Gazette des Jardins

Transcription

Gazette des Jardins
N°
110/LA
GAZETTE DES JARDINS/JUILLET
2013/9
Partage et
Dans mon potager, l’eau courrait
sur le sol tout l’hiver qui fut long:
le brf donnait l’impression de
flotter. Enfin les lombrics ont
refait surface. Autant dire qu’il a
fallu renoncer aux cultures
précoces. D’ailleurs, je suis
toujours en retard…
Une gageure que mettre en culture
des légumes qui vont bien, se
contentent de soins épisodiques,
dans une terre si légère dès qu’elle
est égouttée…
Convivialité
Le jardin Louis Simon
A
mis jardiniers, je vous envie, qui n’avez qu’un seul
jardin, une bonne terre
et du temps chaque jour
à consacrer au plaisir du jardinage.
Qu’on se le dise, j’aime aussi jardiner
et surtout entre amis autour d’un
projet associatif. Au point que je
partage quelques heures libérées entre le jardin du Centre permanent
d’initiatives pour l’environnement
à la Flèche (CPIE) et le jardin Louis
Simon à la Fontaine Saint Martin,
en Sarthe.
Dans le jardin du CPIE, guère
plus de 50 m2, une équipe de bénévoles raisonne des rotations, s’initie au compostage, sème et replante
un jardin vivrier en version bio. Aucun doute, le sol était médiocre, en
deux années de paillages et d’apports
de compost nous sentons arriver la
Richard (en tablier) et les forces vives du groupe de jardinage du CPIE
fertilité. Comme la grelinette peine
à descendre dans la grave, renoncer
aux décompactages physiques ne
fut pas difficile. L’eau reste le facteur
limitant et les poireaux d’hiver ont
finalement donné des fûts gros
comme le pouce.
Pour hâter les cultures de radis et
de carottes, une couche sourde a été
réalisée; la couche de fumier de cheval recouverte par la terre criblée a
fait gagner quelques précieux degrés,
donnant une, peut-être deux semaines d’avance.
Ce jardin permet tous les essais et
le partage d’expériences en toute
convivialité.
Dans le jardin Louis Simon, les
plantes et légumes cultivés sont
“nouveaux” pour l’époque. Mes
amis et moi sauvegardons la mémoire d’un artisan tisserand, l’étaminier Louis Simon qui vécut de
1741 à 1820. Dans les pages qu’il
a laissées, sont annoncées l’arrivée
dans le Maine (devenu département
de la Sarthe) de la pomme de terre,
du maïs, et la diffusion des engrais
verts comme le trèfle rouge et la lu-
Des légumes et des
premières cultures, initiées dans le
Maine par une dame de Montesson,
noble, revenue des Amériques avec
des tubercules et le savoir-faire.
Nous recherchons la “chardon”
qui fut remarquée en 1846 pour sa
résistance au mildiou. La vitelotte
noire, la ratte, et quelques plants
ramenés d’Ardèche sont plantés et
donnent un rendement juste passable. De quoi cuisiner des truffles
à la mode sarthoise pour les déguster
avec les rilles de porc.
Ces jardins sont régulièrement
ouverts au public. Ils permettent de
cultiver et de se cultiver, aucune raison de faire l’un sans l’autre.
Richard Flamant, ingénieur
paysagiste, France Bleu Maine
(samedi 9 h à 9h 45)
fleurs
• Fin Septembre, reprendre les semis d'épinards, à renouveler tous les mois, afin d'assurer
la récolte pour l'hiver et le printemps.
Tétragone, diamètre 1,40 m le 10 juin
TÉTRAGONE
ZANTEDESCHIA
Sans doute le légume le plus facile et le plus
économique à cultiver. Mieux, il se cultive tout
seul naturellement, en repartant chaque
année. Je parle ici de la tétragone ou Épinard
de Nouvelle-Zélande, plus communément
connue sous la dénomination d’Épinard d'été.
Pas évident de se procurer des graines en
jardineries, plante abandonnée et peu
connue, c'est souvent par le bouche à oreille
que l'on peut en obtenir; pourtant un pied
en produit beaucoup.
• Après avoir bêché le sol et incorporé l'engrais
organique, il est utile de couvrir la platebande d'un film plastique noir, ce qui empêchera les herbes de pousser et évitera la projection de terre sur le feuillage lors des pluies
orageuses.
• Semer de fin avril à début juin, après avoir
mis les graines très dures à tremper pendant
au moins 48 heures. Trois semaines sont nécessaires pour la germination.
• Tous les mètres, sur le milieu de la platebande, découper une ouverture pour y loger
