Recherche historique sur l`Abbaye de Vaucelles et chateau d`Esnes

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Recherche historique sur l`Abbaye de Vaucelles et chateau d`Esnes
Sortie La Printanière le 24 mars 2013
Le Nord monotone !
Le Nord est découpé, haché, souvent déchiré et par la Géographie et par l’Histoire.
Le Nord occupe une place particulière dans l’imaginaire collectif où les rigueurs du climat
s’ajoutent aux duretés du travail et aux cicatrices des guerres.
Notre randonnée de ce dimanche 24 mars 2013 a pour départ le parking de l’Abbaye de Vaucelles qui ce
trouve à 13 km au Sud de Cambrai dans la Commune Les Rues Des Vignes.
C’est en 1930 que ce village, situé sur les bords du haut Escaut prit le nom des « Rues des Vignes », probablement en
mémoire des moines de l’abbaye Saint Aubert de Cambrai qui y cultivaient de la vigne au XVème siècle.
Revenons sur ce fleuve l’Escaut qui traverse trois pays la France puis la Belgique et pour finir au Pays Bas dans la Mer
du Nord N 51° 25’ 55’’ E 3° 31’ 44’’.
Long de 355 km pour un débit de 104m3. / Seconde dû à sa faible pente, il prend sa source près de Gouy au Nord de SaintQuentin dans l’Aisne, au pied de l’Abbaye du Mont St. Martin (XVIIIe. Siècle). Elle se situe à une altitude de 97 m et q
pour coordonnées N 49° 59’ 12.95’’ E 3° 15’ 59.40’’.
L’Escaut étant lent, peu puissant et ayant un estuaire de près de cinq kilomètre de large, il a la particularité d’être
influence par les marées jusqu’à 160 km de son embouchure !
Affluents les plus importants :
Rive Gauche : Sensée, Scarpe, Lys.
Rive Droite : Haine, Dendre, Rupel.
Bassin versant : il s’étant sur plus de 20 000 km2 dont 15 328 km2 en Belgique (soit plus de 50 % de la surface de ce
pays).
Son nom apparaît pour la première fois sous la forme latine Scaldis dans les commentaires sur la Guerre des Gaulles de
Jules Césars.
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Au Moyen Age, ce hameau Vaucelles portait le nom de Vinchy et marquait la frontière entre deux royaumes Francs.
En 640, Vinchy est la propriété de Dagobert qui en fait don à l’abbaye Saint Pierre et Paul de Cambrai, aujourd’hui Saint
Géry.
C’est à Vinchy que se déroula la célèbre bataille « un dimanche de Carême le 21 mars 717 » qui opposa le roi Chilpéric II
d’Austrasie à Charles le Bâtard, qui acquiert là le surnom de « Martel ».
Au centre de la commune, un important gisement archéologique a permis de mettre au jour dix siècles de notre histoire,
de la période gallo-romaine à la fin de l’époque carolingienne.
De la période gallo-romaine furent identifiés : un hypocauste (élément de chauffage), des caves, un four, un puits
d’extraction du calcaire…attestant que les Romains avaient développé à cet endroit des activités liées à l’agriculture
et à l’industrie du bâtiment.
De l’époque carolingienne date notamment des traces de poteaux de cabane. (Une reconstruction a donc été
possible avec les matériaux utilisés à cette époque : poteaux, argile, roseaux.)On y voit également des anciens silos
à grains creusés dans le sol.
Des murs carolingiens constitués de moellons de pierre, datant de Charlemagne, étaient à la base d’une chapelle qui serait
la plus ancienne du Nord de la France.
L’archéosite, situé au cœur du village, permet de découvrir la vie quotidienne de nos ancêtres grâce à des reconstructions
d’habitat et d’ateliers artisanaux : potier, tisseur, bronzier, poseur de chaume…
L’Abbaye de Vaucelles
N 50° 04’ 36’’ E 3° 13’ 23’’
℡ 03 27 78 50 65
03 27 78 57 80
Répondeur automatique 03 27 78 98 98
www.vaucelles.com
Culte : Catholique romain
Type : Abbaye
Rattachement : Ordre de Citeaux
Début de la construction : 1132
L’abbaye se rattache à l’ordre cistercien qui fonda en France et à l’étranger de nombreuses communautés
religieuses.
