Près de 37 000 logements AADL et 1 000 LPP
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Près de 37 000 logements AADL et 1 000 LPP
Une grande quantité de produits chimiques destinés à la fabrication d'explosifs saisie à Batna Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com N° 6543 Prix 10 DA France 1 C Quotidien national d'information Mardi 29 novembre 2016 LES INDUS ACQUÉREURS DE LOGEMENTS LOCATIFS BIENTÔT RÉGULARISÉS Près de 37 000 logements AADL et 1 000 LPP distribués avant fin 2016 Par Photo : DR Hasna Yacoub L’AGENCE pour l’amélioration et le développement du logement (Aadl), envisage de distribuer plus de 37 000 unités de logements dans le cadre de la vente par location avant la fin de l’année en cours, a annoncé hier le directeur général de l’agence, Mohamed Tarik Belaribi. Le responsable qui s’exprimait lors d’une rencontre d’évaluation du secteur de l’habitat a indiqué que l’Aadl voulait livrer tous les logements lancés en 2013 pour distribuer entre 37 000 à 38 000 unités avant la fin décembre dans plusieurs wilayas dont Alger, Oran, Annaba, Constantine, Sétif et Batna. Ces logements seront destinés aux souscripteurs au programme 2001-2002 et ceux inscrits électroniquement en 2013 dans certaines wilayas. Tous les souscripteurs au programme 2001-2002 auront leurs affectations, au moins, avant la fin de l’année, at-il assuré précisant que tous les projets qui leur sont destinés seront finalisés à mars 2017 pour que le dossier des anciens souscripteurs soit définitivement clos. Cela permettra à l’Aadl d’avancer dans le processus commercial des postu- lants de 2013, a soutenu M. Belaribi qui n’a toutefois pas avancé une date précise pour le versement de la deuxième tranche du prix pour les souscripteurs de la capitale. Un bilan présenté durant cette rencontre M. DEL PINO À LA PRESSE À SON ARRIVÉE HIER À L’AÉROPORT D’ALGER : fait ressortir que l’Aadl a lancé au 30 septembre dernier 205 828 unités soit 89% de son programme portant jusqu’à présent sur 230 000 logements. Il ne reste que 24 172 unités pour finaliser le lancement total du programme Aadl, selon son premier responsable qui a affirmé que les chantiers restants sont, pour la plupart, à l’étude ou au stade de choix des entreprises de réalisation. Des marchés au gré au gré pour la réali- ACTUALITÉ EN VUE DE RENFORCER LES RELATIONS BILATÉRALES L’Émir du Qatar aujourd’hui à Alger «Il faut que les pays de l’OPEP et non-OPEP agissent» L’ÉVÉNEMENT Les capacités du Sahel à lutter contre le terrorisme, en débat à Alger..................p2 Par Par Bahia Aliouche LE MINISTRE vénézuélien du pétrole, Eulogio Del Pino, a exprimé, hier à Alger, son «optimisme» quant aux résultats de la réunion de l’Opep prévue mercredi à Vienne. M. Del Pino répondait à la presse qui l’a questionné, à son arrivée à l’aéroport d’Alger, sur ses attentes de cette réunion de l’Opep, où il a été accueilli par le ministre de l’Energie, Noureddine Bouterfa. Il a qualifié la prochaine conférence de l’Opep de «très importante», estimant que les deux jours qui la précèdent sont également «très importants non seulement pour l’avenir des cours de pétrole mais aussi pour l’économie mondiale». Suite en page 3 DÉVELOPPEMENT LOCAL Nécessité d'optimiser l'exploitation des aéroports pour accompagner l'action de développement ..............p3 ÉCONOMIE Photo : DR Photo : DR Adel Boucherguine L’ÉMIR du Qatar, Cheikh Temim Ben Hamad Al Thani, est aujoujd’hui en Algérie pour deux jours, dans le cadre d’une visite de fraternité. L’Émir du Qatar est arrivé dans notre pays suite à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué un communiqué de la présidence. Les entretiens entre les deux dirigeants permettront à l’Algérie et au Qatar de «dynamiser encore davantage leur coopération et leur partenariat qui sont déjà denses et fructueux, à l’image, notamment, des différents projets industriels mixtes, en cours de réalisation dans notre pays», a-t-on précisé dans le communiqué. Suite en page 5 sation de 13 600 unités ont été soumis au gouvernement à l’effet de leur approbation, a-t-il encore fait savoir. A préciser que 81 833 souscripteurs sont inscrits au programme «2001-2002» et 442 642 au programme 2013 soit un total de 524 475 postulants. Par ailleurs, le Président- directeur de l’Enpi (Entreprise nationale de promotion immobilière) a annoncé que 1 067 logements LPP (Logement promotionnel public) seront distribués durant le mois de décembre dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah. A ce premier quota viendront s’ajouter quelque 9 000 logements qui seront livrés entre le mois de décembre et janvier 2017 dans 5 wilayas à savoir Oran, Blida, Constantine, Bordj Bou Arréridj et Alger. A la clôture de la réunion, le ministre de l’Habitat a tenu à préciser qu’en dépit de la conjoncture marquée par la crise financière et les coupes budgétaires, le secteur de l’habitat ne sera pas touché. «L’Etat continuera à financer les programmes de logements», a réaffirmé, hier, le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, lors de la rencontre d’évaluation avec les cadres du secteur. Suite en page 2 Supplément International Jeux troubles d'Ankara en Syrie Lire pp 11 à 14 Activité industrielle: baisse dans le secteur public et stagnation dans le privé, au 2e trimestre ..................p5 2 L ’ É V É N E M E N T Mardi 29 novembre 2016 FORUM GLOBAL DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME Les capacités du Sahel à lutter contre le terrorisme, en débat à Alger Par Adel Boucherguine e ministre des affaires Maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a ouvert, hier, au Palais des nations, au Club des Pins (Alger), la quatrième session plénière du Forum global de lutte contre le terrorisme (Gctf) sur le renforcement des capacités au Sahel. Des pays de la région du Sahel ainsi que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des organisations internationales, régionales et sous régionales, dont l’ONU et ses institutions en charge de la lutte contre le terrorisme, l’Union africaine (UA), le Caert, Afripol, la Cedeao sont également présents à cette réunion. L’Algérie est membre fondateur du Gctf qui constitue une plateforme informelle et multilatérale de lutte contre le terrorisme regroupant une trentaine de membres. Rappelant, d’emblée, la menace terroriste qui «persiste» dans le sahel, en dépit d’énormes efforts et moyens humains et matériels consentis par les pays de la région pour l’endi- Photo : S. Zoheir L guer et la supprimer, M. Messahel a regretté que «le rayon d’action des groupes terroristes s’est malheureusement élargi et a fait d’innocentes victimes dans de nouvelles et paisibles villes de l’Afrique de l’Ouest». Dans ce sens, il a alerté l’ensemble des pays de la région sur la réalité et l’effectivité de la menace terroriste et sur la capacité de ses tenants à choisir les lieux, la nature et la portée de leurs actions criminelles. De son côté, «le phénomène des recrutements», souligne le ministre, mais aussi des retours des zones de conflits, dont Près de 37 000 logements AADL et 1 000 LPP distribués avant fin 2016 Suite de la page 1 Il est revenu longuement sur la nécessité de recadrage du secteur en exhortant les responsables à améliorer la communication et à se rapprocher d’avantage des citoyens. Pour rappel, le ministère de l’Habitat avait affirmé que la livraison des logements promotionnels publics (LPP) se fera avant 2017. Il avait aussi indiqué qu’elle ne pourra être effectuée sans le paiement de la totalité du prix du logement, que ce soit à travers un crédit bancaire ou de l’argent propre du bénéficiaire. Il faut rappeler par ailleurs, que plus de 20 000 souscripteurs au programme LPP ont pris connaissance des sites de leurs logements. Selon les chiffres avancés, il y a quelques mois, par le responsable de l’Enpi, Mohamed Belhadi, 26 336 souscripteurs au programme LPP ont choisi leurs sites par Internet dont 17 837 à Alger. L’Enpi procèdera à la réalisation de 37 936 logements dont 16 812 à Alger, ce qui dénote un déficit au niveau de cette wilaya. Cependant, les assiettes immobilières nécessaires sont en cours de préparation pour combler le déficit à Alger et l’entreprise envisage de lancer pas moins de 6 000 nouvelles unités. H. Y. Mise en conformité des constructions : les habitations des contrevenants ne seront pas démolies Lors d’un point de presse organisé en marge d’une rencontre d’évaluation avec les cadres de son secteur, le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que l’Etat n’a pas cédé sur la question de mise en conformité des constructions en assurant que l’Etat n’a pas l’intention de démolir les habitations des contrevenants. Ces derniers seront soumis juste à une amende. Rappelons qu’initialement, le gouvernement avait fixé un délai jusqu’au 2 août dernier aux propriétaires des maisons inachevées pour finir leurs constructions. Mais le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé de prolonger ce délai pour des raisons «sociales», comme il l’avait annoncé, le 12 novembre dernier, lors de son allocution à l’occasion de la rencontre gouvernement-walis. Le dossier des constructions inachevées traîne depuis plusieurs années. Initialement, il était prévu que l’opération de mise en conformité s’achève en août 2012. Un délai a été accordé pour 2013, puis pour 2016. Selon le bilan au 30 septembre dernier, 109 041 constructions inachevées ont été recensées. H. Y. l’Irak, Syrie et la Libye (…), connaît une montée en cadence, il est donc important, a-t-il mis en garde, «d’éviter que la faiblesse des ressources dont souffre cette région soit exploitée par les groupes terroristes étrangers quittant les zones de conflits actuels». Et, a-t-il ajouté à l’adresse des participants, «il est important que les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visant à créer des plateformes de coopé- ration judiciaire, de sécurité et d’échange d’informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau soient encouragés dans le cadre des travaux de votre groupe (…)». Interrogé en marge de la rencontre sur le processus et la crise libyenne, le ministre a réitéré la position algérienne quant à la situation libyenne. «La solution à la crise libyenne est entre les mains des libyens. Et cela, sans l’intervention étrangère qui n’engendre qu’anarchie», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Nous plaidons pour un dialogue, pour une solution générale avec tous les libyens. Car, a-til expliqué, si ce n’est l’intervention et les pressions étrangères, la Libye a beaucoup de capacités à résoudre ses problèmes et conflits». Pour rappel, cette réunion qui se tient sur deux jours à huis clos au Palais des Nations (Club des Pins) à Alger et co-présidée par l’Algérie et le Canada, verra la participation des hauts fonctionnaires et des experts afin de dresser un bilan des efforts de coopération et de renforcement des capacités dans les domaines de la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, de la sécurité des frontières, de l’application des lois et de la justice pénale des pays membres du Forum Gctf. A. B. Elargissement de l’opération d’acquisition de logements locatifs au profit des indus acquéreurs Les propriétaires de logements locatifs acquis indument (pas-de-porte) auront désormais la possibilité de régler leur situation dans le cadre de l’opération d’acquisition de logements lancée en 2013, a annoncé hier à Alger le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. Il a précisé qu’ «un décret sera prochainement publié dans le Journal officiel, lequel permettra la vente de logements relevant des Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi) au profit de leurs occupants, autres que les bénéficiaires initiaux». En vertu de ce décret, il sera procédé au règlement de la situation des occupants des logements locatifs, tous types confondus, en fonction du degré de parenté avec le propriétaire du logement. L’occupant du logement sera en mesure de bénéficier d’avantages prévus dans le cadre de l’opération, tels que la réduction du prix du mètre carré et la prorogation des délais de paiement au cas ou l’occupant est un des proches du bénéficiaire. Les bénéficiaires de l’opération d’acquisition des logements locatifs seront dans l’obligation de payer une amende pour infraction au règlement en vigueur qui interdit la concession ou la vente de ce genre de logements. Les enquêtes menées par les Opgi montrent l’existence de 240 000 logements occupés par des bénéficiaires non initiaux dont les personnes ayant acheté les logements au marché noir (pas-de-porte), en vertu d’un compromis ou à travers le recours à des substituts légaux comme la promesse de vente et la reconnaissance de dette. Les fonds collectés seront consacrés au financement des nouveaux projets de logement, a indiqué le ministre. H. Y. zzz AU FIL DES JOURS Criminelle défiguration Par A. Samil SI NOUS ne prenons comme références que le Grand-Alger et son urbanisme baroque et régi en grande partie par l’anarchie et la loi du plus fort, on est déjà immédiatement frappé par le nombre anormalement élevé d’atteintes aux règles de l’urbanisme en général. Les irrégularités et les manquements aux normes de construction s’affichent au grand jour et sont commis avec une témérité qui renseigne sur la peur que peuvent encore inspirer les lois en Algérie. C’est-à-dire pas grand-chose. Les auteurs des multiples violations des lois en la matière s’affichent d’ailleurs au grand jour. Plus enhardis qu’avant quand ils prenaient quelques précautions en choisissant les jours et heures de leurs forfaits, de sorte à se soustraire au regard de quelques agents habilités de passage sur les lieux, leur sang- froid dans la commission des infractions s’apparente à une rébellion assumée contre l’autorité de l’Etat dans toute sa dimension. Pourtant, il existe un corps de la police dédié à protection de l’urbanisme et de l’environnement, mis en place au début des années 200O, c’est-à-dire au moment où les constructions anarchiques culminaient, pour les raisons que l’on sait. Sans doute est-ce dû à l’amplification trop rapide du phénomène et du temps mis par l’Etat et ses démembrements à réhabiliter leur autorité après la décennie rouge et ses destructions, les atteintes à l’urbanisme ne semblent pas avoir diminué. Pour preuve, rien qu’à Alger, trois incidents d’urbanisme qui ont tout l’air de résulter d’une trop grande liberté prise avec les lois se sont produits en l’espace d’un mois et demi. Ils méritent d’être cités pour leur caractère illustratif d’un secteur fortement carencé, en l’occurrence celui, large, de l’urbanisme, l’environnement, l’aménagement urbain, l’environnement et le bien-être du citoyen… Le dernier de ces incidents en date s’est produit à Alger-Centre, au Télemly plus exactement, dans le quartier résidentiel de la rue Blaise-Pascal. Pour ce que permettent d’en voir les photos transmises sur Facebook dans la nuit de samedi à dimanche, juste après l’incident, l’effondrement d’une maison en construction, qui a fragilisé les habitations des voisins pourrait résulter de l’exiguïté de l’espace constructible dans lequel elle était enserrée. Quatre jours auparavant, c’était un éboulement qui faisait descendre une assiette de terrain en contrebas d’une route étroite montant vers Bouzaréah à travers «Village céleste». En attendant les résultats de l’enquête, et à juger là-aussi par les photos de l’endroit après l’incident, on pencherait pour une insuffisance du dispositif de sécurité : mur de soutènement solide, drainage, stabilisa- tion d’un sol en forte déclivité…Le 14 octobre, enfin, ce fut dans le cadre luxueux de la résidence Urba 2000, réalisé à El Achour par le promoteur Sahraoui, qu’un bâtiment de deux étages seulement s’écroulait en s’encastrant sur lui-même comme un mille feuilles. Le promoteur se défend et accuse un voisin et ses travaux de terrassement. Mais le ministère de l’Habitat, qui a dépêché ses experts sur les lieux, charge lourdement le promoteur qui fut l’un des premiers à promouvoir un habitat de qualité privilégiant le confort et l’esthétique, ainsi que le respect de l’environnement. On peut citer à l’infini des exemples d’une criminelle défiguration du cadre de vie dans nos villes et nos campagnes. L’incivisme des gens y est certainement pour quelque chose. Mais pas plus que l’impéritie d’agents publics «neutralisés» par les ordres qui viennent d’en haut quand ce n’est pas l’argent de la corruption. A. S. L ’ É V É N E M E N T Mardi 29 novembre 2016 3 LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES DEPUIS EL BAYADH Nécessité d’optimiser l’exploitation des aéroports pour accompagner l’action de développement Par Fatiha Ouidir e ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, continue à mettre l’accent sur la nécessité de poursuivre les efforts visant le développement local. A cet effet, il a souligné, hier, depuis la wilaya d’El Bayadh, l’impérieuse nécessité d’une exploitation optimale des aéroports pour accompagner l’effort de développement local. M. Bedoui qui s’exprimer lors de l’inspection du projet d’extension de l’aéroport d’El-Bayadh, a souligné l’importance de l’exploitation optimale des structures aéroportuaires du pays pour accompagner les efforts d’investissement et de développement. Il a de même insisté sur l’importance de l’exploitation de ces infrastructures, et de façon régulière, par les transporteurs nationaux, citant l’exemple de la wilaya de Tiaret ou «la compagnie Tassili Airlines accompagne la dynamique de développement en contribuant à l’attrait des investissements vers la région. Il a appelé, à ce titre, cette entreprise publique à se «mettre au diapason de la nouvelle vision économique et d’investissement à travers µl’exploitation des ressources et potentiels économiques que recèlent les régions des HautsPlateaux et de l’intérieur du pays», d’autant plus, a-t-il dit, que «les infrastructures existent, sont aménagées, offrent toutes les commodités nécessaires et ne demandent qu’à être exploitées pour attirer l’investissement». Le ministre de l’Intérieur a annoncé, dans le même contexte, des dispositions pour «la programmation de vols vers l’aéroport d’El-Bayadh par la Photo : DR L compagnie Tassili-Airlines au début de l’année prochaine au plus tard». L’aéroport d’El-Bayadh, mis en service en 2006, ayant enregistré ses premiers vols en 2008 et disposant de toutes les commodités nécessaires, fait actuellement l’objet d’une opération d’extension, supervisée par la direction des travaux publics et devant être réceptionnée au troisième trimestre de 2017, selon sa fiche technique. M. Bedoui a poursuivi sa visite de travail par l’inspection du projet de réalisation d’une unité républicaine de sécurité, dans le cadre des opérations inscrites à l’actif de l’appareil de la Sureté nationale. Le projet entre dans le cadre du Le gouvernement ne cessera pas d’accompagner les besoins sociaux des citoyens Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bédoui, a affirmé, hier, que le gouvernement ne cessera jamais d’accompagner les besoins sociaux des citoyens. «Le gouvernement n’a pas cessé et ne cessera pas d’accompagner les besoins sociaux des citoyens», a-t-il assuré ajoutant que «nombreux pensent que nous allons renoncer à nos acquis sociaux, mais toutes cses réalisations et programmes en cours qui sont mis à la disposition de nos enfants dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement professionnels et de l’enseignement et de la recherche scientifique montrent que nous n’avons pas reculé sur nos acquis sociaux». Il a ajouté que le secteur de l’éducation nationale était au centre de la stratégie du gouvernement qui continue de prendre en charge les besoins socio-pédagogiques en vue de promouvoir le savoir. Pour M. Bedoui, le gouvernement algérien a lancé à travers la loi de Finances 2017 adoptée par l’APN, un message clair sur sa détermination à ne pas cesser d’accompagner les nécessités sociales des citoyens. programme complémentaire de croissance économique pour un financement de 727 millions de dinars, et enregistre un taux d’avancement de près de 52% de ses travaux. Il couvre une superficie de bâtie de 10 740 m 2 et compte diverses installations, dont un pavillon d’hébergement d’une capacité de 400 places, d’un aile pédagogique dotée de toutes les commodités dont un auditorium de 260 places, une aire de tir, une salle de sport et des structures techniques. La direction des équipements publics qui en supervise la réalisation s’attend à réceptionner le projet dans le courant du premier trimestre de 2017. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales s’est également rendu sur plusieurs chantiers de projets de développement relevant de divers secteurs, à travers plusieurs communes de la wilaya. Il est à rappeler que la rencontre gouvernement-walis, tenue récemment à Alger, a été sanctionnée par une série de recommandations en vue d’aboutir à une nouvelle politique de développement local et répondre aux aspirations des citoyens. Parmi les recommandations émises figurent celles portant sur l’adaptation des codes communaux et de wilaya pour répondre aux exigences du service public, plus de prérogatives aux walis dans la gestion des investissements locaux et la nécessité de renforcer le rôle des collectivités locales dans l’accompagnement de l’investissement local. Le ministre de l’Intérieur a insisté sur le développement local pour d’avantage de développement en Algérie. F. O./APS «Il faut que les pays de l’OPEP et non-OPEP agissent» Suite de la page 1 «Il faut que les pays de l’Opep agissent, ainsi que les pays non Opep», a-t-il aussi souligné avant d’ajouter : «J’ai proposé à mon ami Bouterfa d’aller avec lui en Russie et il a accepté. L’objectif est de se réunir avec les autorités russes et de partager avec elles notre stratégie commune au sein de l’Opep». Sur les efforts déployés par M. Bouterfa au sein de l’Opep, M. Del Pino dira qu’ils «ont permis de transformer la réunion informelle de l’Opep en septembre dernier à Alger en une réunion extraordinaire, laquelle a abouti à une décision très importante qui est celle de plafonner la production au niveau de 32,5 à 33 millions barils/jours». Par ailleurs, il a relevé «les liens très étroits entre les dirigeants du Venezuela et de l’Algérie», assurant que les deux pays partagent «la même ligne politique et la même stratégie au sein de l’Opep». M. Bouterfa s’est ainsi rendu en compagnie de M. Del Pino à Moscou pour s’entretenir avec son homologue russe, Alexander Novak, dans le cadre des consultations avec les pays Opep et non Opep. Après Moscou, M. Bouterfa se rendra à Vienne où il aura d’autres entretiens, en particulier avec ses homologues irakien, saoudien et qatari avant la tenue de la conférence de l’Opep. Samedi dernier, le ministre avait rencontré à Téhéran le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh. A l’issue de leur rencontre, MM. Bouterfa et Zanganeh ont déclaré avoir eu des échanges «très positifs» et se sont félicités des bonnes conditions dans lesquelles la rencontre s’est déroulée. Les deux ministres se sont également montrés «confiants» quant à l’issue de la conférence de l’Opep. L’Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger lors de la prochaine réunion de l’Opep. M. Bouterfa a, ainsi, entamé de minutieuses négociations avec les pays membres de l’Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l’accord d’Alger. Il s’est entretenu avec ses homologues membres de l’Opep autour de la meilleure voie à privilégier pour obtenir un accord équilibré qui favoriserait l’adhésion de tous et qui ramènerait la production de l’Opep à une fourchette de 32,5 mbj33 mbj. Il a également appelé les pays non Opep (dont la Russie notamment) à une pleine coopération et un engagement à soutenir l’accord d’Alger en ajustant leur production en faveur d’une stabilisation durable des marchés pétroliers. Durant la réunion consultative qui avait regroupé récemment, à Doha, des pays membres de l’Opep, en marge de la 18e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg), l’Algérie a soumis une proposition pour être examinée par le Comité de haut niveau mis en place par l’accord d’Alger. Ce Comité, dont la présidence a été confiée à l’Algérie, s’est réuni à Vienne les 21 et 22 novembre et a décidé à l’unanimité de recommander la proposition algérienne à la conférence ministérielle pour être considérée comme base de mise en œuvre opérationnelle de l’Accord d’Alger. Rappelons qu’en septembre, l’Opep, qui représente un tiers de la production mondiale de pétrole, était parvenue à un accord de principe pour ramener sa production dans une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (bpj), contre 33,64 millions bpj actuellement. L’annonce de cet accord de principe avait donné un coup de fouet aux cours du pétrole, permettant au Brent de repasser la barre des 50 dollars le mois dernier. Mais après avoir nourri des interrogations, au vu de la faible ampleur de la baisse envisagée, au sujet de l’impact d’un tel accord sur un marché saturé, les investisseurs commencent maintenant à se demander s’il sera effectivement finalisé. Hier, vers 11h00 GMT, le Brent, qui avait plongé de 3,6% vendredi en raison de ces interrogations, est inchangé à 47,24 dollars. L’Arabie saoudite a achevé de semer le doute en disant dimanche, par la voix de son ministre de l’Energie, que le marché pétrolier se rééquilibrerait de lui-même l’an prochain même sans intervention des pays producteurs et qu’ainsi maintenir la production à son niveau actuel pourrait se justifier. B. A./APS L ’ É V É N E M E N T Mardi 29 novembre 2016 5 LA DEMANDE EN PRODUITS FABRIQUÉS LOCALEMENT A CONNU UNE AUGMENTATION SUR LA MÊME PÉRIODE Activité industrielle : baisse dans le secteur public e et stagnation dans le privé, au 2 trimestre Par Bahia Aliouche ne enquête menée par l’ONS auprès de 514 entreprises composées de 250 sociétés publiques et 264 privées révèle que l’activité industrielle a enregistré, au deuxième trimestre 2016, une baisse dans le secteur public et une stagnation dans le secteur privé. Selon les précisions de l’Office national des statistiques (ONS), près de 67% du potentiel de production du secteur public et près de 56% de celui du privé ont utilisé leurs capacités de production à moins de 75%. Pour ce qui est du niveau d’approvisionnement en matières premières, il a été inférieur à la demande exprimée, selon près de 60% des entreprises publiques, alors qu’il a correspondu à la demande, selon plus de 57% des entreprises privées. Ceci a engendré des ruptures de stocks à près de 43% pour les entreprises publiques, et près de 26% pour le privé, causant des arrêts de travail allant jusqu’à 29 jours pour la plupart des concernés du secteur privé et à plus de 30 jours pour près de 32% de Photo : S. Zoheir U ceux du public, selon l’ONS cité par l’APS. En outre, près de 18% des enquêtés du secteur public et plus de 44% de ceux du privé ont connu des pannes d’électricité, causant des arrêts de travail allant jusqu’à 12 jours pour près de 32% des premiers et inférieur à 6 jours pour la plupart des seconds. Par ailleurs, l’approvisionnement en eau a été suffisant, selon la majorité des enquêtés du secteur public, et selon 85% de ceux du privé au deuxième trimestre 2016. D’autre part, malgré la hausse des prix de vente, la demande en produits fabriqués localement a connu une augmentation sur la même période, selon l’opinion des industriels des deux secteurs confondus. En effet, 68% des chefs d’entreprise du secteur public et plus de 34% de celles du privé n’ont pas satisfait toutes les commandes reçues. Aussi, plus de 16% des industriels du secteur public et plus de 15% de ceux du privé déclarent avoir rencontré des problèmes de transport des marchandises. Avec cette hausse du volume des commandes, les effectifs ont poursuivi leur tendance haussière, selon les chefs d’entreprise du secteur privé, alors qu’ils se sont stabilisés, selon ceux du secteur public. Mais près de 54% des chefs d’entreprise du secteur public et plus de 48% de ceux du privé jugent le niveau de qualification du personnel «insuffisant». De surcroît, plus de 25% des patrons publics et près de 40% de ceux du privé affirment avoir trouvé des difficultés à en recruter, notamment le personnel d’encadrement et de maîtrise. Et en raison des conflits sociaux, plus de 5% du potentiel de production du secteur privé ont connu des ruptures de travail dépassant 12 jours, selon l’enquête de l’ONS. Côté finances, 77% des chefs d’entreprise du secteur public et 80% du secteur privé touchés par l’enquête ont jugé plutôt «bon» l’état de leur trésorerie. Toutefois, les charges élevées, l’allongement des délais de recouvrement des créances et la rigidité des prix continuent d’influer sur l’état de la trésorerie. Ainsi, près de 46% du potentiel de production du secteur public et près de 31% de celui du privé ont recouru à des crédits bancaires sachant que près de 90% des premiers et plus de 77% des seconds n’ont pas trouvé de difficultés à contracter ces prêts. Par ailleurs, en raison de la vétusté et de sur-utilisation des équipements, plus de 54% du potentiel de production du secteur public et plus de 44% de celui du privé ont connu des pannes engendrant des arrêts de travail allant jusqu’à 13 jours pour la majorité des concernés. B. A./APS REDÉPLOIEMENT DE LA CULTURE DES LÉGUMINEUSES Vers l’autosuffisance en légumes secs d’ici à 2020 Par Ziad Abdelhadi LONGTEMPS délaissée pour des raisons souvent incompréhensibles, la culture des légumineuses revient de plus belle si l’on se réfère aux nombres d’hectares consacrés depuis peu à ce type de spéculation. Ce retour est des plus indiqué quand on sait que la facture des importations de pois chiches, lentilles et d’haricots secs s’élève annuellement à 80 millions de dollars pour l’achat moyen annuel de 2 millions de millions de quintaux (qx) de légumes secs, dont 1,4 million qx de lentilles et de pois chiches Un montant qu’il faut réduire car le pays n’est plus en mesure financièrement de maintenir ce niveau d’achat à l’externe. C’est d’autant plus faisable si l’on en croît le directeur général de l’Institut technique des grandes cultures (Itgc), Omar Zeghouane, repris hier par l’agence de presse officielle algérienne APS. Ce dernier a en effet indiqué que le secteur de l’agriculture a élaboré un programme de développement des légumineuses à travers l’augmentation des superficies réservées à la production de lentilles et de pois chiches ainsi que la production des besoins en semences. Toujours d’après cette même source ce programme a été établi selon une étude qui tient compte de l’évolution de la demande à travers la croissance démographique du pays d’ici à 2020. Ainsi, pour répondre aux besoins prévisionnels, «nous devrions produire presque deux millions qx de pois chiches et de lentilles», estime le même responsable. Dans cette perspective le secteur agricole devra porter les superficies consacrées aux légumineuses à 218 000 hectares (ha) contre 85 000 ha actuellement. «Sur cette superficie, celle réservée aux lentilles et aux pois chiches devra passer de 30 000 ha à 170 000 ha dans le cadre de ce nouveau programme», a confié Zeghouane non sans préciser que la superficie actuelle (85 000 ha) affectée aux légumineuses permet de produire environ un million de quintaux toutes espèces confondues (fèves, pois, haricots, pois chiches et lentilles), soit 35% des besoins du pays. Notons, au passage, que c’est dans les régions traditionnellement connues pour leur production de légumineuses, à savoir le plateau du Sersou, d’Aïn Témouchent, de Guelma et de Médéa, que les superficies consacrées à cette culture vont se multiplier. «Ainsi l’Algérie ambitionne de produire la totalité de ses besoins en lentilles et pois chiches d’ici à 2020, permettant d’écono- miser plus de 150 millions de dollars d’importations/an», a annoncé le DG de l’Itgc. A propos des nouveaux besoins en semences induits par la mise en œuvre du programme de développement des légumineuses, Zeghouane a estimé que «le soutien financier à la production de la semence notamment de lentilles et de pois chiches doit être revu à la hausse», faisant savoir que «le programme national actuel de multiplication de semences ne suffit pas pour faire face à la demande qui sera générée par la mise en place du nouveau programme de production de légumineuses». Ce dernier a par ailleurs fait remarquer dans ce même ordre d’idées que la concrétisation de ce programme nécessite une augmentation du soutien de l’Etat à la production de semences afin d’encourager les agriculteurs à livrer la totalité de leur production aux établissements multiplicateurs de semences. Rappelant dans la foulée qu’«actuellement l’Etat accorde une prime de collecte aux producteurs de semences de pois chiches et de lentilles, qui correspond à 35% du prix à la production». Quant au prix du quintal livré aux établissements multiplicateurs il est fixé, d’après le DG, à 7 000 DA pour les pois chiches et à 6 000 DA pour les lentilles. «Mais les producteurs jugent ce prix insuffisant et préfèrent, en conséquence, ne livrer qu’une partie de leur semence aux établissements multiplicateurs dont celui de l’Itgc, liés par un contrat, et en réserver une autre partie pour la vendre sur le marché libre à un prix supérieur à celui fixé par l’Etat», a-t-il fait savoir, faisant remarquer à ce sujet que «c’est pour cela que nous perdons beaucoup de quantités de la semence». Du coup M. Zeghouane soutient que des mesures attractives doivent être prises pour que la totalité de la production de la semence soit dirigée vers les établissements multiplicateurs. Il a aussi informé que l’Itgc a entamé en 2016 la multiplication de la semence de pois chiches à gros grain, très prisés par les consommateurs, et dont cinq variétés devraient être mises à la disposition des agriculteurs durant les trois prochaines années. Ce responsable a confié que les pouvoirs publics misent sur la culture des légumineuses pour réduire les superficies agricoles laissées en jachère lesquelles sont de l’ordre de deux millions d’hectares annuellement, soit l’équivalent de près de 60% de la superficie réservée à la culture céréalière (3,4 millions ha). «Ainsi, la mise en place de ce nouveau programme de développement des légumineuses permettra de réduire une partie de cette superficie laissée en jachère, soit 150.000 ha: c’est un gain énorme», a estime M. Zeghouane. Z. A./APS L’émir du Qatar aujourd’hui à Alger Suite de la page 1 Et à la même source d’ajouter que le chef de l’Etat et l’Émir du Qatar procéderont également à «l’analyse des défis auxquels est confrontée la Nation arabe, et de la situation du marché des hydrocarbures, ainsi que d’autres questions régionales et internationales d’intérêt commun». Toutefois, aucune autre précision n’a été donnée sur ces sujets. Cette visite, sommes-nous tentés de rappeler, intervient cinq années après le déclenchement de ce qu’on a appelé le «Printemps arabe». Les révoltes des peuples qui ont vite propulsé des courants politiques islamistes, portés au pouvoir et, que le Qatar a vivement soutenus, selon certains milieux médiatiques. Dans un autre volet, la venue du monarque intervient quelques jours après que son pays ait apporté son soutien au Maroc en se retirant du 4e Sommet afro-arabe, tenu à Malabo en Guinée équatoriale, en compagnie d’autres pays du Golfe dont l’Arabie saoudite. Sur le plan économique, le Qatar, pays producteur des hydrocarbures, a été affecté par la baisse des prix du pétrole et du gaz, tout comme l’ont été plusieurs pays membres de l’Organisation des producteurs et exportateurs de pétrole (Opep). C’est d’ailleurs, la première fois que le richissime émirat du Qatar table depuis 15 ans sur un déficit budgétaire de 12 milliards de dollars. Une situation qui a poussé son Émir, à exhorter ses concitoyens à mettre un terme aux «dépenses extravagantes et au gaspillage» lors de son fameux discours devant le Conseil de la Choura (Parlement qatari). «Il y a des défis à relever relatifs aux motivations de la jeu- nesse et de ses valeurs, mais aussi de l’impact de la culture de la consommation sur ses motivations et valeurs. Sans cela nous ne pouvons pas avancer car la richesse, par elle-même, ne suffit pas», avait alors déclaré Cheikh Tamim. A ce titre, et pour pallier à d’éventuels problèmes économiques futurs, le Qatar envisage des mesures d’austérité et l’introduction de la TVA. Le déficit devrait persister en 2017 et 2018, a-t-on fait savoir. Toutes ces questions, en sus de celles relatives aux relations Qataro-égyptienne, notamment depuis le coup d’Etat militaire contre les islamistes alors au pouvoir, seront discutées entre les deux parties dans un contexte politique marqué par les repositionnements ou encore la course vers le leadership arabe. A. B. 6 I D É E S Mardi 29 novembre 2016 ÉDITORIAL Le vecteur de développement Par Hassan Gherab LE DÉVELOPPEMENT LOCAL est devenu le cheval de bataille des pouvoirs publics. Il a été le point focal de la dernière réunion gouvernement-walis et élus locaux. Depuis, il est le centre d’attention et d’intérêts des responsables locaux dont certains se sont déjà mis au travail. De son côté, le gouvernement pousse à la roue pour faire avancer les choses. En plus d’inciter encore les autorités locales à s’engager activement et pleinement dans la relance de l’activité économique et de lever toutes les entraves administratives qui freinent l’acte d’investir, il s’efforce de jalonner le terrain et apporte sa contribution pour impulser cette dynamique de développement local dont l’importance n’a nul besoin d’être démontrée ni détaillée. C’est dans cette perspective que s’inscrit la recommandation du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locale, Noureddine Bedoui, qui a surligné, hier, la nécessité d’optimiser l’exploitation de tous les aéroports du pays pour accompagner l’effort de développement local. Le ministre, qui a été wali et connait donc la place du transport et son poids dans l’activité économique d’une région, a insisté sur l’importance de l’exploitation de ces infrastructures, et de façon régulière, par les transporteurs nationaux. Un aéroport «vivant» est en effet un moteur pour toute activité économique, surtout s’il a la capacité d’accueillir des avionscargos. Le ministre citera à ce titre l’exemple de la wilaya de Tiaret où «la compagnie Tassili Airlines accompagne la dynamique de développement en contribuant à l’attrait des investissements vers la région». Il en a profiter pour demander à cette compagnie aérienne de se «mettre au diapason de la nouvelle vision économique et d’investissement à travers l’exploitation des ressources et potentiels économiques que recèlent les régions des Hauts-Plateaux et de l’intérieur du pays», d’autant plus, a-t-il dit, que «les infrastructures existent, sont aménagées, offrent toutes les commodités nécessaires et ne demandent qu’à être exploitées pour attirer l’investissement». Il est vrai que les producteurs, notamment du secteur agricole, de ces régions ont toujours soulevé le problème du transport qui fait grimper les coûts de productions. Mais si l’avion peut constituer un bout de solution, il n’est cependant pas la panacée. Par contre, le chemin de fer est donné, lui, comme le moyen idéal et le plus rentable. Certes, il faut exploiter toutes les infrastructures aéroportuaires et portuaires existantes, mais il serait aussi important de généraliser le transport par rail. H. G. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Contenir la contagion populiste Par Harold James* lors que le populisme semble se répandre comme une traînée de poudre dans les économies avancées, l’establishment politique est en recul. Les outsiders remportent d’importantes victoires politiques en faisant des promesses spectaculaires en vue de secouer ou de renverser le système. Les ennemis des populistes sont des membres de «l’élite mondiale», qui ont trahi les valeurs nationales. Et pourtant, leur révolte contre ce que le président américain élu Donald Trump appelle «mondialisme» aspire également à être un phénomène mondial et repose en fait sur sa propre conception de la notion d’internationalisme. La contagion est un processus que les financiers comprennent très bien. Un choc à un endroit produit des tremblements ailleurs, même quand il n’y a aucun lien financier direct, parce que les participants du marché, à la recherche d’un modèle, y perçoivent des forces fondamentales à l’œuvre. La révolte populiste actuelle présente une dynamique similaire. Trump avait promis à l’avance que sa victoire serait un Brexit cent fois plus fort. En effet, lorsqu’il a remporté la victoire, les forces politiques d’extrême-droite néerlandaises et françaises ont immédiatement considéré son élection comme un présage de ce qui est à venir. Il en va de même pour la campagne du «non» en Italie pour le référendum constitutionnel à venir (où le Premier ministre Italien Matteo Renzi joue son avenir politique). Un parallèle historique évident de la période que nous traversons peut être fait avec l’entredeux-guerres du XXe siècle, lorsque Vladimir Lénine a présenté le communisme soviétique comme une marque mondiale et a fondé l’Internationale communiste. Le fascisme italien de Benito Mussolini, une réponse au mouvement de Lénine, a également adopté une position internationaliste : des mouvements aux chemises de couleur, imitant les mouvements des chemises noires de Mussolini, sont apparus en Europe, en Amérique latine et en Asie, pour élever l’autoritarisme au rang d’un modèle alternatif au libéralisme. Bien que des mouvements intensément nationalistes, tels que les Fascistes de Mussolini et les Nazis d’Adolf Hitler aient d’abord été en concurrence mutuelle pour savoir lequel était le plus authentiquement fasciste, ils ont fini par s’unir pour s’opposer à l’ordre libéral. De même, la révolte politique actuelle suit peut-être une logique imparable, en vertu de laquelle chaque pays doit se couper du commerce, des migrations et des flux de capitaux, ou risque de perdre dans un jeu à somme nulle. Cela soulève une question fondamentale : peut-on construire un pare-feu pour prévenir une contagion politique de cette sorte ? On utilise en général deux mesures pour empêcher les crises financières et pour endiguer la contagion financière internationale : des plans de sauvetage et des réformes financières. De même, nous pouvons envisager un pendant politique à de telles interventions, peut-être des réformes de la gouvernance mondiale et des institutions démocratiques existantes. Après tout, de nombreux problèmes qui touchent actuellement certains pays sont en fait la criminalité transnationale et ne peuvent pas être résolus par un seul pays. L’exemple le plus frappant est le changement climatique, qui produit des sécheresses et de mauvaises récoltes chroniques et donc des flux migratoires. Mais les populistes actuels se sont fait un point d’honneur de refuser de penser collectivement, ou de s’engager à l’échelle internationale. Tout ce qui ressemble à un problème transnational est immédiatement considéré comme non pertinent par rapport aux préoccupations nationales et toute action internationale coordonnée est ridiculisée et considérée comme un échec. Peut-être que la contagion populiste actuelle va créer les conditions de sa propre destruction. A L’incertitude considérable qu’elle implique risque de décourager les investissements et d’étouffer la croissance dans certaines économies déjà fragiles. Mais la pensée populiste autocratique peut également faire grandir cette peur, c’est pourquoi les «démocrates anti-libéraux» promettent la certitude et la continuité et font souvent un pacte avec une certaine partie de la classe d’affaires pour la garantir. A l’heure actuelle, le Royaume-Uni fournit un exemple frappant de l’économie populiste en fonction. Les résultats du référendum du Brexit du mois de juin n’ont pas causé la catastrophe économique prédite par une grande partie du camp du «Remain». Mais les conséquences du Brexit ont néanmoins été marquées par une grande incertitude et par des propositions fondamentalement incompatibles pour l’avenir du pays, ce qui a provoqué des conflits politiques internes au Parlement et au sein du gouvernement du Premier ministre britannique Theresa May. Avec son cortège d’angoisse économique et de tensions politiques, le Brexit n’est guère un modèle séduisant ni à imiter pour d’autres pays européens. En effet, les sondages d’opinion ont montré un soutien accru pour l’Union européenne dans la plupart des pays (mais pas tous), depuis le référendum. La présidence à venir de Trump risque de provoquer des problèmes similaires et la promesse du président élu de rester «imprévisible» pourrait bien continuer à ternir le modèle populiste, en particulier si les risques d’une guerre commerciale, ou d’une brusque augmentation du dollar suite à une politique budgétaire plus souple et à un resserrement de la politique monétaire, causait davantage d’incertitude économique. Mais les Etats-Unis vont peut-être se montrer exceptionnellement résistants : parce qu’ils ont toujours été le refuge mondial en période d’incertitude économique, ils risquent d’être moins touchés que d’autres pays par l’imprévisibilité politique. Après la crise financière de 2008 (une crise qui a débuté sans ambiguïté aux EtatsUnis), l’effet de refuge a eu pour conséquence de renforcer le dollar suite à l’augmentation des afflux de capitaux. Cela a également été le cas dans les semaines qui ont suivi la victoire de Trump. Ainsi l’économie du populisme américain ne va pas nécessairement échouer (du moins pas immédiatement) et risque d’amplifier son pouvoir d’attraction aux yeux des dirigeants nationalistes et autocratiques qui considèrent Trump comme un collègue et un modèle. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe n’a pas perdu de temps pour se rallier à l’ordre du jour de Trump. Un grand pays comme les Etats-Unis peut imposer généralement les coûts de son imprévisibilité à d’autres pays, en particulier aux marchés émergents. Mais les pays plus petits comme le Royaume-Uni ont tendance à être confrontés à davantage de coûts immédiats, en plus d’être plus vulnérables aux politiques populistes des grands pays. Pendant que les pays méditent sur ces leçons, ils peuvent commencer à former des blocs régionaux de défense pour se protéger contre la contagion populiste. Par exemple, la Chine pourrait commencer à parler pour l’ensemble de l’Asie et l’UE pourrait enfin trouver des moyens de s’unir contre ceux qui veulent la mettre en pièces. Au pire, ce nouveau régionalisme risque d’alimenter des animosités géopolitiques et de ranimer les tensions des années 1930. Dans le meilleur des cas, l’intégration régionale peut ouvrir la voie à des réformes de gouvernance qui se font cruellement sentir, ce qui est un moyen évident de sortir du piège populiste. H. J. * Professeur d’histoire et d’affaires internationales à l’université de Princeton et membre principal du Centre pour l’innovation de la gouvernance internationale. Spécialiste de l’histoire économique allemande et de la mondialisation. In project-syndicate.org R É G I O N S Mardi 29 novembre 2016 Brèves des wilayas EN ATTENDANT LEUR RÉHABILITATION OU LEUR DOTATION EN PERSONNEL PARAMÉDICAL Médéa : un dispositif de contrôle pour les produits utilisés par les aviculteurs Une vingtaine de salles de soins fermées à travers la wilaya de Tizi Ouzou Un dispositif de contrôle sanitaire a été mis en place par l’inspection vétérinaire de la direction des services agricoles de Médéa en vue de s’assurer de la conformité des produits utilisés par les aviculteurs, a-t-on appris hier auprès du directeur de cette structure. Ce dispositif intervient, selon Mustapha Bennaoui, dans le sillage d’une enquête menée récemment par l’inspection vétérinaire auprès d’aviculteurs de la région nord-est de la wilaya, suite à des «soupçons d’utilisation par certains éleveurs d’antibiotiques cancérigènes, en guise de produit dopant», a-t-il expliqué. L’enquête diligentée par l’inspection vétérinaire a permis, a-t-il indiqué, d’identifier les personnes impliquées dans la commercialisation de cet antibiotique, entre autres un vétérinaire activant dans une wilaya limitrophe de Médéa, qui approvisionnait certains aviculteurs, en dépit de la dangerosité de ce produit sur la santé du consommateur. Par Rami Narimène u moins 23 salles de soins de proximité réparties sur différents villages de la wilaya de Tizi Ouzou sont fermées momentanément en attendant leur réhabilitation ou leur dotation en personnel paramédical, a-t-on appris hier du chef de service de la prévention au niveau de la direction de la santé et de la population. Les raisons de la fermeture de ces structures sont liées à la dégradation des locaux pour certaines d’entre elles ou le départ à la retraite de l’infirmier qui assure les activités de soins pour d’autres, a déclaré le docteur Azzeddine Astouati, cité par l’APS. Pour le seul Etablissement public de santé de proximité (Epsp) d’Ouaguenoun qui compte 40 salles de soins, sept n’assurent plus les services de soins ou de consultations médicales au profit des populations rurales en raison de la dégradation des locaux ou du départ à la retraite de l’infirmier, at-il précisé. Au niveau de l’Epsp de Boghni, duquel dépendent 56 unités, six sont fermées en attendant leur réhabilitation par les services des Assemblées populaires communales (APC) desquelles elles dépendent ou l’affectation d’un infirmier par la direction de la santé et de la population, a-t-il signalé. Trois autres structures ont subi le même sort au niveau de l’Epsp des Ouacifs, qui renferme 39 salles de soins, et cinq autres pour le secteur d’Azazga, qui gère 52 unités, a-t-il fait savoir, signalant également deux autres cas de mise à l’arrêt concernant la région de Draâ Ben Khedda, où 49 salles A Photo : DR Tebessa : 56 projets d’investissement agricole validés sont implantées, et ce pour des motifs similaires. Les seuls Epsp qui ne comptent pas de structures fermées sont ceux d’Azeffoun (17 salles) et Larbaâ Nath Iraten (26 salles), a-t-il affirmé, soulignant que les chiffres ne sont pas connus pour le dernier établissement de la wilaya relevant de la daïra d’Iferhounène. Le Dr Estouati a assuré que la direction de la santé et de la population a la charge de doter les 279 salles de soins existantes au niveau de la wilaya en moyens humains et matériels y compris les produits médicaux, tandis que la réhabilitation et les travaux de mise à niveau sont pris en charge par les munici- palités. En octobre dernier, une première vague d’infirmiers a été affectée aux Epsp en vue de les répartir sur les salles fermées pour absence de personnel médical, a-til soutenu, ajoutant qu’en plus de l’activité de soins, les établissements les plus reculés sont dotés d’un médecin généraliste permanent, tandis que dans d’autres des passages à raison de deux fois par semaine sont prévus dans l’objectif de rapprocher les consultations du citoyen. Une règle qui n’est pas toujours respectée au niveau de certains Epsp où les consultations médicales se font uniquement au niveau des polycliniques tandis que les salles de soins se contentent d’assurer le service minimum comme le changement de pansement et la prise de tension artérielle, a-t-on signalé au niveau de certaines localités comme Boudjima dépendant de l’Epsp de Oauguenoun. A ce sujet, le chef de service de la prévention a déclaré que des équipes de la DSP effectuent des sorties d’inspection sur le terrain pour s’assurer du bon fonctionnement des établissements de santé publique, notamment les salles de soins. Des sanctions sont prises à l’encontre des directeurs des Epsp en cas de mauvaise gestion et de dépassements, a-t-il souligné. R. N. POUR LE DÉPISTAGE DES MALADIES CHRONIQUES Une caravane médicale au profit des personnes âgées lancée à Oran Par Rédaction nationale UNE CARAVANE médicale pour le dépistage des maladies chroniques sera lancée, samedi prochain, à Oran, pour proposer des consultations gratuites aux personnes vulnérables essentiellement, a appris hier l’APS de l’Association Santé-aide aux personnes âgées. Cette caravane, qui s’installera au niveau de la placette de Haï El Wiam, au centre-ville d’Oran, touchera essentiellement les personnes âgées pour leur proposer des consultations gratuites et des dépistages de plusieurs maladies chroniques, a indiqué à l’APS la présidente de cette association, le Dr Maria Mansouri. Il s’agit de faire des tests de dépistage de l’hypertension artérielle (HTA), du diabète et des problèmes cardiaques entre autres, «afin de détecter à temps ces maladies chroniques pour une meilleure prise en charge», a-t-elle noté. Des consultations gratuites seront également assurées par des médecins, des spécialistes en 7 réanimation, diabétologie, cardiologie et neurochirurgie entre autres, mobilisés pour cette caravane à titre gracieux. «Nous distribuerons également des médicaments aux personnes âgées nécessiteuses», a déclaré la présidente de l’association, qui organise cette manifestation en collaboration avec le bureau de la wilaya d’Oran du Croissant-Rouge algérien (CRA). Pour cette responsable, il sera question, après cette manifestation, d’élargir les actions de l’association au niveau d’autres secteurs urbains et communes de la wilaya d’Oran, afin de faire bénéficier le maximum de personnes de ces consultations gratuites et dépistages. Santé-Aide des personnes âgées est une association à caractère caritatif, créée en 2015. Elle a pour mission d’assurer une aide médicale aux personnes âgées à domicile, principalement pour celles n’ayant pas d’enfants, mais aussi les personnes atteintes de cancer ou ayant été victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC), rappelle-t-on. R. N. Cinquante-six projets d’investissements agricoles, sur un total de 86, viennent d’être validés à Tébessa par le comité de wilaya chargé de l’orientation de l’investissement agricole et rural, a-t-on appris auprès des services de wilaya. Ils ont été validés au cours d’une séance de travail ayant réuni le wali et les membres dudit comité. Cette réunion a porté sur l’étude des demandes d’octroi d’actes de concession de terres agricoles formulées au cours des deux derniers mois. Oran : prochaine rencontre nationale sur la cybercriminalité L’association nationale des enseignants et chercheurs algériens organise, le 6 décembre prochain, à Oran, une rencontre nationale sur la cybercriminalité et la sécurité des données, a-t-on appris des organisateurs. Les travaux s’articuleront autour de la problématique de la sécurisation des systèmes d’information et de communication des entreprises et des personnes sans porter atteinte à leurs droits et devoirs. L’université et des laboratoires de recherche ont été associés à l’évènement pour débattre et enrichir la réflexion sur les systèmes de protection des données et les moyens de lutte contre la cybercriminalité. Bouira : le problème de viabilisation de la zone industrielle de Sidi Khaled pris en charge Le problème de la viabilisation de la zone industrielle de Sidi Khaled, à la sortie sud de la wilaya de Bouira, qui gène beaucoup d’investisseurs dans le lancement de leurs projets, est pris en charge, a assuré le wali Mouloud Chérifi. «Nous nous sommes déplacés au niveau de cette zone industrielle, où nous avons constaté ce problème. Il sera pris en charge bientôt par l’Aniref (Agence nationale de l’intermédiation et de régulation foncière)», a expliqué récemment le premier magistrat de la wilaya sur les ondes de la radio locale de Bouira. Prochain colloque international sur le défunt président Ahmed Ben Bella à Tlemcen UN COLLOQUE international, intitulé Ahmed Ben Bella dans ses dimensions nationale et internationale, se tiendra les 4 et 5 décembre prochain à Tlemcen dans le cadre des manifestations programmées pour célébrer le centenaire de la naissance du premier président de l’Algérie indépendante, a-t-on appris auprès du comité d’organisation. Cette rencontre portera sur plusieurs thèmes, dont la naissance et la formation d’Ahmed Ben Bella ; Ben Bella Président dans une Algérie indépendante; Ben Bella, sa portée mondiale et ses contributions dans les mouvements de la paix etc. Des universitaires et historiens nationaux et étrangers ainsi que des personnalités ayant côtoyé le défunt prendront part à ce colloque, organisé par l’université Aboubekr-Belkaid de Tlemcen en collaboration avec l’APW. Les organisateurs précisent que cette rencontre vise à faire découvrir l’histoire militante du défunt président Ben Bella, ses contributions dans le mouvement national et dans la guerre de libération tout mettant en exergue sa place sur la scène mondiale et ses contributions politiques, intellectuelles et humaines au niveau des instances, organisa- tions territoriales et mondiales. La célébration de ce centenaire prévoit une exposition de photos au Palais de la culture Abdelkrim-Dali, la projection d’un film documentaire sur le parcours du défunt, un hommage à sa fille et une remise de prix aux lauréats du concours du meilleur ouvrage sur la vie d’Ahmed Ben Bella et de la meilleure recherche sur sa vie et son combat. Ahmed Ben Bella, est né à Maghnia (Tlemcen) le 25 décembre 1916. Il fut un des membres fondateurs du Crua, à l’origine de la création du FLN et un élément actif du déclenchement de la guerre de libération. Il sera emprisonné en France, en compagnie de quatre autres responsables de la révolution, après le détournement de leur avion, le 20 octobre 1956. Il ne sera libéré, avec les membres du FLN, qu’à l’indépendance. Premier président de la République algérienne indépendante jusqu’en 1965. Ben Bella se consacrera plus tard à la défense et au soutien des causes justes à travers le monde. Il fera l’objet de reconnaissance et de respect tant sur les plans national qu’international jusqu’à sa mort, le 11 avril 2012, à Alger. R. N. 8 C O N J O N C T U R E Mardi 29 novembre 2016 LA DÉNUCLÉARISATION RAPIDE A ÉTÉ REJETÉE PAR REFERENDUM Les Suisses contre une sortie accélérée du nucléaire Par Gilles Campion de l’AFP es électeurs suisses ont rejeté une proposition des Verts, soutenue par la gauche, qui prévoyait d’accélérer la sortie du nucléaire, avec la fermeture dès l’an prochain de 3 des 5 réacteurs helvétiques. «L’initiative de retrait nucléaire», soumise à une votation au niveau fédéral grâce à la collecte par les Verts des 100 000 signatures nécessaires, prévoyait de limiter à 45 ans la durée de vie d’un réacteur. Elle a été rejetée par 54,23% des voix contre 45,77% et par 20 cantons sur 26. Les électeurs de la ville de Bâle ont été les plus nombreux à soutenir l’initiative, avec un score de 60,48%. Le canton de Genève, à forte tradition antinucléaire, a voté «oui» à près de 59%, tout comme le canton de Vaud voisin (54,57%). La participation n’a été que de 44,8%, car l’enjeu ne portait pas sur l’avenir du nucléaire en Suisse, mais uniquement sur un calendrier de fermeture des cinq réacteurs qui produisent environ un tiers de l’électricité du pays. Les autorités helvétiques ont en effet décidé il y a 5 ans déjà de sortir du nucléaire, dans la foulée de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, provoquée en mars 2011 par un tsunami meurtrier. Elles n’ont toutefois pas fourni de calendrier précis. Les centrales nucléaires suisses opèrent sous des licences qui leur Photo : DR L permettent de continuer à produire tant qu’elles répondent aux critères de sécurité. Pendant la campagne électorale, le gouvernement a insisté sur «la sécurité de l’approvisionnement» du pays, qui risquait, selon lui, d’être menacée par des «fermetures prématurées» des centrales. Les Verts ont déploré pour leur part qu’il faille attendre «une panne ou un incident» avant de pouvoir fermer l’un des parcs nucléaires les plus vieux au monde. La centrale de Beznau, installée dans le canton d’Aargau (nord), près de la frontière allemande, est en service depuis 47 ans. Il s’agit de la plus vieille centrale nucléaire au monde, depuis la fermeture du réacteur d’Oldsbury en Grande-Bretagne en 2012. Si le «oui» l’avait emporté, elle aurait dû fermer ses deux réacteurs dès l’an prochain, comme la centrale de Muhlberg, lancée en 1972 dans le canton de Berne. Les deux derniers réacteurs installés en Suisse sont plus récents : celui de Gosgen, à Soleure, est entré en service en 1979, et celui de Leibstadt, à Aargau, fonctionne depuis 1984. Malgré leur défaite, les défenseurs de l’initiative écologiste ont jugé le résultat «encourageant». «C’est un très bon score, pour une sortie ultra rapide du nucléaire», a commenté le conseiller national socialiste Roger Nordmann, cité par l’agence ATS. «C’est encourageant pour la prochaine lutte qui s’annonce : le référendum de l’UDC contre la Stratégie énergétique 2050», a-t-il dit. L’UDC (Union démocratique du centre-droite) est opposée à ce plan du gouvernement qui prévoit un abandon total du nucléaire et son remplacement par des énergies renouvelables d’ici le milieu du siècle. Elle a prévu d’organiser un référendum sur cette stratégie. La conseillère nationale UDC de Genève, Céline Amaudruz, a pour sa part félicité les Suisses pour «leur réalisme». «La suite logique, c’est désormais d’accepter le référendum contre un projet mal conçu», a-t-elle déclaré à l’ATS. Les Verts ont également qualifié la votation de dimanche de «premier débat sur la stratégie énergétique 2050». La Suisse produit environ 33% de son électricité à partir du nucléaire, près de 60% grâce aux centrales hydrauliques et un peu plus de 4% avec des sources renouvelables, comme le solaire et l’éolien, selon des statistiques officielles. Les Verts affirment que l’expansion rapide des énergies renouvelables en Suisse et en Europe pourrait rapidement compenser la perte de production d’origine nucléaire. AFP LES SITES RESTERONT INEMPLOYÉS Dépenses inutiles de la Chine dans des centrales à charbon LA CHINE projette de dépenser des centaines de milliards d’euros dans des centrales à charbon dont elle n’a aucun besoin, dénonce une association écologiste. Le géant asiatique pourrait dépenser 460 milliards d’euros dans des centrales à charbon qui resteront inemployées, estime un rapport de Carbon Tracker Initiative, une organisation analysant les conséquences financières du changement climatique. En juillet, les capacités des centrales à charbon existantes s’élevaient en Chine à 895 gigawatts (GW), mais ces 2 689 sites «ne sont utilisés que la moitié du temps», avertit le rapport. Et pourtant, les constructions de centrales à charbon se poursuivent à vive allure - au rythme de deux nouveaux chantiers par semaine pour la seule année 2015. Des infrastructures dont raffolent les gouvernements locaux. Les centrales déjà en construction ajouteraient des capacités de 205 GW au parc existant et des projets additionnels existent même pour d’autres centrales totalisant 405 GW supplémentaires. Pour l’ONG londonienne, il s’agit «d’une mauvaise allocation du capital, d’une ampleur jamais vue auparavant». Un précédent rapport de Greenpeace faisait état en juillet de 300 GW de capacités excédentaires dans les centrales à charbon. «Pour que ces capacités additionnelles soient justifiées, d’ici à 2020, il faudrait que la production d’énergie grimpe d’au moins 4% par an et que les centrales fonctionnent à 45% de leurs capacités», souligne Carbon Tracker Initiative. Or, la trajectoire de la deuxième économie mondiale suggère l’inverse : sa consommation énergétique ne progresse plus que de 3% par an, contre 10% il y a quelques années. Le charbon, dont la Chine est le premier consommateur mondial, reste un indispensable carburant de son économie, fournissant 60% de son électricité. La consommation du pays a d’ailleurs doublé sur la décennie 2004-2014, jusqu’à dépasser 4 milliards de tonnes par an. Mais le net ralentissement de la croissance économique, au plus bas depuis un quart de siècle, change la donne. Surtout, le régime a engagé un délicat rééquilibrage en faveur des services et nouvelles technologies, au détriment d’industries lourdes peu rentables. Autant de facteurs qui modèrent la demande énergétique. Le volume de charbon que brûle ce premier émetteur mondial de gaz à effet de serre ne progresse plus qu’au ralenti et la production d’électricité à partir du charbon pourrait dégringoler de 8% entre 2015 et 2020, selon Carbon Tracker. Enfin, le 13e plan quinquennal (2015-2020) du régime communiste fait la part belle au développement des énergies renouvelables : en 2015, la Chine aura fabriqué en moyenne chaque heure l’équivalent en surface d’un terrain de football en panneaux solaires - et une éolienne. La Chine a promis de réduire de 250 millions de tonnes cette année ses capacités de production de charbon - objectif déjà annoncé comme atteint- et d’abaisser à 62,6% en 2016 la part du charbon dans son mix énergétique. Le pays entend également moderniser d’ici 2020 ses centrales au charbon pour diminuer de 60% les émissions des «principaux éléments polluants» et s’est engagé à stabiliser ses émissions de CO2 «autour de 2030». Dans ces conditions, «la Chine n’a plus besoin de centrales à charbon supplémentaires (...). Cette mauvaise allocation d’investissements est symptomatique d’écueils structurels», insiste l’ONG. Les grands groupes miniers, majoritairement publics, se débattent avec de sévères surcapacités mais continuent de survivre grâce au soutien financier de l’Etat - en particulier des gouvernements locaux, soucieux de préserver l’emploi. Mais la glissade des cours pourrait rendre les centrales moins rentables et l’administration centrale pourrait durcir sa position. Le ministère des Ressources humaines a lui-même estimé qu’environ 1,3 million d’emplois liés au charbon devraient disparaître - sans fournir de calendrier. Fukushima : la facture de la catastrophe a doublé PLUS de cinq après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, la facture se précise. Et elle s’annonce salée pour l’Etat japonais, qui a nationalisé Tepco en 2012 pour l’aider à surmonter cette épreuve. Le ministère du Commerce a presque doublé son estimation du coût de la catastrophe, a rapporté le quotidien des affaires Nikkei. Le total de la facture nécessaire notamment à l’indemnisation des victimes et au démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi est désormais estimé à plus de 20 000 milliards de yens (170 milliards d’euros). En 2013 encore, le ministre du Commerce estimait à 11 000 milliards le coût de la catastrophe, dont 5 400 d’indemnisations, 2 500 pour la décontamination, 1.100 pour la construction d’un lieu de stockage des sols contaminés et 2 000 milliards pour le démantèlement de la centrale. L’indemnisation des victimes est désormais estimée à 8 000 milliards, tandis que la décontamination nécessiterait 4 000 à 5 000 milliards et que le budget du démantèlement subit une hausse du même ordre. Selon plusieurs sources proches du dossier citées par le Nikkei, une partie de cette augmentation sera reportée sur les coûts de l’électricité. Le ministère japonais du Commerce n’a pas fourni de commentaire. Le gouvernement japonais craignait cette envolée de la facture. D’après un rapport intermédiaire sur Tepco rendu en octobre, le montant des travaux dans la centrale s’annonçait plus élevé que prévu, les experts évoquant des coûts annuels supérieurs à plusieurs centaines de milliards de yens, soit plusieurs milliards d’euros, sur les trente ou quarante ans que doit durer ce chantier pharaonique. Ils estimaient que la récupération du corium dans les trois réacteurs dont le cœur avait fondu en mars 2011 va nécessiter des dépenses colossales que Tepco ne pourra pas affronter seul. C O N J O N C T U R E Mardi 29 novembre 2016 9 A CAUSE D’UNE HAUSSE CONSTANTE DU CHÔMAGE L’Autriche craint un déclassement économique Par Photo : DR Simon Sturdee de l’AFP En quinze ans, cette directrice d’une agence pour l’emploi viennoise «n’a jamais rien vu de tel». L’Autriche, qui votera le 4 décembre prochain à la présidentielle, est minée par la crainte du déclassement économique malgré des fondamentaux à faire rêver beaucoup de ses partenaires européens. Un déficit public de 1%, le troisième taux de chômage le plus bas de la zone euro, un capital individuel doublé en quinze ans à 210 000 euros : la