Prélèvements bactériologiques des escarres

Prélèvements bactériologiques des escarres
Article extrait de la Revue "ESCARRE N° 68" - Décembre 2015
Prélèvements bactériologiques des escarres : indications, précautions et techniques
C. DUNYACH-REMY1*, J.-P. LAVIGNE 2, A. GELIS3, A. SOTTO4
(1 ) Chef du Service de Microbiologie, CHU Carémeau, 30029 Nîmes cedex 09
(2) Praticien Hospitalier Contractuel, Service de Microbiologie,
CHU Carémeau, 30029 Nîmes cedex 09
(3) Praticien Hospitalier, Centre Mutualiste, Neurologique Propara,
Parc Euromédecine, 263, rue du Caducée, 34090 Montpellier
(4) Chef du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales,
CHU Carémeau, 30029 Nîmes cedex 09
AVANT-PROPOS INFECTION ET COLONISATION : DES NOTIONS DÉBATTUES
Les escarres de décubitus sont un enjeu majeur de Santé publique. Leurs complications sont
surtout infectieuses. Elles sont fonction de la proximité d'émonctoires naturels, de l'état
immunitaire du patient et du type de soins antérieurs. Le diagnostic d'infection est primordial
étant donné la survenue d'une colonisation automatique lorsque la barrière cutanée est
rompue, les escarres étant surtout le siège d'une flore polymorphe d'origine cutanée et
digestive(1). C'est la rupture entre l'équilibre qui existe à l'état normal entre l'hôte et sa flore
bactérienne colonisante qui va aboutir à l'infection. Il est important de définir des critères
cliniques, biologiques et si possible microbiologiques de l'infection(2). En effet, le diagnostic
d'infection d'escarre tient compte de la présence de signes inflammatoires locaux associés ou
non à de la fièvre ainsi que de la nature des bactéries isolées(3). L'objectif de l'analyse
bactériologique est de mettre en évidence les bactéries responsables de l'infection et de
réaliser l'étude de leur sensibilité aux antibiotiques afin d'envisager une antibiothérapie adaptée
et d'éviter un mésusage des ant ibiot iques. La difficulté majeure de cette analyse est de
différencier l'infection d'une colonisation bactérienne(1, 4).
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Prélèvements bactériologiques des escarres
1. EN PRATIQUE : RECOMMANDATIONS
1.1 QUAND ?
Les prélèvements bactériologiques d'une plaie cutanée chronique ne doivent s'envisager qu'en
présence d'arguments cliniques et/ou paracliniques en faveur d'une infection. Au moins deux de
ces signes locaux marquant l'infection doivent être présents : rougeur, sensibilité et gonflement
des bords de la plaie(4). Les escarres sans signes cliniques (locaux ou généraux) d'infection ne
doivent pas être prélevées(5). Les prélèvements doivent être réalisés avant toute
antibiothérapie. Le biologiste doit être informé des circonstances exactes d'obtention des
échantillons biologiques (par exemple, la nature du prélèvement, le grade clinique,
l'administration d'antibiotiques). D'emblée, il faut indiquer que l'écouvillonnage superficiel de la
plaie, bien que la plus pratiquée, est la moins bonne des techniques de prélèvement.
1.2 COMMENT ?
1.2.1 - Préparation de la plaie
A) Débridement : il a pour but d'exciser les parties molles nécrosées, les tissus dévitalisés et
contaminés et les tissus fibreux pour ne laisser en place que du tissu sain et ainsi faciliter la
cicatrisation. Il peut être réalisé selon différentes méthodes(3) :
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