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L'expression corporelle, méthode et pratique
par Henri Bossu et Claude Chalagnier
Ed. du Centurion
L'expression par le corps, principes et recherches
par André Bara
Ed. Privat
Expression corporelle, langage du silence
par Claude Pujade-Renaud
Ed. E.S.F.
Les livres cherchant à rendre compte de l'expression corporelle s'instaurent
en général sur une nostalgie. Le monde technique aurait fait perdre au corps
sa dimension expressive, un pan considérable de sensations et de
comportements symboliques serait tombé, favorisant la pauvreté et la
stéréotypie gestuelle. L'expression corporelle, objet d'un « enseignement »
avec séances et parfois même « progressions », se donne généralement
comme une compensation, voire un « retour ». Elle devient une pratique
spécifique où la force expressive du corps, généralement recouverte par le
quotidien, retrouve ses possibilités oubliées.
Ce propos banal, à son tour bien pauvre s'il ne sait pas s'approfondir, est le
thème introductif du livre de Henri Bossu et Claude Chalagnier, comme de
celui d'André Bara. Nous n'insisterons pas sur le raccourci théorique de telles
propositions, pour retenir seulement cette visée d'un corps en rupture avec
ses emprises techniques et ses tâches journalières. C'est cette recherche
persistante d'une expression spécifique, l'effort pour la situer et la parler qui
nous paraît digne d'attention. Bossu et Chalagnier donnent les exemples des
thèmes classiquement proposés en expression corporelle : éprouver les
appuis au sol, leurs variations possibles, la pesanteur et le sens des
mouvements, jouer avec un corps devenu cerf-volant, toupie, poisson,
marionnette, etc. Mais en dehors de ces propositions de thèmes, bien
laborieuse demeure la théorisation. Gratuite peut apparaître l'affirmation
d'une « parole corporelle » (p. 119) si n'en est pas soulignée la difficulté ou
au moins la spécificité. Représenter physiquement une marionnette est, bien
entendu, différent de la dire : dans ce comportement global, le corps ne
dispose pas de la double articulation du langage. En dehors de rares
montages (comme celui des sourds-muets par exemple), qui lui font perdre
sa portée expressive, l'équivalent des phonèmes n'apparaît pas nécessairement.
Le corps parle certes, mais à coup sûr pas comme la langue. Bossu et
Chalagnier tentent quelques repérages formels: le clos et l'ouvert, de
l'angoisse à la liœération, mais ceux-ci, trop vagues, demeurent évidemment
décevants. Si cette discipline « nouvelle » s'écarte du simple mime, c'est le
contenu même de l'expression qui semble ici mal indiqué. On ne sait pas
vraiment ce qui est exprimé. Un discours flottant entre la référence à la
phénoménologie et les archétypes jungiens ou la psychanalyse freudienne
manque d'unité, voire de cohérence. Et les dessins qui suivent les lignes de
force, marqués par un graphisme très suggestif, semblent condamnés à le
suppléer. Ils apparaissent comme une solution implicitement choisie par les
aureurs devant la difficulté à « dire » le corps lorsque celui-ci abandonne ses
références coutumières et superficielles.
Pour André Bara, la nostalgie devient système. L'expression corporelle
consiste à retrouver les forces de la nature, concourant ainsi à une véritable
ontologie : « rythme, équilibre, symétrie » font d'elle une de ces « théories
cohérentes de l'Etre» (p. 46). Un sentiment très fusionnel avec la nature
suggère les thèmes de l'expression ainsi que leur accent de conviction. Le
corps devient ce qui fait « participer » sans distance. Le « retour » est celui
d'un être compact sans ride ni coupure. « Il s'agit d'être la roche, l'herbe,
l'arbre, le ciel, le vent et l'eau et le feu » (p. 78).
S'exprimer dans la ville est un pis-aller. Les « séances » se dérouleront de
préférence dans la nature pour mieux se fondre à elle. L'expression participe
ici confusément au mythe de l'origine. Une des conséquences, annoncée fort
prudemment, en est la nudité. On reste confondu devant tant de « candeur ».
