Bella Vita Un lieu de vie innovant

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Bella Vita Un lieu de vie innovant
UNE INTERACTION ENTRE
L’HOMME, LA NATURE ET LE BÂTI
Bella Vita
Un lieu de vie innovant
À Waterloo, c’est un tout nouveau quartier qui vient d’éclore. Quinze hectares occupés jadis par
une ferme-école ont aujourd’hui été métamorphosés. Étudié par un bureau d’urbanistes paysagistes, le concept se veut intégré dans la commune et intergénérationnel. Un exemple qui mérite
qu’on s’en inspire.
par viviane eeman | photos : bella vita
C
’ est le rêve un peu fou d’un
promoteur visionnaire qui déniche à deux pas du centre de
Waterloo un endroit en grande partie
abandonné et l’achète. Nous sommes
en 2004. Le site est exceptionnel et a
toute une histoire. En 1908, la province
du Brabant lance un appel à projets
pour créer une ferme école imaginée
par Ovide Decroly dans l’idée de former à l’agriculture des enfants présentant un léger retard. Les architectes
Bodson et Clément relèvent le défi et
construiront une série de bâtiments
aux différentes destinations. C’est le
style Arts and Crafts qui prévaut, avec
une architecture de cottage anglo-normand. Le chantier sera long. Dans les
années 1970, l’école oriente ses étudiants vers les métiers de la construction et implante de nouveaux bâtiments. En 2006, l’institution déménage
à Nivelles. Les promoteurs JCX et Immobel constituent alors Bella Vita pour
abriter le projet qui leur tient à cœur.
L’INTERGÉNÉRATIONNEL AU CŒUR
DU CONCEPT
“Depuis longtemps, j’avais dans l’idée
de monter un projet qui donne une
réponse à la problématique du vieillissement de la population, une préoccupation très actuelle”, confie Gaël
Cruysmans, administrateur de Bella
Vita. “Le concept est orienté dans ce
sens et le cahier de charges était de
créer un quartier où tout était adapté. Autre aspect très important, nous
voulions que celui-ci soit intergénérationnel. C’est pour cette raison qu’il
y a à la fois des maisons, davantage
tournées vers les jeunes et des appartements pour les plus âgés. Dernier
défi, bien que ce nouveau quartier
soit très grand, nous tenions à ce qu’il
soit vraiment ouvert sur la commune.”
Le montage seul du dossier prendra
quatre ans. Classé comme ensemble
architectural, le patrimoine du début
xxe siècle existant sera préservé. Quant
au terrain, il est repris dans une zone
de protection. L’idée de génie du promoteur sera de contacter en premier
lieu un urbaniste paysagiste.
Jean-Noël Capart (JNC International)
crée, avec les architectes Baudouin
Courtens, Jacqueline des Cressonnières et Thierry Martin (FCM), le
concept des implantations. Ils remettent en 2010 un permis unique
qui comprend jusqu’aux noms des
plantations. “Nous avons imaginé un
tracé paysager avec une place et un
parc de 2 hectares au centre et avons
préservé tous les grands arbres d’origine, ce qui donne du caractère à l’endroit. Nous avons aussi eu la chance
d’avoir l’entrepreneur De Cock avec
qui a pu répondre à des exigences
très spécifiques.”
Guillaume van der Vaeren, administrateur délégué de JNC, souligne : “Nous
croisons urbanisme et paysage parce
que nous pensons que les villes et
leurs périphéries sont des organismes
vivants, des lieux d’interaction entre
l’homme, la nature et le bâti. Le paysage urbain, c’est-à-dire notre cadre de
vie tel que nous le percevons, nous influence dans nos comportements quotidiens. Je pense qu’il est important de
s’inscrire dans une telle approche urbanistique et paysagère dès qu’un projet
atteint la taille d’un nouveau quartier.
La manière dont nous réfléchissons est
bien illustrée dans Bella Vita.”
UN ESPACE REMARQUABLEMENT
phie, un peu comme dans les jardins de
la Renaissance italienne où le premier
élément donne envie d’aller voir le second et ainsi de suite”, remarque Laurent Miers, architecte paysagiste. “Mais
le travail a commencé bien en amont
au niveau du sol pollué qu’il a fallu assainir. Les mouvements de terrain ont
été très importants et il a fallu modeler
le sol pour guider les eaux et les gérer
in situ. Le site est complètement autonome en matière de gestion des pluies.
Nous avons poussé jusqu’à différencier
les eaux de toiture des eaux de voirie.”
Quelque 250 arbres indigènes ont été
plantés, de nombreux tilleuls parce
qu’ils étaient très présents sur le site,
des hêtres, des charmes, des aubépines, des malus ornementaux. “Au
niveau des plantations plus basses,
poursuit Jérôme Carlier, nous sommes
partis sur des compositions de graminées et des vivaces qui donnent le
sentiment que l’on se trouve dans un
espace naturel avec une idée de légèreté et une grande biodiversité.”
