En Lignes n° 12
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N° 12 - Janvier 2000 Notes de réflexion Visionnaire de la pédagogie ? 1 U n pédagogue célèbre a proposé un jour une « déscolarisation du système de formation » 2 . Pour lui, il fallait remplacer le système de formation par un système ouvert de quatre réseaux éducatifs. initier des échanges culturels. » Les démarches « compétence » : Quelles limites ? C’était en..... 1971 et ce pédagogue s’appelait Ivan Illitch. L A le relire 29 années plus tard, je me dis que ses idées ont maintenant quelques « 1 er réseau : le réseau scolaire, tel qu’il résonances avec nos réflexions actuelest actuellement, mais avec la possibi- les, tant sur la remise à niveau (1er rélité, à tout âge, de pouvoir y entrer à seau) que sur les modes d’apprentissage nouveau. plus diversifiés (2e réseau) ou que sur e 2 réseau : les entreprises reprennent la l’utilisation des Nouvelles Technologies tradition du compagnonnage où le maî- de l’Information et de la Communitre professionnel cation (4e réseau). transmet ses se- « ses idées ont maintenant Quant au 3e réseau crets, ses astuces, quelques résonances avec dont parle Illitch, ses tours de mains nos réflexions actuelles » ne serait-ce pas à l’apprenti dans une généralisation une relation très personnalisée. Le lien aux domaines culturels des centres de de travail est aussi un lien de formation. ressources ? 3 e réseau : des animateurs et enseignants sont à la disposition de toutes person- Le problème essentiel, au-delà de l’exisnes désireuses d’acquérir des connais- tence concrète de ces réseaux, est sances générales différentes de ce qu’el- probablement celui du management de les possèdent déjà : bibliothèques, théâ- l’apprentissage et donc du travail sur tres, musées, centres musicaux, cultu- l’articulation de l’utilisation de ces rels, sportifs, etc. auraient du matériel différents réseaux. et des équipements éducatifs que chacun saurait déjà utiliser, car il aurait La PEC en est une bonne illustration ap pris à s’en servir à l’école. avec les débats sur : remise à niveau, 4 e réseau : les messageries permettraient tutorat et formation non présentielle à tous ceux qui sont intéressés par un (type COMETT), utilisation de centres même sujet de se rencontrer et de se de ressources, compagnonnage sur les mettre en groupe ou association pour lieux de travail, stages présentiels d’enun enseignement mutuel sur tous sujets traînement aux épreuves... qui intéressent les uns et qui sont bien connus des autres qui peuvent alors Les parcours individuels d’apprentissage transmettre leurs connaissances : la per- gagneraient à être pensés comme artisonne perdue dans cette petite localité culation de ces différents « réseaux ». peut ainsi rencontrer d’autres isolés et ■ Jean-René Legris - CEDIP (1) - Réflexion tirée de la lecture de l’ouvrage «Encyclopédie des pédagogies de formation Tome 2 - Méthodes et Outils» dans le chapitre «les méthodes suscitant la participation du formé», D. Chalvin, ESF, 1996. (2 ) - Ivan Illitch, «Une société sans école», Ed. du Seuil, 1971 Rappel Le Réseau d’Information Documentaire de la Formation (RIDF) est consultable sur l’Intranet du Ministère (I2) à l’adresse http : // ridf.cedip.i2/ es démarches « compétence » s e multiplient dans les services sous des formes diverses : référentiels, diagnostics, évaluations..., toutes avec l’objectif de déboucher sur une gestion plus rigoureuse des ressources humaines. Mais ces démarches, si méthodiques soient-elles, connaissent des limites que l’engouement qui leur est porté tend à occulter. L’objet de la présente réflexion n’est pas de procéder à leur remise en cause, mais de mettre en exergue quelques points de vigilance susceptibles d’éclairer différemment les démarches en cours. Mesurer des compétences, bâtir des référentiels constituent un exercice souvent difficile, qui se heurte aux limites posées par la singularité de chaque individu, sa capacité à gérer des situations aléatoires