Apparitions de visages

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Apparitions de visages
Apparitions de visages
Apparitions de visages
Apparitions de visages dans le ciment de la cuisine d’une
maison en Andalousie durant 35 ans
Apparitions de visages
L’affaire des visages de Bélmez a débuté en 1971 dans le petit
village espagnol de Bélmez de la Moraleda (Andalousie, région
de Jaén). La famille Pereira affirma voir des dessins de
visages apparaître sur le sol en béton.
Le phénomène dura pendant plus de 30 ans, avec des pics
d’activité – dont le dernier eu lieu en 2004 – s’accompagnant
de l’apparition de visages de styles variés.
Les visages de Bélmez ont connu un très fort écho dans les
médias espagnols et plusieurs équipes de parapsychologues se
rendirent sur les lieux pour les étudier. Ceci explique que
l’affaire soit bien connue et considérée par certains
spécialistes comme l’une des plus importantes manifestations
paranormales du siècle.
Premières observations et fouilles
C’est le 23 août 1971, dans la maison de la famille Pereira au
5 rue Rodriguez Acosta que commencent ces manifestations.
Madame Maria Gomez Camara, épouse Pereira, découvre qu’une
forme, qui n’était pas là auparavant et qu’elle interprète
comme étant la représentation d’un visage humain, s’est formée
sur le sol cimenté de sa cuisine.
Photographie de « la pava », premier
visage à être apparu
Pour vérifier que cette apparition n’est pas le fruit de son
imagination, Maria Pereira fait appel à son fils et à son
mari, qui déclarent également distinguer un visage.
Apparemment impressionnée et quelque peu paniquée, la famille
quitte alors les lieux et se réfugie chez des voisins, qui
témoigneront plus tard du phénomène.
Lors du retour de la famille dans la maison, et après des
essais infructueux pour effacer le visage à l’aide de
détergents divers, la décision est prise de démolir la dalle
de ciment sur laquelle il est apparu et d’en couler une autre.
C’est le fils de la maison qui s’en charge à l’aide d’une
barre de métal.
Les témoignages rapportent qu’aucun phénomène ne se serait
ensuite produit durant un certain laps de temps… jusqu’à ce
que le visage réapparaisse au même endroit, sur la nouvelle
dalle de béton récemment coulée.
Ne sachant comment se débarrasser de la chose, qui commence à
faire parler d’elle, la famille contacte la mairie. Celle-ci
récupère le bloc de ciment et semble avoir ordonné des
investigations pour démanteler une éventuelle supercherie ou
comprendre l’origine du phénomène. Après avoir fait enlever à
nouveau la dalle, sortir les habitants et fermer la maison,
les autorités constatent non seulement que le visage est
toujours là mais que, pendant ce temps, d’autres visages sont
apparus sur les murs et le sol.
Photographie de trois autres
visages de Bélmez
De nombreuses sources prétendent qu’en poursuivant leurs
recherches, les autorités de Bélmez creusèrent le sous-sol de
la maison et que des ossements auraient été mis à jour lors
des excavations. Diverses origines leur sont attribuées : la
maison de Bélmez était située sur l’emplacement d’une ancienne
église et de son cimetière, voire sur l’emplacement d’une
ancienne mosquée ; les ossements étaient ceux d’adolescents
décapités durant la guerre civile…
Cependant les études scientifiques menées par la suite sur les
visages de Bélmez ne font aucune allusion à cette découverte,
et il est par ailleurs impossible de se procurer des photos de
ces ossements ou des travaux d’excavation.
Ce détail serait donc une rumeur inventée de toute pièce ; la
soit-disante excavation d’ossements anciens est un élément
fictif qui se retrouve souvent dans les histoires de maisons
hantées (voir la maison qui saigne de Saint Quentin).
Un phénomène médiatico-paranormal
Le phénomène va connaître dès lors une amplification
constante, puisque de nouveaux visages vont apparaître
quotidiennement, changer de place, ou disparaître. Les Pereira
affirmeront avoir essayé de les détruire comme la première
fois, en vain.
Dès 1972, la maison (présentée au public comme «la casa de las
caras», la « maison des visages » en espagnol) fut ouverte aux
touristes. Elle se visite encore de nos jours et certains
visages y sont toujours visibles.
En tout, ce sont quelques trois mille visages différents qui
ont été comptabilisés pendant 35 ans, notamment grâce à
l’intervention d’un notaire, Don Antonio Palacios Luque, qui
en établira un décompte précis.