“Tout a été pris en compte, reprend Laurent Miers, depuis l’éclairage orienté
vers le sol et de couleur blanche pour
ne pas exciter les insectes, en passant
par les différentes strates végétales
en accord avec les écosystèmes en
place jusqu’à l’intégration du mobilier
urbain.” Un verger et un potager complètent le site, une opportunité de plus
pour créer des liens sociaux.
PENSÉ
Le site et son socle paysagé – une topographie aux dénivelés importants, les
bâtiments existants et les nombreux
arbres préservés – ont été travaillés
selon le principe des cités-jardins. Les
habitations se fondent dans la végétation, tandis que de nombreux parcs,
venelles, placettes et sentiers entre les
maisons irriguent l’ensemble du site
d’espaces communautaires. “Nous voulions raconter une histoire où le cadrage
est très important avec une scénogra-
UNE ARCHITECTURE EN DIALOGUE
AVEC LE BÂTI EXISTANT
Aujourd’hui, 269 habitations (182 appartements et 87 maisons), ainsi que
des bâtiments de service comme la
piscine couverte y sont inscrits. “Le bureau Baudouin Courtens s’est occupé
des bâtiments neufs, Jaspers a veillé
à leur exécution, FCM Architects a pris
en charge la rénovation du patrimoine
et quelques bâtiments neufs, explique
Gaël Cruysmans.”
UN CENTRE DE SOINS D’AVANTGARDE SUR PLACE
Ci-dessus : Guillaume Van Der Vaeren (JNC),
Thierry Martin (FCM Architects), Nathalie
Draguet (JCX), Emmanuel Poiret (JCX), JeanPaul Buess (Immobel), Pascale Senny (Medical Relations Manager aux Cliniques de l’Europe), Gaël Cruysmans (JCX), Isabelle Lona
(Orpéa) et Jean-Noël Capart (JNC).
“Le rôle principal de FCM a été d’intégrer de manière harmonieuse les idées
du concept Bella Vita sans perdre le
côté authentique et en rajoutant l’aspect logement et logistique, rappelle
Thierry Martin, fondateur de FCM Architects. Nous avons désossé les bâtiments existants, notamment au niveau
des quatre grandes ailes qui sont les
anciens dortoirs dans lesquels nous
avons réintégré huit appartements
modernes et fonctionnels et les avons
complètement isolés de l’intérieur. Les
terrasses ont été démontées et remontées à l’identique. Notre démarche a
été la même pour l’ancienne cuisine
centrale devenue aujourd’hui le restaurant Mamy Louise, pour l’ex-gymnase
transformé en magnifique salle polyvalente ou pour la crèche dans laquelle
nous avons particulièrement soigné
l’acoustique.” Le lazaret a été converti
en appartements tout comme la ferme
qui accueille aussi des commerces. Le
centre de soin a gardé son caractère
tout en étant opérationnel.
Des interventions contemporaines à
l’architecture sobre et épurée, basse
énergie, dialoguent avec le site, mais
dans une volonté d’intégration. “Pour
la piscine par exemple, notre objectif
était qu’elle soit centrale, accessible à
tous, lumineuse, presque dans la nature et qu’elle puisse s’intégrer en soubassement de ces bâtiments classés.
Ce qu’elle est aujourd’hui avec un toit
végétalisé. De l’autre côté, en symétrique, nous avons la chaufferie, plus fermée, qui accueille un chauffage au bois
centralisé avec des pellets. Il alimente
l’ensemble du site et est tout à fait intéressant au niveau écologique, puisque
c’est ce qu’il y a de plus rationnel pour
ce type de quartier. Les grandes cheminées ont été insérées dans l’existant de
telle manière qu’on ne les perçoive pas.
Nous avons aussi rendu les parkings
quasi invisibles. Une série d’interventions architecturales représentant de
véritables challenges, mais qui concourt
au bien-être et à l’exemplarité du lieu.”
Du temps de la ferme-école, le bâtiment était déjà une infirmerie. Entièrement rénové et repris par les Cliniques
de l’Europe, c’est aujourd’hui un centre
hospitalier de proximité. “La nouveauté
du concept nous a beaucoup intéressés”, précise Oly Kalenga Ilunga, directeur médical des Cliniques de l’Europe.
“Repenser le vivre ensemble c’est, par
ricochet, repenser aussi la place du soignant et de la santé dans une communauté en l’approchant d’une façon plus
globale. Le déploiement d’un pôle de
médecine générale, en collaboration
avec les médecins généralistes de
Waterloo et de garde est l’un des éléments les plus importants de ce projet.
