JÉRÔME BEL, BENJAMIN MILLEPIED, JEROME ROBBINS

Transcription

JÉRÔME BEL, BENJAMIN MILLEPIED, JEROME ROBBINS
JÉRÔME BEL, BENJAMIN
MILLEPIED, JEROME ROBBINS
Beethoven/Bach
TOMBE
LA NUIT S'ACHÈVE
CRÉATION
CRÉATION
CONCEPTION
Jérôme Bel
MUSIQUE
Ludwig van Beethoven
CHORÉGRAPHIE
Benjamin Millepied
SCÉNOGRAPHIE
Camille Dugas
COSTUMES
Alessandro Sartori
Les Étoiles, les Premiers
Danseurs et le Corps
de Ballet
LUMIÈRES
Madjid Hakimi
PIANO
Alain Planès
LES VARIATIONS
GOLDBERG
ENTRÉE AU RÉPERTOIRE
MUSIQUE
Johann Sebastian Bach
CHORÉGRAPHIE
Jerome Robbins
COSTUMES
Joe Eula
LUMIÈRES
Jennifer Tipton
PIANO
Simone Dinnerstein
Ryan McGinley, Question Mark, 2007 C-print, 76 x 101,5 cm / 30 x 40 inches COURTESY TEAM GALLERY, NEW YORK
CRÉATION de Jérôme Bel
Artiste majeur de la scène internationale, Jérôme Bel a profondément bouleversé les codes de la danse, classique et
contemporaine, avec notamment le solo
Véronique Doisneau, créé en 2004 pour
le Ballet de l'Opéra de Paris. Il revient
avec une nouvelle création mêlant danseurs et non-danseurs, invitant chacun
à une réflexion sur son travail, son identité, sa place dans la compagnie et dans
la société. Une démarche exigeante,
sociologique autant que chorégraphique,
démontrant que toutes les approches,
même les plus radicales, sont possibles.
LES VARIATIONS
DE GOLDBERG
Les Variations Goldberg doivent leur nom
à leur premier interprète, le claveciniste
Johann Theophilus Golberg qui joua ce
monument musical tous les soirs pour distraire les insomnies du comte von Kayserling, ambassadeur de Russie à la Cour de
Dresde, commanditaire de ce chef d'œuvre
de Jean-Sébastien Bach publié en 1742.
Le monde de Jerome Robbins nous donne
un premier accès à la modernité en ce
sens qu'il décline toutes les harmonies du
mouvement des corps sans nous raconter
une histoire. Il n'y a pas de narration, mais
un long développement des possibles dans
la rencontre harmonieuse des corps. L’allusion au temps historique se manifeste
seulement dans quelques scènes en début
et en fin de ballet, dans les costumes aux
motifs baroques des danseurs : pourpoints
d'officiers à brandebourgs et jabots,
comme un clin d'œil à l'époque de JeanSébastien Bach. Le ballet met en scène
le monde aimable, jamais problématique,
des relations courtoises qui se jouent entre
des humains dont les rapports sensuels
ou amoureux se font, se déploient et se
défont avec une légèreté toute superfi-
cielle et sans jamais de drame. Un monde
qui nous paraît irréel tant il est différent de
ce que l'on peut aujourd'hui voir ou vivre.
Robbins prend le parti d’une mise en
scène sans décor, avec d'excellents jeux
de lumières qui modèlent les corps et
donnent à la danse toute sa dimension,
accentuée encore par les couleurs pastels
des costumes des danseurs. Dans le travail
de scène domine une esthétique tout à
la fois minimaliste et joyeuse. Les lignes
et les figures de la danse sont pures et
dépouillées, harmonieuses et allègres,
avec parfois un trait d'humour, comme ces
roulés qui font sauter en l'air les danseurs
qui auraient pu y faire obstacle, suivis de
cumulets amusés. Mais dans le monde
selon Robbins, il n'y a pas d'obstacle, tout
fonctionne de manière huilée. Malgré les
débuts très dépouillés du ballet, où deux
danseurs exécutent un pas de deux à l’allure d’un lent menuet, l’œuvre se termine
sur des cercles dansés par une joyeuse
compagnie, symbole d’une vie sans tourment. Apparaît alors sur scène, le monde
rêvé de l’Invitation au voyage où l'on pouvait
« vivre ensemble, là où tout n'est qu'ordre
et beauté, luxe, calme, et volupté » (Charles
Baudelaire).