En 1131, le Châtelain de Cambrai, Hugues d’Oisy, seigneur de Crèvecoeur-sur-Escaut, rencontre Saint Bernard
de Citeaux et lui offrit 2 500 ha de terres en forêt de Ligescourt, à proximité de la rive droite de l’Escaut, afin d’y
créer une abbaye en expiation de ses fautes.
Celui-ci changea le nom de Ligescourt en celui de Vallis Cellae : le « monastère de la vallée ».
La première pierre en fut posée le 1er. Août 1132 par Bernard de Clairvaux. Elle constitue la treizième fondation
de ce Père de l’Eglise.
Sa construction s’est étalée sur de nombreuses années, par l’ajout successif de bâtiments.
A son apogée, elle possédait la plus grande église cistercienne d’Europe.
Les Pères Abbés au nombre de 56.
Le premier Père Abbés est Saint Raoul (1132 – 1152)
Le cinquante six sixième est Alexandre II Peuvion (1780 – 1790)
Des reliques furent confiées à la garde des Pères Abbés, notamment une épine de la couronne du Christ confiée
par Saint Louis Roi de France en 1257.
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Sous son abbatiat vingt ans plus tard sous la direction du Père Abbé Bienheureux Richard 1er. (1152 – 1160) le
monastère comptait 103 moines, 13 novices et 130 convers.
Les grandes lignes de la règle de Saint Benoît :
Les postulants à l’entrée dans l’ordre doivent éprouver leur vocation pendant une année de noviciat.
Les moines doivent respecter les vœux d’obéissance, de stabilité et de conversion des mœurs (chasteté, pauvreté,
humilité, piété).
L’Abbé est élu par les moines, il doit diriger le monastère tout en restant humble, car il n’est que le serviteur de
Dieu.
Un équilibre doit être respecté entre le travail et la méditation. On ne cherche pas l’épuisement des corps par une
ascèse sévère. (Ascèse : n.f. Aspiration aux plus hautes vertus)
La règle du silence doit être respectée pendant les repas, afin d’écouter la lecture d’un texte saint ou d’un chapitre
de la règle
Conformément à la règle bénédictine.
Les cisterciens sont astreints au travail manuel :
« La nourriture des moines de notre ordre doit parvenir du travail manuel »
Le noviciat
Lorsqui’ils arrivent chez les moines, les convers sont éprouvés pendant une année. Après ce laps de temps, celui
qui veut rester et mériter d’être gardé fait sa profession au chapitre (Assemblée délibérante des moines).
Si le noviciat s’est accompli de manière satisfaisante, le novice convers est présenté à la communauté.
Il se prosterne au chapitre, demande méséricorde et prie d’être admis, pour l’Amour de Dieu, à faire la première
profession et à porter l’habit de profès (du latin professus, qui fait profession. Qui a fait des vœux dans un ordre
religieux) comme le plus humble serviteur de tous.
Convers (e) Frère convers ; sœur converse.
Terme apparu au XI / XII ème. Siècle.
Du latin classique : « consersus » (Tourner) et en latin chrétien « converti »
Frères laïques : religieux de plein droit sans être moines, principalement destinés, dans les ordres monastiques
(Bénédictins, Cisterciens) à l’exploitation des domaines ruraux, les granges, les domaines agricoles et les celliers
domaines viticoles.
Les frères convers étaient majoritairement d’origine plus modeste et avaient un rang « inférieur » à celui des
moines. Ils n’avaient pas voix au chapitre, c’est dire qu’ils n’avaient pas à donner leurs avis.
Non moine, les convers pouvaient habiter en dehors de l’abbaye et y revenir le Week-end (Quel WE ! vivement
lundi) ainsi qu’aux principales fêtes (Astreintes) pour participer aux célébrations.
