croire - Chiara Corbella Petrillo

Transcription

croire - Chiara Corbella Petrillo
Cette jeune Italienne est morte d’un cancer,
le 13 juin, à l’âge de 28 ans, en se sacrifiant
pour donner la vie à son petit garçon. Réunis
pour Famille Chrétienne, son mari, Enrico Petrillo,
et son directeur spirituel, Frère Vito d’Amato,
témoignent d’un itinéraire de foi lumineux.
mois, on annonce à Chiara qu’une lésion apparue
sur sa propre langue est en fait une tumeur
maligne agressive. La jeune femme décide de
eune et jolie. Chiara Petrillo avait tout pour repousser le traitement lourd qui lui est proposé.
elle : beauté, intelligence, élégance. Et une Elle ruse avec les médecins et réussit à reporter
foi profonde. Elle est morte le 13 juin d’un son intervention chirurgicale au huitième mois.
cancer, à l’âge de 28 ans. Chiara surnom- Le 30 mai 2011, on provoque la naissance de
mait cette maladie « le dragon ». Elle se battit Francesco. Chiara, après l’opération, commence
contre lui au jour le jour, mais reporta le traitement les séances de chimio et de radiothérapie.
lourd, prescrit par les médecins, jusqu’à la naissance
Au mois d’avril dernier, elle apprend qu’aucune
de son troisième enfant. Pour le préserver.
thérapie active ne pourra désormais lui être presEnrico Petrillo et Chiara Corbella,
crite. C’est la dernière phase de la
deux musiciens italiens, se rencontrent
Lephrase
chiffre maladie. « Mais j’étais le seul à savoir
La
lors d’un pèlerinage en 2002. Après de
que l’échéance ultime était proche, pré« Nous sommes
longues fiançailles « ponctuées de discise Enrico. Chiara m’avait demandé
nés un jour et
de ne lui dévoiler aucun pronostic afin
putes et de séparations », se souvient
nous ne mourrons
de pouvoir continuer à vivre librement,
Enrico, mais aussi de retraites spiri_Titre_
plus jamais [...].
dans l’instant présent, et ne donner
tuelles et d’une solide formation,
chiffre
Si Dieu t’enlève
aucune prise à l’adversaire. » Épuisée,
ils se marient le 21 septembre 2008
85_Texte_chiffre
quelque chose,
ayant perdu son œil droit, elle décide
et attendent une petite fille. Très vite,
c’est pour te donnéanmoins avec Enrico d’accomplir
les médecins diagnostiquent in utero
ner davantage.»
une anencéphalie chez l’enfant (malun pèlerinage marial pour demander
Chiara Petrillo
formation congénitale, et fatale, du
à la Vierge de les aider à accueillir la
système nerveux central). Le couple
grâce du Seigneur, quelle qu’elle soit.
refuse l’avortement proposé.
Maria Grazia Laetitia naît. Baptisée par Frère Deux mille personnes
Vito d’Amato, un ami franciscain et directeur spi- à ses obsèques
Le 12 juin, elle pressent que sa dernière heure
rituel du couple, qui est assisté d’Enrico, elle part
vers le Ciel une demi-heure plus tard. Les jeunes approche. Prévenu, Frère Vito accourt et rejoint
parents témoigneront à plusieurs reprises, dans Rome dans la nuit. Il arrive chez les Petrillo à 1 h
les paroisses et les associations pro-vie, de leur du matin et célèbre aussitôt l’eucharistie devant
le couple et quelques membres de la famille.
joie d’avoir accueilli jusqu’au bout cet enfant.
Quelques mois plus tard, nouvelle grossesse. L’Évangile est celui du « sel de la Terre et de la lumière
La première échographie révèle que le petit garçon du monde ». Le religieux souligne que la Lumière,
n’a pas de jambes. Puis on réalise que ses entrailles c’est Jésus, puis demande à Chiara quel est le
ne se développent pas. David meurt également chandelier. Elle répond : « La Croix ». Le franciscain
conclut : « Si tu rayonnes de cette façon, Chiara,
quelques heures après sa naissance.
