L`agriculture en Tunisie

Agriculture en Tunisie
Le secteur agricole occupe une place importante dans l'économie
tunisienne. Il représente près de 15% du produit intérieur brut
(PIB), et un taux de croissance de 6% (en 2009). Etant la
principale activité dans plusieurs régions du pays, le secteur
fournit du travail à environ 22% de la population active, et assure
l'équilibre de la balance de paiement à travers les exportations à la
hauteur de 11% de biens. Dans le cadre de la sécurité alimentaire
nationale, la contribution du secteur est aussi considérable. De
plus, C'est un secteur qui occupe la deuxième place en termes de
production et de valeur ajoutée, et depuis 2004 il connaît une
progression de 25%.
I – Opportunités
Avec une Superficie de 162 155 km², la Tunisie dispose d’environ 10 millions d'hectares de terres agricoles, soit
62% de la superficie totale. Ces terres sont reparties entre 5 millions Ha de Terres labourables (plus de 30%), 4
millions Ha de parcours naturels, et 1millions Ha de Forêts et garrigues.
Par ailleurs, elle possède une réserve d’eaux évaluée à 4.8 milliards de m3, repartis entre les Eaux de surface, à
la hauteur de 2.1 milliards de m3 (29 grands barrages, 222 barrages collinaires et 810 lacs collinaires), et des
Eaux souterraines estimées à 2 milliards de m3 (4700 forages profonds et 138 mille puits de surface).
La situation géographique du pays (zone méditerranéenne) lui confère sept zones bioclimatiques, toutes
favorables à une grande diversité agricole, alimentée par une pluviométrie variant de 50 mm au sud à près de
800 mm au Nord. Dans certaines localités, on trouve des microclimats favorables à la production agricole. Le taux
d’ensoleillement (3000 heures par an avec une température moyenne de 12°C en hiver et 29°C en été) y est
aussi favorable et permet une pratique agricole diversifiée.
II- Activités agricoles
La Tunisie a une population rurale estimée à près de 35.1% de la population totale. Cette importante ressource
humaine crée la dynamique dans le secteur agricole. Le secteur comprend plusieurs domaines et activités dont
les principaux sont l’agriculture, l’élevage et la pêche.
II-1. Agriculture
Au niveau de l’agriculture on trouve les Grandes Cultures, la Cultures Maraîchères, l’Arboriculture, la Production
de Semences et de Plants, la Floriculture, les plantes aromatiques et médicinales. A ce niveau, la culture d’olives,
de dattes et des agrumes est importante.
• L’huile d’olive représente la moitié des exportations agricoles du pays, soit près de 10% des exportations
totales. La Tunisie en est le 4ème producteur et deuxième exportateur mondial, avec une moyenne de 210 mille
tonnes par an, dont 70% est de la qualité supérieure. En 2009, pour la première fois, la portion de la production
exportée en emballage s’élève à 4% contre 1,5% précédemment atteint. En effet, le volume d’huile d’olives
emballée exportée passe de 800 tonnes en 2006 à 5.500 tonnes en 2009, soit une progression de plus de 650%.
À l’horizon 2011, on prévoit un taux de 10% d’exportation de l’huile d’olive conditionnée, grâce à l’exploration de
nouveaux marchés, à savoir le Japon, les Etats Unies d’Amérique, et le Canada.
• La datte tunisienne, quant à elle, voit sa production haussée, en 2008-2009, à 145 mille tonnes, contre 124
mille tonnes la saison précédente, soit une progression de 17%. Cela permet à la Tunisie de garder son titre du
premier exportateur de dattes dans le monde, vers 56 pays.
• Les agrumes en Tunisie représentent le cinquième produit agricole saisonnier le
plus exportable, après l’huile d’olive, les dattes, les produits de la mer et les fruits
d’été. Dans la période de 2005-2009, le secteur enregistre une croissance de
5,1%, tandis que les exportations augmentent de 6,4%. Les recettes
d’exportations augmentent également de 9%, en 2009, en contribuant de 1,16%
à l’ensemble des recettes de l’agriculture et des industries alimentaires.
En février 2010, les quantités d'agrumes exportées atteignent environ 7435
tonnes. Son principal client reste toujours la France (84% des exportations). Sa
production nationale est estimée à 300000 tonnes/an. Quant au potentiel à
l'exportation il est estimé à 25 mille tonnes.
