Fiche du film

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Fiche du film
Fiche n° 1033
César doit mourir
21 au 27 novembre 2012
CESAR DOIT MOURIR
Cesare Deve Morire
Italie 2012- BELLISSIMA FILMS- 1 h 16
Film documentaire italien de Paolo et Vittorio Taviani avec Cosimo Rega, Salvatore Striano, Giovanni
Arcuri, Antonio Frasca, Juan Dario Bonetti
« Ce film, ours d'or au Festival de Berlin, marque le grand retour des frères Taviani. Dans le quartier de
haute sécurité de la centrale de Rebibbia se joue un drame. Pas un de ceux auquel on pourrait penser.
Derrière les barreaux de cette prison de la périphérie de Rome, une bande de détenus monte Jules
César de Shakespeare, devant la caméra des frères Taviani. Tout au long du processus de création, de
l'élaboration de la pièce dans les cellules ou les couloirs, jusqu'à la représentation finale sur la scène
du théâtre de la prison, ces taulards au lourd passé se révèlent être de grands acteurs.
Incandescent et tragique À l'ombre de Shakespeare, ces «hommes d'honneur» trouvent à travers le texte, un écho à leur
propre tragédie et à leur souffrance. L'intime, le vécu se mêlent étroitement à l'art et à la fiction. Ils apportent de la chair, des
larmes et du sang à l'œuvre qui parle d'assassinat, de conjuration, de trahison, d'amitié, de pouvoir, de liberté. C'est le miracle de
César doit mourir, film carcéral et viscéral qui fait vibrer la langue de Shakespeare comme jamais. Un film sur la condition
humaine, aussi, magistralement orchestré par Paolo et Vittorio Taviani dans un noir et blanc très contrasté, incandescent et
tragique, aussi tranchant qu'une lame. Quel que soit leur film, la méthode de travail des réalisateurs de Padre Padrone, est
immuable depuis 40 ans. À commencer par les auditions dont ils dévoilent ici les images. Face à la caméra, les prisonniers doivent
décliner leur identité sur des tons différents. Ils ont tous des gueules d'atmosphère et des casiers judiciaires chargés. (E FROIS- le
Figaro-culture.fr)
Des détenus jouant Jules
César, dont le rôle est
interprété par Giovanni
Arcuri (au centre),
condamné à 17 ans pour
trafic de stupéfiants.
Crédits photo : Umberto
Montiroli/Bellissima
Films
L'idée du film est née suite à un coup de téléphone d'une amie de Paolo et Vittorio Taviani.
Elle les a appelés pour leur raconter la découverte d'un théâtre à la centrale de Rebibbia, une prison
hautement sécurisée, dans la périphérie de Rome : "Le jour où nous y sommes entrés, l’obscurité de
la vie carcérale s’opposait à l’énergie d’un évènement culturel et poétique. Sur leur scène de théâtre
à l’intérieur de la prison, les détenus récitaient certains chants de "L’Enfer" de Dante, le comparant
avec leur propre enfer (...). Quand nous sommes sortis, nous avions besoin d’en savoir plus,
d’approfondir. Nous sommes revenus et nous leur avons proposé de réaliser ensemble "Jules César"
de Shakespeare. La réponse de Fabio [le metteur en scène] et des détenus a été immédiate : "Vous
commencez, nous commençons"", se souviennent les deux réalisateurs.
"Jules César" de Shakespeare- En comparant le texte original à leur adaptation, les
deux réalisateurs expliquent : "L’âme de la tragédie est la même, ainsi que la narration,
rendue plus simple et plus éloignée des rythmes du théâtre."
Les dialectes- Les détenus qui ont participé au projet de ce film ont fait tout un travail
de traduction sur les textes qu'on leur a proposés. Chacun d'eux a traduit ses dialogues
dans son propre dialecte. Les répliques varient ainsi entre le napolitain, le sicilien et le
dialecte de Pouilles. Saluant cette initiative des acteurs-détenus, les deux réalisateurs
ajoutent : "Nous avons découvert quelque chose qui nous a fait sourire, de surprise et par
complicité (...) c'est également à travers tout cela que le film trouve un sens."
Les vrais noms- Les acteurs ont préféré garder leurs vraies identités malgré la
proposition des frères Taviani, qui leur ont suggéré de changer leurs noms par pure
circonspection : "Le fait que tous, avec insistance, aient voulu utiliser leurs propres noms,
le nom de leur père, de leur mère, leur lieu de naissance, nous a frappé. C’était peut-être
une façon, à travers le film - nous y avons pensé seulement après - de rappeler aux autres
du monde extérieur qu’ils étaient là, dans le silence de la prison, vivants", confient les
deux réalisateurs.
Tous les acteurs présents dans le
film sont des détenus de la centrale
de Rebibbia, à l'exception de
Salvatore Striano (Brutus) et de
Maurilio Giaffreda qui, après avoir
purgé leurs peines respectives, sont
aujourd'hui en liberté.
Une fin difficile- La fin du tournage a été très difficile pour toute l'équipe, étant donné
la particularité de la situation : "(...) le jour de la fin du film, lorsque nous avons quitté la
prison et nos acteurs, l’au-revoir a été émouvant. Cosimo Rega-Cassius, en montant les
escaliers vers sa cellule, a levé le bras et s’est écrié : "Paolo, Vittorio, à partir de demain,
rien ne sera plus comme avant !"", rapportent les deux frères. (allociné.fr)
En plus de 50 ans de carrière, les frères Vittorio et Paolo Taviani, respectivement 83 et 81 ans, ont
remporté la Palme d'or à Cannes, un Lion d'or à Venise. Mais cet Ours d'or décroché cette année à
Berlin pour César doit mourir a, pour Vittorio Taviani, une importance particulière. « Depuis
longtemps, quand on fait un film, on reste hors concours, parce qu’on veut laisser la place aux plus
jeunes. Mais cette fois, pour nous, c’était important d’aller en concours à Berlin, parce qu’on voulait
que les visages, les voix de nos prisonniers soient vus. Grâce à ce prix, leurs visages, leurs voix,
leurs existences seront rappelés. » (RFI.fr)

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