petite république alpine émarge toujours parmi les pays les plus prospères du continent. Mais le nombre de personnes sans emploi croît régulièrement, alors que la courbe du chômage chez le voisin allemand atteint un plus bas historique. Seuls 23% des Autrichiens croient en un avenir meilleur, selon un récent sondage de l’institut Imas. «Les choses empirent chaque année», confie Astrid Mayer, directrice d’une agence pour l’emploi du 5e arrondissement de Vienne. Doris Blei, 48 ans, vient de retrouver un travail après avoir été licenciée par sa banque, mais «c’est dur, surtout quand on vieillit», confie-t-elle. Avec plus de 410 000 chômeurs inscrits, le pays de 8,7 millions d’habitants longtemps habitué au plein emploi ne se sent plus à l’abri, d’autant que le taux de chômage selon la norme nationale (8,6%) est moins flatteur que celui calculé par l’Union européenne (6,3%). La question économique est omniprésente dans la campagne de l’élection présidentielle qui opposera, dimanche prochain, le candidat d’extrême-droite Norbert Hofer et l’écologiste libéral Alexander Van der Bellen. Dotée d’un solide secteur touristique et d’une agriculture à haute valeur ajoutée, l’Autriche bénéficie également d’un tissu industriel de pointe et d’une situation géographique qui lui ont permis d’être l’un des principaux gagnants de l’élargissement de l’UE à l’Est. Les boissons Red Bull et Pago, les motos KTM, les bonbons PEZ, les pistolets Glock, sont autant de produits autrichiens qui ont conquis le monde. Le pays, qui dispose d’excellentes infrastructures et d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, compte aussi des leaders mondiaux pour l’ingénierie (Andritz) ou encore les aciers spéciaux (Voestalpine). «L’Autriche a été un des plus grands bénéficiaires de l’Union européenne, de l’euro et de l’élargissement de l’UE», reconnaît Stefan Pierer, le P-DG de KTM, une société de 5 000 salariés dont 98% de la production est exportée. Mais le montant des charges, les lourdeurs administratives et les rigidités du droit du travail sont des freins croissants à la compétitivité, selon lui. «C’est démoralisant», estime le chef d’entreprise. «Sur dix euros investis (en Autriche), huit le sont dans la rénovation d’usines existantes et seuls deux vont dans des nouveaux projets», observe Franz Schellhorn, du groupe de réflexion Agenda Austria. Des réflexes corporatistes et le maintien de règles protectionnistes non écrites ont évité l’irruption de géants étrangers, notamment dans la grande distribution. Mais ils représentent aussi un frein à l’innovation, relèvent les analystes. «En fait, les gens n’ont jamais été aussi prospères», souligne M. Schellhorn. «Mais le sentiment général est que les choses empirent», malgré un taux de croissance de 1,3% au troisième trimestre. Symbole d’aisance : les ventes de voitures particulières, dont la puissance moyenne est plus élevée que jamais (123 CV). Le chancelier socialdémocrate Christian Kern l’a luimême reconnu : le nombre de personnes ayant un travail est au plus haut dans le pays mais le taux de chômage augmente du fait du recul de l’âge de la retraite et surtout de la présence de quelque 160 000 travailleurs européens détachés, autre conséquence de l’élargissement. Un argument que ne se prive pas d’utiliser le candidat Norbert Hofer, du Parti pour la liberté d’Autriche (FPÖ), qui a martelé durant sa campagne que «les emplois autrichiens doivent bénéficier en premier lieu aux Autrichiens». Promettant à la fois un maintien de la protection sociale, une hausse des investissements dans les infrastructures et une baisse des impôts et des charges, son discours trouve une oreille attentive aussi bien chez les classes moyennes que chez les ouvriers, selon les analystes. Son adversaire, Alexander Van der Bellen, a mis en garde contre toute tentation protectionniste, rappelant que l’économie autrichienne dépend à 40% des exportations. Les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages. En mai, lors d’un premier scrutin annulé en raison de vices de procédure, M. Van der Bellen l’avait emporté avec moins de 31 000 voix d’avance. AFP CLASSEMENT ÉTABLI PAR LE SITE DE DATAVISUALISATION HOWMUCH.NET Pays où la dette par habitant est la plus élevée Par Julien Marion LE SITE de datavisualisation howmuch.net a créé, le 23 novembre dernier, une infographie qui montre la dette publique par habitant (en millier de dollars) pour chaque pays. Une illustration qui a le mérite d’être simple et claire. Ainsi le Japon, où la dette publique représente plus de deux fois le PIB, s’adjuge le titre peu envié du pays où la dette par habitant est la plus élevée, avec 85 700 dollars, soit plus de deux fois le salaire moyen du pays (35 780 dollars par an en 2015, selon l’Ocde). Le Japon n’est évidemment pas le seul. En Irlande, la dette par personne est de 67 000 dollars, soit, là encore, plus que le salaire moyen (46 074 dollars). Par ailleurs, on en entend peu parler, mais la troisième marche du podium est occupée par Singapour avec 56 000 dollars par habitant. Fait amusant, le gouvernement de la cité-Etat déplore que les bases de données (dont le World CIA Factbook, une des sources de howmuch.net, mais aussi les chiffres de la Banque mondiale) répertorient Singapour comme un des pays les plus endettés. Sur son site, il assure ainsi que si l’on prend l’endettement net (endettement diminué du patrimoine de l’Etat) et non pas brut, le chiffre est «proche de zéro». Il est toutefois vrai que la dette du pays bénéficie de la note AAA chez toutes les agences de notation (Moody’s, Fitch, S&P, etc.). La France est le 11e pays avec le chiffre le plus élevé avec 35 800 dollars par habitant, soit un peu moins que le salaire moyen converti en dollars (40 471 dollars). Cette infographie montre également que la dette par habitant n’est pas forcément un bon indicateur de l’état de santé des finances publiques. Le Luxembourg a en effet un chiffre de 22 900 dollars par habitant, soit presque quatre fois plus que la Jamaïque. Pourtant, la dette publique ne représente que 24% du PIB du grand duché contre 120% pour l’île des Caraïbes. Et quand bien même, ce n’est pas parce qu’un pays est faiblement endetté qu’il va bien. Le Liberia est le pays avec le plus faible montant de dette par habitant avec 27,4 dollars par personne, et son endettement ne dépasse pas les 25%. Pourtant, 85% de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour. Ce qui veut tout simplement dire que les pays pauvres sont peu endettés parce qu’ils ne peuvent emprunter sur les marchés, les investisseurs n’ayant tout simplement pas confiance. Dernier point. La Chine, la deuxième puissance économique au monde, a un endettement par habitant incroyablement bas, d’à peine 1 300 dollars par Chinois. «Le niveau d’endettement de l’État reste très faible, ce qui donne à Pékin d’importantes marges de manœuvre», expliquait à ce sujet en février dernier l’économiste Christian Déséglise à BFMBusiness.com. J. M. In bfmbusiness.bfmtv.com Samsung étudie les propositions de scission d’Elliott SAMSUNG Electronics va étudier la possibilité de se scinder en deux entités, comme l’a proposé le fonds spéculatif américain Elliott Management, a rapporté, hier, le Seoul Economic Daily, citant une source anonyme. Cette opération pourrait permettre aux héritiers de la famille Lee de renforcer leur emprise sur le principal fabricant mondial de téléphones mobiles, le joyau du conglomérat sud-coréen. Elliott Management a proposé cette restructuration en octobre dernier pour accroître la valeur en Bourse du Groupe. Le conseil d’administration se réunira aujourd’hui et répondra aux propositions d’Elliott, poursuit le journal. De son côté la Bourse sud-coréenne a demandé à Samsung de s’exprimer sur le sujet à 9h GMT. Le groupe n’a pas réagi dans l’immédiat aux informations du journal. Le fonds activiste demande à ce que l’entreprise se divise en deux sociétés, une holding cotée et une autre qui regrouperait les activités opérationnelles. Il réclame également le versement d’un dividende spécial de 26 milliards de dollars et la nomination de trois administrateurs indépendants. Elliott Management, fondé par le financier Paul Singer, détient 0,62% de Samsung. Samsung Group a déjà entrepris des mesures de réorganisation dans le cadre de la succession de son dirigeant Lee Kun-hee, âgé de 74 ans et souffrant depuis 2014, en faveur de ses trois enfants. Son fils Jay Y. Lee, 48 ans, est officieusement aux commandes du Groupe et a intégré en septembre dernier le conseil d’administration de Samsung Electronics. La dernière grosse manœuvre en date du Groupe a été la vente, en septembre dernier, à HP de ses activités dans les systèmes d’impression, pour 1,05 milliard de dollars. Un autre accord serait en négociation avec Lenovo, qui reprendrait l’activité PC pour 850 millions de dollars, se renforçant ainsi sur le haut de gamme avec les Notebook 9 et des modèles desktop comme l’ArtPC Pulse, présenté récemment. 10 F O C U S Mardi 29 novembre 2016 LES DEUX PAYS SOUFFRENT D’UNE FAIBLE CROISSANCE Les voies divergentes de l’Egypte et de la Tunisie Par Ishac Diwan* ela fait maintenant cinq ans qu’un changement de régime est intervenu en Egypte et en Tunisie et les deux pays continuent à souffrir d’une faible croissance économique, d’un déficit budgétaire important, d’un chômage élevé et d’un accroissement de la dette publique. Ayant échoué par euxmêmes à mettre en œuvre les réformes nécessaires, ces deux pays se sont tournés vers le Fonds monétaire international (FMI), qui a conclu un accord avec la Tunisie en 2013 et qui vient d’approuver un programme de prêts de 12 milliards de dollars à l’Egypte, le premier depuis 1991 et le plus important jamais octroyé à un pays du Moyen-Orient. A première vue, les pays qui s’engagent sur la voie de la démocratie sont tout aussi susceptibles d’accuser une mauvaise performance économique que les pays qui semblent prêts à renouer avec la dictature, parce que toute forme d’instabilité ou d’incertitude politique entrave naturellement les investissements et la croissance. Mais la Tunisie a fait le choix de l’inclusion politique, une approche qui pourrait bientôt remettre le pays sur la voie d’une saine croissance économique, tandis que le blocage de la société en Egypte entraîne son économie dans une spirale descendante. Jusqu’à récemment, les gouvernements de ces deux pays ont fait preuve d’un manque d’intérêt surprenant pour les réformes économiques. Ils se sont davantage préoccupés de questions identitaires et d’enjeux sécuritaires, sous des angles qui reflètent leurs voies politiques divergentes. En Tunisie, des consultations électorales serrées entre le parti islamique Ennahdha et le parti laïc Nidaa Tounes ont généré un débat productif sur le rôle de la religion dans la politique et la société en Egypte, par contre, le Photo : DR C sente plus que 11% du PIB. En Tunisie, l’emprunt extérieur de l’Etat n’a pas pris la place du secteur privé ; l’investissement privé est néanmoins tombé à 18% du PIB. Le déficit des transactions courantes des deux pays s’est creusé à cause de la baisse des revenus du tourisme et des perturbations affectant les exportations et ni l’Egypte, ni la Tunisie n’ont pris de mesures pour améliorer la compétitivité du secteur privé. Sissi, comme son prédécesseur Hosni Moubarak, s’inquiète de voir des acteurs du secteur privé acquérir une influence politique et a préféré faire affaires avec des acolytes en qui il peut avoir confiance, appartenant notamment à des entreprises de l’armée et à d’autres firmes liées à l’ancien régime Moubarak. En Tunisie, la bureaucratie étatique a entravé l’activité du secteur privé et des rapports font état d’une progression de la corruption par des entreprises ayant des relations politiques haut placées depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Nidaa Tounes en 2015. La Tunisie a laissé sa monnaie s’ajuster au cours des dernières années et le dinar Photo : DR gouvernement autocratique du président Abdel Fattah al-Sissi a violemment réprimé le mouvement des Frères musulmans. Dans l’intervalle, les gouvernements des deux pays n’ont pu s’empêcher d’accroître les dépenses publiques. En Egypte, les subventions restaient supérieures à 10% du PIB à la mi-2016, laissant présager un retour à l’ancien marchandage autoritaire, par lequel les citoyens s’abstiennent de toute participation à la vie politique en échange du soutien économique de l’Etat. L’Egypte s’est toutefois engagée aujourd’hui à réduire les subventions et à instaurer une taxe sur la valeur ajoutée pour bénéficier de l’aide du FMI. En Tunisie, les syndicats ont obtenu que les salaires des fonctionnaires passent à 15% du PIB, contre 10% en 2011, soit bien au-dessus des objectifs du FMI. Mais dans les deux pays, l’instabilité macroéconomique freine la croissance. La faible notation de crédit de l’Egypte a obligé le gouvernement à emprunter sur le marché national, évinçant les autres créditeurs au point que l’investissement privé ne repré- tunisien a perdu un tiers de sa valeur contre le dollar américain depuis 2014. L’Egypte, de son côté, a géré de manière désastreuse le taux de change de sa monnaie. A l’exception d’un léger ajustement en 2013, elle a maintenu la parité de la livre égyptienne avec le dollar américain depuis 2011, même après que la monnaie soit devenue fortement surévaluée et qu’elle ait commencé à créer une pénurie des biens importés. Lorsque l’Egypte s’est pliée aux conditions du FMI et que la Banque centrale égyptienne a décidé de laisser flotter la livre le 1er novembre, le taux de change est passé de 8,5 à 15,5 livres pour un dollar. Il est probable qu’à court terme, les biens importés coûtent de 40 à 60% plus chers qu’aujourd’hui. Les citoyens égyptiens et tunisiens sont de plus en plus mécontents des performances économiques de leurs pays respectifs. Mais il est plausible qu’au fil du temps, cette frustration sera bénéfique pour l’économie tunisienne et préjudiciable pour l’économie égyptienne. Pour commencer, la participation de toutes les parties à la vie politique en Tunisie encourage un sain débat sur les solutions potentielles. Le nouveau cabinet formé en août dernier comprend par exemple d’anciens dirigeants syndicaux qui peuvent à présent contribuer à l’élaboration des grandes orientations économiques au lieu de simplement revendiquer une augmentation des salaires. Le débat politique public est ainsi déjà devenu plus constructif parce que les législateurs étudient comment les entreprises et les salariés pourraient partager le fardeau de l’ajustement économique. A cause d’un système politique étroitement contrôlé, le gouvernement égyptien a par contre constamment peur d’une révolte populaire. En l’absence de vecteurs d’un débat politique constructif, l’option choisie par les autorités a été de repousser les ajustements économiques nécessaires jusqu’à ce qu’ils deviennent incontournables. Cette approche n’est pas seulement inefficace au plan économique (ce que reflète la faiblesse des investissements étrangers nets de portefeuille en Egypte ces dernières années), elle est également risquée au plan politique. Les autorités égyptiennes ne peuvent que croiser les doigts et espérer que les citoyens ne manifestent pas massivement en réaction à la récente dévaluation de la livre. La participation de toutes les parties à la vie politique engendre une opinion publique mieux informée - et possiblement plus indulgente. En Tunisie, les médias et les membres de la société civile peuvent librement surveiller l’action des pouvoirs publics et demander des changements. Même si les réformes ont tardé à se concrétiser, le gouvernement ne peut ignorer indéfiniment les critiques des citoyens. En fait, le projet de loi de finances pour l’année 2017 inclut des mesures urgentes pour lutter contre la corruption et réduire la bureaucratie et l’évasion fiscale. En Egypte, par contre, la dévaluation de la monnaie a été un choc pour les citoyens ordinaires, peu au fait de l’état réel de l’économie parce que les médias grand public, qui sont devenus les porte-paroles du régime, ont présenté un tableau idyllique du retour de l’Egypte aux jours de gloire. Dans le même temps, les autorités ont sévèrement limité la liberté d’expression et d’association, critiquer le gouvernement s’apparente à un acte de haute trahison. La Tunisie a réalisé des progrès au plan politique en consolidant les processus démocratiques, en créant un espace institutionnel pour toutes les parties prenantes et en autorisant la liberté d’expression et d’association, une évolution qui est de bon augure pour les perspectives économiques à long terme du pays. L’Egypte, pour sa part, pourrait bénéficier de gains à court terme liés au programme de prêts du FMI. Ses dirigeants, «féroces, mais faibles», ne peuvent cependant s’attendre à réaliser des progrès à long terme en aggravant la situation par des mesures despotiques. S’ils ne prennent pas le long et tortueux chemin vers l’inclusion politique, ils seront tôt ou tard confrontés à la colère de ceux qu’ils ont exclus. I. D. *Affilié à l’Initiative MoyenOrient du Centre Belfer à l’Université Harvard et détient la Chaire d’Excellence Monde Arabe à Paris, Sciences et Lettres. In project-syndicate.org INTERNATIONALE SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE Pp12-13 P14 Le professeur de philosophie politique, Jean-Fabien Spitz : Le talisman des deux points de PIB pour la défense «Les fondamentalistes du marché déguisés en populistes imposent leurs vues» Donald Trump, l'OTAN et les passagers clandestins APRÈS LA MORT DE SOLDATS TURCS TUÉS DANS LA ZONE D’AL-BAB L’intervention des chars turcs sur le sol syrien, notamment dans les zones kurdes, n’a pas été particulièrement appréciée par Damas considérant cette action comme une véritable invasion. La Russie, l’allié de Damas semblait de son côté avoir décidé de tolérer cette intervention après notamment le règlement à l’amiable de la crise entre Moscou et Ankara à propos de l’affaire de l’avion russe abattu au dessus de la frontière turco-syrienne. Mais un nouvel incident est venu compliquer les rapports déjà tendus entre Damas et Ankara. Des avions de chasse syriens ont visé des unités d’élite de l’armée turque dans la zone d’Al-Bab dans le nord-ouest en territoire syrien tuant trois soldats et en blessant une dizaine. C’est la première fois depuis le déclenchement de la crise syrienne, il y a de cela six ans, que la confrontation entre les deux voisins arrive à ce seuil périlleux. La situation menace de dégénérer notamment sur le long de la frontières entre les deux pays. Photo : DR Jeux troubles d’Ankara en Syrie Par Moumene Belghoul a Turquie semble rentrée dans une nouvelle phase de turbulences multiples. Déjà que ses relations, pas toujours faciles, avec l’Union européenne UE vivent un regain de tension, le président Tayyip Erdogan a menacé d’ouvrir grande ouverte les portes vers l’Europe pour les refugiés. La réplique outrée d’Ankara est venue en réaction à la décision du Parlement européen de geler les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Des négociations difficiles qui se sont toujours caractérisées par des pics entre Ankara et certains membres influents de l’UE, selon les périodes. Sur un autre plan l’intervention de la Turquie dans le bourbier syrien auquel ce pays, l’histoire le retiendra, aura particulièrement contribué, commence à produire de l’embarras pour Ankara. L’intervention des chars turcs sur le sol syrien notamment dans les zones kurdes n’a pas été particulièrement appréciée par Damas, considérant cet acte comme une véritable invasion. Moscou l’allié de Damas semble avoir décidé de tolérer cette intervention suite au règlement de la crise entre Moscou et Ankara à propos de l’affaire de l’avion russe abattu au dessus des frontières turco-syrienne. Ce nouvel incident est venu compliquer les rapports déjà tendus entre Damas et Ankara. Des avions de chasse syriens ont visé des unités d’élite de l’armée turque dans la L zone d’Al-Bab dans le nord-ouest en territoire syrien tuant trois soldats et en blessant une dizaine. C’est la première fois depuis le déclenchement de la crise syrienne, il y a six ans que la confrontation entre les deux voisins arrive à ce seuil périlleux. La situation risquait bien de dégénérer notamment sur le long de la frontière entre les deux pays. La visite impromptue du ministre des Affaires étrangères turc Mouloud Jawich Ihsanoglu à Téhéran à la tête d’une délégation de responsables sécuritaires de haut rang n’est pas passée inaperçue. Hakan Fidan, le chef du renseignement turc considéré comme «la boite noire» d’Erdogan et l’un de ses plus rapprochés fait partie de la délégation pour cette visite qui semble être une anticipation de la Turquie à tout dérapage dans cette zone explosive où plusieurs acteurs sont en mouvement. Al-Bab, la clé pour Alep Ankara avait menacé de répondre militairement à cette «attaque» des Syriens sur leur propre sol, ce qui avait laissé sourire plus d’un du côté de Damas et probablement de Moscou. Mais cette réplique annoncée qui aurait pu faire dégénérer une situation déjà explosive n’a jamais été suivie d’effet. La sagesse semble l’avoir emporté au sein de l’armée turque sur les velléités de conflagration. Ankara sait pertinemment que cette action militaire des Syriens contre ses unités n’aurait pas eu lieu sans l’accord tacite des Iraniens et des Russes. Damas et ses alliés n’ont que modérément apprécié la qualification «d’agression» brandie par la Turquie suite au raid syrien. Il est évident que c’est bien les forces turques qui se trouvent en territoire étrangers, de façon illégale. L’aviation syrienne est ainsi en situation de légitime défense. A Téhéran, la délégation turque a probablement dû entendre la confirmation à propos de cette légitimité des Syriens sur leur sol. Selon les experts militaires la bataille de la reprise de la ville d’Al-Bab est cruciale pour l’avenir de la zone du nord de la Syrie. Le face-à-face entre l’armée syrienne et les unités turques présentes en Syrie pourrait constituer un déterminant décisif dans la suite de cette guerre en Syrie. La zone d’Al-Bab est d’une importance stratégique pour la Turquie puisqu’elle permet à Ankara de contrôler toute «évolution» des zones kurdes. Mais pas seulement. La zone, une véritable soupape pour la partie est d’Alep et un couloir de ravitaillement et de logistique pour les groupes armés. Une véritable ligne rouge non seulement pour Damas mais aussi pour Moscou et Téhéran qui suivent avec intérêt les progressions de l’armée syrienne sur le terrain et le contrôle exponentiel des territoires autour d’Alep. La tension autour de cette zone d’Al-Bab est symptomatique de son importance stratégique, elle semble constituer la véritable clé pour