La Vie est un songe -‐ Calderon 1635 Introduction : Effrayé par son

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La Vie est un songe -­‐ Calderon 1635 Introduction : Effrayé par son oracle, le Roi Basyle maintient son fils Sigismond enfermé dans une tour solitaire depuis sa naissance. Pris de remords, il fait venir Sigismond à la Cour, l’entoure de luxe afin de vérifier l’exactitude des prédictions. Le jeune prince se comporte avec violence et confirme les sinistres présages dont il est l’objet. Basyle met fin à l’expérience, il endort le jeune homme et le renvoi dans sa prison. Après un sommeil agité de rêves, Sigismond se réveille. Clothalde, son geôlier l’a persuadé que tout ce qu’il vient de vivre n’était qu’un rêve. Le texte se présente sous la forme de quatre dizains. EN QUOI EST-­‐IL CARACTERISTIQUE DE L’ESTHETIQUE BAROQUE ? I.
Un monologue démonstratif § Rôle didactique & dramatique à la fois => moment clé de l’évolution du héros. § Prise de décision motivée par la prudence (« au cas où ») => modération de la violence (mesure). § Prise de décision motivée par « l’expérience » (v.8) => leçon des évènements vécus. § Vérité générale : « La vie n’est rien d’autre qu’un songe » => thèse présentée de façon catégorique (v.8,9,10) basée sur l’expérience vécue. § Vie réelle = songe, rêve | songe pour Sigismond = irréalité § Sigismond applique sa thèse (démarche déductive) à toutes les conditions sociales. Il en tire des conclusions radicales. o Exemple : « Le Roi songe qu’il est un Roi » donc il agit en Roi donc la politique n’est qu’un songe, qu’une illusion. Le Roi semble avoir un pouvoir réel sur le monde (il « commande, décrète, gouverne ») mais Sigismond rappelle les limites de cette grandeur : puissance et pouvoir du roi ne sont qu’illusion, il est dépositaire : tout « s’inscrit dans le vent ». o La puissance passée est changée en « cendres » et le dizain s’achève sur le mot mort (« songe de la mort ») => On a ici une évocation tragique de l’illusion. o Exemple idem dans le 3ème dizain. II.
Une métaphore baroque inscrite dans une vision chrétienne § Métaphore du v.7 reprise à l’avant-­‐dernier vers => Calderon abolit la distinction entre vie éveillée & sommeil de manière baroque. (Montaigne s’exprimera de la même façon dans ses Essais «Nous veillons dormants et dormant veillons») => renversement des évidences communes. § Sigismond a été trompé par son éphémère expérience de la gloire. « réveil » = métaphore du sommeil peuplé de rêves. § Le mot sueño en espagnol est polysémique (plusieurs sens) : • = le sommeil (par opposition à la veille) • = rêve comme phénomène psychique © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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• = rêverie La métaphore chez Calderon est très poussée : comme le rêveur ne sait pas qu’il rêve, l’homme ignore que ce qu’il vit est un rêve. Le terme « songe » est répété dans le monologue => leitmotiv renforcé par le lexique qui lui est associé (« délire, illusion, ombre, fiction… ») Rapport entre vie et songe souligné dans le texte original vers 8 et 9. Vers 31 « {Sigismond} chargé de fers » => métaphore de la condition humaine enchaînée aux apparences et appelée à se délivrer. Sigismond affirme le néant de toute chose, le faux semblant du monde => chez Calderon tout est illusion, tout est songe (v.39) Sigismond découvre cependant dans ce monologue une forme de lucidité qui libère le héros de ses illusions : le « réveil » (v.10) On peut conclure que l’homme vit dans un monde d’apparences avec la conscience que celui-­‐ci n’est qu’illusions. Conclusion : La sortie hors de l’illusion ne peut se faire que par le saut dans l’éternité, hors de la vie humaine. Le seul acquis est la prise de conscience de la vanité, de l’inconsistance de la réalité. Chez Calderon, on peut parler probablement d’une vision chrétienne : la seule réalité est au-­‐
delà dans la certitude du divin qui permet d’échapper au désordre et au néant. © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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