un paquet de 4 à 5 graines, où les plantes les
plus vigoureuses prendront l'avantage. À
savoir que la tétragone développe au ras du
sol des tiges herbacées d'un mètre cinquante
et plus si l’arrosage est assuré. Mais, lorsque
sa racine pivotante est bien établie, l'arrosage
n'est plus nécessaire.
zerne. Voilà nos légumes nouveaux!
LE MAÏS s’appelle encore le Blé de
Turquie. Le mot est d’ailleurs resté,
quelques anciens sèment du Turquie
pour nourrir leurs poules. Cette céréale est bien entendu venue des
Andes, passée d’Espagne vers les
Balkans, avant que les paysans du
Béarn s’avisent de cultiver les premières variétés. Au XVIIe siècle, les
laboureurs du Maine ont rapidement adopté le maïs au grand dam
des propriétaires.
LE TRÈFLE ROUGE est en fleurs durant le mois de mai, vigoureux et
dense; à charge pour lui d’enrichir
le sol en azote pour le bénéfice des
pommes de terre de l’an prochain.
LA POMME DE TERRE. Des érudits
nous ont appris que la belle légende
du pharmacien Parmentier avait été
précédée de plusieurs années par les
Une autre plante sans trop de soin de
culture: le Zantedeschia hybride
(un arum néo-zélandais).
Zantedeschia
• Ni parasite ni maladie, mais éloigner les escargots. éventuellement un fourrage au soufre
fleur garantit de l'oïdium. Huit semaines
après le semis, la cueillette feuille par feuille
commence et se prolonge à mesure de la végétation jusqu'aux premières gelées.
• Puis récolter les graines jaunissantes, déjà à
maturité, de façon à assurer le semis de l'année
suivante, même la tétragone se ressème quasiment toujours de façon spontanée.
• Le semis de 4 à 5 graines en godets de 8,
peut également s'effectuer, mais la racine pivotante sera contrariée et sa résistance à la sécheresse diminuée, ce qui favorise une mise
à fleur plus rapide.
• La tétragone se congèle très bien.
• Une plate-bande d'un mètre sur six convient
pour une famille.
• Les poteries dans lesquelles ils sont commercialisés sont souvent trop étroites. Après
la floraison, couper les fleurs, rempoter dans
un bon terreau tourbeux enrichi, disposer la
plante à un emplacement ombragé, et prodiguez-lui quelques arrosages à l'engrais soluble “plantes fleuries”.
• À l'automne, ne pas couper les feuilles jaunissantes; les détacher lorsqu'elles sont toutes
sèches. Stopper les arrosages.
• Hiverner à la fraîche mais protéger du gel.
• En février, reprendre l'arrosage à l'engrais
pour retrouver fin mai début juin cette superbe potée de 7 fleurs.
HORTENSIA EN POT
type "Fête des mères"
Comment les faire refleurir l’année suivante.
• Dès la fin de la floraison, couper au 2e étage
de feuilles sous la fleur et rempoter dans du
terreau tourbeux bien enrichi. Ne doit jamais
sécher, disposer à l'ombre du couchant, hiverner à froid, protéger des fortes gelées, à
partir de mars, arrosage à l'engrais pour retrouver un beau sujet l'année suivante.
Hortensia taillé le 20 juin 2012, photographié le
10 juin 2013
TRUCS DE SAISON
• Se laver les mains après une matinée de soins
aux tomates. Se protéger avec les gants n'est pas
dans les habitudes des jardiniers de jardins, mais
il faut avouer que ce n'est pas toujours évident
d'enlever cette “crasse” si bien incrustée. Un premier décrassage avec quelques poignées de sable
fin – la terre sablonneuse peut également faire
l'affaire – puis bien sûr le savon noir. Mais il reste
des sillons de l'épiderme toujours noircis; c'est
une tranche de citron qui terminera le nettoyage,
le calamondin semble même plus efficace.
Gare aux vêtements, la chemisette y est vite tachée! Plus d'un nouveau jardinier s'y est fait
prendre.
• Ne pas effeuiller les tomates, comme il est souvent conseillé, mais, au contraire, diriger le feuillage pour protéger du soleil couchant, ce qui évitera l'insolation. Fin juillet, cesser de supprimer
les gourmands, les casser de façon à ombrager
un peu plus les grappes de fruits. À savoir que la
belle tomate savoureuse et sucrée doit se découvrir cachée sous son feuillage.
Raymond le Jardinier
France Bleu Gironde
(samedi et dimanche 9 h à 9h30)

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