ERIC-EMMANUEL SCHMITT Lorsque j`étais une œuvre d`art

Transcription

ERIC-EMMANUEL SCHMITT Lorsque j`étais une œuvre d`art
ERIC-EMMANUEL SCHMITT Lorsque j’étais une œuvre d’art
Comment rater sa vie en trois leçons ?
« J’ai toujours raté mes suicides. J’ai toujours tout raté pour être exact ; ma vie, comme mes
suicides.» En voilà un qui respire la joie de vivre, le héros de notre grand Eric-Emmanuel
Schmitt, ça fait plaisir ! Notre auteur alsacien nous emmène dans un voyage palpitant et
riche en émotions en écrivant Lorsque j’étais une œuvre d’art, un roman des plus étranges et
des plus originaux que Schmitt n’ait jamais écrit.
Tazio est un pauvre type malheureux, qui n’a aucune confiance en lui, car ses frères sont
beaux alors que lui est un laideron. Sa plus grande passion ? Tenter de se suicider. Qu’y a-t-il
de plus distrayant, en effet ? Regarder le précipice qui s’ouvre devant soi, humer l’air avant
de s’élancer, hésiter, se rapprocher toujours plus du bord et un jour… rencontrer un homme
louche et prétentieux qui croit pouvoir vous donner l’envie de vivre en 24 heures ! Cet
homme, c’est Zeus Peter Lama, L’Artiste contemporain à la mode. Il proposera un pacte à
Tazio : le transformer en œuvre d’art pour que celui-ci devienne beau et célèbre ! Un livre
bizarre, vous dites !?
Je vous réponds « oui ». Et c’est bien cet aspect-là qui rend l’histoire captivante. La force de
Lorsque j’étais une œuvre d’art, c’est son histoire qui sort du commun, un côté décalé et des
problématiques telles que la soumission et le bonheur. Et surtout, ce que vous aimez tous :
une histoire à dormir debout, un personnage psychopathe et un héros prêt à tout pour
arriver à ses fins.
Il est vrai que j’ai moi-même dévoré ce livre en peu de temps car il m’a passionnée. Je me
suis notamment prise d’affection pour le personnage attachant qu’est Tazio. Le gros bêta du
début évolue, au cours de l’histoire, en homme courageux et respectable, comme on les
aime ! Plus on avance dans le livre, plus notre brave héros fait ses preuves et nous surprend
par le changement progressif de son caractère. Comme quoi tous les suicidaires ne sont pas
voués à mourir bêtes !
Si l’envie de vous donner la mort vous a déjà pris ou si vous pensez qu’elle vous prendra
peut-être un jour, alors lisez ce livre ! Vous en sortirez plus heureux. Un début déprimant
pour une fin gaie et surprenante. Que demander de mieux ?
Alors, tous à vos livres …
Axelle Debons