Enfin, troisième grossesse. Les examens confir- c’est parce que tu es sur la Croix avec Lui ».
La jeune femme s’éteint le lendemain, à midi.
ment la bonne santé du bébé. C’est un garçon, qui
sera prénommé Francesco. Mais au cinquième Enrico demande qu’on la revête de sa robe de
Par Luc Adrian, avec la collaboration
de Sœur Chiara, de Jeunesse Lumière
J
DR
CROIRE
L’hymne à l’amour
de Chiara Petrillo
81
Mourir pour
donner la
vie : le choix
d’un couple
Retrouvez l’interview
d’Enrico Petrillo, le mari
de Chiara, dans la rubrique
« Les exclusifs Web » sur
famillechretienne.fr
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DR
Chiara Petrillo, quelques semaines
avant sa mort. Le Frère Vito
d’Amato (à g.), son directeur
spirituel, lui dira : « Si tu rayonnes
de cette façon, c’est parce que
tu es sur la Croix avec Jésus ».
mariée, expliquant qu’« elle part vers son Époux,
Celui qui l’a aimée bien plus que moi » (lire l’interview p. 28-29).
Deux mille personnes assistent aux obsèques
de Chiara, trois jours plus tard, dans l’église paroissiale Sainte-Françoise-Romaine à Rome. La liturgie
n’est pas celle des défunts, mais celle de la Vierge
Marie, à laquelle le couple se consacrait chaque
matin. Le cardinal Agostino Vallini (lire l’encadré cicontre), vicaire général de Rome, assiste simplement
à la messe pour laisser le Frère Vito présider la concélébration, selon le désir de Chiara. Les chants, composés par Enrico, sont ceux de leur mariage. « Cela
a sans doute contribué à l’atmosphère joyeuse et
paisible qui a baigné la célébration, dit-il. Si bien
que certaines personnes, en entrant dans l’église, ont
cru qu’elles s’étaient trompées de lieu ! »
Le petit Francesco, avec l’insouciance de ses 1 an,
court entre les bancs. Un jour, il pourra entendre la
lettre que sa mère lui a adressée une semaine avant
sa mort, et dont son père lit des extraits au micro :
« Nous sommes nés un jour, et nous ne mourrons plus
jamais. Quoi que tu fasses dans la vie, ne te décourage
jamais, mon enfant : si Dieu t’enlève quelque chose,
c’est pour te donner davantage. Il est beau d’avoir des
exemples de vie qui te rappellent qu’on peut atteindre
le maximum de bonheur, déjà sur cette Terre, en laissant Dieu nous conduire. L’amour est la seule chose
qui compte. Le but de notre vie sur terre est le paradis,
et donner sa vie par amour est quelque chose de si
beau. Je m’en vais au Ciel m’occuper de Maria et de
David ; toi, tu restes avec Papa. De là-haut, je prierai
pour vous. Francesco, le Seigneur t’a voulu depuis
toujours et Il te montrera la route à suivre si tu Lui
ouvres ton cœur. Fais-Lui confiance, cela en vaut
la peine. Chiara, ta maman ».
Suite p. 28-29.
«Une grande leçon de vie»
Voici les mots du cardinal
Agostino Vallini, vicaire général
de Rome, à la fin de la messe de
funérailles de Chiara Petrillo.
« La vie est comme une tapisserie
dont nous ne voyons que l’envers,
le côté plein de fils désordonnés ;
mais de temps en temps, la foi
nous permet de soulever un pan
de l’endroit… Chiara nous laisse
une grande leçon de vie, une
lumière, un fruit, le fruit d’un
merveilleux dessein de Dieu qui
nous échappe mais qui est bien là.