Seul s'exprimerait authentiquement « le nu en liberté » alors qu'« un corps
vêtu n'offre rien de poétique» (p. 158). Au-delà des fusions, indiquées
d'ailleurs plus qu'analysées, un privilège semble donné à la dimension
plastique. Le désir dont l'effraction est ici inévitable demeure curieusement
biffé. On aura compris qu'à la nomenclature des thèmes classiquement
proposés dans les séances d'expression corporelle, Bara ajoute la dimension
naturiste.
La démarche de Claude Pujade-Renaud, dans l'ouvrage le plus récent des
trois, semble au départ plus déroutante, mais se révèlera bien vite plus
exigeante. Descriptions denses et vécues de sensations, de contacts, du
« faire » et de l'« éprouver » en expression corporelle. Pas de souci préalable
de théorisation. Mais, à travers la prospection de quelques cas, déjà celle-ci
s'organise. Ce sera toujours avec une volonté lucide de déceler les doubles
jeux et les contenus illusoires : Valéry déclarant découvrir « un corps-plaisir,
un corps-en-douceur, un corps heureux » (p. 39), mais demeurant surtout
prisonnière d'une rêverie idéologique de libération sexuelle; Vanessa
retrouvant à travers le regard des autres participants une blessure ancienne
inscrite dans son propre corps, moment révélateur où sa mémoire restitue un
passé perdu, mais entraînée à son tour sur la voie des rationalisations à
l'égard de l'expression corporelle, tentant de recouvrir la lueur à peine
entrevue. Le texte, quant à lui, sait s'arrêter à de tels « moments » et montrer
leur éventuel pouvoir d'élucidation. Si affleure ici un corps perdu, ce serait le
corps archaïque dont l'expression corporelle ne peut manquer de croiser la
présence fugitive.
Lorsque Claude Pujade parle de cette pratique, cherche à la situer parmi
d'autres, propose à son tour des éléments de théorisation, ce sera toujours
pour en souligner autant la richesse que l'inconfort sinon l'ambiguïté.
Discipline vivant d'emprunts tout d'abord, et encore mal définie, s'inspirant
du mime, des improvisations de type théâtral, de la danse, des expressions
vocale et musicale, des gymnastiques orientales... Discipline « gérée » par
des hommes venus d'horizons divers, éducation physique, théâtre, « acteurs
en chômage total ou partiel » (p. 50) et dont le statut demeure imprécis et la
qualification sans critères arrêtés ni clairement reconnus ; elle gagnerait
d'ailleurs à se « situer » moins comme discipline autonome et davantage
comme tentative de contestation ou de renouvellement de techniques déjà
constituées (psychologie, théâtre, danse). Réaction, anti-verbale, antiintellectualiste, anti-rationaliste» (p. 51). Son impact alors devient plus
cernable, les interrogations qu'elle suscite plus fructueuses. Des professeurs
d'éducation physique acquièrent un regard moins « mécanique » sur le corps
des élèves, des mères disent avoir un nouveau contact avec leur très jeune
enfant, une danseuse reconnaît « l'existence d'un autre dynamisme » (p. 99).
La charge institutionnelle qui pèse sur les techniques classiques en sort
lourdement éprouvée.
Un des thèmes dominants est celui de la réappropriation du corps à travers
une expression personnelle. Sentiments et émotions trouvent une issue
ailleurs barrée. Mais elle peut aussi être tirée sur la voie de l'expropriation. Le
sujet croit posséder son corps alors que déjà il lui échappe, sombrant dans
une débauche de mouvements. Nous retrouvons l'ambivalence d'une
pratique ni « innocente » ni univoque. En définitive, Claude Pujade montre
remarquablement à quel point le corps peut devenir un alibi. Son étalement
dans le discours des sciences humaines et dans les pratiques qui s'en disent
inspirées peut être un suprême évitement : mystification d'une « réappropriation » à bon compte, mise en jeu de surfaces plus que de profondeurs. Or une
expression corporelle ennemie de la facilité et des faux semblants dévoilerait
plutôt l'« opacité » que la « transparence » (p. 57).