JÉRÔME
BEL
Jérôme Bel est né en 1964 et vit à Paris. Il
a été élève du Centre National de Danse
Contemporaine d'Angers de 1984 à 1985.
De 1985 à 1991, il a dansé pour plusieurs
chorégraphes en France et en Italie. En
1992, il a été assistant à la mise en scène
de Philippe Découflé pour les cérémonies
ème
des XVI Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville et de la Savoie.
Sa première pièce, une chorégraphie d'objets, s'intitule Nom donné par
l'auteur (1994). La seconde, Jérôme Bel (1995), est basée sur l'identité et
la totale nudité des quatre interprètes. La troisième, Shirtologie (1997), a
été créée à la demande du Centro Cultural de Belem (Lisbonne) et de
Victoria (Gand). En 2000, une version japonaise de la pièce a été produite
à Kyoto et à Tokyo. Shirtologie met en scène un acteur portant plusieurs
dizaines de T-shirts trouvés dans le commerce. Puis c'est Le dernier
spectacle (1998), qui en citant plusieurs fois un solo de la chorégraphe
allemande Susanne Linke, mais aussi Hamlet ou André Agassi, essaie de
définir une ontologie du spectacle vivant. En 1999 Jérôme Bel demande à
Myriam Gourfink de lui chorégraphier un solo : Glossolalie (1999). La pièce
Xavier Le Roy (2000) sera signée par Jérôme Bel mais entièrement
réalisée par le chorégraphe français vivant à Berlin, Xavier Le Roy. The
show must go on (2001) réunit vingt interprètes, dix-neuf chansons pop et
un DJ. La pièce est au répertoire du Deutsches Schauspielhaus à
Hambourg de 2000 à 2005, et au répertoire du Ballet de l'Opéra de Lyon
de 2007 à 2014. En octobre, il est co-curateur avec Alain Platel du festival
Klapstuk à Louvain en Belgique. En 2004 il est invité à faire une pièce
pour le ballet de l'Opéra de Paris, ce sera Véronique Doisneau (2004), un
documentaire théâtral sur le travail de la danseuse du corps de ballet de
cette compagnie, Véronique Doisneau. Cette même année, il produit The
show must go on 2 (2004), pièce qu'il considèrera comme un échec et qu'il
retirera du répertoire de la compagnie après les représentations de
Bruxelles, Paris, Berlin et Singapour. L'année suivante, invité par le curator
Tang Fu Kuen à venir travailler à Bangkok, il produira Pichet Klunchun and
myself (2005) avec le danseur traditionnel thaïlandais Pichet Klunchun.