J’ignore ce que Dieu a préparé
pour nous, pour la ville de Rome,
pour le monde, à travers cette
nouvelle Beretta Molla [canonisée
en 2004], mais c’est sûrement
quelque chose que nous n’avons
pas le droit de laisser tomber ;
c’est pourquoi nous sommes
invités à recueillir cet héritage qui
nous rappelle comment donner
sa juste valeur à chaque geste
quotidien, même le plus petit. »
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CROIRE
Enrico Petrillo, le mari de Chiara, ainsi que le Frère Vito
d’Amato, ont accompagné la jeune femme jusqu’au bout.
Tous deux s’accordent à dire qu’ils ont vu mourir
une femme pleine d’espérance.
E
nrico, le 21 septembre, vous
auriez fêté votre quatrième
anniversaire de mariage avec
Chiara. Comment avez-vous
vécu les derniers mois de
votre épouse ?
Enrico Petrillo – Ils furent à la fois
douloureux et magnifiques. Chiara avait
mal partout, mais nous arrivions à faire
face au quotidien – une chose à la fois –
ensemble. Notre vie conjugale n’a fait
que s’approfondir à travers l’épreuve.
Le Seigneur était réellement présent
au milieu de nous. C’est tellement beau
d’être accompagné par le Christ Lui-même
sur notre croix ! Chiara a pu passer ses
dernières heures avec Jésus exposé devant
ses yeux. J’étais émerveillé de la voir si
amoureuse de son divin Époux, son Jésus
bien-aimé, qui l’aime bien plus que moi !
Vous n’êtes pas jaloux de Jésus ?
E. P. – (Rires.) Je ne peux pas être jaloux,
puisque je L’aime moi aussi ! Et c’est le
seul Époux qui ne déçoit jamais… Chiara
est allée vers Celui qu’elle aime ! C’est
dans cet amour pour le Christ qu’elle
puisait son amour conjugal.
Frère Vito, comment expliquez-vous la joie
lors des funérailles de Chiara, le 16 juin ?
Frère Vito d’Amato – Comme l’exaucement d’une prière. Le 4 avril, lorsqu’on
lui a annoncé que la médecine ne pouvait
plus rien, Chiara est rentrée à la maison
et a annoncé la nouvelle à sa famille et à
ses amis. Tout le monde a fait une tête d’enterrement ! Alors Chiara a dit : « Seigneur,
demande-moi tout ce que Tu veux, mais
avec la tête qu’ils font, je ne pourrai pas y
arriver ! » Elle a été exaucée : je n’ai jamais
célébré un enterrement aussi joyeux.
Vous n’oublierez jamais non plus la messe
célébrée chez eux la veille de sa mort…
F. V. A. – Assurément non ! À l’issue de
cette messe, Chiara était rayonnante. Elle
était comme Jésus sur la croix, qui dit :
« Tout est accompli ». Nous n’avons pas
vu mourir une femme sereine, mais une
femme heureuse, pleinement heureuse.
Nous avons vu ce qu’a vu, il y a deux mille
ans, un certain centurion qui s’est exclamé :
« Il est vraiment le Fils de Dieu ». Au moment de la mort de Chiara, nous avons vu
Jésus vivant dans l’un de ses enfants.
E. P. – Cela valait la peine de vivre toute
une vie rien que pour cette messe. Après
l’eucharistie, Chiara a dit à chacun son
amour. Chacun de ses mots était pour
louer, bénir, rendre grâce.
Quel est, selon vous, le secret de sa joie ?
F. V. A. – Son principe de vie : nous ne
devons rien posséder comme un dû, mais
tout recevoir comme un don. Chiara
accueillait tout comme un don… et savait
reconnaître le Donateur. Elle a traversé
des situations objectivement très difficiles : elle s’en sortait par cet acte d’abandon, par lequel elle reconnaissait qu’il
y avait quelqu’un qui veillait sur elle et
qui avait un dessein d’amour sur sa vie.
