Récupérer les eaux pluviales - Parc Naturel Régional des Ballons
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Récupérer les eaux pluviales - Parc Naturel Régional des Ballons
Qualité environnementale des terrains de camping Fiche technique n°10 Récupérer les eaux pluviales Services concernés > Direction/ Administration > Entretien / Nettoyage > Gestion technique > Parc / Espaces verts > Animation Pourquoi ? Pour les clients résidentiels, il s’agit de : > Réduire la quantité d’eau puisée dans une ressource commune qui se raréfie, et donc préserver cette ressource. • Proposer un achat groupé de cuves de récupération à brancher sur les gouttières des résidences mobiles et des chalets. > Réduire l’utilisation (et donc les traitements) d’eau potable lorsque cela n’est pas indispensable. Volume moyen (litres) d’eau de pluie récupérable par m² de toiture dans l’Est de la France : Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année 60 57 52 54 69 81 67 85 l/ 65 53 68 60 771 m2 > Réduire sa facture d’eau. > Utiliser une eau qui n’est pas chlorée ni calcaire. Comment ? Alternative écologique pleine d’avantages, la récupération d’eau de pluie est relativement simple à mettre en place (dans le respect de la réglementation, tant pour un usage intérieur qu’extérieur). À l’échelle du site, il s’agit de : • Créer des réseaux différenciés, notamment séparer l’évacuation des eaux de pluie du circuit d’eaux usées. Les eaux pluviales pouvant alimenter par exemple un étang. • Prévoir des systèmes de stockage de l’eau de pluie (cuves, fosses, étang…) et des systèmes de régulation d’évacuation des excédents (trop-plein, fossé). • Respecter les pentes et les écoulements hydrauliques du site. • Limiter l’imperméabilisation des surfaces non construites (jardins, terrasses, allées…). • Pour les aires de stationnements imperméables, traiter les eaux de ruissellement par un dispositif de pré-traitement de type séparateur hydrocarbures (obligatoire selon la taille du parking). Pour vos bâtiments (blocs sanitaires, réception, atelier, bar-snack…), il s’agit de : • Capter les eaux pluviales de vos toitures, notamment en utilisant les gouttières. • Mettre en place des cuves de récupération d’eaux pluviales quand c’est possible. Que choisir ? Dans un premier temps, il convient d’identifier les usages et d’estimer le besoin en volume d’eau à utiliser. Ensuite, en fonction de la pluviométrie, déterminer le volume de stockage puis le type de matériaux et de cuves (selon les besoins, les possibilités techniques, le coût…). L’usage principal est souvent l’arrosage, mais aussi (sauf en cas de toitures en amiante-ciment ou en plomb) le nettoyage des sols et l’alimentation des chasses d’eau des toilettes, sous certaines conditions techniques (cf. arrêté du 21 août 2008). Pour ce dernier usage, prévoir un groupe hydrophore (pompe + petit ballon maintenant l’eau sous pression) et, en aval, deux filtres en série de 20 microns puis de 10 microns en tissu ou cellulose (à nettoyer ou changer dès qu’ils sont colmatés). Attention, toute connexion entre l’eau de pluie et l’eau du réseau d’adduction est absolument interdite ! Bon à savoir Pour un usage sanitaire, l’eau de pluie devra être filtrée et rééquilibrée. Dans tous les cas, ne pas récupérer l’eau des toits couverts de toile goudronnée ou de matériaux d’étanchéité bitumés qui libèrent des hydrocarbures. Si la toiture est en bardeaux de bois, il y aura des tanins dans l’eau, et celle-ci devra décanter plusieurs mois. • En cas de toitures plates de type terrasses, étudier le stockage d’eaux pluviales en toitures végétalisées. fiche10.indd 1 25/04/11 19:53:56 Fiche technique n°10 Récupérer les eaux pluviales Rappel : l’eau de pluie est non-potable. Il faut rester vigilant à ne pas contaminer le réseau de distribution d’eau potable, et faire attention aux usages et techniques encadrés par la réglementation. Plusieurs modèles de récupérateurs et de cuves sont disponibles sur le marché, soit dans les jardineries pour les petits modèles, soit auprès des fournisseurs spécialisés. - Les intérêts du béton armé sur le polyéthylène sont de neutraliser l’acidité de l’eau de pluie et d’être plus abordable, le coût étant