Cette production met en scène Pichet Klunchun et Jérôme Bel dialoguant
sur leurs pratiques artistiques respectives malgré le gouffre culturel
abyssal qui les sépare. Isabel Torres (2005) pour le ballet du Teatro
Municipal de Rio de Janeiro est la version brésilienne de la production de
l'Opéra de Paris. En 2008, est édité le Catalogue raisonné Jérôme Bel qui
livre une analyse de ses spectacles entre 1994 et 2005. En 2009, il
produit Cédric Andrieux (2009) qui s'inscrit dans la série des spectacles qui
interrogent l'expérience et le savoir d'interprètes, que forment désormais
Véronique Doisneau (2004), Isabel Torres (2005), Pichet Klunchun and myself
(2005) et Cédric Andrieux (2009). Cédric Andrieux a été pendant huit ans
danseur dans la Merce Cunningham Dance Company puis au Ballet de
l'Opéra de Lyon. Cette même année voit le jour Un spectateur (2009). C'est
une conférence interprétée par Jérôme Bel lui-même qui consiste en un
monologue d'une heure environ où Jérôme Bel relate au public certaines
expériences qu'il a eues en tant que simple spectateur. En 2010, il signe
avec Anne Teresa De Keersmaeker 3Abschied (2010), spectacle qui a pour
matériau Le chant de la Terre de Gustav Malher dans la version de
Schönberg. En 2012, il crée Disabled Theater (2012), une pièce avec les
acteurs professionnels handicapés mentaux du Theater Hora, compagnie
basée à Zurich. Dans Cour d'honneur (2013) il met en scène quatorze
personnes relatant leurs expériences de spectateurs dans la Cour
d'honneur du Palais des Papes au Festival d'Avignon.
Les films de ses spectacles sont présentés lors de biennales d'art
contemporain et dans des institutions muséales. Il est régulièrement
convié à donner des conférences dans différentes universités. En 2013
paraît Emails 2009-2010 (Les Presses du Réel) coécrit avec le
chorégraphe Boris Charmatz. Jérôme Bel a reçu un Bessie Award pour les
représentations de The show must go on à New York en 2005. En 2008
Jérôme Bel et Pichet Klunchun ont été récompensés par le Prix Routes
Princesse Margriet pour la Diversité Culturelle (Fondation Européenne de
la Culture) pour le spectacle Pichet Klunchun and myself. En 2013, Disabled
Theater a été sélectionné pour le Theatertreffen à Berlin et a reçu le Prix
suisses de danse - Création actuelle de danse.
Biographie de Jérôme Bel par Véronique Doisneau
BENJAMIN
MILLEPIED
DIRECTEUR DE LA DANSE
Très fortement inspirée par la musique,
dans la lignée balanchinienne, la danse
de Benjamin Millepied s'inscrit aussi dans
le sillage de son autre maître, Jerome
Robbins. Un style néo-classique, mais singulier par sa subtilité et son désir de s'inscrire dans le présent.
Né à Bordeaux en 1977, Benjamin Millepied passe une partie de son enfance au
Sénégal. Initié à la danse par sa mère,
professeur de danse africaine et contemporaine, il entre à treize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique et de
Danse de Lyon où il suit l’enseignement de
Michel Rahn.
Durant l’été 1992, il effectue un stage à
la School of American Ballet qu’il intègre
en 1993, après avoir obtenu une bourse du
ministère français des Affaires Etrangères.
Il remporte le Prix de Lausanne en 1994 et
la même année, Jerome Robbins le choisit
pour interpréter le rôle principal de 2 & 3
Part Inventions conçu pour les élèves de la
School of American Ballet. Engagé dans le
Corps de Ballet du New York City Ballet en
1995, il est promu Soliste en 1998 et « Principal Dancer » en 2002. Au sein du New
York City Ballet, Benjamin Millepied interprète les rôles principaux des ballets de
George Balanchine (parmi lesquels Agon,
Coppélia, Casse-Noisette, Rubis , Le Songe
d’une Nuit d’été…), Jerome Robbins (Dances
at a Gathering, Fancy free, A Suite of Dances,
The Goldberg Variations , West Side Story
Suite…), Peter Martins (Hallelujah Junction,
Le Lac des cygnes), et participe aux créations de Angelin Preljocaj (La Stravaganza),
Mauro Bigonzetti (Vespro, In Vento), Alexei
Ratmansky (Concerto DSCH) ou Christopher
Wheeldon (Mercurial Manœuvres…).
