-Léonard-de-Noblat.
d'une mise à pied de 48 heures
Ouvrier menuisier à l'atelier de et cet incident fut à l'origine
d'un mouvement gréviste d'une
wagons de
grande ampleur en raison des
Villeneuve-Saint-Georges
problèmes importants alors en
(Seine-et-Oise), Campanaud
entra à la Compagnie PLM en discussion : statut et échelle
1913. Il assurait la fonction de des traitements.
trésorier adjoint de la section Le 19 février, mille six cents
cheminots de Villeneuve
locale de l'ARAC en 1920.
arrêtèrent le travail.
Parmi les nombreuses
notices du Maitron
consacrées aux Val de
Marnais, nous avons choisi
celle de Jean-Baptiste
Campanaud, lié à l'histoire
des cheminots de VilleneuveSaint-Georges, et celle
d'André Villette, une figure
politique locale et éditeur à
l'origine de l'aventure du
Maitron.
Entre le 20 et le 25 février, la
grève s'étendit et gagna tout le
réseau PLM pour devenir
finalement une grève générale
des chemins de fer.
Le mouvement dirigé à
Villeneuve-Saint-Georges par
Campanaud et Mathieu prit fin
le 3 mars. Mais, il recommença
le 1er mai et se termina le
28 mai sur un échec suivi de
18 000 révocations.
Élu conseiller municipal
socialiste de Villeneuve-SaintGeorges. Campanaud rejoignit
le Parti communiste après le
congrès de Tours (décembre
1920). Les sept conseillers
municipaux communistes
(Saint-Paul, Seguin, Boudaud,
Faisse, Martin, Rousseau)
démissionnèrent. Ils furent
battus par les candidats du
Parti socialiste SFIO dirigé
par Henri Leduc, aux élections
municipales partielles.
Devenu menuisier, JeanBaptiste Campanaud fut élu
conseiller municipal
communiste d'Orly (Seine) le
12 mai 1935, sur la liste
dirigée par Fernand Dusserre.
Au recensement de 1936, il
vivait avec son épouse Marie,
infirmière, et déclarait comme
profession “ menuisier au
PLM ”.
Il avait donc été depuis peu
réintégré aux chemins de fer,
mais, en 1939, il conservait un
atelier de menuiserie à Créteil.
Il ne figurait pas sur la liste
des conseillers communistes
d'Orly déchus le 16 mars
1940.
Campanaud avait écrit le
29 septembre 1939 au
secrétariat du Parti
communiste : “ De graves
divergences m'avaient déjà en
1936 obligé de rompre avec
mes collègues du Parti
membres du conseil municipal
d'Orly ” et il donnait sa
démission du PCF.
Membre à Lyon de l'équipe
clandestine de Témoignage
chrétien, il continua à
collaborer
à ce journal jusqu'en 1950 et
donna des articles aux Cahiers
de notre jeunesse, à l'Essor de
Saint-Étienne et à Cronache
sociali de Turin. Ses grandes
qualités d'orateur furent
particulièrement appréciées à
la Libération.
En mai 1948, André Villette
entra aux Éditions ouvrières
VILLETTE André, Eugène, dont il fut le directeur littéraire
Auguste, Arthémon.
et le directeur financier
jusqu'en 1982, date de son
Né le 22 octobre 1917 à
départ en retraite. On lui doit Pithiviers (Loiret) ; mort le
- ainsi qu'à Roger Cartayrade,
2 février 1992 à Vendôme (Loir- directeur général -- le
et-Cher). Employé puis éditeur ; développement de l'histoire
dirigeant de la JOC ; directeur
sociale et en particulier la
des Éditions ouvrières ; maire de décision d'accepter le projet,
Fresnes (Seine) et conseiller
présenté par Jean Maitron, de
général.
Dictionnaire biographique du
mouvement ouvrier.
Fils d'un ouvrier fumiste
beauceron et d'une employée
Militant de la CFTC de 1938 à
de maison, André Villette,
1940, il adhéra à la CGT
employé de banque, adhéra à (cadres de la Fédération du
la Jeunesse ouvrière
Livre) en 1974 et en fut
chrétienne en 1932. Il devint
membre jusqu'en 1982.
président de la Fédération du
Calvados
en 1937 puis entra au
Élu conseiller municipal de
secrétariat national en 1938.
Fresnes en 1959 sur une liste
Il resta en fonction jusqu'en
1948. Durant cette période, il
dirigea les publications de la
JOC et notamment
l'hebdomadaire
du mouvement La Jeunesse
ouvrière.
de défense des intérêts
communaux, André Villette fut
désigné comme maire adjoint.
