PAGE PÉDAGOGIQUE N°9 : décembre 2015

PAGE PÉDAGOGIQUE N°9 : décembre 2015
La réception aérienne
Arme redoutable du rugby moderne, le jeu aérien est devenu un atout des grandes compétitions. A
la réception des coups d’envoi, sur les touches et surtout après la passe au pied savoir sauter et
s’organiser pour jouer un ballon réceptionné en l’air est une compétence que les joueurs doivent
maitriser.
Nous vous proposons quelques éducatifs pour travailler ce compartiment du jeu.
Les pré-requis physiques :
Deux secteurs importants dans les capacités physiques devront appuyer la demande technique de la
réception aérienne : le gainage et la détente. En fait les deux sont liés car le
gainage va renforcer la ceinture abdominale et la musculature des jambes.
Musculature qui est décisive dans les qualités de détente. Donc du travail en
isométrie (stature immobile en appui pieds/coudes à plat ventre au à plat
dos) et travail de flexion/extension avec les jambes amélioreront la capacité
de détente.
La réception sur phase statique
La réception sur phase statique, touche et réception de coup d’envoi, font appel à d’autres
compétences dans la technique de réception de la balle. En effet elles sont souvent utilisées avec des
« lifteurs » et une réception à deux mains le plus haut possible pour éviter la défense adverse.
En EdR, le « lifting » étant
interdit, il va falloir plus
spécifiquement travailler la
détente verticale avec appel
à 2 pieds. La flexion des
jambes associées à l’envoi
des bras vers le haut permettra un meilleur envol.
Que ce soit pour l’ajustement du placement sous la trajectoire lors de la réception d’un coup d’envoi
ou pour le positionnement lors d’une combinaison de touche, le saut sera précédé d’un
déplacement. Il est alors intéressant dans la partie entrainement de précéder le saut d’un
déplacement : petits pas (réception libre) ou un pas quart de tour
(réception touche).
Pour le secteur réception : il faut travailler la réception à deux mains audessus de la tête en commençant par l’échange de balle façon lancer en
touche puis en ajoutant un joueur en triangle pour enchainer réception et
transmission. On variera l’exercice en demandant d’attraper/lancer ou
plus rapidement de dévier à une main.
Pour la réception sur coup d’envoi, on insistera après la réception sur
l’enchainement d’action : passer derrière, ou protéger le ballon, ou enchainer une course.
D. Milhorat - Pages péda – SQY Rugby – 2015/2016 –Décembre
La réception aérienne dans le jeu
Les bases :
Les fondamentaux gestuels dans la réception aérienne sont :
 Garder le regard fixé sur le ballon, même s’il y a de l’opposition
 Pousser sur le sol avec sa jambe d’appui
 Maintenir l’autre jambe fléchie
 Étendre les bras vers la balle, paumes des mains vers le haut, coudes
serrés et légèrement fléchis
 Corps gainé de la pointe du pied qui quitte le sol jusqu’à la tête
 Accompagner vers soi la réception du ballon en le serrant sur sa poitrine
 Réaliser un ¼ de tour pour se protéger d’un en-avant et pour protéger la
balle
 Se réceptionner vite sur ses deux appuis, pour pouvoir enchainer une
action.
Les éducatifs :
Pour travailler les acquis techniques, les premières situations se feront sans opposition : deux joueurs
face à face à une distance de 3 à 4 mètres, J1 lance à deux mains un ballon
vers le haut et J2 le rattrape. Dans un premier temps on demandera de
rester face au partenaire sans sauter (travail des mains et bras). Dans un
deuxième temps on demandera un saut, puis un saut avec ¼ de tour, puis
enfin après la réception un enchainement d’une autre action (course,
passe, percussion)
Afin de donner de l’incertitude, le jeu « dauphin-dauphine » pourra être
utilisé : sur un groupe de 4 joueurs le lanceur annonce le prénom d’un des 3
autres joueurs qui devra s’organiser pour la réception. La aussi la demande
progressive de façon de réceptionner sera modulée en fonction des
capacités.
Ensuite le travail de réception se fera après un coup de pied haut en
pensant toujours à demander de se placer pour éviter l’en-avant mais
également encore de travailler l’enchainement d’action après la réception.
La complexité du geste augmentera en demandant un déplacement important pour arriver sous la
trajectoire, voire une réception en reculant.
Petit rappel de règle : un arrêt de volley dans ses 22 mètres après un coup de pied de l’adversaire peut
se demander en criant « marque » même si les pieds du joueur ne sont pas au sol, donc après une
réception aérienne
Les situations d’opposition :
Ensuite, la qualité technique devra s’affronter à l’opposition. Un
premier éducatif consistera à attraper un ballon avec une
opposition modérée avec un bouclier. Le lanceur enverra le ballon
avec une trajectoire haute. Le réceptionneur ira la chercher le plus
haut possible. L’opposant résistera en plaçant le bouclier au dessus
de lui avec les bras vers le réceptionneur et accompagnera la
réception au sol pour ensuite faire opposition de poussée.
D. Milhorat - Pages péda – SQY Rugby – 2015/2016 –Décembre
Pour aguerrir le réceptionneur face à une éventuelle défense, on peut également
utiliser 2 boucliers. Dans cette situation le sauteur devra aller chercher le ballon
placé sur les boucliers. On règlera la hauteur du ballon en fonction de la capacité
du sauteur.
Pour renforcer l’opposition, on peut demander à un
défenseur de faire acte d’opposition avec un bouclier
pour demander au réceptionneur de continuer son
action en percutant ce bouclier.
Rappel de la règle : il est interdit de faire acte de défense sur un joueur en l’air.
Enfin, un autre axe sera à travailler c’est la capacité à réceptionner un ballon après son
propre coup de pied ainsi la situation du « coup de pied par-dessus » en utilisant par
exemple les perches. Mais aussi en se réglant avec un partenaire qui partira derrière le
botteur pour réceptionner la balle après le coup de pied.
Avant de se placer dans des situations plus proches du jeu réel, il faudra exercer le
joueur à porter un jugement sur la nécessité de réceptionner en sautant ou en gardant les pieds au
sol. Cette capacité se travaille en demandant de façon aléatoire à un opposant de venir ou pas à la
conquête du ballon. La présence de l’opposant doit conditionner un saut pour la réception (avoir le
ballon le premier) alors que son absence au moment de la réception donnera un avantage à une
réception pieds au sol (plus facile techniquement).
Les dernières situations seront à faire en jeu : c'est-à-dire dans
des situations proches ou identiques au jeu.
Un exemple : Les verts développent une attaque en déployé
(10, 12, 13,14) face à une défense en place (bleus) l’ailier tape
coup de pied sur le 15 : jeu libre à partir de la réception.
un
Le jeu aérien devient une pièce maitresse dans le rugby moderne face à des
défenses très en place. Même s’il n’est pas très utilisé en EdR car la maitrise du
coup de pied n’est pas acquise correctement. Il est nécessaire de le travailler
dès le plus jeune âge pour construire le bagage individuel de chaque joueur
D. Milhorat - Pages péda – SQY Rugby – 2015/2016 –Décembre