Parallèlement, Benjamin Millepied fait ses
débuts de chorégraphe avec Passages qu’il
crée pour les élèves du CNSMD de Lyon
en 2001. L’année suivante, il présente
Triple Duet au Sadler’s Wells de Londres,
avec son ensemble Danses Concertantes,
puis réalise le film Chaconne avec Olivier
Simola (2003). Il revient au Sadler’s Wells
en 2004 avec Circular Motion et chorégraphie, la même année, On the Other Side à
la Maison de la danse de Lyon. Suivront
Double Aria pour le New York City Ballet
sur une musique originale de Daniel Ott
(2005), 28 Variations on a Theme by Paganini pour l’École du NYCB (2005), CasseNoisette pour le Ballet du Grand Théâtre
de Genève (2005), Closer au Joyce Theater
de New York (2006), Capriccio pour l’American Ballet Theater’s Studio Company
(2006), Years Later , un solo pour Mikhail
Baryshnikov, en collaboration avec Olivier
Simola (2006), From here on out (2007) sur
une musique originale de Nico Muhly pour
l’ABT, Petrouchka (2007) pour le Ballet du
Grand Théâtre de Genève, 3 Movements
(2008) pour le Pacific Northwest Nallet,
Without (2008) pour Danses Concertantes, Quasi una Fantasia (2009) pour le
New York City Ballet, Everything doesn’t
happen at once (2009) pour l’American
Ballet Theatre, Sarabande (2009) pour
Danses Concertantes, Why Am I Not WhereYou Are et Plainspoken (2010) pour le
New York City Ballet, One thing leads to
another (2010) pour le Het National Ballet,
The Bartered Bride (2011) pour le Metropolitan Opera, This part in Darkness (2011)
pour le Pennsylvania Ballet, Without (2011)
pour le Ballet du Mariinsky, Les Sylphides et
Le Spectre de la rose (2011) pour le Ballet
de Genève, Khovanschina (2012) pour le
Metropolitan Opera et Two Hearts (2012)
pour le New York City Ballet.
À l’Opéra national de Paris, à l’invitation de
Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, il
chorégraphie pour la Compagnie Amoveo,
en 2006, sur une adaptation originale
d’extraits musicaux d’Einstein on the Beach
de Philip Glass (scénographie de Paul Cox
et costumes de Marc Jacobs) et Triade,
en 2008, sur la musique originale de Nico
Muhly. Benjamin Millepied a également été
directeur artistique du Morris Center Dance
à Bridgehampton (New York, 2004 - 2005,)
et «chorégraphe résident» au Baryshnikov
Arts Center (New York, 2006 - 2007).
En 2010, il est chorégraphe et conseiller du
film oscarisé Black Swan réalisé par Darren
Aronofsky. En 2011, il quitte le New York
City Ballet et réalise cinq courts-métrages
de danse sur des pièces pour violoncelle de
Philip Glass et fonde sa propre compagnie
à Los Angeles, «L.A. Dance Project», un collectif de créateurs qui cherche à présenter la danse sous toutes ses formes. Une
tournée mondiale les mène de Los Angeles
à Bordeaux (Novart 2012) avant Paris en
mai 2013. Il est également l’image du
parfum pour homme de Yves Saint-Laurent « L’Homme Libre » et de la campagne
Air France « L’Envol ».
Il a été nommé par Nicolas Joel, directeur
de l’Opéra national de Paris, et Stéphane
Lissner, directeur délégué de l’Opéra
national de Paris, pour succéder à Brigitte
Lefèvre comme Directeur de la Danse à
compter de la rentrée 2014.
En 2007, Benjamin Millepied a reçu the
United States Artists Wynn Fellowship.
Il est Chevalier des Arts et des Lettres
(2010).
JEROME
ROBBINS
1918 - 1998
Danseur et chorégraphe américain. De son
vrai nom Rabinowitz, le futur Jerome
Robbins naît le 2 octobre 1918 à New York.
