Actes des rencontres Jeudis de l`Eau 2013.

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Actes des rencontres Jeudis de l`Eau 2013.
ACTES des rencontres 2013
Soirées d’échanges et d’informations sur des problématiques liées à la
ressource en eau.
Organisées par le CPIE Sèvre et Bocage.
En partenariat avec l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne
> Jeudi 7 novembre
EAU ET SOCIETE : Projection du documentaire « Pesticides, mon amour »
suivie d’un débat.
> Jeudi 14 novembre
EAU ET ESPACES VERTS : L’éco-pastoralisme
> Jeudi 21 novembre
EAU ET ECOLOGIE : Quel état écologique pour nos cours d’eau ?
> Jeudi 28 novembre
EAU ET URBANISME : La trame verte et bleue : un outil pour valoriser les
milieux aquatiques ? quantité d’eau ?
CENTRE PERMANENT
D’INITIATIVES
POUR L’ENVIRONNEMENT
www.cpie-sevre-bocage.com - [email protected]
Association Maison de la Vie Rurale
CPIE Sèvre et Bocage - La Bernardière - 85700 LA FLOCELLIÈRE
Tél. 02 51 57 77 14 / Fax : 02 51 57 28 37
CPIE Sèvre et Bocage (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) - Actes des Jeudis de l’eau 2013
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PRÉAMBULE
Les jeudis de l’eau, c’est quoi ?
Guide d’utilisation des actes
Depuis 2005, le CPIE Sèvre et Bocage organise en
automne un cycle de conférences qui mettent
en valeur des actions de proximité en faveur de
la ressource en eau. Ces conférences, gratuites et
ouvertes à tous, sont organisées dans un cadre convivial tous les jeudis soirs du mois d’octobre. Elles
ont pour objectifs :
d’informer la population des enjeux locaux de la
préservation de la ressource en eau, en correspondance avec le Schéma Directeur d’Aménagement et
de Gestion des Eaux (SDAGE).
de relayer les actualités liées à la ressource en
eau.
Ces soirées s’appuient sur l’intervention d’un ou
deux spécialistes du thème de la soirée, puis sur un
échange avec la salle.
Ce document présente les diaporamas diffusés par
les différents intervenants à l’occasion des 4 jeudis
de l’eau 2013.
En 2013, 135 personnes ont participé à ces soirées.
Les diapositives sont parfois complétées par des
compléments d’informations apportés par l’intervenant ou par la salle. Ces apports d’informations
sont représentés dans les rectangles apposés sur les
diapositives. Ils sont issus de notes écrites et non
d’enregistrements, la retranscription est donc approximative.
A l’issue des diaporamas de chaque soirée, une synthèse du débat est proposée, basée sur les échanges
et réflexions de la salle.
Note :
Les informations présentées en italique correspondent aux
réponses des intervenants.
SOMMAIRE
EAU ET SOCIETE
Projection du documentaire « Pesticides mon
amour », et débat avec la salle animé par Emmanuel Jarny, éco-jardinier au CPIE Sèvre et Bocage.
EAU ET ESPACES VERTS
Retours d’expériences menées par des collectivités
sur l’écopastoralisme dans les espaces publics :
- Médard Rambaud, à Venansault
- Raphaël Gonnord à Bressuire
EAU ET ECOLOGIE
L’état écologique de nos cours d’eau par :
- Magali Leduc, du Conseil Général de la Vendée
- Sébastien Renou, de l’EPTB Sèvre Nantaise.
EAU ET URBANISME
La trame verte et bleue, un outil pour valoriser les
milieux aquatiques, par :
- Laurent Desnouhes, directeur du CPIE Sèvre et Bocage.
Sens de lecture des diapositives
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Jeudi 7 novembre :
EAU ET SOCIETE
Projection du documentaire « Pesticides mon amour », suivie d’un
débat.
Ce documentaire de 42 minutes fait l’état des lieux, avec humour, de l’usage
des produits toxiques déversés quotidiennement sur les zones nonagricoles : jardins, espaces verts, bords de route… Il a reçu le prix
« Hérisson d’argent » du 25ème festival international du film Nature et environnement de la FRAPNA.
Projection suivie d’un débat.
Réalisation : Erick Fretel.
D’après l’idée originale de l’Association Faune Flore de l’Orne.
