EPFL Section: PH Prof. John H. Maddocks ANALYSE III Série 1 23
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EPFL Prof. John H. Maddocks Section: PH ANALYSE III Série 1 23 Septembre 2016 1. Rappel: Changement de variables pour des espaces à une et à N dimensions Soit φ ∈ C 1 IRN , IRN et v, u ∈ IRN avec v = φ(u). La règle du changement de variables en N dimensions est Z Z f (v) dv = f (φ(u))|J(u)| du, φ−1 (Ωv ) Ωv où |J(u)| dénote la valeur absolue du déterminant de la matrice jacobienne. On rappelle que la matrice jacobienne J(u) est donnée par les coefficients Jij (u) = ∂φi ∂uj (u). Soit x, t ∈ IR, pour N = 1, on a de plus la règle Z a Z b f (t) dt f (t) dt = − b a qui implique le cas particulier suivant Z g(b) Z b Z f (x) dx = f (g(t)) J(t) dt = g(a) a b f (g(t)) g 0 (t) dt, a avec g ∈ C 1 (]a, b[, IR) et g(a) = b et g(b) = a. On conclut donc que, dans le cas de l’intégration dans IR, J(t) := g 0 (t) et non pas |g 0 (t)|. a) Calculer l’intégrale Z I= 1 2 u e−u du. 0 en faisant le changement de variables t = u2 et puis t = −u2 . Quel est le Jacobian J(t) pour chaque cas? b) On considère un domaine Ω := {(x, y) ∈ IR2 | 0 < x < 1, 0 < y < p 1 − x2 }. Calculer l’aire de Ω en utilisant les coordonnées polaires x = r cos θ, y = r sin θ, θ ∈]0, π2 [ et ensuite x = r sin ψ, y = r cos ψ, ψ ∈]0, π2 [. Quel est le Jacobien pour chaque cas? 2. Soit f : ]a, b[→ IRn une fonction continue. Si f (x) = (f1 (x), f2 (x), ..., fn (x)) on définit Z b Z b Z b Z b f (x)dx := f1 (x)dx, f2 (x)dx, ..., fn (x)dx . a a a a Montrer que Z b Z b ≤ f (x)dx |f (x)| dx a a n où | . | désigne une norme sur IR . 3. Rappel: Intégrales triples et changement de variables Soient S1 et S2 deux boules dans IR3 de rayons R1 et R2 (avec R1 > R2 ) centrées à l’origine. On définit A par A = {(x, y, z) ∈ (S1 \ S2 ) y, z ≥ 0} a) Calculer le volume de A, noté V , en utilisant les coordonnées sphériques. b) Calculer les coordonnées du centre de masse de A, noté p̄A , pour une densité uniforme ρ. On rappelle que RRR (x, y, z)ρ dV A RRR p̄A = . A ρ dV Observer que cette égalité doit s’interpréter composante par composante, au sens de l’exercice 2. c) Calculer les coordonnées du centre de masse de A quand R2 → R1 où la masse totale M = ρV reste constante. On verra plus tard que le résultat de la partie c) peut aussi être obtenu directement par une intégrale de surface. 4. Rappel: Algèbre linéaire et notions de volumes dans IRN Soit IRN un espace Euclidien muni du produit scalaire usuel. Montrer les résultats suivants: a) Pour N = 1 et a, b ∈ IR. La longueur d’un segment de droite [a, b] est |b−a|. Ou encore avec v1 := b−a, √ la longueur de v1 est |v1 | ou v1 · v1 . a b v1 b) Pour N = 2 et v1 , v2 ∈ IR2 . √ i. La longueur d’un segment de droite v1 est toujours |v1 | = v1 · v1 . ii. L’aire aire(v1 , v2 ) d’un parallélogramme engendré par les vecteurs v1 et v2 est donnée par la base multipliée par la hauteur ou de manière équivalente par s v1 · v1 v 1 · v2 = |det [v1 | v2 ]|. aire(v1 , v2 ) = det v1 · v2 v2 · v 2 Noter que [v1 | v2 ] dénote une matrice dont les colonnes sont formées par les vecteurs v1 et v2 . v2 v1 v1 c) Pour N = 3 et v1 , v2 , v3 ∈ IR3 . √ i. La longueur d’un segment de droite v1 est encore |v1 | = v1 · v1 . ii. L’aire d’un parallélogramme est s v1 · v1 v1 · v 2 aire(v1 , v2 ) = det = |v1 × v2 |, v1 · v2 v2 · v 2 où × représente le produit vectoriel usuel. On remarque, au passage, que la matrice [v1 , v2 ] est une matrice 3 × 2 pour laquelle le déterminant n’est pas défini. iii. Le volume vol(v1 , v2 , v3 ) d’un parallélépipède engendré par les vecteurs v1 ,v2 et v3 est l’aire de la base (i.e. l’aire d’un parallélogramme) multiplié par la hauteur ou aussi v u uv1 · v1 v1 · v2 v1 · v3 u vol(v1 , v2 , v3 ) = tv2 · v1 v2 · v2 v2 · v3 = |det [v1 | v2 | v3 ]|. v3 · v1 v3 · v2 v3 · v 3 v3 v2 v1 d) Pour le cas général, soit en dimension N quelconque, il y a exactement N notions de volumes. Soit v1 , v2 , . . . , vN ∈ IRN . On définit la matrice Gramienne J × J par v1 · v1 · · · v 1 · vJ .. . .. GJ,N = ... . . vJ · v1 · · · vJ · vJ GJ,N est appelée la Gramienne de v1 , v2 , . . . , vJ . On définit le volume à J dimensions dans IRN engendré par les vecteurs {v1 , v2 , . . . , vJ } par la quantité p VJ,N = det GJ,N . Montrer les résultats suivants. i. Soient v1 , v2 , . . . , vJ ∈ IRN , des vecteurs orthonormaux (i.e. vi · vj = δij , i, j = 1, · · · , J). Vérifier que VJ,N = 1. ii. Montrer que si les vecteurs v1 , v2 , . . . , vJ sont linéairement dépendants, alors VJ,N = 0. iii. Montrer que VN,N = |det [v1 | v2 | ... | vN ]|. On observe que pour J < N , la matrice [v1 | v2 | ... | vJ ] n’est pas carrée et que son déterminant n’est pas défini. iv. Pour les coordonnées sphériques sur IR3 x r sin θ cos φ x = y = r sin θ sin φ z r cos θ on définit v1 = ∂x , ∂r v2 = ∂x , ∂θ v3 = ∂x . ∂φ Vérifier que le volume engendré par {v1 , v2 , v3 } vaut ∂(x, y, z) = r2 sin θ. V3,3 = ∂(r, θ, φ) Le facteur V3,3 correspond donc au Jacobien à utiliser lors d’un changement de variables. Plus généralement, le facteur VJ,N apparaı̂t dans l’intégration J-dimensionelle dans IRN . v. Montrer la relation de récurrence VJ,N = |PvJ |VJ−1,N , où PvJ est le vecteur vJ orthogonalisé par rapport aux vecteurs v1 , v2 , . . . , vJ−1 . Autrement dit, la formule ‘volume =base × hauteur’ reste vraie dans toutes les dimensions. vi. Donner explicitement les cas connus V1,1 , V1,2 , V2,2 , V1,3 , V2,3 et V3,3 .