Les généralistes y sont vieillissants et
cela permettra aux jeunes médecins,
arrêtés par les coûts importants, de
s’installer. Nous y trouverons également les cabinets de consultation des
différents spécialistes avec notamment
un grand centre de gastro-entérologie,
la dentisterie, le paramédical avec des
kinés, des diététiciennes et à l’étage,
un centre de dialyse. Comme il s’agit
d’un projet unique, nous voulions aussi
être à l’avant-garde de l’évolution de
la médecine via la ‘collaboration transmurale’, à savoir entre les domiciles
des patients, l’hôpital et les soins de
première ligne. Ce sera quelque chose
de fondamental. Dans notre idée de
proximité et d’accessibilité, nous avons
aussi imaginé des consultations qui se
déroulent jusque 21 heures et le samedi matin. La compétence, l’efficacité, la
médecine de pointe, la collaboration
multidisciplinaire et la prise en charge
personnalisée des patients, c’est ce
que nous allons essayer de développer à Bella Vita.”
DES SENIORS CONNECTÉS À LA VIE
Juste à côté du centre de soins, autour d’un très bel arbre, une maison
de repos et une résidence service
ont vu le jour. “C’est un projet intergénérationnel, donc cela prend tout
son sens au même titre que la crèche,
remarque la direction d’Orpéa. Ces
deux entités sont conçues comme des
lieux de vie où les personnes peuvent
se sentir autonomes plus longtemps.
La résidence-service Argenteuil, avec
ses flats agréables, ressemble à la
vie qu’on pourrait avoir chez soi, la
sécurité en plus puisqu’il est possible
d’appeler quelqu’un à tout moment du
jour et de la nuit. Bonaparte, la maison
de repos, est réservée à ceux qui ont
besoin de soins. Le grand avantage
ici, c’est que nous sommes à quelques
pas seulement d’une polyclinique, ce
qui supprime les contraintes d’ambulances, ne nécessite aucun transport
et présente une prise en charge moins
lourde. Autre avantage, il n’y a pas de
trottoirs, la vitesse autorisée est de 20
km/h, ce qui renforce le sentiment de
sécurité. Nous avons des quasi-centenaires qui n’hésitent pas à effec-
Bella Vita
3 allée des Artistes,
Waterloo
Tél. 02 357 18 20
www.bellavita.be
Maison de Repos
& Résidence-service
17 et 18 allée André
Delvaux, Waterloo
www.orpea.be
tuer leur promenade quotidienne qui
contribue à leur bien-être physique et
psychologique. Il y a des aires de jeux
pour les enfants partout, des marchés
et des activités. L’isolement social est
rompu grâce aux espaces de vie communs non seulement dans nos établissements où tout est conçu dans ce
sens, via les grandes terrasses en bois,
les restaurants et les très nombreuses
animations que nous proposons, mais
aussi à travers le club Bella Vita. On est
très loin de l’isolement redouté par
de nombreuses personnes, car nous
sommes dans un lieu de vie ouvert.
C’est vraiment un projet novateur.”
UNE NOTION DE SERVICES POUSSÉE TRÈS LOIN
“Nous avons voulu aller loin dans tout,
remarque Gaël Cruysmans. Le site
est conçu pour que les personnes à
mobilité réduite puissent se déplacer
partout. Les ascenseurs annoncent les
étages vocalement. Il y a de très nombreuses plaines de jeux, des locaux
Immobel
58 rue de la Régence,
Bruxelles
Tél. 02 422 53 11
www.immobel.be
FCM Architects
81 avenue Paul Hymans,
Woluwe-Saint-Lambert
Tél. 02 501 01 90
www.fcmarchitects.be
vélo et des bancs jusqu’aux poubelles
qui sont enterrées pour ne causer aucun désagrément. Dans ce contexte,
proposer des services externalisés
était très important. Le restaurant
Mamy Louise organise aussi un service traiteur le midi et le soir, six jours
sur sept, et effectue si nécessaire des
livraisons à domicile. Il y a également
de petits commerces – alimentation,
boulangerie, boucherie – avec des
produits de proximité et un marché.
L’asbl est le fer de lance du concept
avec le club Bella Vita. Outre l’accueil,
elle s’occupe de tout ce qui est animation. Elle possède une série de très
beaux espaces qui peuvent servir à
l’organisation de réunions. Le club est
ouvert aux riverains qui habitent dans
un rayon de 200 mètres pour que tous
puissent profiter de la bibliothèque,
des groupes jeux et des multiples activités.” Aujourd’hui, presque tous les
biens sont vendus et de nombreuses
personnes qui y voyaient un investissement préfèrent venir y habiter.
JCX Immo S.A. et JCX
Gestion S.A.
25 drève du Prieuré,
Auderghem
Tél. 02 660 65 56
www.jcx.be
JNC International
The Globe village
993 (bte 4) chaussée
d’Alsemberg, Uccle
Tél. 02 347 56 60
www.jnc.be
Bella Vita Medical Center
16 allée André Delvaux,
Waterloo
Tél. 02 614 42 00
www.bellavitamedicalcenter.be

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