nettement inférieur pour les grandes contenances. > 3. Les modèles souples - Capacité de stockage moyen de 250 à 30 000 litres. - Coût : 720 euros pour un modèle de 3 000 litres. (chiffres 2009) - Peuvent-être placées dans un vide sanitaire voire glissées sous les résidences mobiles. > 1. Les modèles hors-sols - Capacité de stockage : de 100 à 500 litres - Coût : de 300 à 2800 euros (chiffres 2009) - À installer au pied d’une descente d’eau de pluie. Filtrer pour éviter les feuilles, les débris et les insectes. - Poser le récupérateur au moins à 20 cm du sol pour pouvoir placer un arrosoir ou un seau sous le robinet. - Le polyéthylène tient mieux dans le temps que le PVC. - Ne pas oublier de vidanger la cuve avant les risques de gelées. - Tous les modèles ne sont pas esthétiques, prévoir un habillage (bois, plantes grimpantes…). > 4. Les toitures végétalisées Plusieurs entreprises spécialisées ont mis au point des systèmes complets de verdissement des toitures, fiables et performants. L’intégration d’un toit vert dans le bâtiment est optimale quand elle est envisagée dès la conception du bâtiment, mais elle est toutefois réalisable sur des constructions déjà existantes. Adressez-vous à un spécialiste de cette technique afin de déterminer celle qui s’adapterait le mieux à vos bâtiments. Bon à savoir > 2. Les modèles enterrés - Capacité de stockage plus important de 1500 à 30 000 litres. - Coût : 4000 à 7000 euros (chiffres 2009) Un toit végétal pourrait absorber jusqu’à 50 % de la quantité d’eau tombant sur les toits, permettant ainsi une réduction des coûts de traitement de l’eau de 5 à 10 %. - Invisibles puisque enterrées ou installées dans une cave. Il est également possible de valoriser une ancienne fosse toutes eaux, selon son état et sa propreté. - A l’abri de la lumière cela permet d’éviter le développement d’algues, elle est également à l’abri de la chaleur et du gel. - Pour palier au risque d’une citerne vide, prévoir une pompe basculant automatiquement vers le système d’alimentation en eau potable. - Prendre toutes les précautions (grilles, bac de décantation) pour éviter l’arrivée dans la cuve de feuilles et autres débris. fiche10.indd 2 25/04/11 19:53:57 Fiche technique n°10 Récupérer les eaux pluviales Ils l’ont fait ! Une nouvelle réglementation M. Freiburghaus, Directeur du Château du Grand Barail à Saint-Émilion. «Toute l’eau de pluie captée sur les toits est récupérée pour alimenter un petit étang où nous puisons l’eau pour l’arrosage des jardins. Lors des périodes sèches, l’étang est alimenté par un puits que nous venons de rénover. L’arrosage est nécessaire d’avril à septembre. Avec un cycle de 36m3, nos 1550 euros d’investissement ont été rentabilisés dès l’année suivante ». L’arrêté du 21 août 2008 encadre l’usage d’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles. Parce qu’elle n’a pas la qualité réglementaire de l’eau potable, l’utilisation d’eau de pluie est interdite à l’intérieur des établissements de santé et des établissements, sociaux et médicaux-sociaux, d’hébergement de personnes âgées ; des cabinets médicaux, des cabinets dentaires, des laboratoires d’analyses de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine ; des crèches, des écoles maternelles et élémentaires. Il est donc possible d’utiliser l’eau de pluie dans les campings, les hébergements touristiques et les ERP, dans les conditions suivantes : • Aucun raccordement (même temporaire) sur le réseau d’eau potable. Nécessité d’un double réseau et/ou d’un système (avec clapet anti-retour) pour faire l’appoint en eau potable si l’eau de pluie est insuffisante. • Afficher un pictogramme « eau non potable » sur l’entrée et sortie de vannes et des appareils, aux passages de cloisons et de murs. Mentionner « eau non potable » et placer un logo près de chaque point de soutirage. • Entretenir le système : évacuation des refus de filtration, bon fonctionnement des disconnexions, présence effective de la signalisation et d’informations, tenue d’un carnet sanitaire. • Une déclaration d’usage est à formuler en mairie. Rédaction : Guillaume Béreau / François-Tourisme-Consultants Mise en page : Delphine Aubry fiche10.indd 3 25/04/11 19:53:58