déverrouiller l’imbroglio d’Alep. Et de son évolution dépendra l’issue de la guerre. M. B. 12 INTERNATIONALE Mardi 29 novembre 2016 Mardi 29 novembre 2016 13 LE PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE POLITIQUE, JEAN-FABIEN SPITZ : «Les fondamentalistes du marché déguisés en populistes imposent leurs vues» Pour le philosophe politique, le dogme libéral de la solidarité de la liberté et du marché est en train de subir un développement dangereux, car les victimes de la mondialisation pour se protéger des excès de l’un s’en prennent à l’autre et se jettent dans les bras du populisme conservateur et protectionniste des Trump, Le Pen ou du Brexit Par développés dans ce que le politologue britannique Colin Crouch a appelé une ère post-démocratique, ils ont joué avec le feu, car une partie importante de la population est prête à jeter par-dessus bord des droits dont elle a quasiment cessé de faire usage et dont elle voit bien qu’ils ne lui servent de rien. Jean-Fabien Spitz* T Précarisation Ce n’est pas entièrement inexplicable car les groupes sociaux qui ont le plus à souffrir de la précarisation par le marché ne sont pas nécessairement ceux qui ont le plus bénéficié Photo : DR Les traités de libre-échange comme incarnation du mal de l’extension des droits personnels dans la période récente. Ce ne sont pas non plus ceux qui, comme la classe ouvrière d’après guerre, ont le mieux touché du doigt à quel point les libertés politiques, efficacement maniées par des partis de masse, pouvaient leur apporter une substantielle amélioration de leurs conditions de vie et des formes de sécurité dont ils n’avaient jamais joui auparavant. On peut redouter par conséquent que ces groupes sociaux aujourd’hui en voie de précarisation, qui sont dépourvus de traditions d’action collective, ne viennent à considérer ces libertés comme un aspect du mal qui les atteint plutôt que comme une arme qui pourrait les en protéger et qu’ils conçoivent le recul de ces libertés comme un moyen de reporter sur les plus faibles les précarités auxquelles ils sont eux-mêmes exposés. L’expulsion des immigrants illégaux, la tentation de rendre plus difficile l’accès des femmes au marché du travail peuvent être vues, dans cette optique, comme des éléments d’une stratégie d’auto protection. Le dogme de la solidarité essentielle de la démocratie et du marché produit ici des effets inattendus et dangereux car les groupes les plus touchés par la marchandisation sont mal armés pour comprendre que la démocratie est le seul instrument efficace dont ils disposent pour maîtriser la globalisation et limiter ses effets. Pour se protéger contre le marché, ils sont prêts à sacrifier les libertés qui, à leurs yeux, en sont l’incarnation. Ils rejettent pêle-mêle la latitude excessive que le régime actuel accorde à la prédation économique - l’accroissement des inégalités, les contrats précaires, les licenciements boursiers, les salaires trop faibles, la hausse du prix des logements, la disparition des barrières douanières, l’évasion fiscale des grandes entreprises, la concurrence multiple de la main-d’œuvre à bas coût - et les libertés personnelles et politiques dont ils pensent qu’elles contribuent à mettre en cause la stabilité de leur monde. Les hommes blancs de la classe moyenne voient s’effriter leur pouvoir sur les femmes, le droit de vote des immigrés frappe à la porte et menace les dernières assises de leurs privilèges, les droits des homosexuels ne font à leurs yeux qu’illustrer l’arrogance jouissive des gagnants de la mondialisation et étaler sur la place publique une mise en cause dévastatrice de leurs valeurs et de leur mode de vie. Pour certains, il est facile de conclure que leur situation serait meilleure si les droits dont ils ne bénéficient pas étaient sévèrement limités, et il est tentant de penser que ces droits sont précisément les instruments dont les gagnants de la mondialisation se sont servis pour s’emparer de manière exclusive de l’ensemble des avantages qu’elle a engendrés et pour les reléguer dans une situation sociale, économique et géographique de plus en plus subordonnée. L’éviscération des mécanismes démocratiques, qui offrent de moins en moins de possibilités de peser sur les orientations majeures de la politique, prélève ici un lourd tribut. Les fondamentalistes du marché ont sciemment reconstruit l’édifice démocratique de manière à couper la base du sommet et à satelliser les partis et les personnels politiques autour des intérêts économiques qui, désormais, leur dictent leurs attitudes et leurs prises de position. Mais, en faisant ainsi entrer les pays Photo : DR D’autre part, et ce n’est qu’une conséquence du premier dogme, on voit progresser la conviction selon laquelle la préservation de la société et celle des libertés personnelles ne sont pas compatibles. Pour se prémunir des fractures que lui impose le marché, la société pense ne pouvoir se protéger que par une restriction des libertés d’appropriation et de contrat. Les traités internationaux de libre-échange, à cet égard, apparaissent comme l’incarnation du mal qu’il s’agit de juguler parce que leur mise en œuvre permettrait de démanteler les régulations que la société se donne pour modeler sa propre existence. Que deviennent les territoires, les activités agricoles, le patrimoine culturel, le mode de vie, les protections sociales, si les régulations qui les font exister peuvent apparaître comme des obstacles à la libre circulation des produits et si les multinationales peuvent en obtenir la disparition en recourant à des arbitrages privés qui contournent et réduisent à néant les dispositions publiques - et démocratiquement instituées - par lesquelles une société existe comme entité collective ? Mais malheureusement, il n’y a pas loin de l’idée selon laquelle le prédateur marchand met en cause la pérennité du contexte social que les individus conçoivent comme le support essentiel de leur existence à l’idée selon laquelle le droit des personnes de même sexe à contacter une union matrimoniale est une mise en cause du même ordre. Comment séparer les deux ? Oui, il est vrai, comme le disait déjà l’historien de l’économie hongrois Karl Polanyi (1886-1964) en 1944, que la marchandisation des conditions de l’existence sociale - le travail, la nature et la monnaie - est une menace pour l’existence sociale. Mais non, il n’est pas vrai que l’extension des libertés individuelles soit une menace du même ordre et que la société ne puisse protéger son intégrité qu’en réaffirmant son homogénéité, en refusant la différence et en reconstituant des hiérarchies (entre hommes et femmes, entre nationaux et non nationaux). Cependant, si nous voulons saisir pourquoi ces deux réactions ne sont pas solidaires et pourquoi la société peut et doit se prémunir contre la marchandisation tout en préservant et en étendant les libertés personnelles, nous avons besoin de mieux comprendre pourquoi la marchandisation est incompatible avec la société, pourquoi elle produit des réactions - qui peuvent être violentes - d’auto protection. La raison est simple et Karl Polanyi la connaissait : la marchandisation détruit la liberté des individus, elle leur impose une forme d’existence centrée sur la recherche du gain, elle éteint la possibilité d’exister pour autre chose que la satisfaction des besoins matériels, elle transforme la société en une guerre de tous contre tous qui produit d’autant plus de perdants qu’elle est plus «libre» et qu’elle se joue - comme c’est inévitable - entre des partenaires de plus en plus inégaux. C’est pourtant cette forme d’existence que le néo-libéralisme a présentée comme la forme achevée de la liberté individuelle – le droit de contracter sans obstacle et de faire prévaloir les accords volontairement consentis entre partenaires privés réputés égaux - et c’est elle qui, aujourd’hui, impose un lourd tribut en faisant apparaître les obstacles à la circulation marchande comme des entraves à la liberté. Le poison, c’est la conviction selon laquelle cette forme de liberté-là est la matrice et la condition de toutes les autres. Deux formes de libertés Photo : DR out a été dit, ou presque, sur les raisons pour lesquelles une part notable de la population des démocraties occidentales se détourne aujourd’hui de la globalisation et de l’extension indéfinie des mécanismes marchands qui l’accompagne. L’essentiel est que la loi du marché est en réalité une loi du plus fort et que, dans la lutte qu’il engendre et qu’il favorise, des secteurs entiers de la population sont exposés aux formes de pression et de précarisation de plus en plus importantes qu’exercent sur eux, de multiples points de vue - économiques et symboliques - les gagnants de cette compétition, c’est-à-dire les acteurs qui, sur le marché, occupent les positions les plus favorables ou disposent des meilleures armes techniques, financières et cognitives. Mais la question qui demeure en suspens porte sur les raisons pour lesquelles cette volonté de protection contre les déprédations du marché prend une forme autoritaire et conservatrice. Pourquoi ne prend-elle pas, au contraire, la forme d’une vaste coalition progressiste œuvrant pour un surcroît de contrôle du marché, pour la mise en œuvre d’obstacles à la concentration financière et de régulations collectives des mécanismes aboutissant à la précarisation des vies individuelles et au saccage de la nature, mais aussi, conjointement, pour un surcroît de libertés personnelles et d’acceptation des différences ? Pourquoi la gauche ne fait-elle pas recette ? Qu’est-ce qui rend impossible une alliance renouvelée entre des libertés personnelles plus étendues, et une protection accrue contre la pression politique et économique de la richesse concentrée ? Qu’est-ce qui détermine la volonté de maîtriser la précarisation à prendre la forme d’une réaction identitaire, d’une fermeture sur soi, d’un nationalisme hostile à la différence et au pluralisme ? La réponse a de quoi inquiéter. D’une part, la société libérale - surtout dans ses développements néolibéraux les plus récents - a instillé le dogme selon lequel les libertés personnelles et les libertés économiques sont solidaires. Comme le dit le philosophe autrichien Friedrich Hayek (1899-1992), «des institutions libres sont impossibles sans une économie de marché». Les deux formes de liberté ont progressé ensemble - et il est incontestable que la globalisation et la libération du marché se sont accompagnées d’une progression sans précédent des droits individuels : droits des femmes, droits des minorités ethniques, culturelles et sexuelles, etc. Il est désormais à craindre qu’elles reculent ensemble et que les différentes formes de protectionnisme contre l’emprise du marché s’accompagnent d’atteintes à des libertés nouvelles que l’on pouvait croire acquises de manière définitive : le droit à l’avortement, le mariage entre personnes de même sexe, une certaine forme d’acceptation des différences culturelles et de la diversité religieuse. Il importe donc de comprendre qu’il existe deux formes de «libertés». Les unes, les libertés économiques, sont telles que leur exercice met en cause la possibilité que les individus qui en subissent les contraintes ont de pouvoir modeler leur propre existence de manière autonome et selon leurs propres aspirations. Ces libertés ne sont pas des libertés et la société se protège en les contrôlant, en régulant les usages de la nature, en mettant des obstacles aux pressions induites par le salariat, en limitant la concentration des richesses et la progression des inégalités, en organisant la redistribution au fil des générations par le contrôle strict du droit de transmettre les patrimoines. Les autres, les libertés personnelles, sont telles que leur exercice ne menace en rien la possibilité que les tiers modèlent leur propre existence ; elles se contentent de modifier, par leurs effets, l’environnement humain dans lequel nous vivons, le genre d’hommes et de femmes que nous rencontrons, les modes de vie qu’ils adoptent et qui sont divers. Mais elles ne modifient pas l’environnement matériel qui conditionne notre existence, elles ne nous séparent pas des moyens auxquels nous avons besoin d’avoir accès pour reproduire notre vie comme le fait l’exercice des soi-disant libertés économiques. Elles ne nous contraignent pas à adopter une forme de vie ; au contraire, elles nous offrent l’idée de la pluralité des formes possibles et elle nous invite à mieux réfléchir sur celle que nous voulons adopter. A condition bien entendu que ce choix demeure possible et que l’exercice sans contrôle ni limite des soidisant droits d’appropriation et de «libre» contrat ne l’entrave pas de manière décisive. Non seulement l’aspiration à repousser les précarisations induites par la globalisation marchande n’implique par conséquent ni rétractation identitaire, ni homogénéité sociale, ni refus de la différence, ni limitation de la liberté religieuse, mais c’est l’affermissement de ces libertés qui devrait rendre possible la maîtrise du marché. Pourquoi ? Tout est affaire de coalitions politiques. Pour les raisons que nous avons essayé d’indiquer, les groupes sociaux en voie de précarisation se tournent vers la droite et prêtent l’oreille aux discours identitaires et xénophobes parce qu’ils sont convaincus que la société ne peut se préserver que par une limitation des deux formes de libertés qu’ils perçoivent comme des jumelles. Ils nouent des alliances entièrement contre nature avec des secteurs de la société qui sont prêts à sacrifier la société pour faire prospérer les libertés économiques dont ils tirent avantage, mais qui voient par ailleurs d’un bon œil la restriction des libertés personnelles ainsi que la progression des raidissements autoritaires et des valeurs familiales. Après tout, dans une société fracturée par le marché, quoi de mieux que les valeurs familiales et la conviction que les pauvres sont coupables pour amortir les chocs ? Quoi de mieux qu’une restriction des libertés démocratiques - alimentée par les peurs de toute nature pour étouffer dans l’œuf toute possibilité de résistance collective ? Dans de telles alliances, il y a des chances pour que les fondamentalistes du marché déguisés en populistes imposent leurs vues et que les secteurs précarisés voient leur situation se dégrader encore plus tout en perdant les libertés personnelles à la vertu desquelles ils ont tort de ne pas croire. Certes ils voient que les libertés politiques dont ils jouissent en principe ne leur ont pas permis de faire obstacle à l’impact de la globalisation marchande. C’est pourquoi ils les délaissent et s’abstiennent. Ils voient aussi que les libertés personnelles favorisent d’autres qu’eux-mêmes et que leur exercice par les classes sociales ascendantes met en cause et dévalorise leur propre identité sociale. C’est pourquoi ils les rejettent comme un facteur additionnel de précarisation de leur propre existence. Mais ils ont tort sur les deux tableaux. Comment contenir le marché sans la démocratie ? Comment nouer une coalition politique dans cette perspective si l’on nie le droit à la différence et si l’on rejette la précarité sur plus exclu que soi ? Comment faire reculer la précarisation marchande sans une vaste coalition dont l’égalité - celle des droits mais aussi celle des conditions de vie - doit être le maître mot ? Certes, la perspective de politiciens authentiquement protectionnistes partisans d’une économie contrôlée n’est pas à exclure totalement. Après tout, il est possible que, chez certains, la rhétorique de la défense des petits contre les gros soit plus qu’une démagogie dissimulant un simple appétit de pouvoir et une disposition à se mettre, aussitôt élus, au service des maîtres du marché et de la bourse. Un gouvernement dirigé par le Front national pourrait mettre en œuvre la sortie non seulement de l’euro mais aussi de l’Europe, rétablir les protections douanières, instaurer la préférence nationale dans les emplois, limiter encore davantage la liberté religieuse et le droit à la différence. La demande de sécurité et la volonté d’accepter les formes de surveillance et de répression réputées indispensables pour la promouvoir ont d’ores et déjà suffisamment progressé pour que de telles mesures n’apparaissent pas comme impossibles, et elles ont suffisamment envahi le débat public - surtout en France - pour apparaître comme raisonnables. Mais si la motivation essentielle de la protestation contre la précarisation occasionnée par le marché est que celle-ci détruit la liberté et entrave la possibilité de mener une existence indépendante, qui peut gagner à cet autoritarisme ? La satisfaction d’amour-propre que certains pourront éprouver au spectacle de l’écrasement des plus faibles, à l’expulsion des immigrants illégaux, à la chasse contre tous ceux qui tentent d’avoir une existence dissidente, sera-t-elle suffisante pour compenser la fermeture et l’appauvrissement ? J.-F. S. *Professeur de philosophie politique à l’université Paris I Panthéon Sorbonne. In lemonde.fr 14 INTERNATIONALE Mardi 29 novembre 2016 LE TALISMAN DES DEUX POINTS DE PIB POUR LA DÉFENSE Donald Trump, l’OTAN et les passagers clandestins Vladimir Poutine réhabilité, l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (Otan) boudée, les Européens, le Japon - et le Mexique ! - priés de passer à la caisse… Les plans isolationnistes de Donald Trump, le Président américain élu, bientôt chef de la première armée du monde, ne peuvent que choquer le petit monde européen de la défense Par Philippe Leymarie ertes, comme se rassure par exemple notre collègue de Zone militaire, «les déclarations de campagne électorale sont comme les propos de fin de banquet : il faut en prendre un peu et beaucoup en laisser». Et d’ici son entrée en fonction à la mi-janvier, le promoteur milliardaire aura le temps d’ajuster ses désirs aux réalités. C’est ce dont paraît persuadée également Susan Rice, la conseillère à la sécurité de l’actuel locataire de la Maison-Blanche, qui veut croire qu’il n’y aura pas de bouleversement dans les relations militaires américaines : «Le poids de la fonction (présidentielle), le poids du leadership mondial de l’Amérique et les responsabilités que cela comporte, l’histoire que nous partageons et nos intérêts, tout cela fait que nos alliés et partenaires peuvent compter sur le respect par les Etats-Unis de leurs obligations.» Photo : DR C Pierre angulaire Mais le nouveau grand homme américain a tout de même qualifié, en avril, l’Otan de «machine à cash», qui coûtait cher aux Etats-Unis ; et même menacé, en juillet dernier, de se désengager de l’Otan et de fermer ses bases sur le continent européen si les Etats membres ne prenaient pas à leur charge une part plus importante du budget de l’organisation. Et, rappelle Zone militaire, Trump a au minimum laissé entendre qu’il remettrait en cause la clause de défense collective de l’Otan, étant entendu que, sous sa présidence, une intervention militaire américaine ne serait pas forcément automatique dans le cas où l’un des alliés serait attaqué, en particulier si ce dernier n’a pas fait d’efforts financiers suffisants pour sa défense. Les Européens s’étaient pourtant habitués depuis la création de l’Otan en 1949 à compter sur l’article 5 du traité de Washington, prévoyant que si un pays membre de l’Alliance est attaqué, les autres, et en premier lieu les Etats-Unis, lui doivent assistance. L’apparente remise en cause par M. Trump de ce traditionnel «filet de sécurité» a produit un «choc psychologique» parmi les pays membres, selon Olivier de France, de l’Iris, qui reconnaît leur «inquiétude légitime», tout en rappelant qu’on «ne sait pas ce que Donald Trump fera lorsqu’il sera aux affaires», sinon que «sa priorité reste la politique intérieure». Le chercheur de l’Iris fait remarquer que, dans la présentation de son programme fin octobre à Gettysburg, en Pennsylvanie, aucune de ses trente propositions ne portait sur la politique étrangère. Toutefois, si l’article 5 était vraiment remis en cause, estime de son côté le député européen Arnaud Danjean, spécialiste des questions de défense au sein du parti Les Républicains (LR), «c’est la pierre angulaire de la défense collective qui sauterait». Dernier blindé C’est en tout cas le retour ou l’extension de la thèse du «passager clandestin» ou du «partage des charges», que les présidents Bush et Obama avaient déjà agitée en leur temps. En fait, l’actuel président Obama insistait depuis plusieurs années sur l’intérêt pour les Etats-Unis de se tourner plus vers l’Asie et le Pacifique, tout en demandant à ses alliés traditionnels européens de participer plus largement au financement de leur propre défense, et au règlement des conflits dans leur zone d’influence naturelle. Ainsi le désengagement américain d’Europe a-t-il été déjà largement entamé : c’est d’ailleurs sous la présidence Obama, par exemple, que le dernier blindé lourd américain a quitté l’Europe. Sur la lancée des conflits en Géorgie, en Crimée et en Ukraine, certains pays d’Europe de l’Est - notamment la Pologne et les pays baltes - se sont lancés dans des programmes de réarmement, dans le but d’atteindre les deux points de PIB (consacrés à la défense) recommandés depuis plusieurs années par l’Otan… Un objectif de 2% brandi comme un talisman par les secrétaires généraux de l’Alliance transatlantique, mais qui n’est atteint - selon des statistiques de l’Organisation elle-même, reprises sur le site Force opérations blog (FOB) par Cristina Mackenzie, dans une série de notes sur «Trump et la défense» - que par cinq pays-membres sur les 28 : Etats-Unis (3,6%), Grèce (2,4%), Grande-Bretagne (2,21%), Estonie (2,16%), Pologne (2%). Nicolas Gros-Verheyde, sur B2, qualifie d’ailleurs cet objectif rigide des 2% d’«idiot» : «Sans plan de dépense à l’échelle européenne, il risque d’aboutir à des achats dispersés, un gaspillage d’argent comme il y a eu dans le passé. Ils (les 2%) ne permettront pas en tant que tels de résoudre les lacunes qui persistent.» Bureaucratie militaire La France arrive en sixième position, avec des dépenses atteignant 1,78% de son PIB. Du fait de la multiplication de ses engagements extérieurs, et sous la pression des attentats de ces dernières années, elle a enrayé un processus de déflation de ses effectifs militaires à l’œuvre depuis plus de deux décennies, et entrepris de moderniser ses principaux armements. Outre l’Allemagne, le candidat Trump visait explicitement le Japon, la Corée du Sud et l’Arabie saoudite, parmi les pays devant «payer plus pour la sécurité considérable que nous leur fournissons», «des pays incroyablement performants, mais que nous subventionnons à hauteur de milliards et de milliards de dollars». Mais, selon le département d’Etat, les 6,1 milliards d’aide militaire accordés en 