Après avoir suivi des études de danse
(classique, moderne, orientale, espagnole),
de musique (piano et violon) et d'art
théâtral, il fait ses débuts d'acteur avec le Yiddish Art Theatre (1937) puis
joue dans des comédies musicales, un domaine qui lui sera aussi familier
que le ballet classique. En 1940, Lucia Chase l'accueille dans le corps de
ballet de l'American Ballet Theatre où il devient soliste l'année suivante. Il
interprète des œuvres marquantes du répertoire de la troupe comme
Helen of Troy (David Lichine), Romeo and Juliet (Anthony Tudor) ou
Petrouchka (Michel Fokine). 1944 est une année qui marque un tournant
dans la carrière de Robbins : c'est la création de Fancy Free, sur une
partition d'un tout jeune compositeur, Leonard Bernstein. Récit des
aventures de trois marins en bordée à New York, l'œuvre rencontre un
énorme succès dès sa première représentation, le 18 avril 1944, au
Metropolitan Opera. Elle est reprise la même année en forme de comédie
musicale, On the Town, à Broadway. La réputation de Robbins grandit
avec la création d'Interplay en 1945 et Facsimile en 1946. Pour le New
York City Ballet, grand rival de l'American Ballet Theatre, il règle Age of
Anxiety (1950), The Cage (1951), A#ernoon of a Faun (1953) où il revisite
l'œuvre de Debussy transposée dans le cadre d'un studio de danse, puis le
désopilant et caricatural The Concert (1956), sur la musique de Chopin.
L'année suivante, avec Leonard Bernstein, Robbins imagine une
transposition géniale de Roméo et Juliette. Les familles Capulet et
Montaigu sont remplacées par les Jets et les Sharks, deux bandes rivales
new-yorkaises : la comédie musicale s'appellera West Side Story et sera
portée sur le grand écran par Robert Wise en 1961.
Après cela, Robbins se risque à fonder sa propre compagnie, les Ballets
USA. La troupe, qui débute au festival des deux mondes à Spolète (Italie)
en 1958, présente des œuvres mémorables comme New York Export :
Opus Jazz (1958) et Moves (1959), ballet sans musique. Le succès d'une
tournée en Europe n'empêche pas la dissolution de la compagnie qui
tentera par la suite de renaître de ses cendres. Parallèlement, Jerome
Robbins signe quelques prestigieux succès dans le périmètre de
Broadway : The King and I (1951), Peter Pan (1954), Funny Girl (1964),
Fiddler on the Roof (1964). Il ne délaisse pas non plus le théâtre, le
domaine de ses débuts, avec plusieurs mises en scène comme celle de
Mère Courage d'après Bertolt Brecht en 1963.
Le grand retour de Robbins vers la danse classique et le New York City
Ballet aura lieu en 1969 avec Dances at a Gathering sur des musiques de
Chopin. L'année suivante, ce même compositeur lui inspirera In the Night.
Deux suites de danse, marquées par un étroit rapport à la musique, deux
patchworks impressionnistes où défilent les états d'âme des intervenants
dans des ambiances tantôt joyeuses tantôt nostalgiques. Jerome Robbins
fait ici la démonstration de son génie à traduire des ambiances musicales,
à laisser correspondre les sentiments dans un perpétuel mouvement de
rencontres, d'opportunités et de surprises. En 1971, il escalade avec succès
un « Himalaya musical », les Variations Goldberg de J.-S. Bach, puis, en 1972,
il explore et transpose admirablement la culture japonaise dans Watermill,
son œuvre la plus déroutante. En 1977, à travers Others Dances, il retrouve
Chopin pour dire une fois encore combien il l'aime et le comprend. Le
millésime 1983 est marqué par deux pièces très différentes : Glass Pieces,
sur la musique de Philip Glass, et I'm Old Fashioned, en hommage au talent
de Fred Astaire. Cette année-là meurt George Balanchine, le fondateur du
New York City Ballet. Jerome Robbins qui fut son complice pendant de
nombreuses années – sans que germe la moindre rivalité entre ces deux
figures majeures du ballet américain – accepte de prendre la direction de la
troupe avec le danseur Peter Martins. Parallèlement, il poursuit sa
collaboration active avec le Ballet de l'Opéra de Paris, entamée dès 1974.
