Du quatre étoiles pour Monsieur Bébé

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06h00
Par Christine Lamaison
Du quatre étoiles pour Monsieur Bébé
Couleurs gaies, chambres plus confortables et lumineuses équipées
de salles de bains privatives : le secteur maternité a été rénové. Une
première étape.
Sérénité absolue des jumeaux et de leur maman dans une chambre rénovée de la maternité.
(photo isabelle Louvier)
Edith a travaillé pendant 44 ans comme aide puéricultrice à la
maternité de l'hôpital de Dax. Un service auquel on s'attache
viscéralement. Toutes vous le diront. Aujourd'hui retraitée, elle vient
rendre visite à ses anciennes collègues et n'en revient pas. « Qu'estce que c'est beau ! » Pour un peu, on la sentirait prête à revêtir la
blouse blanche. Dès que l'on passe les portes à battants de l'entrée
du service, on entre dans un nouvel univers , comme Alice qui
débarque au pays des merveilles : du jaune soleil, une étoile orange
au sol, du violet, du vert tendre. La maternité du centre hospitalier de
Dax Côte d'Argent, où 1 200 accouchements sont pratiqués chaque
année, s'est offert une totale rénovation. Les travaux ont été livrés le
15 décembre.
Comme sur le «Queen Mary»
Le chef de service, le docteur Éric Rousseau, et l'ensemble des
personnels presque exclusivement féminins (80 %) semblent
redécouvrir les lieux avec ravissement. « On dirait que les couloirs
ont été agrandis. C'est le talent de l'architecte ! » Le praticien ouvre
la porte d'une des 21 chambres. Mêmes couleurs douces, espace
lumineux et cerise sur le gâteau, une salle de bains privative. « On
nous dit qu'elles sont identiques à celles du ''Queen Mary'' », note le
chef de service. Tant mieux. Je préfère que ce soit le ''Queen Mary''
que le ''Titanic''… » Deux chambres sont par ailleurs dédiées aux
personnes à mobilité réduite avec du matériel de puériculture
adapté. C'est désormais obligatoire, depuis l'affaire d'enlèvement à
la maternité d'Orthez, le service est aussi équipé de matériel de
vidéosurveillance.
Du quatre étoiles, au bas mot. « Cela donne envie d'accoucher, note
une jeune femme qui passe par là. Ce qui fait tout autant plaisir au
docteur Rousseau, c'est de voir, à travers la fenêtre d'une des
chambres, s'édifier le futur service de pédiatrie, en montrant une
paroi provisoire. « Ce projet est double. Outre la rénovation de la
maternité, il y aura une jonction avec les services de néonatalogie
qui se trouvaient au 5e étage. Le cordon va être rattaché et il y aura
donc une vraie cohérence dans cette aile du bâtiment. Cela facilitera
le travail de tout le monde mais surtout le confort des patients qui
n'auront plus à monter quatre étages plus haut ». Cette jonction
devrait être achevée au printemps 2012. Une nouvelle étape de ce
que l'on nomme la restructuration du pôle mère enfant (PME), et qui
comprend, outre la proximité physique des services, celle des
équipes médicales et paramédicales.
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03/01/2012
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Avant-après
Le séjour moyen à la maternité d'une maman va de trois à cinq jours.
Avec un suivi postnatal comme il existe un accompagnement
prénatal, avec une offre très riche : sophrologie, haptonomie, piscine,
yoga. Christine, sage-femme, est plus particulièrement spécialisée
dans l'allaitement. Elle en parle d'un ton dynamique et rassurant qui
doit faire du bien aux jeunes mamans hésitantes : « L'allaitement,
c'est 10 % de technique et 90 % d'accompagnement ». Au centre
hospitalier de Dax, le taux de césariennes est plutôt bas par rapport
à d'autres établissements. « 12 à 14 %, précise le docteur
Rousseau. Il n'y a pas ici une politique de déclenchement '' agressive
''. Il y a cinq-six ans, la mode était de réduire au maximum le temps
d'hospitalisation. Il est des '' modes '' comme ça. Aujourd'hui, on est
revenu à des conditions plus… nature ». La maternité de Dax est
classée 2A, autrement dit elle peut accueillir des femmes à 34
semaines d'aménorrhée. Mont-de-Marsan est classée 2B (32
semaines) et Bayonne et Pau sont de niveau 3 pour accueillir
notamment toutes les grossesses à haut risque.
Cathy Boyé, sage-femme depuis 40 ans, en service depuis 19 ans à
l'hôpital de Dax, n'avait plus qu'une journée de travail à effectuer
avant de faire valoir ses droits à une retraite méritée. Tant pis si elle
n'a pas beaucoup profité des locaux relookés. Elle n'a pas demandé
d'aménagement particulier et a assuré garde et présence au bloc
comme prévu. « La décision est prise. Je tire un trait. Ce n'était pas
une vocation, c'est une passion. Ce métier est fabuleux. Ça n'a pas
d'égal, ces premiers cris, le bonheur des parents… »
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