et construire des compétences dans un environnement plus ou moins favorable. La mise en œuvre d’une compétence dans l’action constitue avant tout une réponse individuelle, par rapport à la perception d’un problème à surmonter et du contexte dans lequel il s’inscrit. Chaque individu organise donc sa conduite professionnelle selon un « schème opéra toire » qui lui est propre et n’est pas directement observable (mais inféré à partir de ses pratiques et de ses propos). Une même situation professionnelle Sommaire Pages 1 1-2 2-3 n Notes de réflexion • Visionnaire de la pédagogie .................................... • Les démarches «compétences» : quelles limites ?...... • A propos de l’écriture : appel pour les années 2000 ... n Chantier • Evaluation des EFI de la Nièvre................................ n Notes de lecture • Conseil de lecture sur le conseil ............................... • La fonction d’encadrement : les techniques pour réussir ............................................................. • Construire un parcours individuel de professionnalisation 3 4 4 Fiche technique n°12 En lignes - N° 12 - janvier 2000 - page 1 Notes de réflexion Les démarches « compétence » : Quelles limites ? (suite) dans un contexte donné pourra connaître une multiplicité de réponses possibles et performantes de la part d’in dividus différents, qui compte tenu de leurs expériences et de leurs connaissances l’aborderont différemment. de son équipe. Ainsi, l’évaluation des compétences ne peut se résumer à la mesure d’un écart entre les compétences réellement mises en œuvre et les compétences requises contenues dans un référentiel. La compétence n’est pas un état mais un processus complexe et mouvant au regard du schème opératoire et du contexte dans lequel elle se construit. Elle n’est d’ailleurs, ni directement ob servable, ni réductible à une performance. Par ailleurs, la diversité des métiers exercés au sein des services de l’Équipement, et les contextes mouvants dans lesquels ils s’inscrivent, font que la compétence s’exprime beaucoup plus souvent au travers des savoir-agir que des savoir-faire. Affronter l’imprévu, implique d’aller audelà de la simple exécution du prescrit. La recherche d’une correspondance A la différence du dépoint par point à parbutant, l’expert sait « Affronter l’imprévu, tir d’un référentiel, improviser grâce no- implique d’aller au-delà entre compétences tamment à l’intelli- de la simple exécution du acquises et requises gence des situations n’est pas une garanprescrit » qu’il a acquise au tie suffisante. Aucun cours des expériences variées de sa vie référentiel ne peut procéder à l’invenprofessionnelle. taire exhaustif des compétences requiSa capacité à gérer l’aléatoire et la sinses dans la mesure ou celui-ci implique gularité de la réponse qu’il va apporter une représentation consensuelle, vont déterminer, en partie, le niveau de complète et stable d’un métier et des la performance mise en œuvre. compétences qu’il met en œuvre. Enfin, l’environnement constitue également un élément important car extérieur à l’individu et plus difficilement maîtrisable. La capacité d’un individu à construire ou mettre en œuvre une compétence ne dépend plus uniquement de ses ressources personnelles, mais d’un environnement plus ou moins favorable, défini comme le « champ des possibles » ou un « univers de propension » selon Guy Le Boterf. Dés lors, la singularité de la réponse, apportée en terme de performance et en fonction du « champ des possibles », milite pour une approche nuancée et lucide des référentiels de compétence no tamment. Ceux-ci ne doivent pas être utilisés comme des « moules » , sous peine d’introduire le mythe du profil unique, mais plutôt comme des repères e n fonction desquels un manager peut construire une équipe, recruter un collaborateur ou définir des parcours de professionnalisation pour les membres ALORS, POURQUOI SE LANCER DANS DE TELLES DÉMARCHES? Modéliser les interactions hommestravail et procéder