Georges VIGARELLO
« Education corporelle et sociale du jeune aveugle »
par Jeanne de Angélis
Groupement des Intellectuels Aveugles et Amblyopes
5, avenue Daniel-Lesueur, 75007 Paris
18 F ( + 5 F d'expédition) CCP Paris 2607-77
Le nouvel ouvrage que nous propose Jeanne de Angélis, professeur d'EPS à
l'Institut National des Jeunes Aveugles, complète ceux déjà publiés en mars
1968 et mai 1969 sur « L'éducation psychomotrice des déficients visuels ».
Se préoccupant plus particulièrement cette fois des nombreux problèmes que
pose au jeune aveugle son insertion sociale et professionnelle, l'auteur
présente toute une gamme d'exercices et des fiches de travail pouvant être
aussi bien utilisées par les parents que par les éducateurs.
Toute relation avec le monde extérieur s'établissant à partir de l'organisation
du MOI, l'éducation du schéma corporel est abordée de la même façon que
pour les autres enfants en insistant toutefois, pour compenser le handicap
visuel, sur la nécessité de développer la sensibilité kinesthésique. Aussi, la
première partie du livre réserve-t-elle une large place à l'équilibration pour
aboutir à une fiche d'étude sur l'apprentissage de la marche avec la canne.
Celle-ci exigeant une représentation de l'espace environnant, le second
chapitre aborde, par l'acquisition de la « mémoire musculaire », les exercices
d'organisation du corps dans l'espace proche et élargi et ceux d'orientation
facilités par la prise de conscience des différents plans de l'espace.
Après avoir examiné les difficultés auxquelles se heurte le non-voyant dans
sa scolarité et son insertion sociale, l'auteur soumet, dans le dernier chapitre,
un type d'examen d'observation pratique à l'intention des éducateurs.
Pouvant prendre la forme d'un questionnaire adressé aux parents, il peut être
un moyen de mieux les sensibiliser aux problèmes de leurs enfants tant dans
les gestes de la vie courante que dans la conquête de leur autonomie
extérieure.
S'inspirant de la conception psychomotrice de l'éducation (références aux
travaux de Le Boulch et Vayer), Jeanne de Angélis apporte une contribution
efficace à l'entreprise de socialisation des aveugles et amblyopes profonds
dans le monde des clairœvoyants. Ne prétendant nullement imposer une
« méthode », elle doit pouvoir faire profiter de son expérience les éducateurs
attachés à la même cause.
Y. CAMUS
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Revue EP.S n°135 Septembre-Octobre 1975. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés
Un film pédagogique sur l'escrime
Sport a la une
par Jules Gritti
Ed. Armand-Colin (1975)
115 x 165 - 217 p. - bibl. - prix : 15.30 F.
Au nombre des excès dont on l'accuse, le sport doit aussi prendre en compte
les excès de son langage « un vocabulaire spécial s'y forge, avec sa
face technicienne hautement spécialisée et ses effets pour grand
public ».
Cette « littérature sportive » véhicule l'idéologie d'une société, il en émane
une morale et une esthétique. En bon sociologue, l'auteur décrypte les
rubriques sportives des journaux de masse en suivant cinq types d'approche :
les figures de champion, la mise en scène (protagonistes et déroulement de
l'action), les variations notables autour de quelques sports, sport moral et
esthétique, les idéologies patriotiques, les rapports entre sport, argent et
société. Enfin, un chapitre est consacré aux traits caractéristiques du
vocabulaire sportif."
Un petit livre dense, un peu touche-à-tout, mais qui peut servir de révélateur
— au sens photographique du terme — avec ce qu'il faut d'humour pour que
la dose soit bonne à prescrire.
P.P.
Bulletin médical du ski (avril 1975).
Fédération Française de Ski, 34, rue Eugène-Flachat, 75017 Paris
15 p. - bibl.