Jerome Robbins choisit même de résider à Paris.
L'œuvre de Robbins se caractérise par une immense variété de thèmes et
de styles, par un va-et-vient presque naturel entre le ballet classique et la
comédie musicale. Perfectionniste et humaniste, Robbins s'est également
attaché à tirer le meilleur des interprètes qu'il a choisis. Il était musicien, non
pas avec la rigueur quasi mathématique de George Balanchine, mais avec
le désir de traduire le cœur des êtres. Il tenta même avec Moves le pari
extrême de faire porter au seul mouvement tout le poids du silence. Autant
de raisons qui font de lui l'un des plus grands chorégraphes du XXe siècle.
Jean-Claude Diénis
STEPHANE
LISSNER
DIRECTEUR DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS
Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane
Lissner a dirigé durant toute sa carrière
des théâtres, des festivals et des maisons
d’opéras en France et en Europe.
Il monte sa première pièce de théâtre à
l'âge de seize ans puis crée, à dix-huit
ans, son propre théâtre dans une salle
du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre
Mécanique, où il travaille notamment
avec Alain Françon et Bernard Sobel
entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les
métiers : régisseur, électricien, auteur ou
encore metteur en scène.
Il est ensuite nommé secrétaire général du
Centre dramatique national d'Aubervilliers
(1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu'en 1983.
En 1984-1985, il enseigne la gestion des
institutions culturelles à l'université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre.
Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983
puis en est nommé directeur général en
1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de
l'Orchestre de Paris (1993-1995).
De 1998 à 2006, il prend la direction du
Festival international d'art lyrique d'Aix-enProvence. Il y crée l'Académie européenne
de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la
promotion de jeunes talents.
Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook
le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998
et 2005. En 2002, il s'associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la
Madeleine, qu'il quittera en 2011.
De 2005 à 2014, il devient surintendant et
directeur artistique du Teatro della Scala
de Milan. Il en est le premier directeur
non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener
Festwochen en Autriche.
Au cours de sa carrière, il a travaillé avec
les plus grands chefs d’orchestre, metteurs
en scène ou chorégraphes parmi lesquels :
Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William
Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ;
Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice
Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth,
Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein,
Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina
Bausch, William Forsythe…
Nommé directeur délégué de l’Opéra
national de Paris en octobre 2012, il a pris
ses fonctions le 1er août 2014.
Stéphane Lissner est chevalier de la
Légion d'honneur, officier de l'Ordre National du mérite et de l'Ordre du Mérite de la
République italienne. de l’Opéra national de Paris
le Ballet
25 ANS
C’EST LA
MOYENNE D’ÂGE
DU BALLET DE
L’OPÉRA NATIONAL
DE PARIS, L’UNE
DES PLUS JEUNES
COMPAGNIES
ACTUELLES.
LES DANSEURS
Y ENTRENT VERS
L’ÂGE DE 18 ANS,
ET LE QUITTENT
À 42 ANS, ÂGE
DE LEUR RETRAITE
OFFICIELLE
DU BALLET.
1661 Fondation de l’Académie
Royale de Danse. C’est la première
des académies fondées par Louis
XIV, passionné de danse et très
bon danseur lui-même. Jusquelà considérée comme un simple
divertissement, la danse fait ainsi
son entrée dans le cercle des arts.
Cette académie va en codifier les
règles et l’enseignement.
1669 Fondation de l’Académie
Royale de Musique, ancêtre de
l’Opéra de Paris. Plus qu’une simple
académie, elle possède une troupe
de musiciens, de chanteurs et,
pour la première fois, de danseurs,
les tout premiers danseurs
professionnels de l’Histoire.
