Revue belge de numismatique et de sigillographie
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Revue belge de numismatique et de sigillographie
. REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE SOUS LES HUSPIGES DE LU SOGISTI ROYALE DE NUMISMâT-IOUE iDiriEOTB-criiS MM. LB V"^B. = i)KJONGHE,tKC'«Tii.i)KLIMBURG-STIRUMETA.UBWlTTE SOIXANTIÈME ANNÉE BRUXELLES, J. GOEMAERE, IMPRIMEUR DU ^ue de la Limite, 1904 2 1 ROI, 187 N H L'EGLISE DE SAINT-JULIEN A Le Cercle archéologique de ses vitrines, deux ATH Mons possède, dans méreaux de plomb provenant de la collection du regretté président de la Société De Schodt, et moules en ardoise appartenaient à M. le belge de Numismatique, Alphonse dont les général Cocheteux. Ces méreaux étaient distribués aux membres du clergé de l'église paroissiale de Saint-Julien, à Ath, pour constater leur présence aux heures canoniales. Leur usage est mentionné dans les lettres patentes données, le 27 octobre 1478, par Jean de Bourgogne, évêque de Cambrai, i88 approuvant et réglant le service des heures cano- niales instituées dans la dite église d'après leur style, de l'époque XV^ patentes, soit de la fin du datent, (i). Ils même de ces lettres siècle. L'un de ces méreaux présente, à l'avers, l'image de saint Julien (2). Le saint, en pied, la tête nue entourée d'un nimbe, est vêtu du costume des soldats romains une tunique et un large manteau : il la tient de main la ; main gauche, un droite, une épée dont sur la poitrine d'un Au-dessus de livre ouvert, et de homme il pose la pointe nu, terrassé à ses pieds. homme, on remarque la tête de cet un poinçon qui semble être une couronne à trois perles. Au revers, ce méreau offre les armes priune aigle bicéphale mitives de la ville d'Ath ayant pour support une croix tréflée posée sur un : Un perron de quatre degrés. dessin composé de lignes épicycloïdes occupe chaque La légende en croix. ^ ssuGnavs Annalectes pour servir à de la caractères gothiques, est partagée entre les deux faces (i) côté >ï< : à l'avers, on lit : ivlisnvs i'hist. eccl. de la Belgique, t XI, 1874, pp. 206 à 2i3. (2) le Saint Julien le martyr, né à Vienne en Dauphiné, fut élevé dans paganisme et devint chef de cohorte dans l'armée romaine. Céiiant aux exhortations de son compagnon d'armes, la religion chrétienne. Galère, gnon il Pendant la fut arrêté et eut la tête tranchée, le subit le même sort. saint Féréol, persécution de il embrassa Maximin et de 28 août 3o3. Son compa- igg Et au revers : ^ PSn^ROMVS DE .î< »ï' Amï^ L'autre méreau est beaucoup plus simple monogramme du on : • S, en caractères gothiques, entouré de rinceaux, et, voit, à l'avers, le au revers, les armes de christ la ville d'Ath, I * mais I^ l'aigle bicéphale est placée dans un écusson et la croix, non tréflée, seulement posée sur un perron de trois degrés Un (i). rinceau occupe chaque côté de la croix. L'absence de légende n'empêche pas d'attribuer méreau à ce l'église d'Ath. En effet, le nom du patron n'était souvent indiqué que quand la localité possédait plusieurs paroisses où existaient des fondations du même genre. Or, à Ath, l'église de Saint-Julien seule possédait le service des heures canoniales. Comme mêmes tous les assistants ne recevaient pas les honoraires, la différence entre ces deux méreaux devait sans doute servir à guider le dis- tributeur. Un mot encore concernant Saint Julien le qui s'explique facilement dans (i) la le premier méreau. Martyr tient en main une épée, ce : les artistes main d'un guerrier martyr, Les armoiries de la ville ont placé, cette arme qui d'Ath sont: D'or à l'aigle bicéphale éplqyée de sable chargée, en cœur, d'un écusson d'or au lion de sable, et de ayant pour support une croix trois degrés de même. tréflée de sable posée sur un perron igo rappelle sa profession militaire et le genre de son supplice (i). Il ration d'un est moins aisé d'expliquer la figu- homme nu, terrassé par saint Julien. On ne trouve ni dans les Acta sanctorum, ni dans les autres récits du martyre de ce saint, ni dans la La Légende dorée de Jacques de Voragine, aucune particularité qui justifierait cette représentation. Est-ce la figuration du triomphe du christianisme sur le paganisme se déduisant de la conversion de Julien? Serait-ce une allusion à la punition de ce guerrier franc qui fut foudroyé après avoir violé l'église de Saint-Julien à Ath, Grégoire de Tours dans Nous en sommes La fait rapporté par Gloire des Martyrs (2). à des conjectures. Les méreaux inédits que nous venons de décrire sont, comme on le voit, des plus intéressants et méritaient d'être signalés à l'attention des numismates. f (1) Le Père Cahier, Caractéristiques des laire, Paris, 1867, \evh\s Armes, armures, Félix Hachez. saints dans Vart popup. 71, et Epées, pp. 363 et 368. (2) De Gloriam martyrum, tibiis sancti Juliani martyris. cap. XIII, p. 838 : Depassione et virtu