Propriétés électroniques du contact semi
Transcription
Propriétés électroniques du contact semi
Propriétés électroniques du contact semi-conducteur organique dopé/métal : impact sur la stabilité des composants contenant cette interface Contexte Le domaine de l’électronique organique connaît depuis quelques années un essor considérable grâce notamment à la possibilité de réaliser des dispositifs grande surface et sur substrats flexibles. Initialement porté par le marché des écrans plats à base de diodes organiques (OLED), le domaine de l’électronique organique s’est ouvert à d’autres applications telles que les cellules solaires, les photodétecteurs ou les capteurs (capteurs de température, capteurspiezorésistifs…). Aujourd’hui, un des défis majeurs en électronique organique est d’assurer la fiabilité des composants dans le temps. Les contacts sont généralement métalliques et le talon d’Achille de ces technologies correspond aux contacts métal/matériau organique. En effet, pour adapter les niveaux énergétiques des métaux utilisés à ceux des polymères, des couches d’interfaces généralement nommées couches d’injection ou couches de transport sont utilisées. Il s’agit selon les contacts de matériaux inorganiques tels que le ZnO et le TiO2-x ou de matériaux organiques tels que le poly(3,4ethylenedioxythiophene) poly(styrenesulfonate) communément appelé PEDOT:PSS. Ces matériaux sont eux-mêmes instables par nature : par exemple les propriétés électriques du ZnO sont nettement impactées par une illumination (modification du niveau de Fermi et de la conductivité) qui rend les propriétés des dispositifs correspondant très dépendant de leur histoire (stockage dans le noir, fonctionnement sous lumière du jour..). Le PEDOT :PSS contribue largement à l’instabilité des dispositifs à cause de son caractère hygroscopique (il se charge en eau) et acide (problème d’attaque de certains matériaux comme l’ITO au cours du temps). Différents travaux de recherche sont en cours pour trouver des alternatives à ces couches intermédiaires. Une voie prometteuse dans ce cadre consiste à doper le semiconducteur organique en surface. Selon les premiers travaux de recherche réalisés ce dopage pourrait permettre de s’affranchir de la nécessité d’ajouter une couche intermédiaire pour adapter le travail de sortie ce qui permettrait de simplifier nettement les empilements. La motivation générale de cette thèse consiste plus précisément à s’affranchir du PEDOT:PSS dans les photodiodes organiques ou les cellules solaires. Pour ce faire, la couche de PEDOT qui assure l’injection et le transport des trous sera remplacée par un dopage p de la surface de la couche active pour adapter le niveau de sa HOMO au travail de sortie du métal constituant l’électrode. Certains dopants tels que le 2,3,5,6-Tetrafluoro-7,7,8,8tetracyanoquinodimethane (F4TCNQ) sont connus dans la littérature et pourront être utilisés. Objectifs Dans un premier temps, cette thèse vise à déterminer la structure électronique des contacts métal-organique dans le cadre du dopage de la couche active et notamment l’impact de dopage chimique (n ou p) de la couche active sur ces propriétés électroniques du contact. Pour ce faire, les techniques de spectroscopie telles que l’UPS (Ultra-Violet PhotoemissionSpectroscopy), l’XPS (X-ray PhotoemissionSpectroscopy) et l’IPES (Inverse PhotoemissionSpectroscopy) pourront être utilisées. Cette partie de l’étude sera réalisée notamment dans le cadre d’un partenariat avec l’équipe d’Antoine Kahn à Princeton qui est spécialisée dans ce domaine. Dans la continuité du projet, les contacts investigués (dopage+métal) seront testés sur des composants organiques (photodiodes ou autres motifs de tests tels que des motifs TLM, des photorésistances ou des transistors) au LITEN. L’objectif est de confirmer la faisabilité de tels contacts sur des composants simples et de dresser un premier état des lieux de la fiabilité de ces contacts comparativement aux dispositifs intégrant le PEDOT:PSS comme couche d’injection. Les composants réalisés seront caractérisés avec les techniques utilisées en standard au laboratoire (courbes I-V, réponse spectrale, spectroscopie d’impédance). Moyens mis à disposition: Les couches minces et les photodiodes seront fournies au candidat par les équipes de technologues du laboratoire LCOI au LITEN. Les techniques de spectroscopie (XPS, UPS, IPES) seront largement utilisées en étroite collaboration avec le laboratoire d’Antoine Kahn à Princeton. Caractérisation matériau : DRX, MEB, MET, spectroscopie UV-vis, ellipsométrie, Caractérisations électriques : I(V), C(V), réponse spectrale La thèse sera dirigée par Dominique Vuillaume de l’Institut d’Electronique, de Microelectronique et de Nanotechnologie (IEMN) de Lille. Elle sera co-encadrée par Antoine Kahn, professeur au département « Electrical engineering » à Princeton et spécialiste dans le domaine des propriétés électroniques, électriques et structurales des matériaux couche minces utilisés en électronique. Il a beaucoup travaillé ces dernières années sur les matériaux organiques. Antoine Kahn est aujourd’hui consultant pour le CEA dans le cadre des travaux sur les phtoodétecteurs organique. Nous souhaitons élargir ces échanges à une réelle collaboration entre les 2 équipes. Un séjour long de l’étudiant est d’ailleurs prévu à Princeton. Le ou la candidat(e) sera accueilli(e) au LITEN dans le laboratoire des Composants Optiques Imprimés, sous la responsabilité d’Amélie Revaux pour la réalisation des dispositifs et leur caractérisation fine notamment dans le cadre de l’étude de leur stabilité. Profil du candidat Titulaire d’un Master ou d’un diplôme d’ingénieur, le candidat doit avoir une formation en physique et être attiré à la fois par les méthodes de caractérisation physique des matériaux,et par le lien avec l’application (réalisation de composants simples et de leur caractérisation). Il doit avoir suivi une formation en sciences des matériaux et/ou électronique. Le candidat sera à l’aise avec l’anglais et motivé par les échanges avec l’université de Princeton où il passera une partie de sa thèse. Contact CEA : Amélie REVAUX tel : 04 38 78 45 93 [email protected] Contact IEMN : Dominique Vuillaume tel : 03 20 19 78 66 [email protected]