La Commission Médicale de la F.F.S. se préoccupe des effets de la haute
altitude, au moins 2.000 mètres, sur l'organisme des skieurs vacanciers.
Colloques scientifiques et enquêtes ont permis une approche sérieuse de
divers problèmes : bienfaits des séjours en haute altitude, contre-indications
absolues et relatives au sujet des appareils cardio-vasculaire et pulmonaire,
de l'œil, de la sphère O.R.L. et de la peau. Il faut ajouter les problèmes
concernant les personnes âgées, l'hygiène et la prévention des risques.
Ce numéro contient donc des renseignements particulièrement précieux pour
les médecins, qu'ils soient généralistes ou spécialistes et quelle que puisse
être leur spécialité. Il intéresse également ceux qui se chargent d'encadrer les
usagers temporaires de la montagne et qui trouveront ainsi matière à
prudence et réflexion, tant il est vrai qu'un homme averti en vaut deux. Il
concerne enfin les candidats aux examens d'enseignement de l'éducation
physique : ces candidats pourront apprécier une documentation scientifique
et technique indispensable à leur formation.
Le bulletin médical d'avril sera complété par un numéro spécial dont on peut
prévoir, d'ores et déjà, tout l'intérêt.
Sport nature éducation
Spéléologie
Le numéro 1 mai 1975 de ce bulletin ronéoté est consacré à l'initiation à la
spéléologie, activité prépondérante d'une association l'ASNE, qui s'est
constituée à Lyon en mars 1973.
Ses objectifs, autour des sports de pleine nature, sont précisés dans un
éditorial. Ils visent à surmonter les problèmes d'organisation, d'encadrement,
de transport, de contenu de l'enseignement et au-delà à protéger le milieu
naturel, à déboucher sur un véritable « sport pour tous ».
Au-delà du rapport d'activité on trouvera dans ce bulletin un essai de
synthèse de l'activité spéléologie, comment l'enseigner et initier aux
techniques, un inventaire classé des cavités du département de l'Ain, une
bibliographie.
En préparation : la réglementation de la spéléologie.
Prix :10 F (plus port 4 F) par chèque à l'ordre de l'association sport nature
éducation CCP 5.58588 Lyon.
Créée en 1969 pour regrouper des collègues désireux de confronter leurs
expériences pédagogiques, l'association des enseignants d'EPS Maîtres
d'Armes, vient de présenter un film « l'enfant et l'escrime ».
En 16 mm noir et blanc, d'une durée d'une trentaine de minutes, ce
document réalisé avec l'aide du service cinéma de l'INS se propose
d'illustrer une démarche pédagogique originale: l'enseignement technique
ne peut être progressivement introduit que lorsque l'élève en a découvert
l'importance à partir de l'assaut, situation de base.
Ce film est essentiellement destiné aux éducateurs, et peut servir de support
à une réunion d'information sur l'escrime, ou sur toute autre activité sportive,
car la démarche proposée peut se généraliser.
Pour tous renseignements concernant la vente ou la location de ce document,
s'adresser au service cinéma de l'INS avenue du Tremblay, 75012 Paris.
Daniel REVENU
Hockey-sur-glace
« Programme pour les novices »
édité par le Comité consultatif technique sur le hockey - hockey
Canada
Elaboré par le Dr Georges Larivière, diplômé en éducation
physique de l'Université de Montréal, professeur à l'Université
Laval, Québec
« Après étude approfondie, le comité consultatif technique sur le hockey (un
groupe des meilleurs techniciens du hockey au Canada) a recommandé à la
CAHA d'adopter le programme du Dr Larivière. Les membres de ce comité
espèrent que chaque association du hockey mineur mettra en application ce
programme qu'ils considèrent comme une excellente méthode d'enseignement du hockey aux jeunes débutants » (cf. présentation « programme pour
les novices »).
Cet ouvrage présente un très grand intérêt pour les enseignants désireux
d'acquérir les bases techniques du patinage en général et du hockey en
particulier et susceptibles d'utiliser les progressions d'exercices parfaitement
illustrés et présentés par le Dr Larivière, technicien de haut niveau, doublé
d'un enseignant en éducation physique professeur à l'Université Laval,
Québec.