Les visages présentent de grandes variétés stylistiques :
certains se présentent sous la forme de taches de couleurs et
sont à peine discernables sur le sol bétonné, tandis que
d’autres sont très nets et évoquent davantage des peintures
polychromes.
Des rumeurs assurent que les visages semblent changer au gré
des humeurs de la maîtresse de maison, notamment lors d’un
séjour à l’hôpital de celle-ci où les visages auraient
affiché, selon des témoins, une « expression de tristesse ».
En 1972, les parapsychologues German de Argumosa et Hans
Bender (fondateur de l‘Institut für Grenzgebiete der
Psychologie und Psychohygiène (IGPP), l’un des plus grands
centres privés menant des recherches en parapsychologie en
Europe) se rendent sur les lieux.
Ils vont y être témoins de l’apparition, de la disparition,
puis de la réapparition de visages. Les deux parapsychologues
font sceller la cuisine pendant trois mois et recouvrir les
visages d’une bâche en plastique, pour vérifier une éventuelle
supercherie.
La salle est divisée en sections, pour mieux percevoir
d’éventuels changements des visages et de nombreuses photos
sont prises.
Les enquêtes sur le phénomène ont été
peu concluantes
Les trois mois passent et, lors de la réouverture, les
parapsychologues constatent que plusieurs visages se sont
déplacés et que de nouveaux sont apparus. Ils effectuent alors
une série d’analyse : photographies infrarouges et rayons X.
Les deux professeurs apportent aussi des appareils
d’enregistrement, et effectuent des trans-communications
instrumentales (TCI)?, sur lesquelles ils affirment que des
voix humaines auraient été entendues.
Les éléments recueillis, discutables tant sur les résultats
que sur la méthode employée, ne permettent pas d’étayer
l’hypothèse paranormale mais ne démontrent pas non plus qu’il
s’agit d’une supercherie.
En outre, De Argumosa et Bender ne publièrent aucun document
officiel sur leurs observations dans la maison des Pereira, et
Bender en parla à peine dans la publication de son institut,
Zeitschrift für Parapsychologie.
La seconde vague d’apparitions
En 2004, Maria Gomez Camara – l’épouse Pereira – décède. Le
parapsychologue et président de la Sociedad Espanola de
Investigaciones Parapsichologicas (SEIP), Pedro Amorós,
entreprend alors une nouvelle campagne de recherche de visages
à Belmez. La nièce de la défunte Maria Gomez met alors à jour
de nouveaux visages dans la maison natale de Maria, située à
200 mètres de la maison de la famille Pereira où les visages
originaux étaient apparus dès 1971. La SEIP affirme par la
suite que les visages découverts sont bel et bien
authentiques.
Un des visages de Bélmez apparus en 2004
Cependant, le phénomène est identifié de nos jours et de façon
quasiment unanime comme une vaste supercherie.
La SEIP aurait oeuvré en réalité en complicité avec la
municipalité de Bélmez de la Moraleda. Cette dernière
souhaitait en effet ouvrir un musée consacré aux visages de
Bélmez ; à cet effet, elle voulait racheter la maison où les
Pereira avaient vécu et où les phénomènes paranormaux
s’étaient manifestés. Cependant, le prix de la maison était
prohibitif. L’objectif du canular était donc de faire
apparaître de nouveaux visages dans une autre maison dont le
prix aurait été moins élevé, et d’y créer le fameux musée.
La SEIP aurait réalisé les visages et les aurait authentifiés
par la suite pour le compte de la mairie, l’avis de la nièce
de Maria Gomez servant de caution familiale à la découverte.
Tentatives d’explication
L’affaire est loin de faire l’unanimité quant à l’authenticité
de ces phénomènes. Plusieurs explications ont été avancées :
Explication spiritiste : les visages de Bélmez de la
Moraleda seraient ceux des défunts enfouis dans le
cimetière de la ville. Les arguments les plus
fréquemment avancés en faveur de cette hypothèse sont
la présence hypothétique du cimetière et des
restes humains ;
le fait que les images « résistent » à la
destruction de leur support en ciment, leurs
changements de lieux et d’expression ;
les enregistrements réalisés par TCI?.
Mme Pereira aurait pu être elle-même à l’origine des visages.
Elle les aurait créés par la force de son esprit, de façon
similaire aux phénomènes de type « Poltergeist » dont certains
adolescents seraient à l’origine de manière consciente ou
inconsciente. C’est apparemment la thèse qu’ont privilégié
German de Argumosa et Hans Bender.
