lettre n. 1
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lettre n. 1
Juillet 2003 Analyse d'accident du travail Des lacunes dans la coordination ? A noter que le mode opératoire retenu était déjà mauvais puisque le panier d'une nacelle élévatrice n'est pas conçu pour servir de point d'ancrage. CRAM Bourgogne Franche-Comté L’action de l’OPPBTP a) Nouveau service pour les coordonnateurs SPS L a mission de coordination SPS a été instaurée par la loi du 31 décembre 1993 dans le but d’organiser la prévention des risques professionnels sur les chantiers de bâtiment et de génie civil dès la phase de conception du projet et tout au long de l’opération. Les coordonnateurs chargés de cette importante mission ont souhaité pouvoir bénéficier de moyens d’échanges et d’informations . Dans un premier temps, une enquête a été réalisée en 2002 auprès de 150 coordonnateurs auxquels a été demandée, sur la base d’un questionnaire, une évaluation de leur mission. Les résultats de cette enquête, qui vous ont été communiqués, font notamment apparaître l’intérêt d'élaborer un document de liaison. BOURGOGNE La lettre de la coordination en région Bourgogne Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de Bourgogne 13, avenue Albert 1er - BP 410 21011 DIJON Cedex Directeur de la Publication : André GUILLON ➞ Cette prestation permet d’obtenir : • Assistance technique par téléphone • Abonnement d’un an à la revue "Prévention BTP" • Abonnement d’un an à la lettre périodique de la coordination SPS. • Abonnement d’un an à "Doc Service" Comité de rédaction : Patrick FERRY, Gérard SANDRES, Philippe LIEUTET, Laurent BOISSEROLLES, Sébastien JAMMES, Ghislaine LEMETAYER, Philippe VAN HAUTERE, Gilliane BEDIOT, Madeleine VALOT L’Organisme intervient dans l’ensemble des recyclages des coordonnateurs SPS. Cette formation vise essentiellement l’action des coordonnateurs SPS en phase APS de conception. L’objectif est de permettre aux coordonnateurs de bien analyser le projet dès cette étape et de structurer les remarques et questions aux divers intervenants. C U IT R Pour répondre à cette demande, la DRTEFP a créé un groupe de travail réunissant les services de prévention (inspection du travail, CRAM, OPPBTP) et des représentants des coordonnateurs afin de mettre en place un lien d’échange avec tous les coordonnateurs de la région. ➞ L’Organisme ouvre un nouveau service par abonnement volontaire aux coordonnateurs SPS, en proposant à ces acteurs de la prévention des outils et informations adaptés à leur expertise et leur savoir-faire. b) Actualisation É PRO T OPPBTP Centre-Est Information N°1 NTÉ SA de location met à leur disposition une nacelle télescopique de 13 mètres. Pas de coordination entre les intervenants, le conducteur de travaux, et le maître d’œuvre, pour définir un autre mode opératoire, alors que vu la longueur du bras de la nacelle, le mode prévu ne peut être mis en oeuvre. Les deux ouvriers n’utilisent cette nacelle que pour monter sur la toiture, laquelle est dépourvue de dispositifs de protection collective (potelets en périphérie et points d'ancrage en sous face) et, lors de la dernière intervention, un ouvrier prend appui sur une traverse en bois pourri de la toiture….et fait une chute mortelle dans le gymnase. Cet accident démontre l'importance pour le coordonnateur de : - promouvoir l'intégration, dès la conception, de dispositifs permanents permettant une mise en place facile et rapide des protections collectives lors des interventions ultérieures, - rappeler que des interventions ultérieures sont toujours à prévoir même sur une couverture en bac-acier, - présenter une ou des mesures techniques. TION DE LA C E É Le gymnase a été construit en 1995. Aucun coordonnateur SPS n'est nommé et aucun DIUO n'est établi. La couverture est en bac-acier avec éclairage zénital à l’aide de 4 translucides. Suite à des fuites d'eau au niveau des translucides leur remplacement est demandé à l'entreprise qui avait initialement posé la toiture. Pour cette intervention, le chef d’entreprise prévoit le mode opératoire suivant : • intervention d’une journée par deux intérimaires travaillant régulièrement pour l'entreprise, • location d’une nacelle élévatrice de 20 mètres, • intervention par l’extérieur du toit avec la nacelle, • utilisation de harnais de sécurité et de stop-chutes fixés sur le panier de la nacelle se trouvant à la verticale du point d’intervention. Le mode opératoire prévu est expliqué aux deux intérimaires et au conducteur de travaux supervisant l’opération. Le jour de l’intervention, la nacelle télescopique de 20 mètres est indisponible. Les deux ouvriers informent par téléphone le conducteur de travaux et lui indiquent que l’entreprise Édito DRTEFP Bourgogne Un accident du travail mortel programmé ? Deux ouvriers intérimaires interviennent sur la toiture d'un gymnase ; l'un d'eux fait une chute mortelle de 8 mètres. La La lettre lettre de de la la coordination coordination en en région région Bourgogne Bourgogne de très petite taille et plutôt spécialisée dans les travaux pavillonnaires ne disposait pas d’équipements de protection adaptés à l’importance du chantier. Moyennant un arrangement financier, le maître d’oeuvre a obtenu de l’entreprise X l’engagement d’effectuer certains investissements en vue d’équiper la totalité de la toiture avec des échafaudages sur console. Suite à ces modifications aucun avenant au PGC n’a été établi. Un échafaudage de bas de pente a donc été mis en place par l’entreprise X, mais constitué de consoles espacées de plus de 3m l’une de l’autre ainsi que de plattelage, lisses et plinthes à base de planches de bois. L’ouvrier, chargé de réaliser des travaux de couverture sur ce toit en forte pente, était appuyé sur une échelle de toit non amarrée. Celle-ci a glissé, entraînant ainsi l’opérateur qui est arrivé pieds en avant contre la plinthe. Celle-ci a rompu sous l’effet de la sollicitation, laissant un espace libre pour le passage du corps qui a chuté de 8 mètres. S Un ouvrier travaillant sur le toit d’un immeuble en construction a fait une chute de 8 mètres. Dans un état grave l’homme a été pris en charge par une équipe médicale du SMUR et transporté au Centre hospitalier. Quelques mois auparavant, l’entreprise de charpente couverture X avait été consultée par le maître d’oeuvre de la construction en vue d’établir une offre de prix. Il n’était pas nécessaire de prévoir des échafaudages puisque ceux-ci seraient mis en place par l’entreprise de Gros Oeuvre. A ce stade le maître d’ouvrage (une société civile immobilière) n’avait pas désigné de coordonnateur SPS. Il ne l’a fait qu’au démarrage des travaux et c’est à ce moment qu’a été rédigé un PGC qui ne définit d’ailleurs aucune exigence particulière pour la gestion des protections collectives contre les risques de chute. Le planning de réalisation n’ayant pas été respecté, les échafaudages promis n’étaient plus en place pour permettre, comme prévu, l’intervention de l’entreprise X. Cette entreprise, Conception - Impression : Imprimerie MERCURE Chenôve - 03 80 51 14 14 C'est pourquoi nous vous présentons aujourd’hui le premier numéro de la lettre de la coordination en Bourgogne . Ce document se veut un outil au service de la prévention des risques professionnels en favorisant : - l'information sur tous sujets ayant trait à la coordination, - l'information sur les nouveaux textes réglementaires et la jurisprudence, - l'échange d’expérience et de bonnes pratiques. Chacun peut nous communiquer ses remarques et suggestions pour faire vivre cette lettre. André GUILLON Règlementation CODE DU TRAVAIL Formation des coordonnateurs Un arrêté du 25 février 2003 (JO du 6 mars 2003) modifie l'arrêté du 7 mars 1995 modifié sur les points suivants : - formation des coordonnateurs, - actualisation de cette formation, - agrément et contrôle des organismes de formation des coordonnateurs. La formation de coordonnateurs ainsi que les actualisations de cette formation peuvent prendre la forme soit d’un stage continu, soit d’un stage étalé sur une période maximale de six mois et organisé en modules de formation capitalisables par les stagiaires. Les formations de niveaux I et II ainsi que les actualisations de celles-ci sont communes aux coordonnateurs de conception et aux coordonnateurs de réalisation de l’ouvrage. Les stages d’actualisation de la formation sont organisés de façon distincte pour chaque niveau de compétence. La durée des formations des coordonnateurs est fixée à : - quinze jours pour le niveau 1 ; - douze jours pour le niveau 2 ; - cinq jours pour le niveau 3. La durée des stages d’actualisation de la formation de coordonnateurs est fixée à : - cinq jours pour le niveau 1 ; - cinq jours pour le niveau 2 ; - trois jours pour le niveau 3. Les coordonnateurs de niveau 3 titulaires d’une attestation de compétence au 7 mars 2003 bénéficieront d’une actualisation de leur formation, à l’issue de la date de validité de leur formation initiale, de cinq jours afin de leur permettre de bénéficier d’une formation spécifique à la rédaction des plans simplifiés pour certaines opérations de catégorie 3 où il est prévu un ou plusieurs travaux présentant des risques particuliers. Le contenu de la formation de coordonnateur de niveau 3 est modifié et doit permettre au coordonnateur : - de maîtriser la phase de conception de projets finalisés simples, - de rédiger un PGC simplifié pour les travaux à risques, sur le fondement d’une analyse préalable des risques et de constituer ou de mettre à jour le DIUO, - d’avoir une bonne maîtrise de la phase de réalisation, y compris pour les opérations pour lesquelles il n’existe pas de projet finalisé en tant que tel. L'arrêté du 25 février 2003 (JO du 6 mars 2003) fixe la liste de ces travaux : 1 - Travaux présentant des risques particulièrement aggravés, par la nature de l’activité ou des procédés mis en œuvre ou par l’environnement du poste de travail ou de l’ouvrage exposant les travailleurs : - à des risques de chute de hauteur de plus de 3 mètres, au sens de l’article 5 du décret du 8 janvier 1965 susvisé ; - à un risque d’ensevelissement ou d’enlisement ; 2 - Travaux exposant les travailleurs à des substances chimiques ou à des agents biologiques nécessitant une surveillance médicale au sens de l’article R. 241-50, ou de l’article 32 du décret du 11 mai 1982 susvisé, ainsi que des articles R. 231-56-11-I et R. 231-65-I ; 3 - Travaux de retrait ou de confinement de l’amiante friable, au sens du décret du 7 février 1996 susvisé ; 4 - Travaux exposant à des radiations ionisantes en zone contrôlée ou surveillée en application de l’article 23 du décret du 2 octobre 1986 ou de l’article 15 du décret du 28 avril 1975 susvisé ; Une Charte pour plus de sécurité sur les chantiers du Bâtiment et des Travaux Publics A l’occasion d’une manifestation qui s’est déroulée à la Chambre régionale du commerce et d’industrie de Dijon au printemps 2003, le service prévention des risques professionnels de la Cram Bourgogne et Franche-Comté a présenté la Charte hygiène sécurité des chantiers du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP). Le BTP accuse le niveau de risque le plus élevé, trois fois supérieur à la moyenne de l’ensemble des activités confondues. Fort de ce constat très préoccupant, le service prévention de la Cram Bourgogne et Franche-Comté a impulsé en 2002 la création d’un groupe de travail. Des représentants des maîtres d’ouvrage, des coordonnateurs SPS (sécurité et protection de la santé), des maîtres d’oeuvre, des entreprises ainsi que les organismes de prévention (OPPBTP - DRTEFP) ont élaboré la Charte BTP. Cet outil de terrain est destiné à être signé sur chaque chantier. Il se présente sous la forme de quatre fiches d’engagement, deux affiches, une fiche bilan et un lettre d’information. Chaque signataire est responsabilisé sur des engagements précis, connus des autres parties. La Charte vient renforcer le rôle du maître d’ouvrage, responsable de la sécurité et de la santé des personnes qui travaillent pour lui, et celui du coordonnateur SPS. Ce dernier doit obtenir véritablement les moyens, le temps, l’autorité et la rémunération correspondant à chaque opération. Un bilan en fin d’opération permet aux intervenants d’informer les organismes de prévention sur les points positifs