1713 Louis XIV institue le
Conservatoire, ancêtre de l’actuelle
École de danse de l’Opéra. Afin
de maintenir le niveau élevé des
danseurs de l’Opéra, une formation
leur est désormais dispensée. C’est
la plus ancienne école de danse
au monde, aujourd’hui installée à
Nanterre et dirigée par Élisabeth
Platel, qui a succédé à Claude
Bessy en 2004.
1831 Création de La Sylphide
de Philippe Taglioni, qui marque
le début du ballet romantique et
l’apparition du tutu blanc. C’est
l’une des œuvres les plus souvent
données, avec plus de 350
représentations à l’Opéra de Paris.
2014 Benjamin Millepied est
nommé à la tête du Ballet de
l’Opéra national de Paris et
succède ainsi à toute une lignée
de directeurs de la Danse, dont
Serge Lifar, Rudolf Noureev, Patrick
Dupond et Brigitte Lefèvre.
Le répertoire
CELUI DE L’OPÉRA DE PARIS EST PROBABLEMENT L’UN DES PLUS RICHES DU MONDE DE LA DANSE.
IL COMPREND AUSSI BIEN DES PIÈCES CLASSIQUES
(PETIPA) ET ROMANTIQUES (CORALLI, MAZILIER) QUE
DES ŒUVRES DES BALLETS RUSSES DE SERGE DIAGHILEV
OU DES CHORÉGRAPHIES MODERNES (MARTHA GRAHAM,
JOSE LIMON). MAIS IL COMPTE ÉGALEMENT DES BALLETS
NÉOCLASSIQUES (FREDERICK ASHTON, GEORGE BALANCHINE,
SERGE LIFAR, KENNETH MACMILLAN, ROLAND PETIT,
JEROME ROBBINS, JOHN NEUMEIER, JOHN CRANKO),
DES PIÈCES CONTEMPORAINES (PINA BAUSCH, MAURICE
BÉJART, CAROLYN CARLSON, MERCE CUNNINGHAM, MATS EK,
WILLIAM FORSYTHE, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER,
JIŘÍ KYLIÁN) ET DE NOMBREUSES CRÉATIONS, COMMANDÉES
À DES CHORÉGRAPHES INVITÉS OU À DES DANSEURS
DE LA COMPAGNIE.
154
+
18
+
14
DANSEURS
ÉTOILES
PREMIERS
DANSEURS
+
LE CORPS
DE BALLET
|SUJETS,
CORYPHÉES
ET QUADRILLES}
LES MAÎTRES DE BALLET
L’Opéra a longtemps été dirigé par des maîtres de ballet dont la plupart
ont marqué l’histoire de la danse : Pierre Beauchamp, qui mit au point
un système d’écriture de la danse au XVIIe siècle ; Gaétan Vestris,
Jean-Georges Noverre et les frères Gardel, célèbres danseurs et
chorégraphes du XVIIIe siècle ; enfin Léo Staats, Serge Lifar ou
Raymond Franchetti, qui rénovèrent le Ballet au XXe siècle.
CONCOURS
ÉCOLE FRANÇAISE
La promotion des danseurs
se fait chaque année sur concours,
classe par classe, devant un jury
composé de membres de la
Direction et de la Compagnie,
et de personnalités du monde
de la danse. Seules les Étoiles
sont nommées par le directeur
de l’Opéra, sur proposition
du directeur de la Danse.