à une codification poussée du travail n’offre qu’une vision simplifiée du monde du travail et de la diversité des logiques d’action. Mais au-delà de la définition des compétences prioritaires nécessaires à l’exercice d’un métier, la mise en œuvre de démarches de compétences peut répondre à des objectifs plus larges comme servir de base de réflexion pour mieux penser les pratiques et les besoins de formation, réorganiser, débattre du métier et appréhender les évolutions. Dans la plupart des services, elles constituent des temps de réflexion nécessaires et préalables à la mise en œuvre de politiques de changement, dont le co rollaire est l’acquisition et le développement de nouvelles compétences dans le cadre d’un management des ressources humaines rénové. ■ Fabienne Ellul - CEDIP Bibliographie • Freiche Jeanine(1995) « L’usage du concept de compétence » - A.N.D.C.P Personnel n°362. • Parlier Michel(1997) « Les enjeux et les ambivalences de la gestion des compétences » Connexions70. • Le Boterf Guy(1998) « Évaluer les compétences : Quels jugements ? Quels critères ? Quelles instances ? » dans Éducation Permanente n°135. • Samurçay Renan, Volkoff Serge et Savoyant Alain(1999) « Activités de travail et dynamique des compétences » - Formation-Emploi n°67. • Le Boterf Guy(1998) « L’ingénierie des compétences » - Les Éditions d’organisation. En lignes - N° 12 - janvier 2000 - page 2 A propos de l’écriture : appel pour les années 2000 « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Souvent serinés par les professeurs de Français, ces deux vers, extraits de L’art d’écrire de Nicolas Boileau, illustrentils vraiment la réalité ? Ambroise Monod ne semble pas tout à fait d’accord avec notre illustre écrivain du XVIIème siècle : « Hors les sphères où la pratique l’impose, et souvent pour des raisons professionnelles, l’écriture n’est pas un acte banalisé de la vie quotidienne. Appareillée de grammaire, de vocabulaire, de syntaxe et d’orthographe, l’écriture ne s’offre pas sans dans le contexte effort de actuel fortement concent r a t i o n , évolutif, l’écriture d’autant sur les pratiques q u ’ e l l e devient fondafige et séd i m e n t e mentale la pensée et révèle parfois subtilement la face cachée de qui écrit. » L’article sur l’écriture (in Actualité de la formation permanente n°155), dont cette citation est extraite, relance la réflexion sur l’écriture au travail, dans un monde ou l’oral et l’image ont pris beaucoup de place. Dans le Ministère en général et le réseau formation en particulier, l’écriture au travail fait partie du quotidien (courriers, notes d’information, rapports, ...). Mais dans le contexte actuel fortement évolutif, tant sur les fonctions exercées que sur les compétences à mettre en œuvre, l’écriture sur les pratiques devient fondamentale : • pour celui qui produit l’écrit, en permettant un meilleur ancrage de ses connaissances, • pour ceux qui ont accès à la production, en donnant à connaître ce qui s’est déjà fait ou se fait ailleurs, qui l’a fait, pourquoi, comment, quelles ont été les difficultés, etc. Chacun peut donc évoluer plus rapidement dans son domaine et surtout évite de refaire inutilement le monde. Ecrire n’est pas simple, écrire sur ses pratiques encore moins. Par le choix des mots, la structuration du discours, la nature des idées développées, l’individu dévoile ses connaissances, ses valeurs, son mode de pensée, sa façon de résoudre les problèmes, etc. Il se met à nu devant les autres et s’expose aux Notes de réflexion Le passage à l’écrit peut être grandement facilité par la production collective . Cette production peut se construire de différente manière, notamment par l’intervention d’un facilitateur et/ou d’un groupe miroir pour structurer, enrichir et approfondir l’écrit (cf. fiche technique : « Capitaliser une expérience : Quelle méthode ? » - En lignes N°10). Nature de l’échange Type de relation ORAL juge ments de valeur sur son travail et sur lui-même. Un écrit doit être pleinement