Ph. FAJEAU
Patinage et danse sur glace
par Michel Delore
Ed. Amphora (1974), coll. «technique, entraînement, compétition ».
150 x 240 - 200 p. - ill. - prix : 33 F
Cet ouvrage sur le patinage et la danse sur glace est un heureux condensé de
la technique, de l'entraînement, des règlements très particuliers des
compétitions de l'UIP (Union internationale de patinage). En outre, le lecteur
abordera des questions précises telles que : l'histoire du patinage, les
différentes techniques pour faire de la glace, la nomenclature complète et les
schémas de toutes les figures imposées, des sauts, des pirouettes, des
différentes danses, la cotation très particulière appliquée lors des
compétitions, le lexique international du patineur, les tests proposés aux
scolaires, etc.
Pour les enseignants désireux de programmer le patinage sur glace au cours
des activités physiques du tiers-temps pédagogique ou des heures
d'éducation physique, cet ouvrage leur permettra de mieux maîtriser cette
discipline en pleine expansion.
Enfin, pour les nombreux amateurs des sports de glace, la lecture de ce livre
facilitera la bonne compréhension du spectacle offert par la télévision lors des
grandes compétitions internationales.
Ph. FAJEAU
Ouvrages signalés
CARRON (J.). — L'Alpinisme en 10 leçons. Et tout sur l'escalade de A à Z.
DEVIES (L.) HENRY (P.). — La Chaîne du Mont-Blanc. Tome III : Aiguille
verte-Triolet-Dolent-Argentière-Trient. Arthaud, nouvelle édition 1975.
Football - Coupe du monde 1975 - Allemagne. Diff. Vilo 1975.
HANSEN (H.-J.). — Voile à tout vent. Arthaud 1975.
LABANDE (F.). — 100 sommets. Coll. «Le Monde en images». Arthaud
POULIDOR (R.). — La bicyclette et la randonnée en 10 leçons. Hachette 1975.
Tennis 74-75 le bilan d'une année. Robert Laffont 1975
TERBEEN (F ). — Beckenbauer, Kaiser Franz. Coll. «L'Heure du sport».
Calmann-Lévy 1975.
.
THIBERT (J.). — Alors, Chapatte, raconte... Calmann-Levy 1975.
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Revue EP.S n°135 Septembre-Octobre 1975. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés
Le grand fond à style libre
par Serge Cottereau.
Athlétisme - mémento CPS-FSGT
par Claude Brasseur
Chez l'auteur, B.P. 55 - 12400 St-Afrique.
150 x 214 - 132 p. - phot. - Prix : 20 F.
Ed. Armand Colin Bourrelier (1974)
Coll. l'enfant et l'activité physique et sportive.
135 x 210 - 64 p. - ill. - planches - Prix : 27 F.
Le livre de Serge Cottereau est avant tout un recueil de conseils émanant
d'un pratiquant de haut niveau doublé d'un éducateur physique de valeur.
L'auteur donne des précisions sur une alimentation saine et équilibrée, alliée
à une hygiène de vie adaptée à ce type d'effort ; la course de grand fond
(100 km), l'entraînement à ce genre d'épreuve, essentiellement travail de
l'endurance, demeure l'essentiel du propos, tant pour le débutant, le
dilettante que pour le spécialiste. Les plans d'entraînement proposés qui
s'adressent à chaque niveau considéré, les conseils judicieux sur l'équipement du coureur, sur la prévention et le traitement des blessures inhérentes à
ce travail de longue durée, que vient compléter la préparation spécifique à la
compétition des 100 km, révèlent de sérieuses connaissances.
Ce livre s'adresse à tous, quels que soient leur âge et leurs moyens
physiques, depuis l'individu soucieux de son équilibre et de sa santé jusqu'au
champion adepte des courses de grand fond.