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ÉCHANGES
Suite à la projection du film de 42 minutes, un échange entre les participants
s’est engagé dans la salle. Les discussions ont été enrichies et animées par
Emmanuel Jarny, responsable éco-jardinier au CPIE Sèvre et Bocage. En effet,
fort de son expérience auprès des jardiniers amateurs et dans l’accompagnement
de collectivités pour diminuer l’utilisation des pesticides voire de les supprimer
sur les domaines publics, il a une forte connaissance des différentes initiatives
mises en œuvre sur le territoire pour enrayer l’usage des produits
phytosanitaires.
Un résumé de ces échanges est proposé ci-après. Les discussions n’ayant pas été
enregistrées, ce document ne constitue pas le reflet intégral des échanges.
Impacts des pesticides
Est-ce qu’on a des statistiques sur les conséquences des pesticides sur notre corps, sur le
corps du jardinier ?
- Plusieurs études montrent des effets. Notamment il existe des effets cocktails (lorsque plusieurs molécules
sont mélangées) et des effets d’accumulation.
- Dans son interview présentée de façon non complète dans le film, M. Serralini (Chercheur) exprime bien le
fait que ces substances agissent sur nos réseaux de communication (neurologiques, hormonaux), elles
s’accumulent tout au long de la vie dans notre corps et provoquent des dérèglements chroniques qui sont
difficilement décelables puisque induisant des changements lents.
- La MSA prend en compte les gens qui travaillent en contact avec les PPS.
- Attention, les pesticides sont des non sens agronomiques, nous l’avons bien vu dans le
film, ça rend le sol stérile, imperméable, les PPS tuent la flore, la faune.
- On peut penser que pour les personnes qui ont un lien avec la terre (agriculteur), ce sera plus facile de
revenir en arrière et d’arrêter les PPS
- Je ne suis pas d’accord, ce ne seront pas forcément les précurseurs, ils utilisent des PPS de
façon presque banale aujourd’hui.
Achat des PPS* (*PPS : Produit phytosanitaire)
- Ce sont les particuliers qui constituent le dernier levier à faire sauter.
- Oui, mais on trouve beaucoup de PPS en vente libre dans les magasins, ainsi
ces produits sont banalisés, les explications de la part des vendeurs sont presque
inexistantes.
- Pourquoi les acheteurs ne se sentent pas concernés : pourquoi les PPS sont
vendus ? Pourquoi ils trouvent des acheteurs ?
- Au début, le Roundup était vendu comme presque consommable, ça vient
peut-être de là la banalisation.
- Le problème réside dans le fait que les gens arrivent avec un souci qu’il faut résoudre tout de
suite. C’est difficile de leur dire qu’il fallait anticiper et venir 3 mois avant, faire différemment
pour ne pas avoir ce problème. Le vendeur va plus facilement aller, lui aussi, vers un PPS.
- Botanic et les Leclerc de Bretagne se sont engagés à ne plus vendre de PPS.
- On pourrait taxer les PPS
- C’est déjà le cas, les PPS sont taxés.
- Un amendement vient de paraitre : Le sénateur Joël Labbé et les membres du groupe
écologiste ont présenté, le 7 octobre 2013, une proposition de loi visant à mieux encadrer
l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national. La proposition de loi vise
aussi à renforcer les objectifs du plan Ecophyto 2018 en ce qui concerne la réduction de 50 %
de la quantité de pesticides utilisés en France à l'horizon 2018. Elle fera l’objet d’une
discussion en séance publique le 19 novembre 2013.
Texte n° 40 (2013-2014) de M. Joël LABBÉ, sénateur et plusieurs de ses collègues, déposé
au Sénat le 7 octobre 2013
Collectivités
Est-ce que des collectivités ont réussi le passage en 0 pesticide ?
Pour certaines oui : Saint Malo du Bois est en 0 pesticide, les Herbiers y sont aussi, même sur le cimetière,
mais c’est difficile, il faut tenir, les remarques des usagers ne sont pas toujours facile à gérer. Très souvent les
2 points limitant sont les terrains de sport et les cimetières. Par ailleurs, de nouvelles problématiques arrivent,
maintenant il faut tondre les trottoirs même en novembre afin que les enfants puissent marcher dessus et ne
pas aller sur la route.