2014 ont été aux trois quarts destinés à Israël et l’Egypte, suivis de la Jordanie, de l’Irak et du Pakistan. En fait, les pays considérés par Trump comme «subventionnés» n’ont rien reçu du tout, rappelle FOB, à moins de considérer le maintien de bases américaines comme une mesure de défense uniquement au profit de ces pays, ce qui reste à prouver. Selon Arnaud Danjean, Trump ne pourra pas aller beaucoup plus loin que cette demande d’efforts financiers supplémentaires à ses partenaires : «Très vite, le caractère vital de l’engagement stratégique américain va reprendre ses droits. Et puis, il devra préserver l’industrie de l’armement. Or, 80% des armées de l’Otan sont équipées par les Américains…» Gendarme du monde Devant l’Union League de Philadelphie, un club très ancien lié au Parti républicain, le candidat Trump avait exposé le 7 septembre dernier quelques unes de ses idées en matière de défense : prétendant que les crédits militaires n’avaient cessé de fondre sous Obama (ce qui n’est pas toujours évident), il se proposait d’augmenter à nouveau le budget du Pentagone, pourtant très conséquent : 524 milliards de dollars pour 2017, selon le département de la défense. Mais il avait également promis de «rogner sur la bureaucratie militaire» et de «fournir aux meilleurs militaires du monde le meilleur matériel», en protégeant plus activement l’industrie américaine de l’armement de toute concurrence non désirée. Une industrie qui n’a pas eu trop à se plaindre ces dernières années, même si les crédits du Pentagone se tassaient : avec 278 milliards de dollars de ventes à l’étranger (foreign military sale, FMS), souligne cette semaine la Lettre d’informations stratégiques TTU, la présidence Obama aura permis de doubler les ventes d’armements américains, bien au-delà des résultats déjà record obtenus par G. W. Bush : l’Arabie saoudite reste le meilleur client des Etats-Unis, avec 115 milliards de dollars de commandes de matériel sur cette période. Dans son discours de septembre devant l’Union League, Trump promettait qu’immédiatement après avoir endossé son habit de président, le 20 janvier, il «demanderait à ses généraux de lui présenter dans les trente jours un plan pour battre et détruire Daech» ; mais, dans le même exposé, il se refusait à ce que l’Amérique continue à se comporter en gendarme du monde, et blâmait l’administration Obama d’avoir aidé à provoquer la chute de régimes «sans aucun projet pour le lendemain, et laissant des vacances de pouvoir rapidement occupées par des terroristes» - allusion à la Syrie-Irak de ces dernières années, mais aussi peut-être à la Libye en 2011… Seigneur des drones La Lettre TTU fait également remarquer qu’Obama, tout «nobelisé» qu’il soit, aura été de fait le plus grand ordonnateur d’assassinats ciblés que l’Amérique ait connu - avec des frappes massives de drones ces derniers mois encore contre les réseaux djihadistes en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Yémen ou en Somalie. Mais c’est en Libye qu’il mène actuellement sa «dernière bataille» : «Craignant une contagion régionale, le président Obama a décidé de poursuivre systématiquement chacun des combattants de Daech ayant fui la ville de Syrte (…). En raison du haut pouvoir de prosélytisme de ces militants, mais aussi pour ne recourir ni au déploiement de forces régulières au sol, ni aux campagnes aériennes, l’Africa Command [basé notamment à Djibouti] a dû étendre en conséquence sa liste de HVI (High Value Individual), et son plan de renseignement.» Si bien que depuis le mois d’août, 360 frappes auraient «permis de rabattre dans l’enclave côtière de Syrte les derniers fidèles d’Al-Baghdadi, dont le nombre serait désormais inférieur à une centaine». P. L. In blog.mondediplo.net INTERNATIONALE Mardi 29 novembre 2016 15 LES ETATS-UNIS DEVRONT REVOIR LEURS POSITIONS Quelle sera la politique militaire de Trump en Extrême-Orient ? Par Valentin Vasilescu* i la politique militaire de l’administration Trump est prévisible en ce qui concerne la lutte contre les islamistes et le déploiement de l’Otan en Europe orientale, elle est plus difficile à anticiper en Extrême-Orient. Donald Trump sera le président des Etats-Unis pour les quatre prochaines années. L’«Amérique» est le «gendarme du monde» et détermine également les lignes d’action de l’Otan. Sa politique militaire sera dictée par le lieutenantgénéral Michael Flynn, le conseiller présidentiel en charge de la Sécurité nationale. Une des certitudes sur l’administration Trump est le changement radical d’attitude envers le gouvernement de Bachar Al-Assad, visible à travers le fait que Michael Flynn avait été démis de ses fonctions de directeur de la DIA par le président sortant Barack Obama pour avoir demandé l’arrêt du soutien des mercenaires islamistes. Dans cette perspective, il est fort probable que la base russe de Hmeymim, deviendra le centre de commandement unifié pour la lutte contre les mercenaires islamistes opérant en Syrie. Dans la même logique, les Etats-Unis devront accepter de s’engager aux côtés de l’armée arabe syrienne contre les mercenaires islamistes dans des actions militaires sur le terrain où participent déjà plusieurs brigades de Spetsnaz et des blindées russes. L’aviation de la coalition anti-Daesh dirigée par les Etats-Unis pourra fournir un appui aérien aux troupes. Depuis le coup d’Etat en Turquie, et jusqu’à maintenant, Michael Flynn a montré son soutien au président Erdogan. Ainsi, il est donc logiquement prévisible que les Etats-Unis l’introduiront dans leur équation pour résoudre la crise syrienne, ainsi que Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad, abandonnant la variante de soutien aux combattants kurdes. Si au Moyen-Orient les chances de coopération des Etats-Unis avec la Photo : DR S ailleurs qu’en Extrême-Orient. Les probabilités de modification de la stratégie actuelle des Etats-Unis à l’égard de la Chine sont beaucoup plus grandes, étant donné que l’économie de la Chine a dépassé la leur et que son armée est en mesure de se procurer les technologies les plus avancées dans le domaine militaire. En Asie du Sud vit 60% de la population mondiale, ce qui explique pourquoi les Etats-Unis ne veulent pas perdre cette part de marché au profit de la Chine. Une modification de la stratégie US consisterait à interdire l’accès de la flotte et de l’aviation chinoise dans leurs zones d’intérêt économique et militaire. Cela est possible en créant quatre secteurs de surveillance avec des moyens satellitaires et aériens pour suivre tous les mouvements de la Chine. Le premier secteur concerne l’accès à la mer de Chine du Sud à partir de l’océan Indien, avec les points de Photo : DR Russie sont très élevées, pour ce qui concerne la désescalade en Europe de la situation créé par l’élargissement de l’Otan jusqu’aux frontières de la Russie, les chances sont plus faibles. Donald Trump a parlé au téléphone au président polonais Andrzej Duda et lui a assuré du soutien militaire de son pays. Cependant, Trump n’a pas parlé au président de la Roumanie, ni avec celui de la Bulgarie. Cela signifie que le plan prévu de déploiement par l’Otan d’une brigade blindée dans les pays baltes et la Pologne se réalisera pendant le mandat de Donald Trump, mais sans l’envoi de troupes ou du matériel de combat dans d’autres pays de l’Otan en Roumanie et en Bulgarie. Et la mer Noire restera un lac russe. Il sera possible de discuter de la levée du bouclier antimissile US en Pologne et en Roumanie, sous conditions que la Russie fournisse une monnaie d’échange préservant les zones d’intérêt majeures des Etats-Unis, passage obligés des détroits de Malacca et Sunda. Le rôle clé est joué par Singapour qui contrôle le détroit de Malacca (la voie principale de l’approvisionnement en pétrole de la Chine à partir du Golfe). A Singapour, les Etats-Unis utilisent la base navale de Sembawang et la base aérienne de Paya Lebar. Le deuxième secteur concerne les voies d’accès à la mer de Chine à partir de l’océan Pacifique, avec les points obligés traversant la mer de Sulu, la mer de Celebelor (au sud de la mer de Sulu) et Babuyan Channel (entre le nord des Philippines et Taiwan). La coordination des missions de reconnaissance des Etats-Unis sur les lignes de communications internes dans la mer de Chine méridionale peut être assurée à partir de la base aérienne US Andersen ou de la base navale de l’île de Guam (Iles Mariannes). Le troisième secteur concerne l’accès de la mer de Chine orientale à travers l’océan Pacifique, avec les points de passage obligés, au sud, par la zone située entre l’île de Taïwan et l’archipel d’Okinawa (Ryukyu) et, au nord, par la zone comprise entre l’archipel d’Okinawa et l’ile de Kyushu (extrémité sud du Japon). La distance entre Okinawa et Kyushu est la même que celle de l’île de Taïwan et Okinawa (600 km). La coordination des missions de reconnaissance des Etats-Unis peut être faite à partir de sa base d’Okinawa. Le quatrième secteur concerne l’accès à la mer de Chine orientale à partir du Japon et de la Corée du Sud. Le dispositif de surveillance de la péninsule du Shandong et de la côte est de la Chine est déjà assuré par la Corée du Sud et le Japon en coopération avec les troupes américaines déployées dans les deux pays. V. V. Expert militaire. Ancien commandant-adjoint de l’aéroport militaire d’Otopeni. In voltairenet.org 16 M O N D E Mardi 29 novembre 2016 L’ARMÉE SYRIENNE POURSUIT SON AVANCÉE POUR LA RECONQUÊTE DE LA VILLE Des milliers de déplacés civils à Alep-Est Un chirurgien à Alep s’est déplacé en France et en Allemagne cette semaine pour demander l’aide de la communauté internationale. «Les européens doivent protéger les hôpitaux et les équipes médicales. Mais personne ne dit aux Russes ou au régime : ‘‘Arrêtez. Vous devez arrêter’’ La communauté internationale n’a aucune envie de faire son devoir», déplore-t-il Par Lisa Barrington de Reuters Photo : DR D es milliers d’habitants des quartiers d’Alep-Est ont pris la fuite, poussés par le déplacement rapide des lignes de front des combats, rapportent des résidents et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh) après une avancée des forces du régime. L’armée syrienne a annoncé dimanche avoir pris le contrôle du quartier rebelle de Djabal Badro à Alep-Est, qui jouxte celui de Hanano conquis la veille. Dans la soirée, elle a annoncé qu’un troisième quartier, Holok, avait été repris au terme de combats qui ont fait de nombreux morts parmi les «terroristes». Les médias officiels syriens évoquent pour leur part une progression des forces pro-Bachar al Assad dans les districts de Boustan al Bacha, Haïdarïa et Sakhour. Ni Hanano ni Djabal Badro ne sont des quartiers densément peuplés mais l’avancée des troupes gouvernementales fait craindre aux insurgés que la partie nord d’Alep-Est soit séparée de la partie sud, ce qui affaiblirait les rebelles et rapprocherait de nombreux habitants des lignes de front. Les frappes aériennes sur les quartiers résidentiels d’Alep-Est, dernier grand bastion urbain de la rébellion syrienne assiégé depuis l’été par les forces gouvernementales, ont repris le 15 novembre après plusieurs semaines de pause, s’accompagnant d’une offensive terrestre. La reconquête d’Alep dans le nord de la Syrie, la plus grande ville du pays avant la Un chirurgien d’Alep : «Les Européens doivent protéger les hôpitaux» 250 000 civils sont pris au piège. La nourriture manque, les hôpitaux sont en ruine. C’est pourquoi Osama Abo El Ezz, chirurgien à Alep, a décidé de venir demander l’aide de la communauté internationale en France et en Allemagne cette semaine. Sur son téléphone portable, le docteur Osama Abo El Ezz montre les images d’une maternité qui vient d’être détruite par des missiles russes ou syriens. «Les Russes disent qu’ils combattent les terroristes, mais les hôpitaux, c’est du terrorisme ? Les médecins, ce sont des terroristes ?», martèle le chirurgien, cité par franceinfo qui l’a rencontré. «Les blessés restent dans la rue parce qu’on n’a plus d’ambulance, ou pas d’essence, ou plus d’endroit où les soigner, poursuit-il. Beaucoup meurent à force d’attendre. Mais personne ne parle des médecins, personne n’essaie de les aider». Le Dr Abo El Ezz a tenu le plus longtemps possible. Mais au mois d’août, quand son hôpital a été détruit, le chirurgien a quitté Alep pour continuer à faire son métier, ailleurs en Syrie. «Chaque jour est pire que le précédent», témoigne-t-il. A Berlin et à Paris, il est venu dire au monde de ne pas fermer les yeux. «Les européens doivent protéger les hôpitaux et les équipes médicales. Mais personne ne dit aux Russes ou au régime : “Arrêtez. Vous devez arrêter’’ La communauté internationale n’a aucune envie de faire son devoir.» Dans ses yeux, se mêlent la colère et l’abattement... Osama en est persuadé : c’est parce que les Etats-Unis sont en retrait sur le dossier syrien, en pleine transition politique, que Bachar Al-Assad a lancé sur Alep son offensive la plus meurtrière. guerre, serait un succès majeur pour le président Bachar al Assad après cinq ans et demi d’un conflit qui a fait des centaines de milliers de morts et 11 millions de déplacés. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh), qui suit la guerre quotidiennement en s’appuyant sur un réseau d’informateurs sur le terrain, a déclaré qu’environ 400 personnes avaient quitté des zones d’Alep-Est encore sous contrôle rebelle pour se rendre à Hanano, d’où certains ont été transférés vers Alep-Ouest, tenu par le gouvernement. Les médias d’Etat estiment qu’au moins 1 500 habitants des zones rebelles ont fui vers des territoires sous contrôle gouvernemental. C’est l’exode le plus massif depuis plusieurs mois. Certains habitants ont également gagné un quartier d’Alep contrôlé par les milices kurdes YPG, qui ne combattent pas les forces loyalistes et ne sont donc pas visées par les raids aériens. Une trentaine de familles ont rejoint ce quartier de Cheikh Maksoud, selon l’Osdh. Le ministère russe de la Défense, cité par les agences de presse russes, a déclaré dimanche que plus de 900 civils, dont 119 enfants, avaient quitté Djabal Badro au cours des dernières 24 heures. Selon un habitant de Hanano, 200 à 300 familles vivent encore dans ce quartier, mais elles effectuent des allées et venues depuis le début de la guerre, en fonction de l’intensité des bombardements. Selon les Nations unies, au moins 250 000 habitants sont toujours assiégés dans l’est d’Alep sous contrôle rebelle. L’Osdh, des sources rebelles et les médias officiels syriens ont rapporté dimanche que des combats acharnés se poursuivaient dans les quartiers adjacents à ceux de Hanano et Djabal Badro, mais les insurgés ont dit avoir des difficultés à repousser leurs assaillants en raison de pilonnages incessants. «Les forces révolutionnaires renforcent leurs lignes de défense autour de Hanano», a déclaré Yasser al Youssef, membre du bureau politique du groupe rebelle Nour al Dine al Zinki. «Mais les avions ont tout détruit, les pierres, les arbres et les hommes, dans une politique de destruction systématique.» Des centaines d’habitants de la partie nord d’Alep-Est sont également descendus vers le sud, de peur d’être pris au piège si les forces loyalistes parvenaient à couper en deux le bastion rebelle. «Il y a des familles qui sont épuisées et l’armée progresse de façon spectaculaire», a dit Ibrahim Abou Laïss, un responsable de la défense civile à Alep-est. Reuters SELON LE CHEF D’ETAT-MAJOR DE L’ARMÉE IRANIENNE L’Iran veut construire des bases navales en Syrie et au Yémen L’IRAN pourrait chercher à construire des bases navales en Syrie et au Yémen afin d’étendre son rayon d’action et/ou sa sphère d’influence dans la région, a déclaré le chef d’Etat-major de l’armée iranienne. «Nous avons besoin de bases lointaines et cela pourrait devenir possible un jour sur les côtés du Yémen ou de la Syrie, ou bien en utilisant des îles ou des bases flottantes», a déclaré le général Mohammad Hossein Baqeri, cité par le quotidien Shargh. Selon l’officier supérieur, disposer de telles bases serait bien plus utile que de disposer d’armements nucléaires. Le régime iranien est l’allié du président Bachar al Assad en Syrie, où des soldats iraniens combattent la rébellion, et des miliciens houthis qui affrontent au Yémen une coalition conduite par l’Arabie saoudite. Toutefois, malgré ce soutien iranien à l’opposition armée yéménite, le chef du conseil politique des Houthis, Saleh al Samad, a critiqué les propos du chef d’Etat-major de l’armée iranienne. «Pas un pouce de territoire du Yémen, sur terre ou sur mer, ne sera abandonné à une partie étrangère (...), qu’elle soit amie ou ennemie», a-t-il dit dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, Téhéran, qui entend revenir en force sur la scène, si ce n’est internationale, du moins régionale, en tant qu’acteur majeur, s’emploie à ce titre à recouvrer à sa puissance militaire. Dans cette perspective, l’Iran compte acheter des avions de combat russes Sukhoï Su-30 pour moderniser son armée de l’air, a indiqué le ministre de la Défense Hossein Dehghan, ajoutant que Téhéran pourrait à nouveau autoriser la Russie à utiliser une base aérienne iranienne pour ses opérations en Syrie. «L’achat de ce chasseur est à l’ordre du jour du ministère de la Défense», a déclaré le ministre à la presse, selon l’agence Tasnim. Toutefois, tout achat d’avions de combat à la Russie devrait s’accompagner d’un apport de technologie et d’un investissement commun, a-t-il ajouté, précisant que la Russie l’avait accepté. Mais une telle transaction devrait recevoir l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies. Téhéran avait autorisé en août dernier des avions russes à utiliser une base de l’ouest de l’Iran en appui au gouvernement syrien, soutenu à la fois par les Russes et les Iraniens. Les Etats-Unis et certains parlementaires iraniens avaient critiqué cette initiative. Reuters LA POLEMIQUE a enflé tout au long du week-end de Thanksgiving. Et Donald Trump est une fois de plus sorti de ses gonds. Dimanche soir dernier, de retour à New York, après quatre jours passés en Floride, le Président élu a dénoncé sur Twitter «une grave fraude électorale», commise selon lui «en Virginie, dans le New Hampshire et en Californie», trois Etats remportés par Hillary Clinton. A la fin de sa campagne, lorsque tous les sondages le donnaient battu contre la candidate démocrate, le bouillonnant milliardaire avait maintes fois averti que le résultat de la présidentielle américaine risquait d’être «truqué». Il n’en avait bien sûr plus reparlé depuis sa victoire surprise du 8 novembre. Dans un autre tweet rageur, le 45 e Président des Etats-Unis, qui remplacera le sortant Barack Obama à la Maison-Blanche, le 20 janvier, a affirmé que des «millions de gens» avaient voté «illégalement» au scrutin qu’il a remporté. Ni le magnat de l’immobilier ni ses conseillers n’ont apporté la moindre preuve de ces allégations, et les observateurs électoraux présents le 8 novembre n’ont jamais fait état de fraudes. En revanche, selon l’ex-candidate indépendante écologiste Jill Stein, des experts ont recensé dans le Wisconsin, la Pennsylvanie et le Michigan «des anomalies statistiques qui soulèvent des inquiétudes». Jill Stein a donc décidé de réclamer des recomptages de voix dans ces trois Etats, remportés avec 100 000 voix d’avance par Donald Trump. Jill Stein a levé plusieurs millions de dollars afin de financer sa demande de recomptage. Et le camp Clinton a annoncé qu’il participerait au nouveau décompte dans le Wisconsin, tout en précisant ne pas y avoir constaté d’irrégularités. Trump dénonce une «fraude» et des «millions d'électeurs illégaux» C U L T U R E Mardi 29 novembre 2016 17 COMMÉMORATION DU 184E ANNIVERSAIRE DE L’ALLÉGEANCE À L’EMIR ABDELKADER À MASCARA Le Prix Emir Abdelkader de la pensée et de la culture décerné à la famille de Boualem Bessaih La cérémonie de remise de ce Prix s’est déroulée au niveau du site historique Derdara dans la commune de Ghriss, où il a été remis à la famille du regretté disparus en guise de reconnaissance aux efforts consentis au service du pays et du patrimoine de l’Emir Abdelkader à travers des ouvrages Par Sihem Bounabi l’occasion de la commémoration du 184e anniversaire de l’allégeance à l’Emir Abdelkader, l’association Sur les pas de l’Emir a décerné, dimanche passé à Mascara, le prix Emir Abdelkader de la pensée et de la culture à la famille du regretté Boualem Bessaih, en reconnaissance à sa contribution à la mise en exergue du patrimoine du fondateur de l’Etat algérien moderne. La cérémonie de remise de ce prix s’est déroulée au niveau du site historique Derdara, dans la commune de Ghriss, en présence des représentants de la famille du regretté Boualem Bessaih, du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, des autorités de wilaya et d’invités du pays et de l’étranger. Dans une déclaration à l’APS, Abdelmalek Sahraoui, le président de l’association Sur les pas de l’Emir, a rappelé que dans sa première édition, le prix a été décerné l’an dernier au président de la République Abdelaziz Bouteflika, soulignant que cette année il a été attribué à la famille de Boualem Bessaih en guise de reconnaissance aux efforts consentis au service du pays et du patrimoine de l’Emir Abdelkader à travers des ouvrages. Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a souligné, dans une allocution devant l’assistance autour du frêne (Derdara), lieu où a été faite l’allé- Photo : DR A geance à l’Emir Abdelkader, le 27 novembre 1832, qu’il est temps de perfectionner l’écriture de l’histoire de l’Algérie comme l’ont fait ses héros à leur tête l’Emir Abdelkader. Il a ajouté dans ce sillage qu’«il faut porter cette histoire avec tous les supports possibles: livres, films, réseaux sociaux, pour inspirer les générations ». Azzedine Mihoubi a également déclaré que «Le 27 novembre est le jour de la première allégeance à l’Emir Abdelkader représentant une référence dans l’histoire nationale et la résistance populaire. Sa commémoration est un signe de fierté et de reconnaissance envers l’Emir et les chefs de la résistance populaire dont se sont inspirés les Algériens dans leur révolution contre le colonisateur et pour l’indépendance et la vie dans la dignité et la fierté». Pour sa part, le maire de la ville d’El Kader (USA), Joshua Bob, a tenu à remercier, au nom de la délégation américaine participante aux festivités de commémoration de cet anniversaire historique, les autorités algériennes d’avoir donné l’occasion aux descendants de ceux qui ont baptisé leur ville au nom de l’Emir Abdelkader à participer à la commémoration de l’allégeance». En outre, il a affirmé la volonté de sa ville et de ses habitants de développer la coopération avec la ville de Mascara, en vue de promouvoir les valeurs de tolérance prônée par l’Emir Abdelkader. La commémoration de cette date symbolique a également été marquée par UN colloque national, intitulé «L’Etat dans le projet civilisationnel de l’Emir Abdelkader», organisé à l’université de Mascara par la direction de la culture et la faculté des sciences humaines et sociales, et qui a permis à des universitaires et des chercheurs d’aborder des aspects de la vie et du combat du fondateur de l’Etat algérien moderne. Parmi ces interventions celle du directeur de la culture islamique au ministère des Affaires religieuses et Wakfs, Bouzid Boumediène, qui a traité des valeurs de la pensée de l’Emir Abdelkader, alors que Bachir Bouyedjra Mohamed, de l’université d’Oran, s’est penché sur les écrits littéraires et poétiques de l’émir rapporte l’APS. Deux autres universitaires Medjawed Mohammed, de Sidi Bel Abbès, et Ouadhan Boughoufala, sont intervenus sur le volet historique de cette personnalité. Par ailleurs dans le cadre des festivités de commémoration du 184e anniversaire de l’allégeance à l’Emir Abdelkader, les organisateurs ont initié une visite à des sites historiques et archéologiques datant de l’époque de l’Emir et une cérémonie au site historique de Derdara, lieu de la première allégeance à l’Emir pour mener la résistance contre l’occupant français. S. B./APS GESTION ET ANIMATION DES BIBLIOTHÈQUES COMMUNALES À TIZI OUZOU Par Rédaction Culturelle LA PROBLÉMATIQUE de la gestion des bibliothèques communales et le fossé qui existe entre les directives ministérielles et la réalité sur le terrain, a été illustrée par le repport d’une rencontre sur la gestion et l’animation des bibliothèques communales de Tizi Ouzou, programmée par la direction de la culture, reportée à une date ultérieure pour absence de présidents d’Assemblées populaires communales (APC). Seuls le président d’APC d’Idjeur et le vice-président de l’APC d’Illoula Oumalou ont répondu présents à ce rendez-vous programmé dans le cadre de la 9e édition du Salon Djurdjura du livre (du 24 au 29 novembre courant) et qui devait réunir à la bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou, les représentants des communes avec ceux de la direction de la culture afin de discuter du fonctionnement de ces établissements rapporte l’APS. Rencontrée sur place, la directrice de la culture, Nabila Goumeziane, qui a décidé de relancer l’invitation aux présidents d’APC ainsi qu’aux responsables des bibliothèques communales, a indiqué à l’APS que cette rencontre était programmée dans le but d’«initier un dialogue et une concertation avec l’autorité locale pour pouvoir trouver des solutions au problème de fonctionnement des bibliothèques qui, au-delà de leur gestion, doivent être des lieux de foisonnement culturel». La même responsable déplore l’absence d’un fonctionnement optimal des bibliothèques communales que sa direction tente de prendre en charge en décentralisant les manifestions culturelles, à l’instar de cette neuvième édition du Salon du livre, vers les bibliothèques communales dans le but de les animer. «Ces espaces dédiés à la lecture et à la culture sont une véritable aubaine pour la jeunesse et un important atout pour la wilaya», a-telle poursuivi, ajoutant qu’il est «de notre devoir, direction de la culture et partenaires d’en assurer le meilleur fonctionnement pour en faire des établissements de rayonnement culturel». Le président d’APC d’Idjeur, Azwaw Belli, a indiqué, pour sa part, que le problème principal concernant le fonctionnement de la bibliothèque de sa commune, est celui lié au personnel chargé de Photo : DR La direction de culture déplore le désintérêt des présidents d’APC l’exploitation de cette structure. Il a indiqué à cet effet que «nous allons bientôt inaugurer notre bibliothèque et nous n’avons pas le personnel nécessaire pour sa gestion ni la latitude de recruter en raison de restrictions budgétaires imposées par la conjoncture économique actuelle. Nous allons y affecter le chargé de la culture et des sports au niveau de notre l’APC pour sa gestion et pour le reste du personnel nous verrons la possibilité de faire appel aux dispositifs d’emplois de jeunes». De son côté, le vice-président de l’APC d’Illoula Oumalou, Kezouli Mohand Ouahcene, a observé que cette même Assemblée communale a délibéré en faveur du rattachement de la bibliothèque communale à la direction de la culture de Tizi Ouzou, qui en assurera la gestion. En précisant qu’«actuel- lement, cet établissement ouvert depuis février dernier, est géré par 5 éléments recrutés dans le carde du pré-emploi et nous aurions aimé que cette tâche soit confiée à des permanents». La direction de la culture programmera une autre rencontre en espérant cette fois-ci une forte présence des concernés, pour se concerter autour du fonctionnement des bibliothèques communales. R. C. 18 S P O R T S Mardi 29 novembre 2016 VERTS D’EUROPE Ligue 1 française (14e J) O.Lyon : Ghezzal «frustré» après la défaite face au Paris SG Soudani domine le classement des internationaux algériens avec 9 buts L’international algérien de l’Olympique Lyonnais, Rachid Ghezzal, s’est dit «frustré» après la défaite concédée dimanche soir à domicile face au Paris SG (1-2) en clôture de la 14e journée du championnat de Ligue 1 française de football. «En seconde mi-temps, on a montré qu’on pouvait rivaliser avec le PSG et il y a beaucoup de regrets et de frustration. Le coach ne nous a jamais demandé de ne pas jouer en première mi-temps, mais on a eu un peu peur de Paris», a indiqué le joueur algérien à la presse à l’issue de la partie. A l’issue de ce revers, le club rhodanien pointe à la 7e place au classement avec 22 points alors que le PSG est revenu à un point du leader l’OGC Nice. Ghezzal, qui avait manqué les deux derniers matchs de son équipe dont celui de mardi dernier contre le Dinamo Zagreb en Ligue des champions (victoire 1-0), a effectué son retour dans le onze entrant de l’entraîneur Bruno Genesio, cédant sa place à la 81e minute de jeu à son coéquipier Lucas Tousart. «On avait encore en tête la grosse claque prise lors du Trophée des Champions (4-1, ndlr) et c’est dommage», a-t-il regretté. Le joueur algérien qui souffrait à l’aine, avait été contraint de déclarer forfait pour le match en déplacement de la sélection algérienne face au Nigeria (défaite 3-1), le 12 novembre pour le compte de la deuxième journée des qualifications du Mondial-2018. L’ancien joueur de l’ASO Chlef (Ligue 2/Algérie) devance l’attaquant du Standard de Liège (Div.1 belge) Ishak Belfodil qui a contribué dimanche à la victoire de son équipe face à Zulte-Waregem (4-1) Par Algérie presse service attaquant international algérien du Dinamo Zagreb (Div.1 Croate de football) Hilal Soudani, buteur dimanche en championnat face à Osijek (2-0) occupe la tête du classement des internationaux algériens évoluant en Europe avec 9 buts toutes compétitions confondues. Le joueur algérien compte 7 buts en championnat et 2 en Ligue des champions d’Europe. L’ancien joueur de l’ASO Chlef (Ligue 2/Algérie) devance l’attaquant du Standard de Liège (Div.1 belge) Ishak Belfodil qui a contribué dimanche à la victoire de son équipe face à Zulte-Waregem (4-1). Belfdoil, qui est en train de retrouver ses sensations depuis son départ du club émirati de Beni Yas, en est à son 7e but dont 3 en Europa League. Riyad Mahrez (Leicester City), élu meilleur joueur la saison dernière de la Premier league anglaise partage avec Belfodil la 2e place avec 7 buts dont 4 en C1. Le joueur algérien le plus en vue la saison dernière est en baisse de régime, à l’image des résultats enregistrés par les Foxes qui se trouvent à deux longueurs des places relégables. Son coéquipier à Leicester Islam Slimani, Photo : DR L’ deuxième meilleur buteur la saison dernière du championnat portugais avec le Sporting Lisbonne (27 buts) a marqué 5 buts dont 1 en Ligue des champions. En dehors du continent européen, l’attaquant d’Al-Sadd (Qatar) Baghdad Bounedjah est en train de faire parler la poudre en atteignant la barre de 10 buts, occupant ainsi la 1re place au classement des buteurs en compagnie du Marocain de Lekhwiya, Youssef Al-Arabi, et du Brésilien Romarinho d’Al-Jaïch. L’attaquant algérien de Courtrai (Div.1 belge) Idriss Saâdi, pressenti pour intégrer les rangs de l’équipe nationale en vue de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2017 au Gabon a marqué 9 buts ce qui lui permet d’occuper la 3 e place au classement des buteurs de «Ligue Jupiler» en compagnie de Jelle Vossen (FC Bruges). APS HALTÉROPHILIE-ALGÉRIE-DISTINCTION L’US El Biaroise honore Mohamed Gouni, ancien entraîneur national d’haltérophilie L’UNION Sportive El Biaroise (USEB) a honoré à Alger l’ancien entraîneur national d’haltérophilie, Mohamed Gouni, aujourd’hui à la retraite et qui fait face à des problèmes de santé depuis quelque temps. Outre le président de l’USEB, Abderrahmane Bouzid et le secrétaire général de l’association, Nabil Lahoubi, la cérémonie a vu la présence du bureau exécutif de l’APC d’El Biar, de l’ancien président de la Fédération algérienne d’haltérophilie (FAH), Ahmed Bendifallah et du représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), Boutagou. «La cérémonie d’aujourd’hui est symbolique pour une personne qui a consacré toute sa vie à sa discipline préférée. Durant sa carrière de plus de 50 ans, Gouni a été un athlète d’élite avant de devenir entraîneur de l’équipe nationale A pendant des années. En résumé, Mohamed Gouni a passé toute sa vie sur les plateaux d’haltérophilie», a indiqué le président de l’USEB. De son côté, Ahmed Bendifallah n’a pas tari d’éloges sur son ancien compagnon de parcours : «Mon frère Gouni était quelqu’un de dévoué au point où il a abandonné sa carrière professionnelle. C’était un athlète hors pair et un exemple à suivre». Mohamed Gouni (69 ans) qui a à son actif plusieurs titres et records africains, arabes et maghrébins, deux participations aux Jeux olympiques (Montréal 1976 et Moscou 1980), trois participations aux championnats du Monde et autant aux Jeux méditerranéens, dont une soldée par une médaille d’argent à Split en 1979, était très ému par le geste des responsables de l’USEB et ceux de l’APC d’El Biar. «Je ne trouve pas les mots qu’il faut pour remercier les initiateurs de cette cérémonie. C’est toujours réconfortant de savoir qu’il y a des gens qui pensent et qui compatissent à ta douleur. Je ne peux que leur manifester ma gratitude», a tenu à dire Gouni qui était aussi entraîneur de la section d’haltérophilie de l’USEB. En plus de sa maladie, Mohamed Gouni vivait une situation sociale très difficile avant que le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, n’intervienne pour aider l’ancien coach national et sa mère âgée de 91 ans (atteinte de la maladie d’Alzheimer) à obtenir un logement. «Le geste du ministre m’a marqué et je resterai toujours reconnaissant envers ceux qui sont intervenus pour me porter secours», a conclu Mohamed Gouni. APS Manifestations internationales : Ould Ali invite les fédérations à éviter les lacunes constatées LE MINISTRE de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali a invité les fédérations concernées par l’organisation des manifestations internationales à disséquer les lacunes relevées et porter les correctifs nécessaires en vue des prochains rendez-vous en concertation avec les secteurs impliqués. Le ministre a présidé une réunion de la Commission nationale de préparation et d’organisation des manifestations sportives internationales en Algérie, axée sur les bilans et les perspectives présentés par les fédérations en charge du Concours International du saut d’obstacles, du Rallye d’Algérie «2e Challenge Sahari Interna- tional» et du Grand Tour d’Algérie de cyclisme 2017. Après avoir entendu les présidents des fédérations de sports équestres, cyclisme et sports mécaniques, le ministre a tenu à transmettre à la Fédération algérienne des sports Equestres les félicitations du président de la République et du Premier ministre pour la bonne organisation du Concours international des sauts d’obstacles. Il a également tenu à encourager cette Fédération qui s’est vue confier par la fédération internationale l’honneur d’organiser en Algérie la finale du challenge mondial sauts d’obstacles en 2017. Au cours des débats, le ministre a demandé que les bilans de ces manifestations sportives internationales portent également sur leur impact sportif tant sur les populations et les économies locales que sur le développement des disciplines concernées. Ould Ali s’est également félicité de l’apport des wilayas dans l’accompagnement de ces grands rendez-vous sportifs tout en remerciant les représentants des secteurs pour leur disponibilité permanente et leur apport à la réussite de ces trois manifestations. Par ailleurs, la prochaine réunion de la Commission portera sur les préparatifs liés au prochain Grand Tour d’Algérie de cyclisme, prévu en mai 2017. APS Tennis / Tournoi de Hammamet : Ibbou fera équipe avec la Mauricienne De Beer en double L’Algérienne Inès Ibbou fera de nouveau équipe avec la Mauricienne Emmanuelle De Beer dans le tableau double d’un tournoi international de tennis à Hammamet (Tunisie), qu’elles entament aujourd’hui contre un tandem russo-britannique, composé de Yulia Kulikova et Mirabelle Njoze. Le match est prévu à partir de 13h00 (heure algérienne) sur le court numéro 1 du complexe sportif de Hammamet. Ibbou (17 ans) avait déjà fait équipe avec De Beer lors d’un précédant tournoi à Hammamet et dans lequel elles avaient atteint les demi-finales avant de se faire éliminer (6-3, 6-3) par un tandem Serbo-belge, composé de Tamara Curovic et Deborah Kerfs. En simple, la championne d’Afrique 2015 affrontera au premier tour Abina Khabibulina, une joueuse de 24 ans, originaire d’Ouzbékistan, au moment où De Beer sera opposée à l’Italienne Federica Prati. Le tableau final de ce tournoi international du Circuit Pro féminin se déroule du 28 décembre au 4 décembre à Hammamet. Il est doté d’un prize-money de 10 000 USD. Tournoi de présélection de boxe (Seniors) : plus de 50 pugilistes attendus à Tlemcen Plus de 50 pugilistes représentant différentes ligues prendront part au tournoi national de présélection de boxe (seniors), prévu du 2 au 5 décembre à Tlemcen, a-t-on appris de la Fédération algérienne de boxe (FAB). Cette manifestation sportive du noble art, organisée par la FAB en collaboration avec la wilaya de Tlemcen, regroupera les meilleurs éléments qui se sont illustrés cette saison sur le plan national. L’objectif de ce tournoi, selon le président de la FAB Nabil Sadi, est de prospecter de nouveaux talents pour renfoncer la sélection nationale seniors devant participer aux Jeux de la solidarité islamique, prévus en mai 2017 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan et donner un volume de compétition pour ces jeunes boxeurs. S P O R T S Mardi 29 novembre 2016 AFFAIRE ADEL BOUGUEROUA (CRB) Football/Ligue 1 tunisienne (8 journée) : l’Algérien Chenihi se fait rejoindre en tête du classement des buteurs Un épiphénomène du football national e L’attaquant international algérien du Club Africain, Ibrahim Chenihi ayant terminé la phase aller de la Ligue 1 tunisienne de football seul en tête du classement des meilleurs buteurs, avec 5 réalisations, s’est fait rejoindre ce week-end par le fer de lance de l’Espérance Tunis, Taha Yassine Khnisi. Le baroudeur espérantiste avait terminé la phase aller à la 2e place, avec 4 réalisations, mais il a consolidé son capital à l’occasion de la 8e journée, en inscrivant un nouveau but contre le Stade Gabésien (2-0). De son côté, Chenihi s’est contenté d’une passe décisive pour son compatriote Mansour Benothamne, lors de la victoire contre Hammam-Lif (2-0). Derrière le duo Chenihi-Khnisi, trois joueurs se partagent la 2e place, avec 4 buts chacun. Il s’agit d’Iheb Msakni (Etoile Sportive du Sahel), Prince Ipara (Club Bizertien) et Saber Khalifa (Club Africain), au moment où dix joueurs se partagent la 3e place. Parmi eux, trois joueurs du Club Sfaxien, à savoir Alaa Marzouki, Maher Hannachi et Oussama Amdouni, aux côtés desquels on retrouve deux éléments de l’AS Gabès : Fahmi Kacem et Lamjed Ameur et deux autres joueurs du Stade Gabésien : Dramé Michailiou et Hicham Essifi. Cette affaire devrait aider, voire doter les dirigeants de clubs d’une bonne conscience à moindre frais pour entreprendre une sorte de nettoyage des écuries d’Augias en se penchant un peu plus sérieusement sur ce qu’ils gèrent, sur l’état d’hygiène morale de leurs salariés sinon d’y trouver le plus court chemin de dire de vive et haute voix ce que tout le monde sait déjà. Le seul avantage en le cas d’espèce serait qu’enfin l’abcès serait crevé publiquement, mais avec l’espoir que personne n’échappe aux conséquences Par A. Lemili del Bougueroua, joueur du CR Belouizdad pris en possession, la nuance est de taille dans un tel cas de figure, de boissons alcoolisées et de cannabis. En réalité, il n’y a nul besoin de tirer sur l’ambulance ou encore de se lancer une chasse aux sorcières là où il n’y a pas grand-chose de répréhensible à la seule différence qu’il s’agit d’un territoire tout à fait spécifique. Celui du sport, et quitte à encore défoncer des portes ouvertes, de ses valeurs humaines et morale. Le cas Bougueroua, sommes-nous tenté de dire, est une affaire logiquement à classer mais non pas à oublier même si ses employeurs gardent intactes toutes leurs attributions en la matière, celle de l’entendre, essayer de comprendre et ensuite prendre leurs responsabilités. Une démarche qui se fera donc en interne puisque s’agissant des institutions de l’Etat, celles-ci ont pris les leurs comme en témoigne au moins la pénalité de 50 000 dinars infligés au citoyen Bougueroua. Reste maintenant qu’en s’ajoutant à des affaires nettement plus sérieuses en l’occurrence celles du dopage ayant abouti aux mesures disciplinaires prises contre les délictueux contrevenant aux règles de la discipline, cette histoire de footballeur pris en flagrant délit de possession de cannabis et de boissons alcoolisées, interpelle le microcosme sportif et plus particulièrement les instances sportives nationales sur ce qu’il serait ridicule de qualifier de fléau puisque nul parmi les responsables n’ignorent ce qui se passe en réalité. Que fera le club dont la réaction pourrait trouver, superbe raccourci, une atteinte à son image de marque ? Or, Bougueroua n’est que la partie visible de l’iceberg. Des joueurs qui fument, boivent, veillent, ce sont plutôt ceux qui n’émargent pas à ce train de vie jouissif qui ne sont pas nombreux. Et aussi bien dirigeants, souvent complices et compagnons de veillées, autres joueurs, techniciens sont au 19 A Photo : DR Championnat de Belgique (16e journée) : Hanni et Belfodil se distinguent avec Anderlecht et le Standard de Liège courant des frasques de jeunes soudainement pris dans le tourbillon de l’argent facilement gagné. Le CR Belouizdad pourrait ne rien faire et il faudrait se rappeler cette réaction du peuple de l’USM Alger, de ses plus importants dirigeants lesquels appelaient à la clémence, voire au pardon à l’endroit d’un joueur, Belaïli pour ne pas le nommer. En fait, ce qui est inquiétant ce n’est pas tant que des sportifs aient des comportements de déviants, c’est surtout la banalisation de ces comportements. En dehors de la démarche qu’entreprendra le club employeur de Bouguerra, d’ailleurs semblerait-il le coach aurait demandé à le rencontrer pour parler les yeux dans les yeux de cette affaire et du coup envisager quelle suite donner à ce soudain impondérable, il y a également lieu de s’interroger sur ce que pense la Ligue de football professionnel, la Fédération, elles qui disposent d’une réglementation qu’elles ont pris l’habitude de faire appliquer à la lettre. L’article 126 du règlement du championnat professionnel 2016 évoque tout à fait qui serait en relation avec le dopage et «même hors compétition» et est sanctionné conformément à la réglementation. Dans le cas du joueur du CRB, en vertu de la logique, il ne sera certainement pas commode d’établir un lien causal entre le fait d’avoir en sa possession des produits prohibés et celui d’en être un consommateur. C’est d’ailleurs ce qui peut expliquer le jugement décidé par le tribunal qui s’est limité à une amende de 50 000DA sans doute parce qu’aucune preuve matérielle n’établissait que Bougueroua était sous l’emprise des substances dont il était porteur. Cette affaire devrait aider, voire doter les dirigeants de clubs d’une bonne conscience à moindre frais pour entreprendre une sorte de nettoyage des écuries d’Augias en se penchant un peu plus sérieusement sur ce qu’ils gèrent, sur l’état d’hygiène morale de leurs salariés sinon d’y trouver le plus court chemin de dire de vive et haute voix ce que tout le monde sait déjà. Le seul avantage en le cas d’espèce serait qu’enfin l’abcès serait crevé publiquement mais avec l’espoir que personne n’échappe aux conséquences. Il faudrait juste admettre qu’il ne suffit pas de se focaliser sur la violence dans les stades, celleci est tellement présente sous d’autres formes, un peu comme celle d’un footballeur qui n’a pas de respect pour son club parce qu’avant tout il n’a pas de respect pour sa propre vie privée. Rappelons néanmoins qu’il n’y a pas lieu de diaboliser ces nouvelles générations de footballeur en raison d’un comportement jugé inadapté sachant que ce sont seulement les temps qui ont changé et que les mentalités sont quelque peu en récession dans la mesure où celles (générations) des années 60 et 70 étaient loin d’être peuplées de parangon de vertu. Loin s’en faudrait même, les frasques des joueurs de cette époque défrayaient la chronique à la seule différence sans doute qu’ils avaient malgré tout énormément de talent et en apportaient la preuve le jour «J» et importe peu l’état dans lequel ils se trouvaient la veille. A. L. Les deux internationaux algériens, Sofiane Hanni et Ishak Belfodil, se sont distingués avec leurs clubs d’Anderlecht et du Standard de Liège, dimanche dans le cadre de la 16e journée du championnat belge de football. A Liège, Belfodil a grandement contribué à la victoire des siens (4-1) avec une réalisation alors que le score était d’un but partout contre le leader Zulte-Waregem puis en délivrant deux passes décisives pour les 3e et 4e buts. De son côté, Hanni a participé au festival à domicile d’Anderlecht contre Royal Excel Mouscron (7-0) en inscrivant le deuxième but de son équipe qui n’a trouvé aucune difficulté pour se débarasser de son adversaire. L’attaquant des Verts était également derrière le troisième but, inscrit contre son camp par Matej Delac à la 28e minute de jeu. Au classement de la Pro League belge, Anderlecht occupe la 6e place avec 28 points, soit cinq de moins que le leader