contes italiens - Les Cinémas du Grütli

Transcription

contes italiens - Les Cinémas du Grütli
CONTES ITALIENS
De Vittorio et Paolo Taviani
Première dès le
24 juin 2015
www.cinemas-du-grutli.ch
2015 - n°45
Réalisation Scénario
Image
Musique
Avec
Paolo et Vittorio Taviani
Paolo et Vittorio Taviani
Simone Zampagni
Giuliano Taviani
Carmelo Traviani
Lello Arena
Kasia Smut
Michele Riondino
Carolina Crescentini
Paola Cortellesi
Riccardo Scamarcio
Vittoria Puccini
Kim Rossi Stuart
Jasmine Trinca
Une merveille pure, célébration de l’amour
intemporel dans la Toscane médiévale,
par les Taviani qui, en adaptant Boccace,
semblent avoir retrouver la force d’un
Fiorile. Des chapitres littéraires et
éminemment cinématographiques, tour
à tour sombres, tragiques, fantastiques,
drôles
et
fantasques
également,
intrinsèquement romantiques.
Oeuvre à la fois légère et sombre,
somptueusement
romantique,
au
titre français évocateur à raison des
marivaudages
de
Rohmer,
Contes
italiens est l’adaptation sage, mais
foisonnante de beauté, de cinq récits
issus du Décaméron. L’anthologie de
récits de Boccace, aux genres variés,
portée notamment à l’écran par Pasolini,
dans les années 70 avec la volonté d’en
découdre avec les canons de la société
italienne de l’époque, trouve un ton
propre chez les Taviani. Ces chantres du
terroir local (Padre Padrone, Palme d’or
Cannoise), installent leur caméra dans les
splendeurs d’un cadre florentin et Toscan
où la magie du cinéma a effacé toute
trace contemporaine pour ne garder que
© 2015 Les Cinémas du Grütli
Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève
tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch
CONTES ITALIENS
Maraviglioso Boccaccio - Italie - 2014 - vost - 120’
Florence, XIVème siècle : la peste fait rage. Dix jeunes gens fuient la ville pour
se réfugier dans une villa à la campagne et parler du sentiment le plus élevé qui
existe, l’amour, dans toutes ses nuances.
la majesté des paysages verdoyants, où
les bâtisses médiévales apportent une
architecture éparse et poétique à des
images qui ne manque pas, elles-mêmes,
de poésie.
Dans un climat cadre morbide, celui
de cités dévastées par la peste
(l’introduction paranoïaque, emportée
par une composition musicale puissante)
où chacun perd la raison au contact
d’une mort omniprésente, les Taviani
décrivent l’urgence d’aimer. A travers le
retrait précipité d’un groupe d’amis - des
jeunes gens, en couple ou célibataires
malheureux, loin de la foule déchaînée
de Florence, les deux frères retrouvent
ce même sentiment d’urgence que
dans La Nuit de San Lorenzo, où il était
question de l’Occupation dans un village
de Toscane et de ce besoin vital de
résistance.
Comme dans l’anthologie de Boccace, ils
précipitent ces jeunes gens dans une villa
magnifique, épargnée par la souffrance,
au bord d’un lac irréel... Un havre de
paix où ces jeunes gens vont maquiller
leurs peurs et les horreurs de ces années
Salle
associée de la
Salle associée de la
sombres, en revenant à cet art oral du
récit... Tour à tour, ils vont conter leur
besoin de divertissement, travestir la
réalité de leurs désirs de grivoiserie (la
frustration au couvent a ses réponses que
la nuit sait apporter), de songes d’amour
plus fort que la mort (un retour de l’audelà précédé d’une tentation de l’acte
nécrophile)...
En adaptant le génie de Boccace, les
auteurs de Fiorile, dont on retrouve
tout l’impérialisme de la tragédie,
parlent surtout de (ou à) la jeunesse
contemporaine, dont les affres et
aspirations se font l’écho de celles
d’autres jeunes gens, à des époques
lointaines et toutes aussi tourmentées.
Avec la fluidité de leur caméra, leur mise
en scène élaborée ravivant les souvenirs
d’un montage qui laissait vivre des
personnages dans un décor en évolution,
les Taviani nous replongent surtout dans
leur constellation filmique, l’une des plus
belles que le cinéma transalpin nous ait
jamais offerte. Une merveille.
Frédéric Mignard, Àvoir à lire

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