- De fortes évolutions sont à noter depuis 5 ans, depuis le grenelle, les produits très toxiques ont été retirés de
la vente. Concernant la qualité de l’eau, on relève moins de pics de PPS, mais parfois on peut encore être au
dessus de la norme.
- Dans les autres cimetières dans le monde est-ce que c’est pareil, ou est-ce qu’ils ont la
même culture du propre ?
C’est variable d’un pays à l’autre.
Aux Herbiers par exemple il existe deux cimetières. Le vieux cimetière est tout en herbe, donc tondu. Pour
le nouveau, les aménagements ont été pensés : allées bien droites, enherbées ou ensablées et ainsi tondues ou
ratissées. C’est beaucoup plus difficile dans la plupart des cimetières en France où les allées sont de taille très
diverses, ainsi que la hauteur des tombes et leurs aménagements.
Est-ce que vous connaissez la technique de Chantonnay ?
- Ils utilisent la technique Waïpuna à base de mousse chauffante constituée d’eau, maïs et noix de coco.
L’entretien est réalisé par un prestataire, la ville est satisfaite, mais ça coute cher (30-40 000 €).
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- Le désherbage thermique à la vapeur peut constituer une autre solution, mais cela
nécessite de mobiliser 2 agents, ainsi cette technique est réservée aux grosses communes.
- En ville les différentes solutions mises en œuvre et le plus souvent associées parce qu’il
n’existe pas de solution qui remplace à elle seule le PPS sont : tonte, rotofil, balayage,
binette, désherbage thermique et surtout fleurissement. Ex : St Mars la Réorthe,
Pouzauges
- Les communes qui ne vont pas dans le bon sens sont presque en retard. Tout le monde
s’y met. Cela passe par la formation des agents, afin qu’ils sachent comment agir en
fonction des nouvelles problématiques et qu’ils sachent comment expliquer leur action
auprès des usagers, des particuliers.
- La solution est certainement culturelle, elle n’est pas technique. Il existe un vrai besoin
de communiquer sur ce qui se fait dans les communes.
- La conception des communes pourrait être revisitée avec sur une même route 1 trottoir
bitumé (pas de problème de désherbage, mais problème pour infiltration de l’eau) et le
trottoir d’en face sablé (pas de problème pour infiltration de l’eau, mais désherbage
obligatoire).
pas dans la légalité.
Nous avons coordonné cette année l’action Bienvenue dans mon jardin au naturel, des jardiniers amateurs
ont ouvert leur jardin aux particuliers. Cette action a très bien fonctionné, la dizaine de jardins a reçu un
millier de visiteurs en un week-end. Les gens étaient très intéressés, de toute génération et posaient des
questions très techniques. Cela montre bien une prise de conscience des particuliers, et un fort besoin
d’accompagnement pour aller vers le jardinage au naturel.
Particuliers
- Les pollutions sont très fortes chez les particuliers, autour des puits, le long
des fossés, des bords de routes.
- Pourquoi ils continuent d’en utiliser, maintenant c’est connu les effets
négatifs.
- C’est un peu comme la cigarette, on sait que c’est mortel, mais les effets
n’étant pas immédiat, on a toujours espoir que ça ne nous touche pas.
- Encore une fois la conception des jardins pose soucis.
- Effectivement, il est important de penser à aménager son jardin sans PPS. Mais il est
difficile de sensibiliser les paysagistes aux alternatives. Par contre, certaines formations
comme au Lycée Nature à La Roche sur Yon sont des formations d’eco-paysagistes. Par
ailleurs nous proposons des formations aux paysagistes mais ils se mobilisent peu.
- Lorsqu’une infraction est constatée dans la commune qui peut agir, est-ce
que l’ONEMA intervient ?
- L’onema peut intervenir, mais ils sont trop peu nombreux sur le territoire pour tout
couvrir.
- Qui peut les prévenir, le maire ?
- Oui le maire peut les prévenir, les particuliers aussi. Si la pollution réalisée par un voisin
entraine des effets négatifs chez soi, il est possible de contacter l’onema. Mais encore une
fois ils ont déjà pas mal de travail avec le monde agricole et ils interviennent pour les
particuliers de façon plus sporadique.
- Comme dans le film, le maire peut aussi envoyer un courrier aux particuliers étant en
infraction, c’est une façon plus douce et assez ferme d’indiquer à un concitoyen qu’il n’est
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