Cl. FLEURIDAS
La rage de courir - 25 années de course à pied,
par Michel Bernard (préf. de Michel Jazy).
Ed. Calmann-Lévy (1975), coll. « l'Heure du sport ».
140 x 210 - 223 p. - ill. - phot. - Prix : 28 F.
Dans le cadre d'une série sur l'enfant et l'activité physique et sportive, un
professeur d'EPS a tenté un essai de vulgarisation. Une première partie
présente des situations pédagogiques regroupées en sept séances au cours
desquelles sont abordées les activités suivantes : les courses de relais, le
triple saut, le lancer de javelot, les courses de haies, le saut en hauteur, le
lancer du poids. Ces séances sont illustrées de manière originale par des
« planches pédagogiques » présentées hors-texte sous forme de bandes
dessinées.
La seconde partie justifie le contenu de ces différentes séances à partir d'une
interprétation des réponses des enfants placés dans ces situations
pédagogiques. La dernière partie donne quelques repères pour analyser
l'activité du champion.
Cet ouvrage s'adresse à ceux qui débutent en athlétisme, mais surtout aux
éducateurs qui veulent aborder ces activités avec de bonnes références
pédagogiques.
C.F.
Champions à vendre
par Pierre Georges
Ed. Calmann-Lévy (1974) 210 x 140 - 228 p. - Prix : 24 F
Michel Bernard fut un beau champion, son palmarès en témoigne : trois
places de 7 aux Jeux olympiques (1960 : 1.500 et 5.000 ; 1964 : 1.500), de
nombreux records, 67 sélections en équipe nationale, neuf titres de champion
de France du 1.500 au 10.000 mètres, deux titres en cross-country, sans
négliger ceux de champion d'Angleterre du mile (1961) et de champion des
Etats-Unis du 3 miles en salle (1963). Mais il fut surtout un personnage
humain extrêmement attachant, brûlé de passion et infligeant à sa carcasse
(1,81 m, 69 kilos) un traitement qui le mena plus loin dans la hiérarchie
athlétique que ses seuls dons physiques ne pouvaient le laisser espérer.
Quant à son duel avec Michel Jazy, il fut de 1956 à 1965 la pâture de choix
des chroniqueurs spécialisés.
Né en 1931 dans le Nord, à onze kilomètres de Valenciennes, Michel Bernard
se sera multiplié, menant son ascension sociale en même temps qu'une
carrière d'athlète de haut niveau, avec un grand courage et sans faiblesses,
sinon sans périodes de découragement tels les moments pénibles qu'il vécut
en 1956 à la suite de sa non-sélection pour les Jeux olympiques de
Melbourne. Il est aujourd'hui contremaître chez Vallourec, l'usine de
métallurgie où il travaille depuis 1949, et mène un bureau d'assurances;
mais il n'a pas quitté le monde de la course à pied puisqu'il préside son club
de l'A.S. Anzin et fait partie du Comité Directeur de la Fédération Française
d'Athlétisme. Il conserve une modestie — « je dois beaucoup plus au sport
que le sport ne me doit » — ainsi qu'un rythme trépidant, une joie d'exister,
un enthousiasme, très remarquables.
Si tout cela transparaît entre les pages d'un livre qui conduit au-delà des
habituels souvenirs de champions, d'où son intérêt, l'homme est d'une telle
dimension qu'on attendait encore plus, il faut l'avouer. A revivre cette
carrière naît, en tout cas, une réflexion sur les problèmes de l'éducation
sportive confrontée au niveau et au style de vie contemporain, lesquels
rejettent de plus en plus la souffrance.
Jean DURRY
e
Cyclotourisme
La santé par la bicyclette
par Michel Delore
Ed. Amphora Paris (1973)
Coll. Amphora Sports
160 x 240 - 200 p. - M. - Prix : 30,75 F
A notre époque où tant de gens se targuent de prôner « le retour à la nature »,
il est de fait que la pratique de la bicyclette connaît à nouveau un indiscutable
essor. Le journaliste de 37 ans qui a rédigé le présent ouvrage s'est efforcé
de rassembler avec sérieux des éléments d'information aussi nombreux que
possible. En huit chapitres : les précurseurs, votre bicyclette, sur la route, la
préparation physique et morale, l'alimentation du cyclotouriste, sécurité
routière, comment est organisé le cyclotourisme, principales manifestations.
