liquidation d`airmed, quand la delocalisation tue les emplois
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liquidation d`airmed, quand la delocalisation tue les emplois
Roissy, le 17 février 2016 2016/02/17/JL Tous pilotes, toutes compagnies LIQUIDATION D’AIRMED, QUAND LA DELOCALISATION TUE LES EMPLOIS FRANÇAIS La nouvelle est tombée le 15 février, la compagnie Air Méditerranée, en grande difficulté depuis plusieurs années a été placée en liquidation judiciaire avec effet immédiat. Le SNPL tient tout d’abord à assurer de son soutien l’ensemble des personnels sol, PNC et pilotes qui se retrouvent à Pôle emploi. Nous œuvrerons pour que leurs droits soient respectés. Au-delà, cette faillite doit nous interpeller sur une nouvelle façon de faire de nos dirigeants, une nouvelle menace qui nous concerne tous : la délocalisation de nos emplois. En 2011, Air Méditerranée crée une filiale en Grèce, Hermès Airlines. Au départ, sa flotte est composé d’un Boeing 737 opéré par des équipages basés à Athènes mais dont l’activité quasi exclusive est d’effectuer des vols au départ ou à l’arrivée du territoire français en affrètement pour la maison mère Air Méditerranée. A l’été 2011, Antoine Ferretti, PDG d’air Méditerranée, affirme au SNPL qu’Hermès est uniquement destinée à se développer en dehors du territoire Français et que ses résultats financiers permettront de soutenir Airmed qui souffre sur son marché naturel en France. Le SNPL lui propose alors de coucher ses engagements par écrit en signant un accord de périmètre garantissant qu’Hermès ne viendra pas phagocyter l’activité d’Airmed. Bien entendu, cet accord ne sera jamais signé par le SNPL puisque les différentes propositions de Monsieur Ferretti ne garantissent en rien d’atteindre l’objectif ; une autre organisation signera tout de même cet accord persuadée que ce développement à l’étranger sauvera la maison mère. Fin 2011, Airmed lance un PSE, près de la moitié du personnel prendra le PDV ou sera licencié. L’opération de démantèlement est lancée, la moitié de la flotte d’Airmed est transférée chez Hermès, les navigants sont tous basés (officiellement) en Grèce à des conditions très basses. Bien entendu l’activité quasi exclusive d’Hermès reste d’effectuer des vols en sousaffrètement pour Airmed au départ et à l’arrivée du territoire français. Les navigants prennent leurs vols au départ de Lyon, Nantes, Paris, etc. dorment à l’hôtel et ne reviennent en Grèce que pour prendre leurs repos. Certains navigants non grecs ne mettent même jamais les pieds à Athènes, leur soi-disant base d’affectation ! SYNDICAT NATIONAL DES PILOTES DE LIGNE FRANCE ALPA AFFILIE ECA, IFALPA – N° SIRET 785 743 246 00031 CODE APE 9420Z Roissypôle Le Dôme – 5 rue de La Haye – CS 19955 - 95733 Roissy CDG CEDEX Tel. (33) 01 49 89 24 00 – Fax (33) 01 49 89 24 10 – e-mail : [email protected] Le SNPL a lancé immédiatement des actions judiciaires pour condamner ces pratiques de travail dissimulé. Malheureusement, les lenteurs de la justice et l’absence de volonté politique n’auront pas permis de stopper à temps le dépeçage d’Airmed par Hermès. Aujourd’hui Airmed est morte et Hermès, n’en doutons pas, va continuer à prospérer sur le marché charter français, sans verser un centime de charges sociales en France et sans y créer le moindre emploi. Bien entendu, le SNPL ne lâchera pas l’affaire, nous continuerons nos actions judiciaires pour obtenir réparation mais force est de constater que des salariés seront désormais au chômage avec des difficultés pour être remplis de leurs droits (les plafonds AGS ne permettant pas de garantir toutes les sommes qui leur sont dûes) et que la CRPN a une créance importante qui ne sera jamais honorée. Puisse cette expérience nous faire prendre conscience que les délocalisations ne sauvent jamais nos emplois, tout au plus servent-elles à terme à engraisser un peu plus nos dirigeants et actionnaires. Personne n’est à l’abri, y compris dans les grandes compagnies… Le Bureau exécutif du SNPL France ALPA