Alors que les grands chorégraphes
français comme Jean-Georges
Noverre, Charles-Louis Didelot,
Jules Perrot, Arthur Saint-Léon ou
Marius Petipa vont dispenser leur art
dans toute l’Europe, les influences
russes et italiennes, notamment,
se manifestent en France via
la présence d’interprètes et
de créateurs comme les Taglioni. Durée des spectacles *
OPÉRA
MADAMA BUTTERFLY
PLATÉE
DON GIOVANNI
MOSES UND ARON
L’ELISIR D’AMORE
LE CHÂTEAU DE BARBEBLEUE / LA VOIX HUMAINE
LA DAMNATION DE FAUST
WERTHER
CAPRICCIO
IL TROVATORE
IL BARBIERE DI SIVIGLIA
DIE MEISTERSINGER VON
NÜRNBERG
IOLANTA / CASSE-NOISETTE
RIGOLETTO
DER ROSENKAVALIER
LEAR
LA TRAVIATA
AIDA
BALLET
BALANCHINE / MILLEPIED /
ROBBINS
ANNE TERESA DE
KEERSMAEKER
LA BAYADÈRE
WHEELDON / MCGREGOR /
BAUSCH
BATSHEVA DANCE COMPANY
BEL / MILLEPIED / ROBBINS
IOLANTA / CASSE-NOISETTE
ROMÉO ET JULIETTE
RATMANSKY / BALANCHINE /
ROBBINS / PECK
SPECTACLE DE L'ÉCOLE DE
DANSE
LES APPLAUDISSEMENTS
NE SE MANGENT PAS
GISELLE
ENGLISH NATIONAL BALLET
PECK / BALANCHINE
FORSYTHE
1re PARTIE
ENTRACTE
2e PARTIE
19.30 - 20.25
19.30 - 20.45
19.30 - 21.05
19.30 - 21.15
19.30 - 20.45
30'
30'
35'
20.55 - 22.25
21.15 - 22.20
21.40 - 23.10
30'
21.15 - 22.15
ENTRACTE
3e PARTIE
TOTAL
2h55
2h50
3h40
1h45
2h45
19.30 - 21.25
1h55
19.30 - 20.40
19.30 - 20.15
19.30 - 22.00
19.30 - 20.45
19.30 - 21.05
30'
20'
21.10 - 22.20
20.35 - 21.10
30'
30'
21.15 - 22.25
21.35 - 22.35
17.30 - 18.55
45'
19.00 - 19.40
19.30 - 20.30
19.00 - 20.15
19.30 - 20.55
19.30 - 20.05
19.30 - 20.45
2h50
3h05
2h30
2h55
3h05
25'
21.35 - 22.35
19.40 - 20.40
30'
21.10 - 23.15
5h45
20'
30'
30'
30'
30'
30'
20.00 - 21.45
21.00 - 22.05
20.45 - 21.40
21.25 - 22.30
20.35 - 21.40
21.15 - 22.20
20'
22.05 - 22.55
25'
22.05 - 23.05
25'
22.05 - 22.40
3h55
2h35
4h05
3h00
3h10
2h50
1re PARTIE
ENTRACTE
2e PARTIE
ENTRACTE
3e PARTIE
20.30 - 21.00
25'
21.25 - 22.20
1h50
19.30 - 20.25
20'
20.45 - 21.15
1h45
19.30 - 20.20
20'
20.40 - 21.20
20'
21.40 - 22.20
2h50
19.30 - 20.00
20'
20.20 - 20.50
20'
21.10 - 21.40
2h10
TOTAL
19.30 - 20.30
19.30 - 20.00
19.00 - 20.30
19.30 - 20.30
20'
35'
20'
20.20 - 20.50
21.05 - 22.45
20.50 - 21.20
19.30 - 20.20
20'
20.40 - 21.15
1h45
19.30 - 20.25
20'
20.45 - 21.30
2h00
20'
21.10 - 22.30
20'
21.40 - 22.30
19.30 - 20.35
19.30 - 20.20
19.30 - 20.10
19.30 - 19.55
19.30 ~ 19.55
1h00
3h00
3h45
3h00
1h05
20'
20'
20'
20'
20.40 - 21.35
20.30 - 21.00
20.15 - 21.00
20.15 ~ 20.40
20'
21.20 - 21.50
20'
21.00 ~ 21.25
Les nouveaux spectacles
Minutages sans applaudissement - *Horaires susceptibles d'être modifiés. Attention : L'heure de début de certains spectacles varie en fonction des jours de la semaine. Veuillez vous référer à l'heure de vos billets
2h05
2h20
1h30
1h55