Sous la même étiquette, il fut
élu maire en 1965 et réélu en
1971. Il gagna également les
élections de 1977 mais cette
fois avec le soutien officiel du
Parti socialiste.
Ce parti soutint sa candidature
au conseil général du Val-deMarne en 1976 où il siégea
comme apparenté au groupe
socialiste. En mars 1982, il
devint vice-président du
conseil général.
André Villette adhéra au Parti
socialiste en novembre 1982 et
dirigea aux élections
municipales de 1983 une liste
d'Union de la gauche qui
emporta la majorité des sièges.
Réélu maire, il donna sa
démission en mars 1985 en
raison d'incidents de santé qui
le contraignaient à limiter son
activité. Son expérience de
premier magistrat municipal lui
avait inspiré un livre intitulé
J'étais maire de Fresnes, publié
par les Éditions ouvrières en
1990. De 1982 à 1986, il avait
siégé au sein du groupe
socialiste du conseil régional
d'Île-de-France.
Jean Maitron et André Villette
Connaître le Maitron ?
Claude Pennetier
Trois rédactrices multimédia,
emploi jeunes financés par
l'État et le Conseil général,
Le Dictionnaire biographique du
travaillent dans le cadre des
mouvement ouvrier créé et dirigé
projets de l’IHOVAM
par Jean Maitron (1910-1987) et
publié aux Editions de l’Atelier, a
Karine Bertrand, étudiante en
toujours eu des attaches très
fortes avec le Val-de-Marne, par maîtrise d'histoire à l'Université
la localisation de plusieurs de ses de Créteil, Paris XII.
auteurs, directeur et éditeurs
Delphine Blondel, étudiante en
(André Jondeau, André
maîtrise de philosophie à
Villette)…
l'Université de Nanterre,
Les habitants de l’actuel
Paris X.
Val-de-Marne y figurent en
nombre, par milliers même, des
Ramona Duperron, étudiante en
plus connus aux obscurs et sans DEA d'histoire à l'Université de
grade. Chaque ville de ce
Créteil, Paris XII.
département est représentée par
des dizaines de noms comme en
témoigne le
CD-Rom Maitron. La ville
préfecture, Créteil, n’est pas
citée moins de 112 fois dans le
CD-Rom, quant à
Ivry-sur-Seine il faut multiplier
les chiffres par dix.
Il faudrait prendre de nombreux
exemples pour rendre compte de
la richesse du Maitron,
notamment pour la période 19141939. Nous avons en effet établi
la biographie de tous les élus
municipaux se réclamant du
mouvement ouvrier, du maire au
simple conseiller municipal.
Maitron.org, site d’histoire
sociale. (www.maitron.org)
Le site Maitron.org se propose
de suivre l'actualité de la
recherche en histoire sociale et
le débat culturel autour des
questions sociales en attachant
une importance
particulière aux femmes et aux
hommes qui font l'histoire.
A travers ces centaines de
biographies d’élus, c’est donc
l’entrée des couches populaires
dans la vie politique locale qui se
Plus largement, ce sont les
dessine devant nous.
nouveaux contours de
l'histoire sociale et culturelle qui
L’apport à l’histoire syndicale
sont présentés au travers de
n’est pas moins considérable.
revues, de colloques,
Quand on connaît l’importance
des travailleurs de l’industrie et d'expositions et d'émissions sur le
site Internet de Canalweb.
des services d’intérêts publics
dans l’histoire de la banlieue
Sud-Est.
Initiatives de ce semestre
Villeneuve-Saint-Georges
Mercredi 3 mai 2000
Table ronde sur l’histoire
sociale des cheminots.
Organisée par
Marie-Louise Goergen,
responsable du Dictionnaire
biographique des cheminots et
avec le soutien du Comité central
d'entreprise de la SNCF
(collection du Maitron).
Contact 01 44 78 33 78.
Jeudi 4 mai 2000
18 h. Canalweb (télévision sur
Internet). Émission
Passé//présent
Erreur! Source du renvoi
introuvable.
Les cheminots dans l’histoire
sociale
Contacts :
Erreur! Source du renvoi
introuvable.
[email protected]
Jeudi 4 mai 2000
9 rue Malher
14 h Table ronde sur les
dictionnaires biographiques
francophones
Jeudi 18 mai 2000
18h.Canalweb
Les prêtres ouvriers avec
Nathalie Viet-Depaule et
Michèle Rault.