On sera peut-être en désaccord avec tel ou tel point particulier : le nombre
proportionnellement très élevé de photos de cyclotouristes en tenue et sur
une machine de course, l'importance accordée aux douches chaudes, le
caractère un peu aride de certains développements. Il n'en reste pas moins
un effort solide, dans lequel sera tout particulièrement appréciée l'idée
originale d'avoir consacré quelques pages aux randonnées... pédestres,
excellentes activités de pleine nature, auxquelles le cyclotouriste pourrait
avantageusement se consacrer à la mauvaise saison.
Jean DURRY
Cinq journalistes décident de porter à la connaissance du public les conditions
dans lesquelles évoluent les sportifs de haut niveau. Ils le font de façon très
concrète en consacrant un chapitre à chacun des sports suivants : football,
cyclisme, ski, athlétisme, natation, rugby, voile, tennis, automobile, boxe,
basket. Les analyses sont précises et illustrées le plus souvent de faits très
récents, pour ne pas dire actuels: l'affaire Trésor, la démission du comité
directeur de la F.F.S., la « Transat », la mort de Williamson à Zandvoort,
l'offensive du basket « pro » en Europe, pour n'en citer que quelques-uns...
L'intéressante conclusion, qui ébauche une hypothèse de solution est suivie
du compte rendu d'interview de MM. Pierre Mazeaud. Valéry Giscard
d'Estaing, François Mitterand sur les problèmes posés par l'élite sportive. Le
livre forme un ensemble cohérent et très documenté sur ce problème
d'actualité. Tous ceux que cette question intéresse n'en regretteront pas la
lecture.
C. PIARD
En forme
par Hans Schlumpf
Ed. Chiron. Paris (1972)
Coll. Sports
145 x 210 - 64 p. - ill. - Prix : 20 F
C'est un ouvrage suisse écrit par un physiothérapeute d'une station
climatique suisse et reflétant très exactement les qualités de précision et de
méthode des Suisses.
100 exercices classés en 18 programmes demandent 4 minutes d'efforts
quotidiens pour être, rester ou redevenir en forme, tel est le contenu de ce
livre. Chaque exercice est répertorié avec son objectif, la position de départ et
le mouvement illustré par un photo-montage.
Peu ou pas de matériel utilisé et des astuces... économiques : une chambre à
air de bicyclette sert d'exerciseur, un bâton de ski (nous sommes en Suisse)
est un objet ordinaire.
Ce n'est pas génial, mais propre et souriant ; quelques dessins bien venus
agrémentent la présentation.
Il ne manque qu'une chose : convaincre le lecteur de consacrer régulièrement
les quatre minutes nécessaires chaque jour et de persévérer ; mais ceci est
une autre histoire.
Votre sport : l'équitation
par Jean Saint-Fort Paillard
Chiron (1975)
185 x 240 - 160 p. - phot. - Prix : 39.00 F.
Le lecteur qui s'attendrait à trouver un nouveau manuel d'équitation
classique, ou l'exposé de procédés permettant de progresser dans ce
domaine, sera d'abord étonné puis intéressé et sans doute passionné car
l'auteur y propose plutôt une réflexion sur ce qu'est ou ce que devrait être
l'équitation moderne, afin d'amener le cavalier à comprendre les problèmes
qui se posent à lui ainsi que les moyens dont il dispose pour les résoudre.
Ce livre montre que l'équitation est une chose simple qui demande non
seulement des qualités physiques mais aussi de l'intelligence, de la
psychologie, de la volonté et surtout de la logique et du bon sens. De bonnes
illustrations photographiques renforcent ce point de vue.
R.B.
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Revue EP.S n°135 Septembre-Octobre 1975. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés