T A M T A M - ajukoby

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T A M T A M - ajukoby
T
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M
T
A
M
N°8
Novembre 2006
L’écho de L’AJUKOBY
Retrouvez les nouvelles de l’Ajukoby et ses projets sur http://korerakore.free.fr
EDITO
Au rythme des saisons sahéliennes, l’hivernage avec son lot de
pluies bienfaitrices est terminé, vient le temps des récoltes… et des
nouvelles que nous couchons sur notre Tam-tam automnal.
Grâce à vous et à votre généreuse mobilisation, l’année ajukobyenne qui vient de s’écouler fut riche en activités que vous nous
avez aidés à financer.
L’eau coule et les initiatives fusent : à l’aube du XXIème siècle, on
peut vivre à l’ère de l’informatique au village tout en croisant les files d’ânes qui reviennent du marché.
Bientôt, la région de Koréra-Koré sera dotée d’un centre visuel performant, proche
d’une population délaissée dans le domaine de la vision.
Coups de projecteurs sur les bonheurs de la solidarité ici, dont nous vous remercions, et
sur les réalisations là-bas d’une population combative.
ALGERIE
PETIT RAPPEL DE GEOGRAPHIE
MAURITANIE
Koréra-Koré est une commune rurale du Mali
de 17 000 habitants vivant dans 16 villages et
plusieurs hameaux.
Situé au nord ouest du Mali, à 400 km de Bamako, dans la région de Kayes, cercle de Nioro du Sahel, Koréra-Koré est soumis au climat semi-aride du sud du Sahel.
Koréra- Koré
Nioro du Sahel
Kayes
NIGER
BAMAKO
GUINEE
BURKINA FASO
PLUIE, SÉCHERESSE,
SÉCHERESSE, CRIQUETS,
CRIQUETS, LES ANNÉES SE SUIVENT…
ET RESSEMBLENT…
- Jean-Luc - le 27 octobre 2006
RESSEMBLENT
Koréra-Koré comme tous les villages du Sahel est soumis à des conditions de vie très dures.
Depuis 2001 ces conditions ont été aggravées par deux années consécutives de déficit hydrique important, provoquant, chaque fois, une baisse sensible des récoltes et en 2003 une sécheresse éliminant la moitié du cheptel. Les mois qui ont suivi ont été accompagnés de pluies de
niveau centennal emportant avec elles les récoltes. Les espoirs de la fin de la sécheresse ont été
anéantis, en 2004, avec l’arrivée des criquets et des oiseaux granivores.
2005 fut une année de petites récoltes dues à une pluviométrie correcte mais mal répartie dans
le temps, l’agriculture sahélienne est très sensible à ces disfonctionnements.
Pour 2006, les débuts de l’hivernage se sont bien passés et la pluie a été bonne jusqu’en août
permettant une première récolte très satisfaisante pour le petit mil et le sorgho. En septembre
de nouveaux semis ont été effectués, mais avec l’arrêt prématuré des pluies, la récolte sera
maigre et les greniers ne seront pas remplis, d’autant que les oiseaux granivores sont arrivés et
qu’à quelques centaines de kilomètres les nuages de criquets semblent apparaître.
A NOTER SUR VOTRE AGENDA
♦ 25 novembre 2006 : Marché de l’artisanat africain au marché de Bures-sur-Yvette de 9h à 13h
♦ Du 19 au 24 mars 2007 : Semaine « Afrique à Bures » au centre Marcel Pagnol. Des expo-
sitions, concerts, débats. Programme en cours d’élaboration.
♦ 24 mars 2007 : Assemblée générale de l’AJUKOBY
♦ 23 juin 2007 : Fête du parc
L’INFORMATIQUE EST ARRIVÉE A
KORÉRA KORÉ - Christiane
Le projet était téméraire. Il n’était pas né de
l’initiative de Koréra-Koré, comme le sont en
principe tous les projets que nous soutenons.
Destinée aux fonctionnaires municipaux et aux
enseignants, l’informatique faciliterait leur travail. Mais notre objectif était aussi, en mettant
à disposition un outil attractif, de participer à
la stabilisation du personnel dans cette commune enclavée du Sahel. Notre proposition,
sitôt présentée, a soulevé l’enthousiasme. Et
c’est pendant la mission de mars 2006 que
l’installation a été réalisée : un ordinateur portable et son imprimante, alimentés par des
panneaux solaires, ont été installés dans les
locaux de l’école de Koréra-Koré. Ce projet
aura fédéré bien des énergies à Bures-surYvette et à Koréra-Koré. Étudié techniquement en France, il a été dans le même temps
préparé matériellement à Bamako où l’ordinateur et les panneaux solaires ont été achetés.
Sa réalisation aura mobilisé à la fois des membres de la mission, des techniciens venus de
Bamako et des artisans du village : la mobilisation locale sur le chantier a été étonnante et
remarquablement efficace. Sur le moment ce
fut aussi un grand succès de curiosité. Aujourd’hui, les cycles de formation sont terminés. L’installation est utilisée et fonctionne
bien. Et on peut compter le nombre d’utilisateurs au nombre de clés USB qui se promènent dans Koréra-Koré accrochées à un cou…
DE L’EAU AU ROBINET… - Jean-Luc
Le projet d’adduction d’eau a mobilisé toutes
les énergies l’année dernière.
Depuis quelque mois, l’eau coule dans les robinets des bornes-fontaines. Le comité de gestion se réunit, gère, prend des décisions, les
fontainiers sont à leur poste. Tout va bien et la
vie du village s’organise autour de cet incroyable progrès. Les femmes ne tarissent pas d’éloges envers ceux qui ont permis cette avancée.
Elles sont les mieux placées pour l’apprécier.
Le prix de l’eau pose débat et alimente quelques palabres.
Mais la panne arrive, un problème de pompe
ou de forage, les femmes retournent aux pompes manuelles (2 pompes manuelles sont
maintenues en état de marche). Aujourd’hui,
les robinets sont à nouveau fonctionnels, grâce
au branchement de la pompe solaire sur le réseau de l’adduction d’eau potable.
Là-bas comme ici rien n’est gagné définitivement, et il faut rester vigilant et continuer à se
mobiliser.
LA VUE,
VUE, C’EST LA VIE… UNE BELLE HISTOIRE
DE COOPÉRATION - Xavier / Marie-Noëlle
La santé visuelle reste une préoccupation majeure dans les pays
sahéliens où les risques de cécité sont élevés.
La commune de Koréra-Koré dépend administrativement du
cercle de Nioro du Sahel. Depuis longtemps, l’AJUKOBY s’est
rapprochée des responsables du PLNC (Plan National de Lutte
contre la Cécité) et de l’IOTA (Institut d’Ophtalmologie Tropicale de l’Afrique) pour créer à Nioro du Sahel un centre de soins
visuels à l’hôpital de référence du Cercle. Un infirmier ophtalmo
y a été nommé par l’Etat malien. Cette longue histoire va pouvoir
continuer de bien belle manière.
1ère bonne nouvelle. Un membre du Lions club de Roissy cède
gracieusement une table tournante comportant tous les appareils
nécessaires à l’examen de la vue complétant ainsi l’équipement
déjà acquis grâce aux dons d’ophtalmologistes de la région de
Bures-sur-Yvette, de Supoptique de Palaiseau par l’intermédiaire
de ses étudiants et de l’Institut d’optométrie de Bures sur Yvette.
2ème bonne nouvelle. La table est mise en caisse et trouve une
place dans un camion du Lions qui part livrer du matériel médical à travers toute l’Afrique de l’Ouest.
Tout cela arrive à un moment où Essonne Sahel et les associations, dont l’AJUKOBY, participent à la rénovation des locaux
du centre ophtalmique de Nioro du Sahel. Le nouvel équipement
va pouvoir être installé dans un local rénové.
En parallèle, l’infirmier va suivre une formation complémentaire
à l’IOTA de Bamako.
Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, du dépistage visuel pratiqué par les étudiants de l’ICO pourrait prochainement avoir lieu dans les écoles de Nioro du Sahel et de sa
région.
Il ne restera plus qu’à collecter du matériel de chirurgie ophtalmique et à installer une unité de lunetterie afin que la population du
secteur dispose d’une prestation complète.
L'AJUKOBY peut vraiment saluer l'efficace participation, pour
l'acquisition de l'équipement optique, de l'association humanitaire
des étudiants de Supoptique, des ophtalmologistes de la région,
du Medico Lions club et de l' Institut d'optométrie de Bures-surYvette auxquels elle adresse ses chaleureux remerciements.
L’union fait vraiment la force et... la vue.
ET SI ON FAISAIT DU SAVON...
SAVON... Christiane
L’Association des Jeunes De Koréra-Koré (AJDK) avait organisé, avec notre aide financière, un stage de formation à la fabrication de savons. Un groupe de femmes volontaires l’a suivi en
décembre 2005. La formation a… donné des fruits : blancs,
ronds, 200g chaque. Production importante : 3511 savons ont
été fabriqués pendant le stage de décembre. Les femmes, rencontrées en mars, étaient très satisfaites de ce que la formation
leur avait apporté. Les savons sont vendus 125 FCFA, moins
chers que les savons en provenance de Bamako vendus sur les
marchés de Koréra-K.oré Ils sont distribués par des commerçants dans 6 villages de la commune. Les adhérents de l’AJDK
les achètent directement. La production s’est bien écoulée : en
mai il n’en restait plus que 50 et l’AJDK achetait les produits nécessaires à une deuxième fabrication. Succès donc pour ce projet
né d’une démarche dynamique de l’Association des jeunes.
DES LÉGUMES SOUS LE SOLEIL… UN PROJET MAJEUR - Xavier
Le projet de maraîchage, initialisé en 2006, va être finalisé en 2007 par la réalisation de 5 périmètres maraîchers
répartis dans 5 villages de la commune de Koréra-Koré.
Un périmètre c’est 1 hectare avec 2 points d’eau partagé entre 80 femmes. Au total, ce sera le creusement de 8
puits, l’installation de 2 bornes-fontaines reliées à l’adduction d’eau dans le village de Koréra-Koré, 2 000 m de
clôtures en grillage pour la protection contre les animaux. Mais ce seront surtout 400 femmes (et donc 400 familles !!) qui seront impliquées dans cette nouvelle réalisation ; chaque périmètre étant géré par une association de
femmes avec comme résultat une sécurité alimentaire accrue et une diversification de l’alimentation.
Un effort particulier sera fait pour développer la technique du goutte à goutte. Dans un pays où la ressource en
eau est rare, sa consommation doit être une préoccupation de tous les instants. Avec un arrosage traditionnel, la
quantité journalière nécessaire est d'environ 40 l/m². Une installation très simple de goutte à goutte reliée à un
mini château d’eau permet de réduire cette consommation à 10 l/m². Le travail d'arrosage des femmes est remplacé par le remplissage des mini châteaux d'eau, néanmoins les volumes à puiser sont 4 fois moindres !
Coût total prévisionnel du projet : 115 000 €. Les villages bénéficiaires participent à hauteur de 20%, le ministère
des Affaires étrangères 20%, le Département de l’Essonne 11%, la Commune de Bures-sur-Yvette 9% et l’AJUKOBY 40%.
PAIX & MICRO CRÉDITS - Jean-Luc
« Une paix durable ne peut être obtenue sans qu’une partie importante de la population ne trouve les moyens de
sortir de la pauvreté. Le micro crédit est l’un de ces moyens. » Cette déclaration a été faite lors de l’attribution, ce
13 octobre, du prix Nobel de la Paix à Muhammad Yunnus, fondateur du système qui ouvre l’accès au crédit aux
exclus des systèmes bancaires classiques.
C’est au Bangladesh dans les années 1970 que ce système a été mis en place, par la création de la Grammeen Bank.
Celle-ci prêtera aux plus pauvres de petites sommes, sur la base d’une garantie solidaire entre plusieurs personnes,
cautions les unes des autres. Le système a prouvé son efficacité et s’est répandu sur toute la planète. Plusieurs millions de personnes, dont une majorité de femmes, sont aujourd’hui concernées.
Le système n’éradique pas la pauvreté, ni ne s’attaque aux causes profondes de l’appauvrissement. Il permet en
revanche aux bénéficiaires d’accéder au crédit, sans passer par la case « refus » ni par les fourches caudines des
usuriers et de l’endettement sans fin.
Pour sa part et modestement l’AJUKOBY participe à ce système. Depuis 1999, l’association consent des micros
crédits pour une durée de 1 an, d’un montant variant de 60€ à 150€, pour un total de 750€. En mars 2006, l’AJUKOBY a signé une convention avec une caisse d’épargne et de crédit nouvellement installée à Koréra-Koré :
JIGIYASO BA (La maison de la solidarité) qui va prendre le relais auprès de la population. En signant cette
convention, l’association a doublé le capital mis à disposition soit 1500€.
ET A BURES...
BURES...
LES VOIES DU SACRÉ A L’EGLISE DE BURES - Marie-Paule
A L’ATAC
Cette année, l’AJUKOBY s’est lancée dans une nouvelle manifestation : un
concert « les Voies du Sacré » à l’église de Bures-sur-Yvette. Le bénéfice,
s’il y en avait, devait servir à financer l’installation, à Koréra Koré, de
points d’eau permettant la création de périmètres maraîchers.
Quelle aventure ! 5 mois d’attente, des dizaines de coups de fil, des dizaines de courriels, une magnifique affiche qui fleurit en 50 exemplaires dans
les rues de la ville, plus de 300 tracts, 200 triptyques, 200 programmes au
moins, des centaines de pas et de mots… sur tous les tons, et des gâteaux
à la pelle… pour le pot de la fin.
Puis tout à coup, c’est le 1er octobre : 225 spectateurs attentifs, 10 doigts
qui dansent sur un clavier, deux voix en subtile harmonie, trois présences
lumineuses et un rayon de soleil à travers un vitrail : 80 minutes d’émotion.