assumé, mais il faut surtout accepter sa remise en cause, même si celle-ci nous renvoie une remise en cause de nous-mêmes et de notre compétence. (Pour aller plus loin sur ce thème, le n°120 de la revue Éducation Permanente sera d’un bon apport : en particulier, l’article de Pierre Delcambre « Ecrire sur sa pratique en milieu de travail : à la recherche d’un espace de discussion ».) De groupe, personnes externes à la structure. ..., représentant d’une fonction et aussi de son service Interpersonnelle, Individu en personne choisie tant que per(relation privilé- sonne, en giée). situation de confiance. ECRIT Fruit d’un travail coopératif, résultat de lectures diverses, ainsi que de confrontations d’idées et d’expériences variées, le tableau ci-contre présente une typologie des échanges professionnels, ainsi que leurs différentes caractéristiques. Bien que cela ne soit pas aisé, faisons fi des jugements de valeur ! Ecrivons et partageons nos écrits ! Discutons-en ! Acceptons les critiques et les remises en cause ! : « Que pensez-vous du tableau ci-contre ? » Nous progresserons individuellement et collectivement par les échanges et la confrontation d’idées sur nos productions . La lettre d’information « En lignes » et le RIDF sont à votre disposition pour relater vos expériences et faire connaître vos réflexions, n’hésitez pas ! Envoyez vos écrits ! Jugement de valeur Interpersonnelle, Individu en Faible : personne tant que chacun a choisie. personne... conscience du contexte et des Interpersonnelle, ... et acteur de interactions... Moyen : ..., personne non la structure. mais intervention du statut choisie (institutionet du juge ment nelle). sur les compétences. Individu en tant Fort : sur De groupe, que personne et l’adéquation participants acteur de la internes à la compétences/ structure... structure(ou fonctions externes exercées... choisis). Toutefois chacun a conscience du contexte et des interactions. Implication Fort : ... et sur les compétences du service représenté : sa crédibilité. Faible : existence d’affinités (points de vue partagés ou complémentaires, ...). Interpersonnelle, Individu en Très fort : sur personne non tant que repré- l’adéquation choisie (institu- sentant d’une compétences/ tionnelle) fonctions exerfonction et cées et sur les aussi de son compétences du service. service : sa crédibilité. De groupe, Individu en Fort : sur l’adéparticipants tant qu’acteur quation compéinternes à la tences/fonctions dans la strucstructure ture... exercées... (ou externes choisis)... ... et/ou personnes extérieures avec des préoccupations comparables (statuts variés). ..., représentant d’une fonction et aussi de son service. Production et organisation Média Idées en vrac. Entretien de face à face ou Idées téléphonique. structurées, logique dans le discours. Exposé devant un groupe, de face à face... ... ou en visioconférence. Idées structurées, phrases construites, logique dans le discours. Adaptation de l’intervention aux réactions de l’auditoire. Lettres, notes, etc. E mail. Idées structurées, phrases construites... Courriers, documents officiels, etc. ... logique dans le discours. Notes, rapports, etc. Groupe de discussion (choix des destinataires). Idées structurées, phrases construites, logique dans le discours. Organisation interne du travail collectif... Très fort :... et Publications ... et accès sur les compéten- diverses. organisé aux ces du service : Forums sur réseaux. sa crédibilité. un Intranet. ■ Guy Panisse - CEDIP Chantier Evaluation des EFI de la Nièvre L es Espaces de Formation Intégrés (EFI) sont des centres de ressources d’autoformation accompagnée, mis en place à partir de 1995 dans les dé partements de la Lozère et de la Nièvre dans le cadre d’une expérimentation initiée par le Ministère. Celle-ci visait à développer un nouveau mode de formation, complémentaire des réponses traditionnelles type stage, et devait permettre de répondre à des demandes de formation atypiques, ainsi que de rapprocher