Le pacte successoral
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Le pacte successoral
Le pacte successoral Après la définition du pacte successoral, nous verrons qui sont les héritiers renonçant à l'action en réduction pour atteinte à la réserve, la méthode de mise en œuvre et les conséquences et effets de la renonciation. Définition Depuis la loi du 23 juin 2006, un enfant peut renoncer volontairement, du vivant de ses parents, à ses droits dans leur succession au profit d’un frère (ou d’une sœur) handicapé ou dans une situation précaire. Les enfants communs d’un couple pourront aussi renoncer à leurs droits sur un bien appartenant en commun à leurs parents au profit d’un demi-frère né d’un précédent mariage. Il est utile dans le cas de transmission d’une entreprise ou d’un patrimoine forestier Cette renonciation est nécessaire pour une donation partage transgénérationnelle. La renonciation peut porter soit sur une partie, soit sur la totalité de la part de réserve du renonçant. Qui sont les héritiers renonçant à l'action en réduction pour atteinte à la réserve ? Ce sont les héritiers réservataires présomptifs du futur défunt (exemple : les enfants). Par cette convention, ils renoncent à tout ou partie de leurs droits dans la succession. Le fait de renoncer à exercer l’action en réduction à l’encontre des éventuelles libéralités portant atteinte à leur réserve ne leur enlève pas la qualité d’héritier (contrairement à la renonciation à la succession). Qui sont les bénéficiaires de la renonciation ? Le ou les bénéficiaires de la renonciation doit(vent) obligatoirement être déterminé(s) dans l’acte de renonciation. Il peut s’agir d’un enfant, petit-enfant… Comment ? Par une renonciation anticipée à l’action en réduction – en abrégé RAAR – incluse dans un pacte successoral qui précisera que l’héritier renonce en totalité ou en partie à ses droits Le pacte successoral – 25/05/2011 1 héréditaires. et qui désignera le bénéficiaire (il est impossible de déshériter un héritier réservataire sans son accord). Avec un certain formalisme : - L’acte doit être signé par le renonçant, seul. - Il est reçu par deux notaires dont un est désigné par le Président de la Chambre Départementale des Notaires. - Elle doit être faite du vivant de celui qui détient le bien (le parent le plus souvent). Le renonçant n’est engagé qu’à compter de l’acceptation de la renonciation par celui dont il est l’héritier présomptif (le parent). Enfin, la renonciation ne peut pas être conditionnée par une contrepartie (obligation d’exécuter une charge pour le futur défunt ou de passer un acte). Le notaire veillera à ce que l’héritier renonçant comprenne précisément les conséquences juridiques de sa démarche, lesquelles seront expressément indiquées dans l’acte. Ces conditions sont le gage que le renonçant comprend l’étendue de son engagement, et qu’il n’agit pas sous la contrainte. La renonciation est-elle définitive ? En principe oui. Mais cette renonciation peut être annulée en justice si le renonçant se trouve dans le besoin lors de l’ouverture de la succession de ses parents. Quels sont les effets de la renonciation ? La renonciation à l’action en réduction pour atteinte à la réserve ne constitue pas une libéralité. Cela signifie que du point de vue du droit civil tout au moins, le bénéficiaire de la renonciation est réputé avoir reçu les biens directement du disposant et non pas du renonçant. Donc, fiscalement, la renonciation ne devrait pas être taxée. Voir aussi : - Le don manuel ; - La donation simple ; - La donation partage ; - La donation partage transgénérationnelle ; - La donation graduelle ; - La donation résiduelle ; - La donation avec réserve d’usufruit ; - Les mandats à effet posthume - Les mandats de protection future ; - Le pacte adjoint ; Retour à la mise en œuvre d’une stratégie de transmission du patrimoine Le pacte successoral – 25/05/2011 2