Soit tu vis ton existence comme un
don et tu la donnes, soit tu vis dans une
recherche de possessions toujours plus
grande et donc dans la peur de perdre. C’est
alors qu’on peut ressentir les autres comme
une menace, y compris son propre enfant.
DR
DR
« La Croix est légère quand
on la vit avec le Christ »
Que diriez-vous à ceux qui ne se sentent
pas le même courage ?
F. V. A. – Voir comment Chiara a achevé
sa vie terrestre a été une immense leçon
pour moi : elle avait saisi que nous sommes
faits pour la vie éternelle et que celle-ci
commence dès ici-bas. En la regardant,
j’ai réalisé qu’il faut jauger une existence
à partir de sa fin. Chiara est morte heureuse car elle a vu sa vie à rebours, en ne
regrettant aucun des choix et des directions prises. Elle témoignait souvent que
si elle avait avorté de Maria, elle n’aurait
eu qu’une obsession : oublier ce jour-là.
Alors que sa naissance, comme celle de
David, ont été une immense joie !
C’est pourquoi je vous souhaite une
belle mort, une aussi belle mort que la
sienne. Car connaître une belle mort
signifie avoir eu une bonne vie. Je vous
souhaite de vivre en enfant de Dieu pour
ne jamais mourir.
E. P. – J’avais depuis longtemps dans
le cœur, comme une interrogation, cette
phrase évangélique où Jésus affirme
que son joug est doux, et son fardeau léger.
Le matin du dernier jour, vers 8 h, j’ai osé
« Non, je n’aime pas
la Croix, et Chiara non plus.
Ce que nous aimons, c’est
Celui qui est sur la Croix. »
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pour chaque âme. Le rite du mariage insiste
sur la valeur de l’amour humain comme
icône de l’amour divin, et souligne à quel
point Dieu appelle les époux à s’aimer
pour leur donner part un jour à son amour
éternel. Chiara est arrivée au mariage avec
Dieu à travers son mariage humain.
E. P. – Lorsque, le matin du 13 juin, on
a senti que c’était la fin, nous avons envoyé
un SMS à des prêtres et à des amis pour
qu’ils prient pour nous en ces heures
ultimes. En regardant Chiara, je n’ai pu
qu’écrire ceci : « Nos lampes sont allumées.
Nous attendons l’Époux ». Nous étions
prêts, l’Époux est venu.
DR
Enrico et Chiara, des époux
unis aussi par la musique.
« Chiara est morte heureuse
car elle ne regrettait aucun
de ses choix », se souvient-il.
poser à Chiara cette question qui me
taraudait : « Mon amour, le joug du Seigneur
est-il vraiment doux ? » Elle avait du mal à
respirer et à parler, mais elle a clairement
répondu, en souriant : « Oui, Enrico, très
doux ». Elle est morte à midi. Oui, nous
avons vu mourir une femme heureuse.
Vous aimez la Croix ?
E. P. – Non, je n’aime pas la Croix, et
Chiara non plus. Ce que nous aimons,
c’est Celui qui est sur la Croix. La perle
précieuse découverte au fil de ces années,
c’est que la Croix devient légère lorsqu’on
la vit avec le Christ. Et qu’elle n’est pas
aussi laide qu’elle y paraît, si elle nous unit
à Lui ! Si tu sais que Dieu veut t’aimer dans
le feu, eh bien tu te jettes dans le feu !
Vos deux premiers enfants étaient handicapés et sont morts très rapidement.
Comment l’avez-vous vécu ?
E. P. – Comme une épreuve et une
grâce. Grâce à eux, nous avons découvert
qu’il n’y a pas de réelle différence entre
une vie qui dure trente minutes et une vie
qui dure cent ans. Derrière ces soucis et
ces drames se cachait une grâce plus
grande du Seigneur, qui nous faisait grandir dans l’amour. Et donc nous tombions
de plus en plus amoureux à chaque fois…
Amoureux ?