Zulte-Waregem, alors que le Standard de Liège est 7e avec 25 unités. Football-Afrique-Exportation : Le Nigeria, premier pays africain exportateur de footballeurs en Europe Le Nigeria (10e mondial) est le premier pays africain exportateur de footballeurs vers les championnats européens tandis que l’Algérie ne figure pas dans le Top 50, selon une étude du Centre international d’études du sport (Cies) publiée hier sur son compte twitter. Avec 118 éléments, le Nigeria compte le plus de joueurs évoluant en Europe dont 9 sont dans les cinq grands championnats européens (ENG, ESP, FRA, GER, ITA). Le Nigeria devance le Ghana (15e mondial) avec un total de 88 joueurs dont 11 exercent dans les cinq grands championnats européens. Le Sénégal (19 e) complète le podium mondial avec un total de 71 joueurs dont 27 jouent dans les 5 meilleurs championnats européens. En revanche, l’Algérie ne figure pas dans le Top 50 mondial des pays exportateurs de footballeurs vers les championnats européens. Au niveau mondial, la France (116) devance le Brésil (114), l’Argentine (97) et l’Espagne (66). M A G A Z I N E Mardi 29 novembre 2016 GRÂCE À L’INVENTION DU SMARTPHONE Le Japon veut construire le plus puissant supercalculateur au monde La capitale mondiale de l’innovation passe de l’Occident à la Chine Par Atlantico e moins qu’on puisse dire, c’est qu’après la Seconde Guerre mondiale le Japon s’est retrouvé dévasté. Les bombardements à répétition - y compris nucléaires - avaient détruit toute la capacité productive du pays, qui s’est trouvé extrêmement appauvri. Mais le Japon de l’après-guerre s’est lancé dans une politique de croissance qui en a fait aujourd’hui un des pays les plus phénoménalement riches au monde. On l’oublie, mais à une certaine époque, le Japon était le pays des copies à deux sous des produits occidentaux. La dévastation du pays lui avait aussi donné un coût du travail très faible, qui lui a permis, avec le soutien de l’Etat, de se lancer dans une politique manufacturière fondée sur le travail à bas coût. Mais avec la création d’une base industrielle est venue l’expertise. En copiant, les Japonais ont énormément appris et progressé, en termes de technologie, de valeur ajoutée, puis d’innovation. Evidemment, si cette histoire vous fait penser à un autre grand pays asiatique, ce n’est pas une coïncidence… Les smartphones ont été une révolution technologique, économique (avec, par exemple, l’«ubérisation» de nombreux secteurs) et culturelle. Et cette révolution n’aurait pas été possible sans la Chine, où sont fabriqués tous ces appareils qui ne nous quittent pas et qui ont changé nos vies. Si on pense au rôle de la Chine dans la fabrication des smartphones, on pense sans doute aux usines gigantesques où des ouvriers font de l’assemblage pour une bouchée de pain. Mais la réalité a beaucoup évolué. Shenzhen, il y a quelques décennies un petit village de pêcheurs de l’autre côté de la frontière avec Hong Kong, au Sud-est de la Chine, et aujourd’hui une mégapole de plus de 10 millions d’habitants, est devenue une sorte de Silicon Valley bis. Si la Silicon Valley, la vraie, reste la reine sans rival de l’innovation en software, en logiciel, Shenzhen est devenue la Silicon Valley du hardware, l’électronique. Et tout cela grâce au smartphone. Explications : on entend beaucoup parler de Pékin et de Shanghai, mais Shenzhen est aujourd’hui un moteur économique de la Chine. C’est une des villes les plus chères de Chine. On y trouve les QG de Xiaomi, qui était connu il y a 5 ans pour ses smartphones à très bas prix mais dont aujourd’hui les meilleurs modèles rivalisent avec Apple et Samsung, de Huawei, le La «guerre des smartphones» et le «dividende de la paix» La raison de cette transformation est simple, comme l’explique le site Vox. Si on regarde les entrailles de votre téléphone, qu’y trouve-t-on ? Des microprocesseurs, des puces de communication sans fil, un GPS, une caméra... Depuis une décennie, les entreprises de Shenzhen ont dépensé tous leurs efforts pour rendre ces composants plus petits, plus efficaces, plus économes. Or, avec ces mêmes composants, on peut fabriquer toutes sortes d’autres gadgets électroniques : des montres intelligentes, des drones, des appareils de réalité virtuelle, de la domotique, mais également des hoverboards. Si les hoverboards sont plus un phénomène de mode, l’émergence de ces gadgets montre bien la capacité d’innovation de Shenzhen. Comme l’a expliqué Planet Money, si le concept de départ est venu d’un inventeur américain, la plupart des hoverboards en vente sont smartphones. On trouve aujourd’hui des composants issus de smartphones dans les voitures autonomes aussi. Un dernier exemple, sans doute le plus frappant… Ce que The Economist a appelé la révolution des nanosatellites, qui pèsent entre 1 et 100 kg, coûtent moins d’un million de dollars et reproduisent les fonctionnalités de satellites plus gros coûtant au moins 200 millions. En 2013, raconte space.com, la Nasa a lancé un «phonesat», un satellite expérimental dont l’électronique interne est basée d’un smartphone acheté dans le commerce, et qui assure des fonctions de télémétrie pour les autres missions de la Nasa. fabriqués par des usines chinoises. Comment ? Le plus souvent, ils ont été fabriqués par des usines qui construisaient déjà des plaques de circuits ou des moteurs pour des entreprises occidentales. Les drones ressemblent également à une révolution technologique à venir. Or la plupart des composants internes des drones, comme les microprocesseurs, les gyroscopes ou les batteries, ont, au départ, été conçus pour les smartphones. L’expert en technologie Chris Anderson a décrit les drones comme le «dividende de la paix» des «guerres des smartphones». La concurrence furieuse entre Apple, Samsung et les autres pour concevoir des composants toujours plus sophistiqués pour leurs gadgets a permis cette éclosion technologique. Aujourd’hui DJI, le plus gros fabricant de drones au monde, a son QG à Shenzhen. Autre exemple : comme le signale The Register, pour faire un casque de réalité virtuelle, il faut des senseurs à haute précision pour suivre les mouvements de la tête du porteur, ou encore des écrans miniatures à haute résolution des technologies qui ont été développées au départ pour les L’innovation en réseau Photo : DR Shenzhen, capitale économique Photo : DR L fabricant d’équipement de télécommunications qui rivalise avec Cisco, ou encore Tencent, le leader des réseaux sociaux. Avec sa longueur d’avance, Shenzhen a de bonnes chances d’être la capitale de l’innovation en électronique pendant les décennies à venir. C’est le fameux phénomène de l’innovation en «cluster», avec les laboratoires de recherche, les grandes entreprises, les startups, les entrepreneurs, employés qualifiés et les investisseurs, tous situés à un même endroit, qui forment ainsi un écosystème auto-entretenu. Au centre de Shenzhen, on trouve Huaqiangbei, un marché gigantesque, exploré par le magazine Wired, qui ne vend que de l’électronique, et où on trouve de tout, du cheap, du farfelu, mais également du nouveau et de l’innovant. A Huaqiangbei, aucun problème pour acheter le composant électronique que vous voulez ou 100 000 composants. Ou trouver un fournisseur qui vous fabriquera un composant sur mesure. Ou même vous concevra et fabriquera un appareil entier. Il n’y a aucun autre endroit au monde où c’est possible. Pas étonnant, alors, que le magazine The Economist ait récemment nommé Shenzhen comme le meilleur endroit au monde pour l’innovation en électronique. In atlantico.fr 21 Le Japon veut créer un supercalculateur capable d’exécuter 130 millions de milliards d’opérations à la seconde (130 Pétaflops) et détrôner ainsi la Chine qui actuellement possède le super-ordinateur le plus puissant du monde, le Sunway Tailhulight, pouvant atteindre une vitesse de calcul de 93 Pétaflops. Un budget conséquent va être attribué à la construction de ce système par le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie japonais. Dépassé par des pays tels que la Corée du sud ou la Chine dans certains secteurs technologiques comme la télévision ou le PC, le Japon compte bien se refaire une place parmi les premières puissances technologiques. Ainsi, un budget de 19,5 milliards de yens (163 millions d’euros) sera attribué à la construction de ce supercalculateur. Une telle machine serait ainsi mise à disposition des entreprises nippones du secteur industriel afin d’accélérer la recherche et le développement de systèmes pour la conduite automobile autonome ou encore de technologies touchant au domaine médical et de la robotique. Un appel d’offres a été lancé par le gouvernement japonais et d’ici le 8 décembre, on connaîtra l’entreprise qui sera mandatée pour mener à bien le projet. Parmi celles-ci, Fujitsu pourrait bien être retenue. Le Groupe est en effet à l’origine du supercalculateur le plus puissant du Japon, qui occupe actuellement la 6e place au classement. L’entreprise ne s’est cependant pas exprimée sur le sujet. Galaxy S8 : Samsung prépare-t-il un monstre ? Samsung joue gros avec le prochain Galaxy S8 qui aura la lourde tâche de faire oublier le fiasco du Note 7 explosif. Et il semble que le numéro un mondial mette toutes les chances de son côté avec des spécifications très haut de gamme. Selon les dernières rumeurs, le flagship pourrait en effet offrir une mémoire vive de 6 Go (contre 4 Go pour le S7) et un stockage se hissant à 256 Go contre 32 Go extensibles en micro SD avec le S7. On parle de l’utilisation sans surprise de processeurs haut de gamme Snapdragon 835 et l’Exynos 8895. Samsung a également annoncé qu’un assistant virtuel serait introduit dans son prochain smartphone de référence. L’IA dont il est question est celle issue de l’acquisition récente de Viv, une jeune pousse fondée par l’un des créateurs de l’assistant vocal Siri d’Apple. Cet assistant intelligent sera présent sur l’ensemble de la gamme Galaxy ainsi que dans les équipements domotiques et les vêtements et autres wearables. Samsung n’a livré aucun détail sur le fonctionnement de cet assistant virtuel mais a précisé qu’il serait ouvert aux services tiers que les développeurs pourront associer de façon transparente sous la forme d’assistants conversationnels. La date de lancement du smartphone n’est pas encore connue. Il faut dire que pour le moment, les ingénieurs du géant n’ont pas d’explication précise quant aux causes des explosions de Note 7. Visiblement, la batterie ne serait pas la seule responsable. Impossible donc pour Samsung de lancer un nouveau terminal si stratégique et crucial sans avoir la certitude que le problème est connu et réglé. www.latribunedz.com ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE DE 2017 Mardi 29 novembre 2016 MÉTÉO Fillon grand favori pour succéder à Hollande Centre Max. 16° Plutôt Min 08° ensoleillé Ouest Max. 19° Ensoleillé Min 08° Est Max. 15° Min 07° Sud Max. .21° Ensoleillé Min 07° De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur out ce qui restait de gaulliste, de résiduel en fait, dans la politique économique et sociale de la droite française s’est évaporé au soir du dimanche 27 novembre 2016 avec le choix de François Fillon comme son candidat à l’élection présidentielle française, en avril 2017. Avec 66,5% des voix des plus de 4,3 millions de votants, l’outsider d’hier a battu, comme attendu, vu l’avance acquise au premier tour, très largement le favori d’hier, et peut être le dernier des gaullistes, Alain Juppé, qui, au regard de son âge, 71 ans, n’a plus d’ambition nationale et pourra se consacrer à sa mairie de Bordeaux. En choisissant celui qui a fait 35 ans de politique à l’ombre des Philipe Séguin, Balladur, Chirac et Sarkozy, le noyau dur de l’électorat de droite a fait le choix des idées et d’un programme portés par un catholique fervent, ultra libéral et conservateur. C’est Madame Thatcher des années 80 revisitée pour proposer aux Français une potion socio-économique amère qui, selon Fillon, est la seule politique qui vaille pour ramener au pays la croissance et faire reculer le chômage. Libération a synthétisé cela dans son éditorial de lundi : « Recul de l’Etat-providence, dérégulation sans fioritures du marché du travail, ample réduction du nombre des fonctionnaires (suppression de 500 000 postes), retraite à 65 ans, on sait désormais à quoi s’attendre s’il transforme l’essai de la primaire.» S’ajoute la suppression de l’impôt sur la fortune, la hausse de la TVA (2%) et la remise en cause du socle du modèle social français, le système de la sécurité sociale ne prendrait en charge que les maladies graves et de longue durée pour laisser tout le reste au privé. C’est l’officialisation d’un système santé à deux vitesses. Celui qui prône une révolution conservatrice et libérale, opposé personnellement au droit à l’avortement, mais il T Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fedjr...........06.01 Echourouk ...05.44 Photo : DR s’engage à ne pas le remettre en cause, n’évoque pas beaucoup les questions sociétales et culturelles. Mais l’immigration n’y échappe pas. Il s’engage à instaurer des quotas d’immigration annuels, la limitation des prestations sociales pour les immigrés et le durcissement du regroupement familial. La déchéance de la nationalité pour les djihadistes est prévue et leur retour de Syrie et d’Irak empêché. Sur le plan international, l’élément significatif à retenir, en rupture avec l’actuel politique, est de renouer le dialogue avec la Russie, Fillon a gardé de bonnes relations avec Poutine, et rétablir des relations avec la Syrie de Bachar Al-Assad pour abattre l’ennemi commun, l’Etat Islamique. Evoquer aujourd’hui des aspects du programme présidentiel de François Fillon, n’est pas fortuit. Sauf une survenue d’un scénario des plus improbables, mais dont la politique est friande, il sera élu chef de l’Etat en 2017. Pourquoi ? Sur sa droite, Marine Le Pen du Front national, que tous les sondages donnent présente pour le duel du 2e tour, comme son père en 2002 face à Jacques Chirac, n’est pas, heureusement pour la France, en mesure de séduire une majorité d’électeurs. Sur sa gauche, c’est du jamais vu ! Pour l’instant, il n’y a ni un projet, ni un homme ou une femme, pour le porter. Ou plutôt, comme le disait le général de Gaulle, il y a «le trop plein». En attendant de savoir si François Hollande sera candidat pour sa réélection, en passant ou pas par la primaire des socialistes, son Premier ministre, Manuel Valls, s’est déclaré dimanche prêt à concourir même face ……à son Président. De fait, s’est installée une crise entre les deux têtes de l’exécutif qui ont déjeuné ensemble hier pour, peut-être, surmonter la situation, où avaliser un divorce. C’est du burlesque à l’Elysée en pleine période d’état d’urgence !!! Pendant ce temps, la primaire du parti socialiste se prépare avec, pour l’instant, quatre candidats en lice, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche. La gauche non socialiste à son candidat, Jean-Luc Mélenchon qui vient de bénéficier du soutien du parti communiste. Les écologistes iront à la présidentielle avec leur poulain, Yannick Jadot, imités en cela par le Parti radical de gauche, avec la ministre Sylvia Pinel. C’est une véritable «Khalouta» qui offre le pouvoir à une droite qui n’en demande pas tant. M. M. Adoption du projet de loi relatif aux hautes responsabilités de l'Etat exigeant la nationalité algérienne exclusive Rabah Iguer LES MEMBRES de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté hier le projet de loi fixant la liste des hautes responsabilités de l’Etat et des fonctions politiques dont l’accès requiert la nationalité algérienne exclusive. La séance de vote a été boycottée par les députés du Front des forces socialistes. Les députés ont proposé quatorze amendements portant notamment sur l’élargissement de la liste des fonctions exigeant la nationalité algérienne exclusive aux membres des deux chambres du Parlement (APN et Conseil de la nation), les magistrats, les walis de la République, les Dohr...........12.36 Assar ..........15.14 Maghreb ....17.38 Icha ............19.01 Communication : les journalistes seront associés à l’organisation de la presse électronique ASSEMBLÉE POPULAIRE NATIONALE Par Légère pluie ambassadeurs, les re ponsables des instances constitutionnelles et le directeur général des Douanes. Après examen des propositions d’amendement, la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés a jugé que certaines d’entre elles étaient prises en charge par le projet de loi alors que d’autres ne correspondaient pas à son esprit ni à sa philosophie. Pour rappel, l’article 2 de cette loi définit les fonctions concernées, il s’agit du président du Conseil de la nation, président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Premier ministre, président du Conseil constitutionnel, des membres du gouvernement, du secrétaire général du gouvernement, Premier président de la Cour suprême et du président du Conseil d’Etat. Sont également concernées par cette loi les fonctions de Gouverneur de la Banque d’Algérie, responsables des corps de sécurité, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, commandants des forces armées, commandants des Régions militaires, ainsi que toute haute responsabilité militaire fixée par voie réglementaire. Une période transitoire de six mois est accordée aux personnes occupant des hautes responsabilités de l’Etat et les fonctions politiques fixées dans cette loi pour se soumettre à son contenu. R. I. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a indiqué hier que les journalistes seront associés à l’organisation de la presse électronique, assurant que les nouveaux textes de loi devant régir cette presse sont «en phase de finalisation». «Je ne parle pas des sites d’information fantômes dont on ne connaît rien, mais plutôt de la presse électronique respectable dont les journalistes seront associés à son organisation, y compris les sites hébergés à l’étranger», a déclaré le ministre de la Communication en marge d’un cycle de formation organisé au profit des professionnels de la presse à l’Ecole de journalisme de Ben Akoun. Alger: évacuation d’un immeuble après l’effondrement d’un mur de soutènement Un vieil immeuble abritant 9 familles situé rue Blaise Pascal (n°52) au quartier Telemly sur les hauteurs d’Alger, a été évacué et des mesures urgentes ont été prises après l’effondrement dimanche soir, d’un mur de soutènement dû à un affaissement du sol, a annoncé hier le président de l’APC d’Alger-Centre. L’effondrement a été causé par des travaux d’extension effectués par une entreprise privée au niveau d’une maison et qui ont donné lieu à un affaissement du sol et endommagement de l’immeuble ce qui a exigé l’évacuation urgente des familles au nombre de 9. Des travaux de renforcement du côté de l’affaissement avec 20 camions chargés de pierres pour soutenir le mur dans l’attente des résulatst du bureau d’expertise technique. Drogue : saisie de plus d’une tonne de kif traité près des frontières Ouest Plus d’une tonne de kif traité provenant du Maroc a été saisie tôt hier par les services de la Gendarmerie nationale près de la bande frontalière, à Bab El Assa (Tlemcen), a-t-on appris de source sécuritaire. Agissant sur renseignements, les Garde-frontières ont mis en place un dispositif dans cette région frontalière, notamment à travers les patrouilles de surveillance, qui a permis d’intercepter une quantité de 10 quintaux et 28 kilos de kif traité, acheminée à dos de baudets, a-t-on souligné de même source. Une enquête a été ouverte pour élucider cette affaire, a-t-on ajouté. Oran : découverte d’un atelier clandestin de fabrication de munitions Les services de la sûreté de wilaya d’Oran ont découvert un atelier clandestin de fabrication de munitions, a-t-on appris hier auprès de ce corps sécuritaire. Agissant sur des informations faisant état de la présence d’une personne au lieudit Douar B au quartier des Amandiers activant dans le domaine de fabrication de munitions pour usage personnel, des investigations ont été lancées ce qui a permis d’appréhender le propriétaire de cet atelier, âgé de 67 ans. Le mis en cause doit être présenté à la justice, a-t-on ajouté de même source. Constantine : remise en service du téléphérique après neuf mois de maintenance Le téléphérique de Constantine a été remis en service hier après une opération de maintenance qui a duré neuf mois, a-t-on constaté. Une période d’essais techniques de ce moyen de transport urbain a été assurée, depuis début novembre courant, et a ciblé le contrôle de l’ensemble des équipements dont les piliers et les télécabines, mais aussi l’itinéraire de cet équipement, long de 1 500 mètres, a indiqué à l’APS Mohamed Khodja Alama, représentant à Constantine de l’Entreprise de transport algérien par câbles (Etac) chargé de la gestion du téléphérique. Publication : un livre de référence sur l’Algérie à paraître prochainement à Washington Le Think Tank américain Center for transatlantic relations s’apprête à publier prochainement un livre de référence sur l’Algérie intitulé «Algeria and transatlantic relations», a-t-on appris hier auprès de ce centre d’études. Le livre destiné à faire connaître les atouts de l’Algérie, retrace les réformes menées aux niveaux économique et politique pour diversifier l’économie et consolider la démocratie et revient également sur les efforts déployés par l’Algérie pour se positionner comme un acteur clé pour la sécurité régionale. L’ouvrage élaboré par ce Think Tank américain relevant de la prestigieuse Université John-Hopkins à Washington sortira des presses de Brookings Institution au printemps 2017, a indiqué Samy Boukaila, chercheur associé à ce centre d’étude. Une grande quantité de produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs saisie à Batna Une grande quantité de produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs a été saisie à Batna par des éléments de la Gendarmerie nationale, a indiqué hier dans un communiqué, le ministèreCarré jaune . Une grande quantité de produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs saisie à Batna. Une grande quantité de produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs a été saisie à Batna par des éléments de la Gendarmerie nationale, a indiqué hier dans un communiqué, le ministère de la Défense nationale (MDN). Il s’agit de 25 quintaux et 56 kilogrammes de produits chimiques rentrant dans la fabrication des explosifs, ainsi que huit bonbonnes de gaz butane, a précisé la même source. Par ailleurs et dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre la criminalité organisée, un détachement des Gardes-frontières et de la Gendarmerie nationale a saisi une grande quantité de kif traité s’élevant à dix quintaux et 28 kilogrammes à Tlemcen.