Der Mond (La Lune)
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Der Mond (La Lune)
2006 2007 DOSSIER DE PRÉPARATION Der Mond (La Lune) Un petit théâtre du monde Opéra de Carl Orff (1938) d’après un conte de Grimm Nouvelle production # Opéra Bastille – Amphithéâtre Représentations tout public mercredi 7 mars samedi 10 mars mardi 13 mars vendredi 16 mars dimanche 18 mars 2007 2007 2007 2007 2007 Matinées scolaires réservées lundi 5 mars vendredi 9 mars lundi 12 mars 2007 – 14h30 2007 – 14h30 2007 – 14h30 – 15h00 – 20h00 – 20h00 – 20h00 – 17h30 Pour tout public à partir de 6 ans Durée : 1h10 Tarifs : 16 € 5 € pour les moins de 13 ans Animation et Jeune Public Agnès de Jacquelot Cécile Boasson Marie Bauer 120 rue de Lyon 75012 PARIS Tél. : 01 40 01 19 88 Fax : 01 40 01 22 37 E-mail : [email protected] [email protected] SOMMAIRE 1. Dossier de presse 2. La Lune, Les Frères Grimm 3. Der Mond, Brüder Grimm 4. Extrait de la partition : « Der Mond ist fort » ____________________________________________ Références de l’enregistrement : Der Mond, Rundfunk-Sinfonie-Orchester, Rundfunkchor, Leipzig, direction Herbert Kegel, Edel company 1973, réédition Berlin Classics 1993, BC 2104. La Lune, Les Frères Grimm Dans le temps jadis, il existait un pays où la nuit était toujours complètement ténébreuse et où le ciel était comme un drap noir tiré par-dessus, parce que la lune ne s’y levait jamais et parce que pas une seule étoile ne luisait dans l’obscurité. Ils en étaient restés aux ténèbres de la création du monde, là-bas. Mais voilà que quatre compagnons de ce pays, en voyageant pour achever leur apprentissage, arrivèrent dans un autre royaume où le soir, après que le soleil eut disparu derrière les montagnes, il y avait dans un chêne une grosse boule brillante qui répandait au loin une douce lumière. Grâce à elle, et bien qu’elle ne fût pas aussi éblouissante que le soleil, on pouvait pourtant assez bien voir et tout discerner. Figés d’étonnement, nos voyageurs restèrent sur place à l’admirer, et lorsque passa un paysan avec sa charrette, ils lui demandèrent ce qu’il y avait là comme lumière. - C’est la lune, leur répondit l’homme. Notre maire se l’est procurée pour trois écus et l’a fixée dans ce chêne. Nous lui versons un écu par semaine pour l’entretien, parce qu’il faut chaque jour lui faire son plein d’huile d’éclairage et la nettoyer proprement, afin qu’elle reste claire et brille toujours. Après le départ du paysan, le premier des quatre dit aux autres : - Nous aurions bien l’emploi de cette lampe chez nous aussi, où nous avons un chêne pour la suspendre, qui est aussi grand que celui-ci. De n’avoir plus à tâtonner dans les ténèbres, quelle joie ! - Vous savez quoi ? proposa le second. Nous allons revenir avec un char et des chevaux pour emporter la lune. Ils pourront bien, ici, s’en acheter une autre ! - Moi qui sais bien grimper aux arbres, dit le troisième, je me charge de la descendre. Le quatrième, qui n’avait rien dit, amena une charrette avec deux chevaux ; le troisième grimpa dans l’arbre comme il l’avait dit, perça un trou dans la lune, y fit passer une corde et l’amena ainsi jusqu’en bas. Une fois qu’ils eurent la boule brillante dans leur charrette, ils la recouvrirent d’un drap noir pour bien cacher leur vol, et ils réussirent à rentrer heureusement chez eux, où ils allèrent la poser sur le grand chêne. Jeunes et vieux furent dans la liesse en voyant cette nouvelle lampe argenter la campagne de sa lumière et baigner grandes et petites chambres à l’intérieur des maisons. Même les nains sortirent des cavités rocheuses, et les petits lutins se mirent à danser la ronde dans les clairières, jolis dans leurs petits habits. C’étaient les quatre compagnons qui se chargeaient de l’entretien, lui faisaient son plein d’huile et en mouchaient la mèche, recevant pour cela leur écu hebdomadaire. Mais l’âge vint, et quand l’un d’eux tomba malade et se vit près de mourir, il exigea que le quart de lune fût enterré avec lui, comme son bien et sa propriété. Quand il eut rendu le dernier soupir, Monsieur le maire grimpa à l’arbre et coupa un quartier de la lune d’un coup de faucille pour le coucher dans le cercueil avec le mort. A vrai dire, l’éclat de la lune baissa un peu, mais c’était à peine visible. Le deuxième compagnon mourut et le second quartier lui fut attribué ; alors l’éclat diminua encore un peu ; puis encore un peu plus à la mort du troisième, qui emporta également son quartier de lune. Avec la mort du quatrième, ce furent les antiques ténèbres qui revinrent ; quand les gens sortaient sans lanterne le soir, ils se cognaient les uns aux autres et se faisaient des bosses à la tête. Mais sous la terre, dans ce monde où la plus noire obscurité avait toujours régné, lorsque se réunirent les quatre quartiers de la lune, cette insolite lumière dérangea les morts et les tira de leur sommeil. Tout étonnés d’y voir de nouveau comme en plein jour – car l’éclat de la lune leur suffisait amplement et leurs yeux affaiblis n’eussent pas pu supporter le brillant soleil – ils s’agitèrent, se relevèrent pour la jouissance