•
Elevage
L’élevage contribue à la hauteur d’environ 40% au produit agricole
total. On y compte 380000 exploitations, dont 65% pratiquent
l’élevage : 65% des bovins se trouvent dans le nord, 60% des ovins
et caprins dans le centre, et 80% des camelins dans le centre et le
sud. Le secteur d’élevage comprend également l’Aviculture (élevage
d'oiseaux ou volailles), l'élevage de dindes, la Cuniculture (élevage de
lapins), l’Apiculture (élevage d’abeilles)…
Les principaux produits d’élevages en Tunisie sont la viande et le lait. Le pays est déficitaire en viande, raison
pour laquelle le secteur d’élevage est particulièrement diversifié et privilégié (la santé des animaux est prise en
charge par l’Etat, avec environ 8 millions de dinars par an). Le cheptel se compose de 4,2 millions ovins, 564000
caprins et 334 000 bovins.
La production annuelle des viandes rouges est aux alentours de 110000 tonnes par an, et couvre, à la hauteur de
95%, la demande nationale. 95% de cette viande provient des espèces bovines, ovines et caprines et 5% des
camélidés et des équidés. Par ailleurs, la consommation moyenne de viandes rouges bovines par habitant est
estimée à environ 7 kg.
Le lait, à son tour, est beaucoup consommé en Tunisie, la moyenne de la consommation par personne s’élevant à
100 L/an soit près de 1/4L par jour. Sa production s’élève à 1milliard de litre/an. Elle est assurée par 150 milles
éleveurs et 484 milles vaches laitières. Sa transformation et sa commercialisation sont effectuées par 37
entreprises, parallèlement aux intervenants informels.
En 2009, l’apport de l’élevage à la valeur ajoutée du secteur agricole atteint 15%. Le secteur bénéficie d’énormes
investissements envoisinant aujourd’hui 173 millions de dinars, avec une progression de 13%. il a également le
privilège de la subvention publique (20 millions de dinars/an)… Mais, en dépit de ses avantages, le secteur reste
fragile, notamment à cause du rapport non défini entre les intervenants du secteur (éleveur, collecteur et
industriel). À cela, s’ajoute le facteur qualité qui n’est toujours pas encore le souci des collecteurs, ceux-ci se
contentant seulement de la quantité.
•
Pêche
En Tunisie, la pêche est une activité économique importante tant pour la
consommation nationale que pour l’exportation, notamment vers l’Europe.
Disposant d’un littoral de 1 300 kilomètres dont l'île de Djerba et Kerkennah,
et d’un domaine maritime national de 80 000 km², le pays est favorable à la
pêche, qui représente 8 % de la production agricole nationale, dont un taux
de 15 % est destiné à exportation (les crustacés principalement).
La pêche constitue la deuxième production agricole exportée après l'huile d'olive. Elle offre près de 100 000
emplois, s’exerçant sur une dizaine de grands ports et plus d’une trentaine de petits ports. Elle se pratique
également dans 105 200 hectares de lagunes.
En Tunisie, l'aquaculture (élevage de poissons) se développe également à la mer comme dans l’eau douce (14
000 hectares au niveau des barrages). Mais, malgré tout son exploitation maritime reste inférieure. C’est pour
cette raison que la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique autorise la Tunisie
d’augmenter son quota de pêche de thon rouge, ce qui lui donne le droit de pêcher 691 tonnes supplémentaires
en 2008, 771 tonnes supplémentaires en 2009 et la possibilité de pêcher 985 tonnes supplémentaires en 2010.
Actuellement, plusieurs dizaines de projets sont en cours dans le secteur, comprenant l’élevage de poissons de la
mer et de l’eau douce, plus l’élevage de coquillages en général...
•
Agro-alimentaire
Ce secteur compte 1033 entreprises employant 10 personnes et plus.
Parmi elles 164 produisent totalement pour l’exportation. Le total des
exportations atteint 854 millions d'euros, l'huile d'olive occupant la
première place avec 43% des exportations agroalimentaires, suivie par
des conserves de poissons (14%) et des dattes (13%). L'Union
européenne reste le principal client de ces produits agricoles
(notamment l'Italie, l'Espagne et la France).
III - Perspectives
Le secteur agricole tunisien est divers et son apport à l’économie du pays est considérable. Cela explique les
avantages qu’attribue l’Etat à l’investissement dans le secteur (exonération des droits de douane, suspension de
taxe sur la valeur ajoutée, primes d'investissement). Mais, malgré ces diverses opportunités, d’autres
encouragements restent nécessaires, notamment dans des zones où la main d’œuvre fait défaut, à cause d’exode
rurale.