E. P. – Amoureux l’un de l’autre, et
amoureux de Jésus. Son amour ne nous a
jamais déçus. Nous avons vécu une vie
pleine, et un amour plus fort que la mort.
La grâce reçue a été de ne pas mettre de
bornes, de limites à sa grâce. Nous avons
dit oui, et nous nous sommes accrochés
à Lui de toutes nos forces. Car ce qu’Il nous
demandait était plus grand que nous.
Nous ne pouvions le vivre seuls.
Vous avez prié pour la guérison de Chiara.
Or elle n’a pas été guérie. N’êtes-vous pas
en colère contre Dieu ?
E. P. – Tous les jours, nous avons prié
à cette intention. Mais avec l’abandon
de ne pas savoir ce qui était le meilleur.
Lorsque nous avons appris le diagnostic
final en avril, j’étais en larmes. Chiara m’a
dit : « Enrico, si tu savais que le sacrifice qui
t’est proposé peut sauver dix personnes, le
ferais-tu ? – Oui, je le ferais, mais seulement
avec sa grâce. – Moi aussi, Enrico. C’est
pourquoi je prie pour ma guérison, mais
sans vraiment la souhaiter ».
Frère Vito, comment résumeriez-vous
le message spirituel de Chiara ?
F. V. A. – Je préciserais : le message
d’Enrico et de Chiara. Chiara s’est consacrée à Jésus par le biais de son don à Enrico,
et vice versa. Ils ont montré la beauté et
la limite du mariage humain. La beauté :
le mot « conjoint », en italien, se dit coniugi :
« ceux qui portent le même joug ». Enrico
et Chiara ont porté le même joug en
Jésus. Ils ont fait alliance avec un allié
très puissant : avec Lui, ils ont parcouru
des sentiers inaccessibles par nos seules
forces. La limite : le vrai mariage, c’est celui
du Créateur avec sa créature. Nous sommes
tous destinés à l’union avec Lui. Et si le
Christ est l’Époux de l’Église, Il l’est aussi
On peut avoir la tentation de penser :
« C’est très beau, mais c’est trop pour moi ».
F. V. A. – Effectivement, c’est une grande
tentation de se dire : « C’est bon pour les
saints ! » Or il faut se rappeler que Chiara
et Enrico sont arrivés progressivement à
cela, et que le Seigneur les a conduits
pas à pas. Ils avaient adopté la règle des
trois « P » : les « petits pas possibles ».
Souvent, face à des événements qui nous
dépassent, nous pensons que nous serons
incapables de les vivre. La « technique » de
Chiara était de faire ce dont elle était capable, à ce moment donné, sans se laisser
submerger par la peur du lendemain.
Le Seigneur ne nous demande pas de
changer l’eau en vin, mais de remplir les
jarres. L’Église propose à chacun la
sainteté : vivre en enfant de Dieu. Chacun
y répond à sa façon, pas à pas.
Enrico, comment parlez-vous à Francisco
de sa mère ?
E. P. – Nous récitons chaque matin,
devant sa photo (il l’appelle « maman » !)
la consécration à Marie que je disais avec
Chiara. Plus tard, j’essaierai de lui dire :
« Ce qu’il y a de plus important dans la
vie, c’est de se laisser aimer, afin d’aimer et
de pouvoir mourir heureux. C’est ce que ta
mère a pleinement vécu ». Elle s’est laissé
aimer et, en un certain sens, je crois qu’elle
est en train d’aimer le monde entier.
Je la sens plus vivante que jamais. Le
fait de la voir mourir heureuse est pour
moi non seulement une consolation
extrême, mais une défaite de la mort : l’assurance qu’il y a de « l’autre côté » quelque
chose de sublime qui nous attend.
Pour en savoir plus : www.chiaracorbella
petrillo.it (en italien) ; http://leblogdejeanne
smits.blogspot.fr (en français). Les italianisants
peuvent aussi accéder à un témoignage de
Chiara et à la vidéo de ses obsèques sur YouTube.
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