Astreints à un an de noviciat, mais sans prononcer de vœux à la fin de cette période d’apprentissage, ils sont
soumis aux mêmes règles que le reste de la communauté et participent aux offices matinaux et vespéraux (Nos
biens spirituels). Ils forment avec les novices et les Frères profès, le troisième groupe de religieux cistercien.
Le travail des frères convers offrent leurs forces de travail en expiation de péchés ou pour gagner des grâces
religieuses.
Ils curent les marais, défrichent les landes, inventent des méthodes de culture et d’élevage, préparent et
sèchent les peaux de mouton qui deviennent du parchemin pour les frères copistes, cultivent le chanvre et
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font des cordes, construction et réparation des bâtiments, achat et vente des produits sur les marchés
locaux et parfois ils servent de messagers et de domestiques…
L’église de l’Abbaye de Vaucelles fut consacrée le 21 mai 1149 ; fait exceptionnel, elle n’est pas exposée vers
l’Orient (l’Est), le chevet est orienté au Nord.
L’essor de la communauté nécessite la construction d’une seconde église gothique : la plus vaste église
cistercienne d’Europe.
L’église abbatiale accusait des dimensions hors du commun (longueur de 137 m, le transept de 64.50 m).
Elle possédait un chœur à déambulatoire, mis au jour lors des fouilles de 1988, et des chapelles rayonnantes.
Vaucelles surpassait toutes les grandes cathédrales gothiques d’Île de France, de Picardie et de
Champagne : la plus vaste église de l’Ordre de Cîteaux était ici. L’abbé Godescale fut, du reste, destitué de
son siège abbatial par chapitre général et l’abbé de Clairvaux fut même puni pour avoir autorisé ce chantier peu
conforme aux principes édictés par les fondateurs de l’ordre : simplicité et pauvreté.
Dès le début du XIIIème. Siècle, deux cloîtres existaient. Le petit, celui du noviciat, et de l’infirmerie (1179) où
cloître de la conservation ; celui des moines de chœur (1204). L’abbé Guillaume de Gand Ier. (1252 – 1261)
commença et acheva la reconstruction de ce grand cloître sur un plan plus spacieux.
Le 39e. abbé, Jean VIII d’Epinoy (1482 – 1492), le fit réparer grâce aux quêtes réalisées dans les environs par les
religieux eux-mêmes.
Les dévastations du XVIe. Siècle obligèrent l’abbé Gilles II de Noblecourt (1526 – 1545) à faire réconcilier
l’église, le cloître et son préau en présence du visiteur de Clairvaux.
Au XVIIe. Siècle, des réparations considérables concernèrent encore l’église et le cloître.
Au XVIIIe. Siècle, sous l’abbatiat de Bruno Platel (1741 – 1759), l’abbé de Clairvaux en personne, Pierre Mayeur
remarquait le manque d’entretien des bâtiments.
Les démolitions du début du XVIIIe. Siècle provoquèrent l’entassement d’une énorme quantité de gravats
auxquels on doit sans doute le niveau du sol actuel (surélevé d’un mètre et demi).
Cette abbaye était un lieu de refuge pour les indigents. Jusqu’à la Révolution, les religieux se firent un devoir de
nourrir les jours de Pâques, Pentecôte, Assomption, Toussaint et Noël, 3 000 pauvres et ouvriers des villages de
Crèvecœur, Lesdain, Bantouzelle et Banteux.
A la Révolution, l’église et les autres bâtiments vendus comme bien national furent transformés en carrière à ciel
ouvert ; le palais abbatial, édifié en 1760, dans lequel se trouvait la bibliothèque, fut incendié par les Allemands
en 1917. (Le moine Dom Ruffin y avait rassemblé l’une des plus importantes collections d’Europe soit 40 000
volumes en 1257 ; une grande partie est conservée à Cambrai.
Le maître autel, en marbre de Carrare était utilisé par les révolutionnaires pour le culte de la Raison ; il fut
transporté par la suite dans le chœur de l’église Saint Géry de Cambrai.
L’Abbaye fut presque totalement détruite à la Révolution et au début du XXe. Siècle.