Bilan : 1800 euros de bénéfice, et là-bas à Koréra-Koré, souhaitons-le, des
kilos de tomates, de choux, d’oignons et d’aubergines…
Merci à tous ceux qui ont permis cette manifestation : à la paroisse de Bures et aux pianos Mullet de Palaiseau, qui ont consenti d’importantes réductions pour la location de l’église et du piano ; et surtout à ces trois musiciens pleins de talent (Cathy Biros, Mireille Coco et Philippe Biros), qui
ont accepté de se produire gratuitement, pour que la vie à Koréra-Koré,
soit un peu moins difficile.
Peut-être avez-vous croisé des membres de l’AJUKOBY au supermarché
ATAC de Bures-sur-Yvette entre le
26 septembre et le 1er octobre.
Dans le cadre de sa campagne nationale « quartier d’énergie », le magasin
ATAC de Bures-sur-Yvette avait demandé à l’AJUKOBY de présenter
ses actions et projets.
Dans le même temps, le montant de
la vente de trois produits a été entièrement reversé à l’AJUKOBY.
Cette semaine nous a ainsi permis de
faire connaître notre association, nos
actions et projets dans un lieu inhabituel, mais également de collecter
une somme de 500€ qui contribuera
au financement et au développement
des périmètres maraîchers. Merci
pour cette initiative généreuse.
- Claire
LE MIL,
MIL, LE PAIN DU DESERT - Jean-Luc
Le mil est une céréale de la famille des graminées. Sa capacité à supporter la chaleur et la sécheresse et sa prédilection pour les terrains sablonneux en font la culture idéale dans beaucoup de régions du globe.
Une pluviométrie de 350mm, bien répartie sur 75 jours minimum, peut assurer une récolte de mil satisfaisante.
Les mils (car il en existe plusieurs espèces) servent à préparer bouillies, galettes et même le couscous, qui sont la
base du régime alimentaire de nombreux pays, de l’Afrique à l’Asie.
Il continue aujourd’hui à nourrir un tiers de la population du globe.
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Le droit à une nourriture suffisante en quantité et en qualité est un des droits inaliénables de
l’enfant, inscrit dans la convention des droits de l’enfant de 1989.
LE COIN DU GRIOT - Françoise
En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.
Cette remarque convient particulièrement aux griots, musiciens traditionnels d’Afrique occidentale. C’est à travers leurs chants qu’ils transmettent la mémoire et les
traditions de leur peuple.
Le domaine d’activité des griots peut varier d’une ethnie à l’autre, ou d’une région à
l’autre. Ils sont le plus souvent journalistes–troubadours, chanteurs de louanges,
conteurs, généalogistes ou conseillers. Ce sont en fait des artisans de la parole.
Leur tradition remonte au XIIIème siècle, mais c’est au XVIIème siècle qu’apparaît
pour la première fois le terme griot dans sa forme originale guiriot.
Ils sont originaires de la région où fut fondé l’ancien empire du Mali qui va du Nord
de la Guinée au Sud-Ouest de l’actuel Mali et sont présents dans une quinzaine
d’ethnies.
La fonction de griot est héréditaire : on ne devient pas griot, on naît griot.
L’instrument traditionnel du griot mandé* est la kora.
La kora.
C’est un instrument à mi-chemin entre la guitare et la harpe. Il est constitué par une calebasse recouverte d’une peau de vache sur laquelle est
fixé un manche cylindrique en acajou. Cet instrument possède 21
cordes de nylon attachées au manche par des anneaux en cuir, et
tendues sur un chevalet perpendiculaire à la table d’harmonie. Le griot tient l’instrument à l’aide de deux
baguettes situées de part et d’autre du manche, et il joue avec l’index de chaque main.
C’est la harpe la plus perfectionnée d’Afrique. Ses 21 cordes donnent une amplitude de trois octaves et
produisent une échelle heptatonique.
Le répertoire de la kora est en plein essor car il sert de source d’inspiration à des musiciens contemporains.
mandé* : groupe ethnique de l’Afrique de l’Ouest.
Don 2006. Il est encore temps…
OUI je fais un don pour aider l'Ajukoby dans ses actions de développement menées à Koréra-Koré.
Je verse 10 €
15 €
30 €
50 €
don libre
Important : Dans le cadre de la loi, les dons versés à l'association sont déductibles à hauteur de 66%. Un reçu justificatif est remis à cet effet.
OUI je désire participer activement à la vie de l'association
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Renvoyer ce bulletin à la trésorière de l'AJUKOBY : Françoise SERGENT
5 chemin du Baratage - 91440 Bures sur Yvette