Hérimoncourt : soupçonné de vol de scooter, le prévenu relaxé

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Hérimoncourt : soupçonné de vol de scooter, le prévenu relaxé
Hérimoncourt : soupçonné de vol de
scooter, le prévenu relaxé
À la barre, l’Audincourtois n’est pas des plus convaincants. « Je n’ai rien à voir avec cette
histoire, ce garçon, je ne l’ai jamais vu. Et je ne vais pas me laisser accuser », s’exclame le
Doubien, 19 ans, qui a quelques condamnations au casier pour des vols.
Pourtant, la victime, un jeune homme venu avec son père, est formelle. « C’est lui qui m’a
volé mon scooter. Je le reconnais », assure l’Hérimoncourtois. Les faits se sont déroulés le 27
septembre 2014. Le cyclomotoriste a raconté la scène aux gendarmes : « Je me trouvais sur la
place vers 20 h 30. Une 407 s’est garée. Un homme est descendu de la voiture. Il m’a
demandé mon scooter, j’ai refusé. Il m’a poussé, je suis tombé par terre. Il a pris les clefs du
scooter puis il est parti. Le conducteur de la 407 l’a suivi ». Sur les planches « photos »
présentées par les enquêteurs, le cyclomotoriste a désigné immédiatement l’Audincourtois –
parmi neuf personnes ayant le même profil- qui clame son innocence.
« Essaye encore de toucher à mon fils ! », le menace, doigt en l’air, le père de la victime en se
tournant vers lui. La juge Betty Baroukh recadre « direct » le papa : « Ici, vous êtes dans une
enceinte judiciaire. On ne règle pas ses comptes. Allez vous asseoir ! », ordonne la magistrate.
Le problème est que la procédure ne repose que sur les déclarations des deux parties, il n’y a
pas de témoin. En gros, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Ce qui n’empêche
pas le ministère public de requérir deux mois de prison à l’encontre de l’auteur présumé du
vol avec violences : « La victime l’a clairement identifié. Il n’y avait pas de contentieux entre
les deux et le prévenu a des antécédents judiciaires », argumente le substitut du procureur,
Marie-Charlotte Fiorio. Mais en l’absence d’éléments plus probants, l’Audincourtois a été
relaxé.
En revanche, convoqué dans le cadre d’un autre dossier – port d’arme de catégorie D-, il a été
jugé coupable. « En fait, cette affaire découle de la première. Lors de votre garde à vue pour
le vol, on a retrouvé sur vous une bombe lacrymogène au poivre », relate la juge. Le Doubien
admet : « C’était pour me défendre ». Décision du tribunal : 200 € d’amende. Mais l’homme a
gagné des points en soulevant une contradiction : « Ces bombes sont en vente libre partout et
on n’a pas le droit de les utiliser pour se défendre », bougonne-t-il. Effectivement, il y a
quelque chose qui cloche…
Aude LAMBERT

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