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De l’enceinte fortifiée longue de 28 km, il ne reste plus qu’une échauguette du XVIe. Siècle, isolée dans la plaine,
à 2 km du centre de l’abbaye.
Échauguette : « chô-fur’ » n. f. « du germain skarwachte, guet de troupe » Guérite de veille, placée dans un lieu
élevé.
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RESTAURATION
L’abbaye fut sauvée et restaurée après son rachat intervenu en 1971
Etapes de la restauration
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1971 Déblaiement de l’abbaye pour retrouver le sol initial, extérieur et intérieur.
1972 Nettoyage du parc de 7 hectares et destruction des lierres envahissant l’abbaye.
1973 Reconstruction de la toiture, pose de portes et vitres provisoires.
1974 Déblaiement du cellier. Pose de portes et fenêtres en glace Sécurit.
1975 Installation électrique du bâtiment. Reconstruction des baies en pierres de taille.
1976 Pose de trois vitraux dans la salle capitulaire.
1977 Pose de vitrail dans l’oratoire ainsi que du carrelage.
1980 Début du chantier de fouille pendant l’été jusqu’en 1986. Découverte de pierres tombales et des
fondations de l’église.
1986 Déblaiement du palais abbatial recouvert par les arbres. Reconstruction du pignon de la façade de
l’abbaye.
1988 Fermeture des baies de la façade. Réfection du mur d’enceinte. Découverte du carrelage, du cœur d’un
évêque du Québec et de pierres tombales.
1989 Bardage du pignon Nord. Pose de vitraux dans la salle des moines.
1990 Remise en état du sol du passage sacré. Finition de l’installation électrique du bâtiment claustral.
1991 Pose de deux portes vitrées en aluminium.
1992 Puits du cloître ressorti et nettoyé. Aménagement des abords du bâtiment abbatial côté parc,
électrification.
1993-1994 Début des travaux sur l’avancée occidentale du palais abbatial ou bibliothèque.
1995 Aménagement d’une chapelle pour les visiteurs dans la tour de l’horloge de l’église. Mise en place de
deux portes et d’une fenêtre dans la chapelle. Restauration du deuxième pignon du palais abbatial.
1996-1997 Couverture de l’avancée occidentale du palais abbatial.
1999-2000 Avancée occidentale du palais abbatial du XVIIIe siècle.
2007 Restauration de la façade du palais abbatial.
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Détail de la façade du palais abbatial
Extérieur de l’abbaye de Vaucelles
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Tarifs
Adulte : 6.50€
Enfant gratuit accompagné des parents
Tarif Groupe
Adulte : 5.50€
Scolaire : 4.50€
Les Produits de Vaucelles
La Bière : 4.50€
Le Miel : 6€
Les bonbons
Le sachet : 5€
La Boîte : 6€
Le Fromage les 200gr : 4€
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Notre livre de route passe dans la Commune d’ESNES
En regardant sur votre gauche vous pouvez apercevoir un morceau du Château d’Esnes
Il est situé au centre du village. N 50° 06’ 04’’ E 3° 18’ 34’’
Quittez le livre de route pour aller le voir, puis reprendre votre balade.
Type : Château Médiéval du XVIIe.
Début de la construction : XIIe.
Fin de la construction : XVIIIe.
Propriétaire actuel : M. & Mme. Paternostre de la Mairieu
Esnes abrite le plus imposant château fort du Nord ; cette présence s’expliquait par le passage à Esnes de la
frontière franco-germanique.
Le Château présente sous la forme d’un pentagone irrégulier, l’entrée est encadrée par deux grosses tours de 18m
de circonférence, dont les murs d’une épaisseur de 2m sont percés de meurtrières.
Le passage est surmonté d’un fronton du 18ème.s orné de cannelures « en pointes de diamant ». Jadis, un pontlevis précédait cette entrée.
A gauche, une grosse tour crénelée est prolongée par la tourelle de l’horloge qui sert d’escalier pour accéder aux
étages et aux créneaux de la tour.
