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Mercredi 29 juin 2016
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Numéro 124
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Créé en 1950
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Vendu en kiosques et par abonnement
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Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR
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[email protected]
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Rédacteur en chef: François Schaller
Crise du Brexit à Bruxelles
Début de sommet
dans une ambiance
très tendue
PAGE 21
JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 61 — CH-1026 ECHANDENS-DENGES
DOW JONES 17409.72
17450
17300
17150
17000
+2.36%
+1.57%
REBOND DES MARCHÉS APRÈS LE BREXIT
Rassurant mais
à confirmer
Accélération organique et externe
dans le domaine de la nutrition
NESTLÉ. Le successeur de Paul Bulcke à la tête de Nestlé doit favoriser l’accentuation des avantages compétitifs dans la R&D.
PHILIPPE REY
PAGE 10
COMCO ET DOSSIER COLGATE-PALMOLIVE
Le Tribunal fédéral a validé
PAGE 6
PÉTITION FÉDÉRALE DES PROPRIÉTAIRES
Valeur locative non imposable
PAGE 9
BANQUE CANTONALE DE GENÈVE (BCGE)
Investissement dans le fintech
PAGE 7
YPSOMED ET NOVO NORDISK (PARTENARIAT)
Pompe à insuline spécifique
PAGE 4
LE PARTI SOCIALISTE ET LES SYNDICATS
Le référendum contre la RIE III
Ulf Mark Schneider, successeur
désigné de Paul Bulcke à la présidence exécutive de Nestlé
(L’Agefi d’hier), a beaucoup surpris et surpris en bien. Les commentaires d’analystes et investisseurs l’ont accueilli par une
hausse de 3,3% du cours du titre.
Cette nomination comporte deux
messages forts, dont celui d’accélérer l’ambition de Nestlé de devenir un acteur mondial de premier plan en nutrition, santé et
bien-être. Nestlé a non seulement
les moyens financiers de cette
ambition. Il est allé chercher
contre toute attente à l’extérieur
une compétence spécifique de
haut niveau, spécialiste de la
santé, qui peut faire valoir d’excellents résultats à long terme
pour Fresenius, tant au plan de la
croissance interne que par acquisitions de manière très rentable
(ce qui ne va pas de soi). Avec une
très nette augmentation de la valeur de Fresenius: le cours a été
multiplié par plus de dix depuis
2003.
Ces qualités préfigurent la poursuite de la croissance organique
de Nestlé et celle d’une gestion
active du portefeuille de produits
au moyen d’acquisitions accentuant la présence dans la nutrition, la santé et le bien-être. Ainsi
que de cessions de produits qui
ne répondent plus aux critères de
REUTERS
SMI 7773.80
7800
7775
7750
7725
ULF MARK SCHNEIDER. Grande
performance dans la santé
et excellent track record.
rentabilité du groupe. Ce mouvement d’adaptation de portefeuille
a d’ailleurs été engagé concrètement par Paul Bulcke, actuel administrateur délégué, qui succédera à Peter Brabeck-Letmathe
l’an prochain à la présidence du
conseil. Il sera probablement intensifié par Ulf Mark Schneider.
Sous la direction opérationnelle
de Paul Bulcke, Nestlé a réussi à
se développer au-delà des performances de l’industrie alimentaire
et a progressé dans sa vision pour
devenir une entreprise de nutrition, santé et bien-être. En commercialisant des produits de première qualité permettant de plus
en plus de prévenir des pathologies. Ce qui requiert en particulier
un leadership en recherche et développement (R&D) et son accentuation dans la durée. Nul ne semble aujourd’hui mieux placé que
Nestlé pour pérenniser un tel
avantage. PAGE 6
PAGE 9
LES BANQUES ITALIENNES SYSTÉMIQUES
Premières bénéficiaires du Brexit
PAGE 22
LA CHRONIQUE DE MARIE OWENS THOMSEN
Polarisation politique mesurée
PAGE 2
La fin du ticketing
chronophage
L’essor porté par
Risques sérieux pour
le numérique dans le UBS dans son dossier
conseil d’entreprises judiciaire en France
L’effet franc a aussi contribué à la croissance de 14% du
volume d’honoraires l’an dernier. Un secteur qui prévoit
de créer 1200 emplois cette année. PAGE 8
Un avocat à Genève et un autre à Paris pensent que la
chasse à la fraude fiscale va continuer de peser sur le
groupe bancaire suisse PAGE 3
ÉDITORIAL FRANÇOIS SCHALLER
AKSEL LUND SVINDAL. Le célèbre skieur norvégien
vient en appui de la start-up en favorisant d’abord la
finalisation d’une importante levée de fonds.
Nouvelle levée de fonds de 6 millions de francs destinée à Skioo. L’entreprise basée à Lausanne a conclu
un nouveau tour de financement avec l’aide de son
groupe d’investisseurs suisses et norvégiens, notamment représentés par le skieur Aksel Lund Svindal,
sacré champion olympique du super-G en 2010 et
détenteur de cinq titres de champion du monde. La
start-up a développé un système permettant d’acheter son forfait sans faire la queue aux caisses des stations de ski. Dans les nouveaux locaux de la rue Etraz,
toute l’équipe se félicitait hier de l’accomplissement
d’une étape cruciale autour de l’imposante carrure
d’Aksel Lund Svindal.