les lieux de formation des ap prenants. Deux sites ont été mis en place dans la Nièvre, Nevers et Montargis. Après trois ans de fonctionnement, la baisse de fréquentation de ces sites a conduit le DDE à souhaiter que soit menée une évaluation de ce dispositif. La commande passée consiste à explici- ter les raisons qui ont conduit à cette baisse de fréquentation, apporter des éléments d’aide à la décision quant à la poursuite ou l’arrêt de cette expérience, proposer le cas échéant des aménagements permettant d’en améliorer le fonctionnement. Une instance d’évaluation, composée de différentes catégories d’acteurs du dispositif, a été constituée. Le CIFP de Mâcon et le CEDIP jouent un rôle de conseil et d’accompagnement auprès de cette instance. Une première partie de l’enquête a été menée par cette équipe sous forme d’entretiens individuels auprès des acteurs-clés, de dépouille ment des traces documentaires et de visite des sites. Une seconde partie, réalisée par un intervenant extérieur, a con sisté en entretiens collectifs auprès des bénéficiaires de la formation EFI et en questionnaires auprès des cadres et des agents. L’ensemble de ces données est en cours de traitement. L’instance d’évaluation devrait élaborer des scénarios d’évolution au cours du mois de janvier et les proposer au DDE. Au-delà des spécificités locales que l’enquête permettra de mettre en évidence, ce chantier peut servir de base à une réflexion sur les conditions et difficultés de mise en place de l’individualisation et de l’autoformation dans les services. Pour toutes informations complémentaires, vous pouvez contacter Marie Dejean au CIFP de Mâcon, ainsi que Michel Denjean et Monique Ehrlich au CEDIP. En lignes - N° 12 - janvier 2000 - page 3 Notes de lecture Notes de réflexion Conseil de lecture sur le conseil « Le métier de consultant : principes, méthodes et outils » Patrice Stern et Patricia Tutoy - Les éditions d’organisation - 1995. « Choisir un consultant, le faire travailler... savoir le quitter » Didier Noyé et Etienne Verne- AFNOR Gestion- 1991. L e premier ouvrage est susceptible d’intéresser tous ceux qui intègrent la fonction conseil et sont à la recherche de références quant à l’exercice du métier de consultant. Après un panorama très général sur le développement et l’exercice du conseil dans le privé et au niveau international, les auteurs dressent le profil du consultant type en terme de formation initiale, d’expériences professionnelles, d’aptitudes intellectuelles et humaines... et font le point sur les principaux outils à sa disposition. L’intérêt de cet ouvrage est double. Il est d’un abord facile pour les lecteurs non initiés et convient tout à fait aux consultants non confirmés, confrontés à une prise de poste récente. Il amène également les apports théoriques de base nécessaires au déroulement d’un processus de consultation ; ses principales étapes sont répertoriées et illustrées par des exemples tirés de l’expérience des auteurs. Par ailleurs, il distingue les fonctions de consultant interne et de consultant externe et inventorie les différents types de relations client / fournisseur. lecture par l’ouvrage de Didier Noyé et Étienne Verne. Le ton de l’ouvrage est plus descriptif qu’analytique et la lecture est facilitée par une structuration simple des idées. En clair, cet ouvrage permet une première approche assez exhaustive de la fonction conseil tout en restant très accessible. La lecture est moins organisée que dans l’ouvrage précédent, mais s’avère très enrichissante à bien des égards. Elle offre une vision très «interne» du conseil et intéresse tout aussi bien les consultants que les prescripteurs de conseil, notamment en matière de pilotage d’une mission de conseil ou de passation d’un contrat. Pour aller plus loin dans la réflexion, on pourra compléter cette première Les auteurs adoptent délibérément un ton plus personnel pour nous délivrer des conseils issus de leurs expériences, à travers une série de thèmes organisés