Quels droits pour nos amis les animaux
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Quels droits pour nos amis les animaux
FAMILLE / ANIMALIN Quels droits pour nos amis les animaux ? Comme chaque année depuis 1929, le 4 octobre célèbre la journée mondiale des animaux. Une journée très importante qui nous donne l’occasion de nous pencher sur les conditions de bien-être, mais aussi sur la maltraitance de nos amis les animaux. En principe, chacun d’entre nous a une part de responsabilité dans l’amélioration de la condition animale. Quel statut les animaux ont-ils aujourd’hui ? La Déclaration Universelle des Droits de l’animal a été proclamée solennellement le 15 octobre 1978 à la Maison de l’UNESCO à Paris. Pourtant aujourd’hui encore, les animaux sont très souvent considérés comme de simples objets de consommation, objets auxquels on accorde une pseudo-protection juridique. Malgré cette législation, certains animaux sont toujours utilisés comme des marchandises et comme des moyens de production, sans que l’on tienne compte de leur bien-être. Aux yeux de la loi, l’animal ne peut être torturé. Il doit recevoir les soins nécessaires, et suffisamment d’eau et de nourriture. Bien que certaines associations cherchent à faire valoir les Droits des animaux et à combler les lacunes juridiques actuelles en matière de protection animale, malheureusement, la pratique rejoint rarement la théorie. Qu’en est-il dans la pratique ? La condition animale a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pourtant à travers le monde, des millions d’animaux sont maltraités en permanence, leurs conditions d’élevage sont désastreuses ou encore ils sont disséqués en laboratoire au nom de la science ou de la beauté humaine. Certains d’entre eux sont utilisés afin d’observer les effets de médicaments chimiques ou d’autres « La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés à la façon dont elle traite ses animaux » Gandhi Pour en savoir plus : • Charles Danten Un vétérinaire en colère (le livre est épuisé, mais vous pouvez consulter des extraits sur www.animalia un vétérinaire en colère Charles Danten) • www.animalia Nim le chimpanzé qui croyait être un enfant. toxiques. D’autres expérimentateurs tentent de mesurer leur niveau d’intelligence ou de comprendre comment ils perçoivent le milieu humain. Des recherches veulent déterminer leurs facultés de communication ou d’adaptation à différentes conditions de vie (par exemple, le projet Nim : élever un singe comme un humain, mené aux USA il y a presque 40 ans). Certains fabricants d’aliments secs pour animaux (croquettes) ont leur propre animalerie expérimentale dans laquelle les animaux sont volontairement carencés afin d’observer les effets de l’alimentation ou de la non-alimentation sur leur organisme. Les usines à chiots tournent à plein régime. Leur essor est favorisé de manière inconsciente par une majorité de gens qui ignorent qu’en achetant un chiot ou un chaton sur un site internet ou chez un éleveur qui propose plus de 2 races, ils encouragent l’exploitation animalière. Il existe aussi d’importants commerces ou trafics d’animaux exotiques et de NAC (nouveaux animaux de compagnie : iguanes, serpents, tortues, etc.). Ce phénomène a lui aussi des conséquences désastreuses sur la population animale indigène. Un vétérinaire en colère Ce livre du Dr Charles Danten au titre dérangeant est paru en 1999. Si, depuis sa parution, certains aspects législatifs se sont mis en place et protègent davantage l’animal, ce livre reste malgré tout très proche de la réalité actuelle vécue par d e nombreux animaux dits de compagnie. Le Dr Danten possède une expérience vétérinaire d’une vingtaine d’années. Il a un jour fermé les portes de sa clinique, écœuré par les bricolages génétiques pratiqués sur les chiens et les chats de race (à pédigrée) dans le seul but de répondre à des critères esthétiques stupides. Dans son ouvrage, il révèle les mutilations de confort qu’on leur inflige, comme le dégriffage des chats ou l’ablation des cordes vocales des chiens trop bruyants et exprimant leur ennui à rester seuls des jours durant. Ces pratiques barbares sont heureusement interdites chez nous. Par contre, le collier antiaboiement et le collier électrique, subtilement appelé collier de dressage, sont autorisés. Il mentionne aussi la stérilisation systématique des animaux dont la sexualité débordante ou les odeurs incommodent les propriétaires. Le Dr Danten dénonce aussi les énormes profits des industries alimentaires animalières qui utilisent des déchets pour la fabrication des aliments secs et les bénéfices colossaux engrangés par les sociétés pharmaceutiques grâce à la vaccination annuelle rendue obligatoire ou la prescription outrancière d’antidépresseurs et autres médicaments de conforts inutiles. Que ce soit pour combler un vide quel qu’il soit, pour se valoriser, pour se distinguer des autres, pour se protéger, pour donner un sens à sa vie, dans tous les cas, les animaux paient parfois le prix fort de l’égoïsme et de l’inconscience des humains. « La question que chacun devrait se poser n’est pas ce que l’animal peut lui apporter, mais plutôt ce que nous apportons à l’animal. Nous sommes à la croisée des chemins, notre survie est menacée, il est temps d’arrêter de penser que nous avons tous les droits, qu’il est justifié d’exploiter les animaux pour son propre confort et son propre plaisir » nous dit Charles Danten. Christiane Reniers Naturothérapeute, comportementaliste et éducateur canin 54 BIOINFO – OCTOBRE 2012 – N° 123 BIOinfo 123.indd 54 25/09/12 14:26