Prothèse totale de hanche - Groupe Hospitalier Diaconesses Croix

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Prothèse totale de hanche - Groupe Hospitalier Diaconesses Croix
NOTICE D'INFORMATIONS MÉDICALES
PROTHÈSE TOTALE DE HANCHE
Mis à jour le lundi 19 novembre 2012
Dr Marie-Pascale Manet
Cette note explicative a pour objet de répondre simplement à la plupart des questions que vous vous posez. Elle ne prétend pas
rendre compte de toutes les situations, parfois complexes, tant en ce qui concerne le diagnostic, I'évolution, les traitements, leurs
risques, etc...
VOUS AVEZ UNE PROTHESE TOTALE DE LA HANCHE
La prothèse de hanche est une articulation artificielle composée de pièces mécaniques synthétiques dont le but est de rendre
possible tous les mouvements d’une hanche normale.
1. Qu’est-ce qu’une prothèse totale ?
Les prothèses sont dites « totales » lorsque les deux pièces de la hanche sont remplacées : la tête du fémur qui est sphérique et la
partie de bassin qui est creuse appelée cotyle. Ces deux pièces s’emboîtent l’une dans l’autre pour former l’articulation de la hanche
(ou coxo-fémorale).
2. Quand a t-on besoin de ce type de prothèse ?
La prothèse articulaire est justifiée lorsque votre articulation de la hanche est usée (cf. coxarthrose) et génère des douleurs que le
traitement médical n’a pas réussi à soulager. Le deuxième facteur motivant ce traitement est la gêne fonctionnelle que vous
ressentez. Ces deux notions ont une composante subjective importante. Il est donc important d’avoir recours à des critères objectifs
pour mieux quantifier votre handicap. Votre médecin peut donc utiliser des échelles de qualité de vie ; pour l’articulation
coxo-fémorale l’indice algofonctionnel de Lequesne est le plus utilisé. Il s’agit d’un auto questionnaire permettant de « coter » votre
gêne.
Il est aussi très important d’apprécier le degré d’usure de votre articulation. Pour cela votre médecin mesurera la hauteur de votre
cartilage articulaire sur une radiographie de votre hanche.
D’autres facteurs seront obligatoirement pris en compte par votre médecin :
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votre âge est un élément très important. La durée de vie d’une prothèse est de l’ordre de 10 à 25 ans ; une prothèse posée chez une
personne jeune devra probablement être changée au moins une fois. C’est pour cela que les traitements médicaux sont à privilégier
le plus longtemps possible pour « gagner du temps ». A l’inverse, chez les patients très âgés, la pause d’une prothèse peut être
risquée (risque anesthésique, immobilisation...). A ce niveau il est important de mesurer les bénéfices et les risques d’une tel geste.
votre mode de vie doit aussi être pris en compte. Votre médecin ne vous proposera pas le même traitement si vous avez un rythme
de vie sédentaire ou actif. Votre demande fonctionnelle est donc aussi un argument capital.
De nombreux facteurs interviennent donc dans la décision chirurgicale, mais la décision finale vous revient. Le rôle de votre médecin
est de vous guider en vous informant des bénéfices et des risques de la pause d’une prothèse de hanche.
3. Quels sont les bénéfices attendus ?
Le principal bénéfice est le soulagement durable de la douleur de hanche entraînant un arrêt de la prise de médicament antalgique et
anti-inflammatoire. Le deuxième bénéfice est la récupération de la mobilité articulaire. Dans la majorité des cas, les patients
retrouvent une autonomie ce qui améliore leur qualité de vie.
4. Quels sont les principaux inconvénients ?
Toute intervention chirurgicale comporte certains risques qui sont de fréquences variables en fonction de l’état général des patients.
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Cependant, il existe certaines complications spécifiques de la chirurgie prothétique :
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Le risque infectieux est une complication rare (moins d’1% de l’ensemble des patients opérés d’une prothèse de hanche) mais grave.
Elle nécessite une antibiothérapie prolongée par voie intra-veineuse et orale associée éventuellement à un remplacement de la
prothèse.
La luxation est un déboîtement de l’articulation prothétique lors d’un geste inadapté. Cette complication peut être prévenue par le
renforcement des muscles autour de la prothèse et en évitant certains gestes surtout les trois premiers mois après la chirurgie.
C’est à ce niveau que votre kinésithérapeute joue un rôle fondamental.
L’épanchement de sang à l’intérieur de l’articulation synthétique est une complication rare à la hanche.
La thrombose veineuse profonde (ou phlébite) est liée à la formation d’un caillot de sang à l’intérieur d’une veine et est favorisée
par l’immobilisation prolongée. Dans certain cas, un fragment peut se détacher du caillot pour aller boucher un vaisseau dans les
poumons formant une embolie pulmonaire. Pour prévenir cette complication vous bénéficierez d’un traitement anticoagulant (par
piqûre quotidienne) pendant toute la période de votre alitement, d’un levé précoce ainsi que du port de bas de contention.
Il existe d’autres complications plus rares : les problèmes de cicatrisation, les fractures osseuses lors de la pause de la prothèse, les
paralysies nerveuses pendant l’intervention chirurgicale.
5. Peut-on vivre normalement ?
La prothèse de hanche permet de retrouver une activité quotidienne quasi normale. Cependant une activité physique intensive
entraînera une usure prématurée de la prothèse ; de même certains mouvements de trop grande amplitude peuvent provoquer une
luxation même après plusieurs mois. Vous pouvez donc vivre normalement mais avec une certaine prudence.
Bibliographie :
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Courpied JP, Tomeno B, Dougados M, Kahan A, Revel M, Chevrot A. La prothèse en 100 questions. Ed NHA communication. BARDIN Th,
KUNTZ D.
Thérapeutique Rhumatologique. Ed Médecin-Science, Flammarion.
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