et négatifs. Le contenu du stage d’actualisation de la formation comporte obligatoirement un module consacré à l’analyse préalable des risques, à la prévention des risques en matière de santé, et en particulier : - les risques chimiques, liés à l’exposition à des agents cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (amiante, poussières de bois, exposition au plomb). - les risques liés à l’exposition à des agents biologiques pathogènes, notamment susceptibles de provoquer la légionellose. L’objectif de la Charte est donc, en clarifiant les rôles, en responsabilisant les différents intervenants sur les chantiers du BTP, en développant de meilleures habitudes de bonne collaboration entre tous les intervenants pour une prévention plus efficace des risques professionnels, de diminuer nettement le nombre d’accidents et de morts sur les chantiers. Où se procurer la Charte : au Service de prévention de la CRAM. La première Charte signée à DIJON Les organismes agréés adressent chaque trimestre à l'OPPBTP ou à l'INRS la liste des coordonnateurs ayant obtenu une attestation de compétence, et celle de ceux ayant suivi l’actualisation de la formation. Listes des travaux comportant des risques particuliers Le décret du 24 janvier 2003 sur la coordination prévoit l'établissement de PGC simplifié et de PPSPS simplifié pour les opérations de 3ème catégorie où sont exécutés un ou plusieurs des travaux présentant des risques particuliers fixés par arrêté. Il s'applique aux opérations dont la phase de conception est entreprise à partir du 1er octobre 2003. Bonnes pratiques 5 - Travaux exposant les travailleurs au contact de pièces nues sous tension supérieure à la très basse tension (TBT) et travaux à proximité des lignes électriques de HTB aériennes ou enterrées ; 6 - Travaux exposant les travailleurs à un risque de noyade ; 7 - Travaux de puits, de terrassements souterrains, de tunnels, de reprise en sous-œuvre ; 8 - Travaux en plongée appareillée ; 9 - Travaux en milieu hyperbare ; 10 - Travaux de démolition, de déconstruction, de réhabilitation, impliquant les structures porteuses d’un ouvrage ou d’une partie d’ouvrage d’un volume initial hors œuvre supérieur à 200 mètres cubes ; 11 - Travaux comportant l’usage d’explosifs ; 12 - Travaux de montage ou de démontage d’éléments préfabriqués lourds au sens de l’article 170 du décret du 8 janvier 1965 susvisé ; 13 - Travaux comportant le recours à des appareils de levage d’une capacité supérieure à 60 t/m, tels que grues mobiles ou grues à tour. Cet arrêté renforce l'action du coordonnateur sur un très grand nombre de chantiers, du fait notamment de l'intégration dans cette liste du risque de chute de hauteur de plus de trois mètres. Le vendredi 13 juin 2003 étaient réunis le Président de la CRAM, Monsieur Robert RORATO, le Directeur Régional Lyonnaise des eaux, Monsieur Stéphane CORDIER, pour la signature de la charte hygiène sécurité BTP du futur chantier de mise aux normes de la station des eaux usées DIJON LONGVIC. Participaient à cette manifestation la présidente du syndicat mixte dijonnais Colette Popard, le Directeur délégué Centre Est Lyonnaise des Eaux France, Jean-Noël BARDY ainsi que de nombreux acteurs dans ce projet dont les deux coordonnateurs sécurité, Messieurs Bernard CLEUET et Daniel ROBERT. C’est la première charte signée à ce jour. Elle implique un engagement fort de tous les intervenants, du maître d’ouvrage aux coordonnateurs SPS qui ont été désignés au niveau de l’avant projet. Les relations avec le maître d’œuvre et les entreprises sont ainsi renforcées. La finalité étant de définir ce que l’on va faire et de respecter ce qui a été retenu au niveau des modes constructifs en intégrant la sécurité dans la phase de réalisation avec un planning cohérent, mais aussi pour l’exploitation future, dans l’esprit des principes de prévention. Les travaux devraient débuter à l’été 2004 pour s’achever à l’automne 2006. Actuellement les consultations sont lancées. Un bilan sera dressé en fin d’opération. Roland SCATTOLIN Robert RORATO Stéphane CORDIER Colette POPARD Nicolas JULIEN