et les réjouissances, reprenant bien vite leurs vieilles habitudes. Tandis que les uns s’adonnaient au jeu et à la danse, les autres couraient les auberges, buvaient et s’enivraient, se prenaient de querelle et sortaient leurs bâtons pour se taper dessus. Bref, le tintamarre devint tel, le désordre si grand et le chahut si énorme qu’il alla retentir jusqu’au ciel. Saint Pierre, qui gardait la porte du ciel, crut que c’était la révolte du monde infernal et appela bien vite à la rescousse les célestes armées et toutes les milices saintes, afin de repousser l’ennemi quand il voudrait prendre d’assaut, avec ses troupes de maudits, le paisible séjour éternel des bienheureux. Mais quand il vit que rien n’arrivait, Saint Pierre sauta à cheval, franchit la porte du ciel et descendit au galop sur la terre, et de là, dans le monde souterrain, où il imposa le calme et ramena la paix chez les morts, qu’il obligea à se coucher dans leurs tombeaux ; puis il emporta la lune avec lui pour aller l’accrocher au haut du ciel. Der Mond, Brüder Grimm Vorzeiten gab es ein Land, wo die Nacht immer dunkel und der Himmel wie ein schwarzes Tuch darübergebreitet war, denn es ging dort niemals der Mond auf, und kein Stern blinkte in der Finsternis. Bei Erschaffung der Welt hatte das nächtliche Licht nicht ausgereicht. Aus diesem Land gingen einmal vier Bursche[n] auf die Wanderschaft und gelangten in ein anderes Reich, wo abends, wenn die Sonne hinter den Bergen verschwunden war, auf einem Eichbaum eine leuchtende Kugel stand, die weit und breit ein sanftes Licht ausgoß. Man konnte dabei alles wohl sehen und unterscheiden, wenn es auch nicht so glänzend wie die Sonne war. Die Wanderer standen still und fragten einen Bauer, der da mit seinem Wagen vorbeifuhr, was das für ein Licht sei. "Das ist der Mond", antwortete dieser, "unser Schultheiß hat ihn für drei Taler gekauft und an den Eichbaum befestigt. Er muß täglich Öl aufgießen und ihn rein erhalten, damit er immer hell brennt. Dafür erhält er von uns wöchentlich einen Taler." Als der Bauer weggefahren war, sagte der eine von ihnen: "Diese Lampe könnten wir brauchen, wir haben daheim einen Eichbaum, der ebenso groß ist, daran können wir sie hängen. Was für eine Freude, wenn wir nachts nicht in der Finsternis herumtappen!" "Wißt ihr was?" sprach der zweite, "wir wollen Wagen und Pferde holen und den Mond wegführen. Sie können sich hier einen andern kaufen." "Ich kann gut klettern", sprach der dritte, "ich will ihn schon herunterholen." Der vierte brachte einen Wagen mit Pferden herbei, und der dritte stieg den Baum hinauf, bohrte ein Loch in den Mond, zog ein Seil hindurch und ließ ihn herab. Als die glänzende Kugel auf dem Wagen lag, deckten sie ein Tuch darüber, damit niemand den Raub bemerken sollte. Sie brachten ihn glücklich in ihr Land und stellten ihn auf eine hohe Eiche. Alte und junge freuten sich, als die neue Lampe ihr Licht über alle Felder leuchten ließ und Stuben und Kammern damit erfüllte. Die Zwerge kamen aus den Felsenhöhlen hervor, und die kleinen Wichtelmänner tanzten in ihren roten Röckchen auf den Wiesen den Ringeltanz. Die vier versorgten den Mond mit Öl, putzten den Docht und erhielten wöchentlich ihren Taler. Aber sie wurden alte Greise, und als der eine erkrankte und seinen Tod voraussah, verordnete er, daß der vierte Teil des Mondes als sein Eigentum ihm mit in das Grab sollte gegeben werden. Als er gestorben war, stieg der Schultheiß auf den Baum und schnitt mit der Heckenschere ein Viertel ab, das in den Sarg gelegt ward. Das Licht des Mondes nahm ab, aber noch nicht merklich. Als der zweite starb, ward ihm das zweite Viertel mitgegeben, und das Licht minderte sich. Noch schwächer ward es nach dem Tod des dritten, der gleichfalls seinen Teil mitnahm, und als der vierte ins Grab kam, trat die alte Finsternis wieder ein. Wenn die Leute abends ohne Laterne ausgingen, stießen sie mit den Köpfen zusammen. Als aber die Teile des Monds in der Unterwelt sich wieder vereinigten, so wurden dort, wo immer Dunkelheit geherrscht hatte, die Toten unruhig und erwachten aus ihrem Schlaf. Sie erstaunten, als sie wieder sehen konnten: das Mondlicht war ihnen genug, denn ihre Augen waren so schwach geworden, daß sie den Glanz der Sonne nicht ertragen hätten. Sie erhoben sich, wurden lustig und nahmen ihre alte Lebensweise wieder an. Ein Teil ging zum Spiel und Tanz, andere liefen in die Wirtshäuser, wo sie Wein forderten, sich betranken, tobten und zankten, und endlich ihre Knüppel aufhoben und sich prügelten. Der Lärm ward immer ärger und drang endlich bis in den Himmel hinauf. Der heilige Petrus, der das Himmelstor bewacht, glaubte, die Unterwelt wäre in Aufruhr geraten, und rief die himmlischen Heerscharen zusammen, die den bösen Feind, wenn er mit seinen Gesellen den Aufenthalt der Seligen stürmen wollte, zurückjagen sollten. Da sie aber nicht kamen, so setzte er sich auf sein Pferd und ritt durch das Himmelstor hinab in die Unterwelt. Da brachte er die Toten zur Ruhe, hieß sie sich wieder in ihre Gräber legen und nahm den Mond mit fort, den er oben am Himmel aufhing.