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Cette grosse Tour (13-14ème.s) est certainement la partie la plus ancienne du Château ; des traces de fondation
laissent d’ailleurs penser qu’il devait y avoir – à l’origine – quatre tours semblables.
Ici sont réunis les principaux modèles de défense utilisés au Moyen Age : Barbacanes, archières, fossés.
En haut de la tour, des encorbellements étaient garnis de créneaux, avec claies ou hourdis, cet endroit voyant
passer les traits d’arc ou d’arbalète que les assiégés faisaient pleuvoir sur les assiégeants.
L’intérieur de la Tour comporte trois étages ; les deux premiers disposent d’une cheminée, les pièces circulaires
sont voûtées, ornées de clés de voûte sans blason, sauf la dernière qui présente un écusson avec deux poissons
sculptés.
Sur la tourelle de l’horloge, deux cadrans du 17ème.s, ciselés dans la pierre, indiquaient l’heure vers l’intérieur &
l’extérieur.
La cour du château abrite un corps de logis, malheureusement abîmé.
Enfin, une grange dîmière se tient debout, fière et en bon état.
La propriétaire actuelle est la descendante du premier seigneur d’Esnes connu, Alard d’Esnes (1007).
Pendant vingt neuf générations, par mariages & héritages, le château est resté dans la même lignée.
Certaines pièces se visitent, dans l’aile Ouest, la façade typique du 17ème.s la base de la tour Sud (pigeonnier) se
visite également et comporte des graffitis très anciens, dont certains remontent au 14ème.s ainsi que le cachot.
Ouverture : avril à septembre, le 1er. Jeudi et le 4ème. Dimanche de 14 à 18h
Le Château et son Histoire
Datant du XIe siècle, 1007 pour être plus précis, ce château fut édifié par Alard d'Esnes, le premier des 12 pairs du
Cambrésis. Quatre générations plus tard, Alard II (1105) aura comme héritière une fille qui épousera Eustache de Landas,
seigneur d'Eyne en Flandre, quatrième fils d'Amaury VI et d'Ermentrude de Béthune. La maison d'Esnes passe donc dans
une branche de la famille de Landas, qu'on appellera les Landas d'Esnes. Ils porteront les armes anciennes, c’est-à-dire
d’argent (blanc) à la bordure de sable (noir).
Vers 1260, Alix de Beauvoir, épouse de Gérard de Landas d'Esnes, accouche d'une unique fille (Alix). Elle épousera Alard
de Croisille qui porte comme armes de gueule (rouge) à 10 losanges d'or (jaune) placés 3,3,3,1. Il fera passer la maison des
Landas-Esnes dans sa famille, et n'étant pas l'aîné, il décidera de reprendre le nom d'Esnes. Pour confirmer cette nouvelle
dénomination, il va maintenir son blason mais en prenant les couleurs des Landas-Esnes. Ses nouvelles armes sont donc de
sable (noir) à 10 losanges d'argent (blanc) qui deviendront définitivement les armes des seigneurs d'Esnes.
Les seigneurs d'Esnes rendront pour la plupart hommage au comte de Hainaut et feront partie de cette armée dans les
différentes campagnes contre le duché de Brabant, de Limbourg, de Flandre etc. Pourtant Jean Ier au début de la guerre de
Cent Ans renverra son hommage au comte de Hainaut, allié aux Anglais, pour servir le roi de France. Il sera tué à la bataille
de Poitiers en 1358.
Plusieurs seigneurs d'Esnes seront baillis du Cambrésis et d'Amiens. Robert d'Esnes dit Mansart en 1411, homme du duc
d'Orléans, seigneur d'Esnes, de Grécourt, Wavrechin, Vire, Bétancourt et Beauvoir sera gouverneur du château de Coucy
qu'il défendra pendant 3 mois, assiégé par le comte de Saint-Pol. Il se rendra après bien des combats faute de vivres.
Depuis la Révolution, il servait de bâtiment agricole. Il servit de prison allemande pour les soldats russes pendant la
Première Guerre mondiale.
Le château d'Esnes appartient toujours aux descendants de cette famille, les d'Estutt d'Assay, depuis 900 ans.
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