par chapitre, parmi lesquels : diversité des offres de conseil, définition d’un cahier des charges, sélection d’un candidat... ■ Fabienne Ellul - CEDIP La fonction d’encadrement : Les techniques pour réussir (François Mingotaud - 2ème édition réactualisée 1998) N.D.L.R. Cet ouvrage, signalé par la responsable de formation du S.S.B.A. Sud-Ouest, nous paraît intéressant, d’une part en tant qu’outil d’auto-évaluation pour le cadre, d’autre part comme document d’aide pour mieux comprendre la fonction d’encadrement, son exercice et son environnement. L ’auteur, consultant en management et Ressources Humaines dans le groupe des Banques Populaires, a exercé des fonctions opérationnelles d’encadrement dans l’industrie et dans les sociétés de services. Il précise dans l’Avant-propos : « Ce livre, sur le savoir-faire et le savoir-être en management et organisation, est le résultat de la mise en commun des expériences de plusieurs consultants qui exercent ce métier en entreprise depuis plus de dix ans. » La partie « informateur » met en évidence les méthodes favorisant l’esprit de synthèse et de communication nécessaire à tout manager face à son personnel ». La mission du cadre, les caractéristiques des composantes de la fonction sont, chaque fois, rapidement exposées. Les informations théoriques sont réduites au minimum et cèdent aussitôt la place aux outils et aux applications concrètes. Les compétences nécessaires à l’encadrement sont explicitées au fil des chapitres et longuement illustrées de méthodes et techniques. L’ouvrage est structuré leader, décideur, L’expérience du consultant autour de ce qui est défini régulateur, in- dans le domaine du privé comme les quatre fonctions est manifeste. formateur essentielles de l’encadrement : leader, décideur, régulateur, Quelques points peuvent être cités, faciin formateur. lement transposables au service public : Ainsi que l’auteur l’indique : • méthodes d’organisation (analyse des « La partie « leader » s’intéresse plus structures - tableaux de bord - résoluparticulièrement aux méthodes concrè- tions de problèmes) tes d’organisation et d’animation. • méthodes de gestion de ressources La partie « régulateur » s’attarde fon- humaines et animation (compétence damentalement sur les méthodes de motivation - gestion du temps - conduite né gociation et de consultation de tout de réunion - conduite d’entretien indiresponsable d’encadrement. viduel - négociation - information). La partie « décideur » concerne surtout les outils de gestion et les méthodes de dia- En conclusion, reprenons les propres gnostic et de recherche de productivité. termes de l’auteur : « l’objectif de cet En lignes - N° 12 - janvier 2000 - page 4 ouvrage est avant tout pratique. Il doit être considéré comme un soutien méthodique à la réflexion personnelle de l’utilisateur face à son problème. Après l’avoir lu, il est destiné à être consulté à la manière d’un dictionnaire. » ■ Marie-Christine Panchaud (SSBA-SO) Pour aller plus loin : un ouvrage de référence « Le manager au quotidien : les dix rôles du cadre » (Henry Mintzberg - éd. d’organisation - 1984), ainsi que divers documents réalisés par la DPS tels les guides « Bilan de compétences - cadres de premier niveau » (1992) et « Réforme du système de notation des personnels titulaires de catégorie A » (1989), notamment le tableau reprenant la liste des douze critères d’appréciation. Directeur de la publication : Jean-René Legris Rédacteur en chef : Guy Panisse Comité de rédaction : Gilles Aymar, Monique Ehrlich, Martine Ganter-Couderc, Marcel Ranvier Mise en page : Jeanine Munoz Impression : Impression Directe Ont également participé à la réalisation de ce numéro : Gilles Aymar, Michel Denjean, Fabienne Ellul, Simone Pernod, Marie Isabelle Subirats (CEDIP). Marie-Christine Panchaud (SSBA-SO). CEDIP - 327, rue du Moulin de Sémalen - 34000 MONTPELLIER Tél. 04.67.15.76.60 - Fax. 04.67.22.01.21 E - mail : [email protected] «En lignes » sur le réseau I 2 : http://ridf.cedip.i2/