Les métiers veulent draguer les jeunes

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4 mai 2011 06h00 | Par BENOÎT MARTIN
Les métiers veulent draguer les jeunes
Le forum de l'apprentissage des HdG s'est tenu hier à Cenon.
Objectif : être attiré par un métier et construire son parcours.
Entretiens individuels pour mieux cerner les envies et comprendre les
métiers. PHOTOS B. M.
La Mission locale des Hauts de Garonne (HdG) a vu grand pour son
forum de l'apprentissage 2011. La salle de concert du Rocher de
Palmer, à Cenon… Rien que ça ! « D'habitude, nous organisons des
mini-forums sur tout notre territoire, à Lormont, Tresses ou Créon.
Cette année, nous avons voulu tester le forum géant », explique
Audrey David, la responsable emploi de la Mission.
Géants aussi, les moyens déployés pour toucher les 3 500 jeunes
inscrits à la Mission locale. Mail, téléphone, courrier… Réseau des
missions locales de la Gironde et des bureaux information jeunesse,
établissements scolaires… Tous les moyens sont bons - et partout pour faire venir les jeunes en recherche de formation.
« Notre public n'est pas facilement captable. Notre territoire d'action
est grand et certains jeunes pas très mobiles », regrette Audrey
David. La Mission locale a même mis en place des navettes
gratuites entre les trois communautés de communes des Coteaux
bordelais, des Portes de l'Entre-deux-Mers et du Créonnais et
Cenon.
Déficit de recrutements
Sous la voûte métallique rouge de la salle de spectacle, les couples
se font et se défont. Face à face, de part et d'autre de petites tables,
les jeunes visiblement pas très sûrs d'eux rencontrent des
représentants des centres de formation pour apprentis. Selon les
affinités, l'entretien dure deux ou trois minutes ou bien plus
longtemps.
Côté métier, il y en a pour tous les goûts. Vente, services à la
personne, compatibilité et gestion, mécanicien de précision, tailleur
de pierre, boulanger, constructeur de route… Les plaquettes
d'information passent de main en main, se feuillettent, s'emportent.
11 heures : table ronde sur les travaux publics. Un focus sur « des
métiers peu valorisés qui ont parfois du mal à recruter », précise
Audrey David. Confirmation avec Adeline Coissac, du Groupement
des employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq) filière pro de
Mérignac : « Nos 50 entreprises adhérentes manquent de coffreurs
bancheurs et de maçons VRD (voirie et réseaux divers). Il y a plus
d'offres que de jeunes professionnels. »
Difficultés primées
Le Geiq veut favoriser l'accès des plus de 18 ans à un emploi
durable grâce aux contrats de professionnalisation. D'une durée de
six mois à deux ans, ces contrats font alterner trois semaines en
entreprise avec une semaine en centre de formation. « Dans le
bâtiment, les métiers ne sont pas faciles mais reconnus. Le titulaire
d'un CAP commence à 1 400 euros nets. Il y a beaucoup de primes
pour compenser ces difficultés. Pas mal de RTT aussi. Les ouvriers
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ont souvent leur vendredi après-midi », souligne Véronique Martin,
chargée d'accompagnement socioprofessionnel au Geiq.
« Je ne suis pas là pour vous dire "les travaux publics, c'est
magnifique", mais simplement pour que vous soyez capable de dire
"j'en sais plus : j'aime ou j'aime pas" », explique Sylvain Lecoq,
responsable emploi formation à la Fédération des travaux publics
d'Aquitaine.
Démarrage à 2 000 euros
Choisir en connaissance de cause, c'est aussi faire valdinguer les
fausses visions qu'on peut avoir de certains métiers. « De nos jours,
un chaudronnier ne fabrique plus de chaudron en cuivre mais bosse
dans l'aéronautique ou l'aérospatiale. Au bout de cinq ans de
formation salariée, les salaires démarrent à 2 000-2 300 euros bruts
», note Sylvain Druet des Compagnons du devoir.
Et Véronique Martin du Geiq de relancer à la cantonade : « La rive
droite de maçons VRD ! », au cas où les futurs apprentis - et
employés - n'auraient pas capté. À bon entendeur…
Pour plus d'informations : www.lamissionlocale.com ou
http://apprentissage.aquitaine.fr
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