Il s’agirait d’un phénomène nommé « téléplastie », lors duquel
le « médium? » provoquerait l’apparition des images de défunts
sur un support à sa portée.
Un argument souvent avancé pour défendre l’authenticité du
phénomène est que les Pereira n’ont pas tiré profit de cette
affaire et y ont perdu leur tranquillité.
Explication naturelle : des problèmes liés à l’humidité
de la maison ou au dépôt de certaines substances de
cuisine sur le ciment brut (huiles, graisses) auraient
provoqué l’apparition de taches sur le sol. Le phénomène
de paréidolie aidant, les gens auraient cru y percevoir
des visages. L’obsession de la famille Peirera pour ces
visages aurait influencé les témoins du voisinage, qui
auraient également fini par se persuader qu’il
s’agissait bien de visages.
L’expérience de Hans Bender, qui se félicitait d’avoir
fait constater sous scellées que certains visages aient
changé d’aspect, peut être expliquée par le fait que les
tâches sur le ciment sont susceptibles de se modifier
d’elles-mêmes, grâce aux changements de température ou
d’hygrométrie.
Cette explication n’est cependant valable que pour
certains des visages de Bélmez, qui sont peu – voire à
peine – discernables sur les photos et pourraient n’être
qu’une simple effet lié à la disposition au hasard de
taches d’humidité sur le béton. Les visages les plus
complexes sont nettement reconnaissables et écartent
l’hypothèse de la paréidolie.
Un des visages de Bélmez qui pourrait
s’expliquer par un phénomène de paréidolie
Quant aux voix enregistrées, elles pourraient en réalité être
liées à la réception d’ondes radios parasites ou venir de
l’extérieur en étant répercutées par la disposition des murs.
Un autre des arguments en faveur de cette hypothèse est la
présence d’eau souterraine, qui pourrait être à l’origine de
l’humidité responsable de l’apparition des taches et provoquer
des bruits semblables à des voix.
Un canular : l’hypothèse d’une fraude est recoupée par
de nombreux faits. La supercherie de la vague
d’apparition de 2004 a été démontrée, ce qui a jeté le
doute sur l’authenticité des visages plus anciens.
Les visages créés de toute pièce par la SEIP en 2004
furent réalisés en humidifiant le béton, puis en
recouvrant la tache d’une mince couche d’huile d’olive
de façon à ce que celle-ci s’estompe petit à petit au
fil du temps.
Quelques-uns des visages de Bélmez originaux auraient pu
avoir été réalisés à l’aide de cette technique. Il a
également été proposé qu’ils aient été peints à l’aide
d’une substance chimique invisible lors du dépôt mais
qui s’assombrit en vieillissant, tel le nitrate
d’argent.
Le désir de reconnaissance et d’argent peuvent avoir été
la principale motivation, à l’image de la manipulation
effectuée par les autorités locales en 2004.
Dans leur livre de 2007, Javier Cavanilles et Francisco
Máñez accusent le fils Pereira d’avoir monté toute
l’affaire. A l’époque même des premières apparitions, un
peintre local a été également soupçonné d’être l’auteur
des visages, mais rien n’a jamais pu être démontré en ce
sens.
Différentes études ont été effectuées sur les visages.
Une première, menée en 1971 sous la direction du
parapsychologue José Luis Jordán, avance la possibilité
d’une fraude en mettant en avant la découverte de
pigments bruns, peut-être un mélange de suie et de
vinaigre, ainsi que l’action d’un composé chimique
agressif qui aurait pu être un détachant pour effacer la
peinture sur les murs.
Une seconde étude a été menée en 1990 par l’ICV
(Institut de la Céramique et du Verre de Madrid), et a
conduit à analyser la composition chimique
d’échantillons issus d’un des visages de Bélmez. Cette
étude fut considérée comme discutable par de nombreux
sceptiques, de part l’imprécision de ses sources : elle
n’indiquait pas sur quels visages les échantillons
examinés ont été prélevés ni à quel endroit précisément.
Ses conclusions furent également débattues : l’ICV
avanca que l’étude n’avait pas permis d’identifier une
quelconque trace de peinture, tandis qu’un autre
chercheur, Ruiez-Noguez, affirma quant à lui que la
présence de plomb et de zinc était typique d’un pigment.
Enfin, une troisième étude fut menée par J. J. Alonso,
un chercheur du Haut Conseil de Recherche Scientifique
d’Espagne, mais sa conclusion était ambiguë et ne se
prononçait pas sur la nature des visages.
Source : paranormal-encyclopedie

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