Le directeur veut donner un coup d’accélérateur au
développement des opérations. Toute la direction se
démène pour se faire, dans le but de consolider le
positionnement en Suisse et dans les régions limitrophes.
L’objectif est d’assurer une offre et une visibilité dans
toutes les stations de ski des Alpes: Italie, France,
Autriche. Avec les contacts de l’athlète norvégien
pour obtenir également une présence en Scandinavie.
Fort de son ambassadeur de luxe, Skioo se profile
comme opérateur crédible et à potentiel dans l’industrie des remontées mécaniques. PAGE 7
Dans le flot de réactions et d’analyses
ces derniers jours sur les conséquences
du Brexit pour la Suisse, le plus sensible
porte évidemment sur la politique européenne du Conseil fédéral. Il a tellement été dit qu’un Brexit reporterait
sine die la possibilité de finaliser quoi
que ce soit avec la diplomatie de
l’Union, que l’on ne voit guère les avantages à retirer de ce nouveau contretemps. Ils sont pourtant évidents: laissons les Britanniques discuter et
négocier avec Bruxelles. Le RoyaumeUni ne veut plus de la libre circulation
des personnes, et il bénéficie d’une
toute autre envergure (de bien d’autres
alliés également) pour en parler sans
que l’UE en fasse tout de suite une affaire de dogme ou un insurmontable
casus belli.
Ce n’est pas par manque de disponibilité - quelle plaisanterie - que les Européens ne peuvent pas discuter avec les
Suisses après le choc du Brexit. Ils ne
veulent surtout pas accorder quoi que
ce soit, et risquer de créer des précédents avec la Suisse que les Britanniques pourraient ensuite faire valoir.
Que les Suisses se réfèrent de leur côté
à ce que les Européens auront d’abord
accordé aux Britanniques poserait beaucoup moins de problèmes à Bruxelles.
Ce serait également bien plus facile
pour les Suisses. En ce sens, la priorité
accordée par la diplomatie européenne
aux Britanniques est une vraie chance
pour la Suisse. Ce que les Britanniques
obtiendront sera peut-être bien plus intéressant que ce que la Suisse n’a jamais
espéré obtenir jusqu’ici.
Il est probable par exemple que les Britanniques aborderont sans détour le
sujet le plus négligé, pour ne pas dire
occulté avant et après le vote populaire
du 9 février 2014 réhabilitant la préférence nationale et les contingents: les
ressortissants britanniques (et suisses)
dans l’UE. Les actifs en particulier. Combien sont-ils, quelle proportion représentent-ils par rapport aux Européens
sur les marchés britannique et suisse
du travail? L’Union Européenne ne peut
même pas donner de chiffres. Il faut se
contenter d’estimations. L’Agefi en a
fait une à l’époque: moins de mille
Suisses apparemment sollicitent et obtiennent chaque année un permis de
travail dans l’Union.
C’est dire si la Confédération serait légitimée à demander, au nom d’une certaine réciprocité (un euphémisme),
qu’aucun emploi ne soit refusé à des
Suisses en Europe pour des raisons de
nationalité dès que l’immigration européenne en Suisse atteindrait, disons
5000 ou 10.000 personnes. Les diplo-
mates suisses ne se sont peut-être jamais adressés à leurs interlocuteurs européens en ces termes. Il est probable
que les Britanniques ne se gêneront
nullement de le faire. A partir de combien de salariés et indépendants européens se déclarant au Royaume-Uni
peut-on espérer que les Européens cesseront de faire des difficultés aux demandeurs d’emploi britanniques sur le
continent?
Le plus heureux serait aussi que les Britanniques demandent d’emblée ce que
l’on n’a jamais entendu de la part des
Suisses: que l’on distingue clairement
les dossiers relevant de l’intégration
européenne aux sens idéologique et
politique, des dossiers portant sur de
«simples» problèmes de voisinage
(ceux que l’UE n’aurait pas idée de discuter avec l’Australie ou le Canada,
transports terrestres, électricité, etc).
L’’enjeu est
majeur,,
nos solutions
globales
Cette approche permettrait en particulier de séparer la problématique de l’immigration de celle des frontaliers.
Il serait peut-être préférable, comme le
suggèrent tant d’analyses actuellement, que Britanniques et Suisses s’entendent pour mener une seule négociation, dans ou hors cadre
institutionnel genre AELE. En tout état
de cause, le temps nécessaire pour la
mise en route et la finalisation, plusieurs
mois à plusieurs années, contraint la
Suisse à appliquer en attendant le plan
B unilatéral du Conseil fédéral suite au
vote du 9 février 2014. Les nouvelles
circonstances rendent encore moins
probable que l’UE applique vraiment,
en guise de rétorsion, le lien juridique
(clause guillotine) qu’elle a obtenu entre
les six accords bilatéraux I hors libre circulation, qui lui sont en plus globalement favorables.n
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Laissons les Britanniques négocier d’abord